Je devrais être contente que, pour une fois, un personnage reproche réellement au protagoniste de 13 ans de souffrir du syndrome du héros, surtout quand il s'agit d'un adolescent de son âge qui n'est pas juste l'archétype à lunettes agissant comme le mom's friend. Sauf que c'est mal fait, que les relations semblent constamment poussées pour fonctionner et évoluer en dépit des crasses multiples que tout le monde se fait, sont généralement assez toxiques et que bon, c'est l'Apocalypse, mais continuons de faire des tournois de dadas, n'enquêtons pas trop et laissons gérer les enfants.
(On pourra me dire que c'est le principe de la littérature jeunesse : laisser les enfants affronter le Mal, en leur mettant régulièrement des bâtons dans les roues tout en courant partout tels des poulets sans tête ; et je répondrais : oui, mais je n'apprends pas de mes erreurs et que je ne suis plus la cible privilégiée pour ce genre de littérature - je ne baserais donc pas mon appréciation de l'oeuvre uniquement sur ce point).
Il est vrai que l'histoire se passe dans un monde dangereux, où les enfants côtoient (s'ils sont élus), des licornes volantes cannibales, mais le manque d'attention globale de la part des adultes sur le bien être des uns et des autres, le fait que j'ai oublié pourquoi le seul objectif de licornes magiques donnant des pouvoirs élémentaires est de se taper sur la tronche dans des tournois, plutôt que ... je sais pas, aider le reste du monde, ou faire un équivalent d'Equestria m'échappe. Si c'était la seule incohérence niveau univers, mais la mémoire active de la société ne dépasse pas 15 ans, visiblement, puisqu'à chaque fois que le protagoniste découvre quelque chose, qui était normal avant sa naissance, cela semble avoir été damnatio memoriae dans l'indifférence générale de la communauté qui ne vit que pour les combats mortels de (pré-)adolescents à dos de monstre, le plus fort devient ensuite le chef de l'île en dépit de toute règle élémentaire de politique.
Je gneugneute, mais où habituellement dans la littérature fantastique ou fantasy jeunesse, les relations entre les personnages sont un peu lourdes mais wholesome, où le monde tient pour peu qu'on ne regarde pas avec trop d'attention, le protagoniste est mené par sa quête de justice (et pas par son envie masochiste de se faire insulter par tout le monde) - ce tome est plutôt un condensé de la plupart des tropes du genre, tout en rendant le tout rance par des choix qui laissent un goût amer dans la bouche.
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Le tome 1 avait été un énorme coup de coeur tellement inattendu que j'avais hâte de lire la suite ! Il ne m'a donc pas fallu longtemps avant que je plonge dans cette histoire. J'ai adoré tout ce qui s'est passé dedans malheureusement les chapitres très très longs m'ont complètement cassé dans mon rythme de lecture et donc je me rends compte que j'ai beaucoup moins apprécié ma lecture à cause de cela.
On se remet doucement dans l'histoire, heureusement des petits rappels glissés ça et là dans les premiers chapitres permettent de se souvenir de la grande majorité des évènements du 1er tome. On retrouve donc Skandar et ses amis qui forment un sacré quatuor d'enfants prodigieux ou bien étrange selon le point de vue.
J'ai beaucoup aimé retrouvé cette bande même si elle vit beaucoup de haut mais encore plus de bas. Chaque personnage est unique et apporte énormément aux autres. C'est beau aussi de les voir douter et se refermer sur soi mais soutenu malgré tout par les autres. C'est important dans un livre jeunesse je trouve. Par contre, je n'ai pas du tout aimé le personnage de Kenna, je l'ai trouvé fort fort égoïste et égocentrique à la limite de la fille pourrie gâtée à qui on accepte tous les caprices. Espérons que cela change.
L'histoire est toujours aussi prenante. Je me suis retrouvée à essayer d'anticiper les évènements mais je n'avais pas vu venir certaines choses. La fin est une très belle surprise même si ce qui est révélé dans l'épilogue était plus qu'attendu, cela permet d'avoir envie de lire la suite (il me semble qu'elle n'est pas encore sortie en VO par contre).
Sinon j'aime toujours autant ce principe de magie des éléments et des licornes plus sombres et carnassières. En plus, dans ce tome, on découvre les cercles et autres clubs accessibles que sur invitation. Vivement la suite !
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Nous voici de retour avec Skandar, notre jeune Cavalier, qui a désormais sa propre licorne, Atout du Vaurien. Après les exploits du tome précédent, il aspire à une deuxième année plus paisible avec ses amis. Mais des licornes sauvages, censées être immortelles, sont retrouvées mortes. Et l'Île est en proie à de dangereux phénomènes qui menacent les habitants. Que se passe-t-il réellement ? Qui est derrière ces crimes ?
***
Des licornes violentes, une magie des éléments, des duels, de l'aventure, des rebondissements, des machinations, une Véritournelle/prophétie bien sombre... Quelle joie de se replonger dans l'univers de Skandar !
Les personnages que nous avions découverts dans le vol de la licorne prennent de l'ampleur. le quatuor formé de Skandar, Bobby, Mitchell et Flo est toujours aussi complémentaire. Des dissensions éclatent, la jalousie fait son apparition, mais l'amitié reste au centre de l'histoire. J'aime particulièrement cette idée que tout n'est pas toujours rose, que même l'amitié est parfois confrontée à des disputes, mais que malgré tout, elle triomphe.
Face aux obstacles nombreux, au danger, nos jeunes héros vont devoir se dépasser. Skandar doit faire face à l'ostracisation, aux discriminations, parce qu'il est "différent", et que cette différence fait peur. Heureusement, il a des alliés, des personnes qui croient en lui malgré tout.
Dans ce deuxième opus, nous passons aussi du temps en compagnie de Kenna, la soeur de Skandar. Celle-ci montre plus de complexité, et de noirceur. Je me demande comment elle va évoluer.
Ce livre nous transporte dans un tourbillon d'événements et de pensées. le rythme est soutenu, les révélations tombent mais de nouveaux mystères apparaissent. La fin nous laisse espérer une suite passionnante !
En bref, un gros coup de coeur pour ma part, une saga qui révèle un gros potentiel, et dont j'ai déjà hâte de découvrir la suite (comment ça, elle ne va pas arriver tout de suite ?) !
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Les gens de pouvoir n'aiment pas les manieurs d'esprit ? Et s'ils décidaient ensuite qu'ils n'aiment pas les guérisseurs ? Ou les selliers ? Ou les cavaliers avec des flammes dans les cheveux ? Rien n'autorise le Cercle d'Argent à abuser de son pouvoir. Si on cède maintenant, où va-t-on ?
Avec la Reine, nous savions que, tant qu'il y aurait des cavaliers des différents éléments capables de collaborer, alors il y aurait de l'espoir pour l'Île. Il suffit d'une poignée de bons cavaliers pour renverser les choses.
Les espaces en creux, en négatif, peuvent être aussi beaux que dangereux.
En tant que manieurs d'esprit, nous nous tenons en permanence tout près du gouffre, de forces négatives, du silence et de l'obscurité que les autres cavaliers maintiennent à distance. Il faut du courage pour accepter de leur tourner le dos. C'est fatigant d'avoir à résister au pouvoir d'attraction des ténèbres.
J'ai compris qu'il y a parfois des choses plus importantes que viser à être la plus rapide, la plus forte, la meilleure. Que je ne suis pas obligée de rester dans ton ombre, ni moi, ni personne. On peut tous être des héros si on est assez courageux.
« Skandar et le cavalier fantôme, tome 2 » de A.F. Steadman lu par Muranyi Kovacs l Livre audio