Comment vous dire ?
Après la première nouvelle, les suivantes me troublent, me gênent, me choquent. Pourquoi continuer à lire, si cela me dérange, me direz-vous ? Parce que, avouons-le ! une espèce de voyeurisme « puritain » nous anime … je continue donc, mais en version audio. le choc ! la voix posée sur ces mots, ces phrases, fait toute la différence. Cela donne une autre dimension à l'intention de l'auteur de nous faire vibrer.
C'est fluide et délicieusement conté.
Un délicieux plongeon dans l'océan de l'érotisme. Tantôt, telle la douceur du soleil dardant ses rayons sur l'immensité bleuté. Tantôt, telle la profondeur des abîmes, sombre, noir.
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Extrait de la nouvelle "Je voulais juste que tu m'embrasses".
Elle se renfrogne "Qui êtes-vous ?"
Ma voix de femme l'a blessée, je le sais. Tous ses sens sont en alerte, le danger est proche.
Elle souffre déjà... je ne sais pas si ça me fait plaisir, mais j'improvise une suite cruelle.
"J'ai trouvé ce portable dans le train, un couple a dû l'oublier à la gare précédente."
"Un couple ?" elle a presque parlé avant que je ne finisse ma phrase.
Je lui décris l'homme avec une précision qui ne laisse aucun doute sur son identité puis je décris la femme. Je l'ai imaginée contraire à Delphine. Tout ce qu'elle n'est pas... "Oui, une femme plutôt petite, cheveux blonds, ondulés, yeux bleus avec une robe rouge plutôt courte." Je laisse un temps passer puis reprends avec sadisme "Elle ne vous dit rien ?"
"Non..."
J'ai senti sa voix trembler. Je m'en veux.
Je m'en fous...
Extrait de la nouvelle "La cabine".
"J'aurais horreur que vous me pensiez légère également".
Elle est soudain très attentive et m'invite à poursuivre.
"Pour moi aussi c'est une première, je ne sais pas si je vous ai comprise, comme vous le dites, mais je sais que je ne pense qu'à vous depuis le début de l'après-midi. C'est sans raison apparente, j'ai mon homme qui m'écrit et je m'en fous, j'avais des courses à faire, et je m'en fous aussi. Vous êtes devenue mon univers."
Le temps se suspend. Nos regards s'accrochent encore, plus fort qu'avant. Je pense qu'en cet instant je la comprends oui. Elle a tout à fait raison. Je ne saurai pas y mettre les mots, mais l'âme de Mathilde est nue, devant moi.
"Et j'ai très envie de vous"
J'ai dit cette phrase de manière spontanée, moi qui ne l'ai jamais dite à mon homme.
Extrait de la nouvelle "Je voulais juste que tu m'embrasses".
Je pose mes deux mains sur le rebord du lit. Je présente ma croupe, jambes tendues. Je sais d'avance tout ce qui va se passer, mais je le fais quand même. Ses mains puissantes prennent mes hanches, son gland écarte mes lèvres.
Je ne peux réprimer une petite contraction de douleur, je suis sèche, je vais encore avoir mal. Je l'entends gémir, comme tous les autres, il prend mes réactions pour le summum du plaisir. Inféodé à son sexe et à son égo, rien ne saurait fêler sa carapace d'assurance. Je ne suis rien. Juste la maladie et son remède en un seul corps. L'image qui le fait bander et le trou qui le soulagera.
Extrait de la nouvelle "La cabine".
"Je ne comprenais pas ce qu'il faisait. Ce qui m'a troublée, ce furent ses gémissements. Chaque fois qu'un petit son sortait de sa bouche, je sentais un trouble physique dans mon ventre. Sans le comprendre, je ressentais une excitation nouvelle. Sa main allait et venait le long de son membre, il me semblait énorme, démesuré. Parfois il lâchait son sexe et je voyais la tension qui agitait le pénis, les fortes veines qui le parcouraient et la rougeur vive de son gland humide."