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sur 870 notes
Dans le nord de la France, une mère de famille aimante et dévouée à ses enfants se retrouve dépassée par ses émotions après sa rencontre avec des clandestins en attente de leur départ pour l'Angleterre.
Le personnage de Marie est très bien réussi : ses angoisses et ses espoirs mais surtout sa très grande maladresse dans sa volonté de trop bien faire. J'ai trouvé que c'est dans ce portrait psychologique de Marie que réside le meilleur du roman. J'ai un peu moins aimé le style d'écriture.
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Une histoire qui aurait dû être touchante, mais dans laquelle tout semble un peu trop caricatural : les gentils sont tous pauvres, chômeurs, paumés et ont tous perdu quelqu'un de très proche dans un accident de la circulation ; les flics, les fonctionnaires de la préfecture, les banquiers sont tous des salauds et ça se lit sur leurs visages ; les décors sont tous sales, décrépis, sinistres, avec le papier peint qui se décolle et la peinture qui dégouline ; les réfugiés sont tous des braves types, serviables, et les plus braves et les plus serviables sont automatiquement ceux qui meurent. Cette caricature rend les personnages irréels et dessert donc le propos, a priori fort louable.
Par ailleurs, le style est plutôt agaçant, surtout par son désir d'inventer une nouvelle règle d'utilisation de la virgule : on a des tas d'énumérations dans lesquels les différents éléments qui constituent l'ensemble ne sont pas séparés par des virgules, sauf quand, de temps en temps, on en aperçoit une qui a survécu au carnage. En fait, pour être franc, ça m'énerve les gens qui pensent réinventer la littérature parce qu'ils balancent aux orties une règle de grammaire. Il faudrait leur expliquer que le génie littéraire n'est pas là. Qu'on peut accepter de se soumettre à de vieilles règles et apporter quand même quelque chose de nouveau. C'est en tout cas ce que je pense, très humblement.
En plus de ça, j'avoue être horripilé par les expressions toutes faites ou plutôt, les associations de mots utilisées déjà des milliers de fois et qui peuvent porter à croire que l'écrivain s'est laissé aller à la facilité, sans oser retravailler son texte. Ainsi, chez Olivier Adam, les murs sont "lépreux", les matelas sont "miteux", les visages sont "mangés" par la barbe, par le sourire, par des yeux trop grands. Cette expression-là, qui revient plusieurs fois, c'est sans doute l'association de mots la plus surfaite et la plus agaçante que je connaisse. Comme disait l'autre : le premier homme qui a comparé une femme à une rose était un poète ; le second était un imbécile. Alors, plutôt que dans le massacre des virgules, l'originalité aurait pu être recherchée dans les mots et les images employés, non ?
Sinon, le roman est pas mal pour son sujet et la sensibilisation qu'il permet sur le sort des réfugiés. Ah oui, au fait, ce n'est pas le sujet principal, en fin de compte. Oui, on le comprend à la fin. Même si on ne comprend pas trop le télescopage entre le thème des clandestins et celui de la folie d'une femme. Peut-être que le premier avait pour but de donner de la consistance (et un côté plus "attractif", plus "vendeur") au second ? Ceci dit avec un cynisme totalement assumé.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Arrivee a la moitie de ce roman, voila ce que j'en pense :
"En lisant ce roman, j'ai l'impression de faire la planche sur une mer limpide qui ne demande qu'a etre exploree. L'ecrivain nous fait survoler la misere humaine sans trop s'atarder comme s'il avait peur qu'on lache son oeuvre par simple geste de degout. Plus j'avance dans cette histoire plus j'ai envie de savoir plus sur ces misereux que la vie a ballote puis jete dans les rues ou en pature a des hommes impitoyables. J'ai envie de me rapprocher des personnages, connaitre leurs vies et les causes de cette chute vertigineuse dans l'abime. Mais je lis et les mots me retiennent eloignee du sens meme de ce roman, de la souffrance de ces gens qui n'ont plus rien. Et puis cette femme qui reste mysterieuse, qui avait tout et qui plonge dans une depression sans essayer de se battre, avec nonchalence elle glisse dans une bulle de vide et pourtant elle avait tout ce que les autres n'ont plus. je continue ma lecture en esperant qu'elle comprendra le vrai sens des choses face a la misere humaine. "
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Marie se sent continuellement à la limite de basculer, de ne plus rien contrôler, de virer du côté de ce qu'elle appelle elle-même sa "folie". Elle vit dans le nord, une ville triste et fouettée de vent aux falaises abruptes et accueillantes battues par la mer. Avec Stéphane, son mari, et leur deux enfants, Lise et Lucas. Un jour, en pleine période de répression anti-clandestins, le lendemain d'avoir assisté à un passage à tabac sur la plage, sans trop savoir pourquoi ni comment, Marie file dans un centre où se trouvent des réfugiés clandestins, qui attendent là avec l'espoir fou de rejoindre l'Angleterre. Elle y reviendra encore et encore, poussée par elle ne sait quoi elle-même, attirée, oublieuse alors de sa vie plan-plan qui ne la satisfaisait pas. Dans cette fuite éperdue, elle délaissera dans la souffrance mari et enfants, et pire : leur fera un mal inouï de par les sales rumeurs qui courront sur celle qui abandonne les siens pour aller vers ces "Kosovars"... Jusqu'à ce que...

J'ai pris ce livre au pif à la biblio, parce que je rangeais le bouquin d'Eliette Abécassis que je venais de lire et que celui-là était à côté, parce que j'apprécie souvent les choix éditoriaux des Editions de l'Olivier. Je n'avais jamais entendu le nom de cet auteur, ni le titre d'un de ses romans (je rappelle que je vis dans une vraie maison en simili-grotte...). J'ai donc découvert après qu'il est un des auteurs dans le vent du moment. Bien. D'accord. J'ai bien failli hésiter à avoir aimé ce livre, du coup. Mais décidément bof. Pas rvaiment non. le style est percutant, on sent presque charnellement la fuite en avant de Marie, la ponctuation joue grandement (il manque les 3/4 des virgules, ce qui donne une très intéressante impression d'enchaînement rapide en même temps que de cassure des conventions, des limites, voire de la normalité), le ressassement continuel de la mort de sa soeur Clara, de sa jeunesse perdue, de son amour-haine pour ses enfants... Et en même temps, je ne saurais dire pourquoi, ça ne m'a pas touchée. Peut-être parce que l'abandon et la souffrance de ses enfants m'a trop portée à l'empêchée de m'identifier tant soit peu à Marie ou aux réfugiés qu'elle côtoie. Même dans les pires moments, si bien décrits pourtant, je ne suis pas entrée émotionnellement dans le récit. Peut-être l'ambiance trop froide, je ne sais pas. Bref, le tout m'a laissée quasi de marbre, rien ne m'a donné envie de compatir, sinon avec ses enfants, l'histoire ne m'a pas emballée plus que ça, même si la seconde moitié m'a semblée plus vivante, plus juste aussi, quand le tourbillon de l'esprit de Marie prend de la vitesse...

Cela dit, dans l'ensemble, ça peut faire réfléchir à la valeur des choses, à nos idées reçues ou préconçues sur le fait que telle ou telle situation est plus dure que telle ou telle autre, sur nos vies, nos choix fondamentaux si différents d'autres, nos rejets spontanés, nos propres engagements, et nous y faire réfléchir d'une manière très particulière, puisque l'auteur, ici, ne prend pas parti, ne juge rien ni personne (même pas les flics ou l'inhumaine justice), même pas au travers de la voix de Marie, sa narratrice... Libre champ d'y lire ce qu'on a envie d'y voir, style impeccable et maîtrisé ; qu'on aime ou pas, le talent de plume me semble incontestable. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas plus accroché (mais suffisamment pour que j'aille au bout quand même, même si je me suis demandé à plusieurs reprises si je n'allais pas le poser...).

(extraits sur mon blog)
Lien : http://ploufetreplouf.over-b..
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Et toujours cette atmosphère glauque limite étouffante, ces personnages à la dérive que l'on retrouve dans Falaises (roman autobiographique où Olivier Adam évoque le suicide de sa mère après un séjour en psychiatrie et les conséquences de cet acte sur ses fils) et dans Passer l'hiver(Goncourt de la nouvelle 2004) où les écorchés vifs par la vie arrivent à un point de non retour.
C'est ce point là, ce vide existentiel de Marie happée par "la vie banale des lotissements modernes" entre ANPE,gamins,lessives, dettes et ennui qui va signer sa lente désagrégation.
Un mari aimant Stéphane,"chauffeur de bus scolaires", une petite Lise "belle comme un coeur", Lucas "son petit bonhomme" la tiennent debout malgré médicaments et "antécédants".
Mais l'équilibre fragilisé par la perte de sa soeur dans sa jeunesse se laisse vite perturber par les conditions de vie sordides, sur les plages du Nord toute proches, des "Kosovars", ces types "épuisés", "démunis", ces réfugiés maltraîtés par la police alors qu'ils tentent de rejoindre l'Angleterre.
L'amitié d' Isabelle (au douloureux passé), qui a ouvert un "centre d'aide" en toute illégalité, sa rencontre avec Jallal, Béchir, Drago...son implication dans leur cause ne suffira pas à la reconstruire et à combler la faille sous-jacente. Comme "un ciel de mer du Nord. Versatile.Imprévisible", elle "peut changer", car l'on est "A l'abri de rien", ni elle, ni son mari qu'elle déstabilise,ni ceux qu'elle secourt.
Une écriture changeante aussi,percutante, parfois poétique,ou émaillée de mots crus, qui sort des tripes comme un appel au secours.
Olivier Adam, aux multiples romans (souvent primés) est un grand!
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Je viens de terminer "a l'abri de rien" mais je n'étais pas certaine de réussir à le lire jusqu'au bout. Ce personnage de femme au fond de la dépression, qui est sur le fil de sa vie, dont son petit garçon s'occupe comme si c'était elle son enfant, ça m'a mis très mal à l'aise. Cette femme qui laisse ses enfants l'attendre des heures à midi ou le soir, qui les laissent se morfondre d'inquiétude, ça m'a vraiment dérangé.
Elle m'a fait souvent l'effet d'une mère de famille qui s'ennuyait à la maison (excusez-moi pour celles que je choque) et qui avait besoin de se trouver un dérivatif, d'ailleurs à un moment sa copine Isabelle lui fait elle aussi cette remarque. Bien sur c'est difficile pour elle qui a perdu sa soeur, elle trouvait que l'enfance et l'adolescence c'était mieux qu'être adulte, ...mais à force de regarder ainsi en arrière, elle devait avoir un sacré torticolis !

...en plus pour revenir au point de départ où elle était quelque temps auparavant...bref, tout ça pour ça !

Le style et l'écriture ne sont pas transcendants non plus. Non honnêtement, je n'ai pas aimé ce livre
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Marie, au chômage, s'ennuie dans une vie insipide et sans avenir. Un jour, elle aperçoit un groupe de Kosovars. Elle va alors découvrir le sort des sans papiers et trouver un sens à sa vie. Elle va consacrer tout son temps à l'aide apportée par une association, négligeant mari et enfants. Mais est 'elle à l'abri du danger ? Redonnera t'elle un sens à sa vie ?
Olivier Adam continue à scruster l'âme humaine, en perte de repêres, d'espoir, d'idéaux. Sans complaisance, il nous mets face à la misère humaine avec brutalité et nous questionne sur le mal. Avec un récit poignant, et tourmenté.
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Beau roman, beau personnage de femme maltraitée par la vie, désarçonnée, et qui va se trouver une raison de vivre en faisant face et prenant à bras le corps un problème de société et d'actualité qui va lui donner l'occasion de se mobiliser, de se dévouer, de se trouver.
Pourquoi, mais pourquoi, l'auteur - et il n'est hélas pas le seul - se croit-il obligé d'adopter des familiarités de style et le vocabulaire qui va avec (et là je ne parle même plus de familiarité, mais de grossièretés accumulées, la plupart du temps totalement inutiles et superflues), au détriment de la qualité d'écriture, pour rendre ses personnages plus proches, plus vrais, plus crédibles ? Malheureusement ce n'est pas une condition obligée pour faire un bon roman, et çà ne marche pas à tous les coups. Dans un bon roman le récit, l'action, le rythme, les personnages, n'ont pas de besoin de çà (du moins pas à si forte dose) pour capter le lecteur. Ce n'est qu'une facilité dans laquelle on tombe comme dans un piège, cela ne fait que desservir notre langue, et je trouve çà dommage.
Mais je comprendrai que tous les lecteurs ne partagent pas mon avis.
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Deuxiéme livre de cet auteur, et toujours le même interêt, la même réalité, la même force dans l'écrit...Je vais devenir fan.
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Roman très actuel où la femme s'interroge sur sa condition de vie qu'elle semble sans intérêt et sans passion. Elle fera tout pour briser ce quotidien qui lui est si pénible.
Jusqu'où peut-on aller pour changer sa vie au risque de mettre en porte à faux sa vie de famille?
J'aime ce personnage féminin qui perd la raison, ce côté tragique d'impuissance, de perte de contrôle et qui est remplie d'une grande sensibilité.
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