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3,08

sur 134 notes
Je suis heureusement tombé, en brocante, sur cette version des éditions JCLattès avec une couverture neutre qu'on leur connaît et sans cette jaquette reprise sur la couverture du livre chez Babelio, paires de jambes qui n'ajoutent rien au récit, que du contraire!

"Les poissons ne connaissent pas l'adultère", a été, à lui seul, un titre qui m'a donné envie de tourner les pages tant, comme bien d'autres, il ne signifie rien, pas grand chose, mais il accroche puisqu'on ne sait trop où on va.

Carl ADERHOLD signe ici son second roman (après Mort aux cons -2007). Je trouve cette histoire sans prétention, ce qui, in fine, en fait son intérêt. Julia prend le train... A défaut, pour Toulouse où elle a une cousine, mais, en fait, elle ne va pas à Toulouse, elle quitte sa vie, son petit monde étriqué et sans rêve, son boulot qui ne l'épanouit pas. Elle a la quarantaine, période difficile selon les psy-machin et les auteurs qui en font leurs choux gras. Par un concours de circonstances liées aux copines, à son mari qui boit et râle plus qu'il ne la regarde ('Il ne s'intéresse jamais à elle. Mais quand il ne sait pas où elle est ... Elle n'existe à ses yeux que par ses absences'), elle se met en absence, elle s'en va, se quitte pour tenter de se retrouver. Et tout est dit.
Julia va vivre un voyage peu commun, quasi en huis clos, dans un compartiment des chemins de fer où l'auteur, en quelques traits de plume nous campe les anti-héros de notre monde. Il y a le docte universitaire carriériste et sa femme qui accepte tout, le copain du maître, tout autant chercheur mais beaucoup moins arriviste et plombé par sa timidité et son abnégation. La femme de ce dernier est aussi nunucche que l'autre mais en beaucoup plus inquisitrice. Et puis, ci et là dans le train, il y a Dick et sa chorale, le sourd-muet, ténor de classe, Jean-Pierre le dragueur de service, quelques autres et, finalement, le bon Monsieur Loyal, le chef train qui se départira de son titre de contrôleur pour revendiquer, ô combien à juste titre, l'appellation d'agent de solidarité ferroviaire!

C'est bourré de niaiserie, de tendresse, d'un regard qu'on voudrait pouvoir porter sur le monde des transport en commun et sur les rencontres qu'il ferait bon d'y faire.
Le scénario nage dans le surréalisme fou, la fin, bien que prévisible, est digne d'une dernière image de film guimauve à passer en TV durant la trêve des confiseurs.
Ce livre ne serait qu'un bouquin ... s'il n'y avait, derrière, une critique douce-amère mais assez juste des liens qui trop souvent se tissent au sein des couples, des relations professionnelles et des rencontres fortuites.

Si la vie ne devait être qu'un voyage en train, prendre celui-là ne serait pas pire que bien des destins!
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La crise de la quarantaine : « Mais qu'ai-je donc fait de ma vie? Il faut que je pense à moi. Ceux pour qui je me suis sacrifiée passent sans me voir, il n'est pas trop tard, etc... »
La p'tite vieille vaguement anarchiste, totalement libérée, pourvoyeuse de mots guérisseurs...
Les couples mal assortis, un intellectuel faible, peu ambitieux mais bon et délicat, aux études absolument passionnantes (cela donne une telle puissance au récit!), un autre ambitieux, sûr de lui, une femme sèche et revancharde, une autre subissant, etc...
Tout ce petit monde réuni dans un compartiment de train, sous la houlette d'un contrôleur aux revendications sociales et politiques assez folkloriques vont échanger et s'échanger avec la compréhension et la connivence des uns et des autres. La présence du « roumain sourd-muet », la chorale bienfaisante, d'autres personnages ne font qu'ajouter à l'énormité des situations. Il y a certes de l'humour mais qui n'est lui aussi qu'un humour de cliché (cf. le mari entraîné dans les toilettes de la gare...).
Évidemment, un happy-end ne pouvait que clôturer cette bluette.
Une impression de connu, de trop connu avec d'énormes lieux communs fait que je me demande comment l'auteur spirituel de « Mort aux cons » a pu se laisser piéger à écrire un tel ramassis de banalités, à véhiculer toutes ces idées générales et cette psychologie bon marché.
Cet avis ne prétend en aucune façon être une certitude et détenir la vérité. Certains y trouveront plaisir, espoir peut-être... moi pas.
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J'ai toujours rêvé de vivre un truc incroyable dans un train. Un truc qui bouleverserait ma vie. En bien. le train, pour moi, c'est le lieu de tous les possibles. Je m'y installe et j'attends le départ, entourée d'inconnus. Que pourrait-il se passer ? Une rencontre. Des regards échangés. Des discussions. Des rires. de l'inoubliable.

Mais finalement, à part quelques fous rires, quelques importuns, quelques odeurs, et une très jolie rencontre féminine durant un retour Paris-Namur, rien de transcendant dans mes voyages en train. Pas de rencontre boum-boum. Pas de truc à la sauce Harlequin.

Mais je continue à rêver. « le seul fait de rêver est déjà très important », disait Brel. Alors je rêve.

Et je rêverai encore plus après avoir lu « Les poissons ne connaissent pas l'adultère » (ça fait donc quatre fois que je réécris ce titre, sans songer au copier-coller, pourtant il est long ce titre saugrenu...).

Bon, ben, me direz-vous, Anaïs, tu en viens au fait ?

Ça va ça va, c'est dimanche, cool Raoul.

L'histoire, donc.

Elle s'appelle Valérie. Mais c'est trop banal. Alors, elle décide de devenir Julia, pour une journée. Une journée où tout va changer. Peut-être à cause de ses 40 ans. Peut-être à cause de son mari, qui ne la regarde plus. Et qu'elle ne regarde plus. Peut-être à cause de sa fille qui ne la supporte plus. Peut-être aussi à cause de son job, qui ne la fait plus rêver, pour autant que ce fut un jour le cas. Ce jour-là donc, elle ne va pas bosser. Elle monte dans un train, sans réfléchir. Coup de tête. Coup de folie. Coup de chance ?

Dans ce train, des personnages. Plein. Des rencontres. Plein. Des regards. Plein. Des faux-semblants. Plein. Des envies. Plein.

Tout ce plein, c'est ce que j'ai toujours rêvé de croiser dans un train, en vain.

Mais elle, Valérie, enfin Julia, elle va le croiser. le vivre. Croquer dedans à pleine dents, comme dans une pomme mûre juste comme il faut. le vivre. Et vivre.

Un train emporté dans une folie douce, dont les passagers se révèlent tour à tour surprenants, amusants, décevants ou pétillants. Une folie contagieuse, qui se répand comme une trainée de poudre. Poudre de perlimpinpin ? Poudre d'escampette ? Poudre aux yeux ?

(Tchu, sérieusement, je me relis, et je me dis que ce que j'écris est superbe. Hein, c'est superbe ? Non, franchement, ces adjectifs en -ants, cette référence à la poudre, je m'épate moi-même de savoir écrire aussi beaucoup tellement bien et joliment poétiquement, enfin soit.)

Un livre, un train et une tranche de vie, enfin des tranches de vies, à dévorer sans modération. Il n'y manque rien. Petit coup de coeur pour le contrôleur, totalement extraordinaire, dans tous les sens du terme. Et puis coup de coeur pour Vincent. J'aimerais croiser la route d'un Vincent, un jour. Et puis Colette aussi, j'aimerais être Colette, un jour. Et Julia, ah Julia.

Que vous dire de plus ? Que si ce billet long, décousu, disparate mais tellement spontané et qui vient du fond du coeur de mon coeur, a éveillé quelque chose en vous, il ne vous reste qu'à lire « Les poissons... » enfin je pense que là, à ce stade, vous avez retiendu le titre...

Quant à moi, à l'heure où vous me lirez, je serai dans un train. Puisse mon voyage être aussi incroyablement incroyable que celui de Julia. Maintenant que j'y pense, j'ai prévu de lire un truc de tueur en série (véridique, ça ne s'invente pas, un choix pareil). Puisse vraiment mon voyage n'avoir rien à voir avec le thème de ce nouvel ouvrage...
Lien : http://www.le-celibat-ne-pas..
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Pour ses quarante ans, les copines de Valérie/Julia lui ont offert un relooking. Nouvelle allure = nouvelle vie ? Ras-le-bol de son poste de caissière, de son blaireau de mari et de leur fille ado ingrate, la jeune quadra met les voiles, prend un train au hasard pour Toulouse.

Le roman prend rapidement des allures de pièce, en huis-clos dans un compartiment entre six personnages principaux et une poignée de 'figurants'. Ne vous fiez pas à la bimbo sur la couverture de l'édition poche. Sous sa légèreté apparente, ce récit foisonnant et acéré nous invite à réfléchir sur le couple, la fidélité et l'adultère, le vieillissement, la séduction, l'usure de la routine. Le tout sur fond de "crise de la quarantaine" féminine - particulièrement bien vue par un auteur masculin - dans cet état d'esprit particulier que peut avoir le voyageur, observateur de la vie des autres... et de la sienne en écho. Un minuscule bémol sur le personnage de Germinal, les choristes et sur la fin qui tourne un peu au ridicule - mais il serait dommage de bouder cette pépite pour si peu !

Un excellent moment de lecture presque non-stop, une réussite qui me donne envie de découvrir 'Mort aux cons' du même auteur.

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Il me tardait tout particulièrement de lire "Les poissons ne connaissent pas l'adultère" car j'avais vraiment apprécié le premier roman de Carl Aderhold "Mort aux cons". Au vu des critiques élogieuses glanées un petit peu partout, j'étais persuadée de passer un excellent moment de lecture.

Ce roman relate les péripéties de Julia, caissière de supermarché à la vie de famille terne, soudainement boostée par un relookage offert par ses collègues de travail. Elle décide sur un coup de tête de changer de vie et de prendre le premier train en partance vers Toulouse. Au cours de son voyage, elle va croiser une galerie de personnages hauts en couleur : deux couples aux amours déclinants venus pour un colloque, Germinal le contrôleur zélé qui bascule vers l'anarchie en cours de trajet, Bruno le cruciverbiste, Colette la pétillante septuagénaire aux deux amours ....et l'histoire tourne vite au vaudeville et aux règlements de comptes, sous l'oeil complice d'une chorale d'amateurs friande de chansons populaires !

Conquise par le premier roman de l'auteur, j'avais placé la barre très haute et j'attendais énormément de ce livre...et bien j'avoue avoir été très déçue. Certes il y a quelques passages amusants mais je n'ai pas retrouvé le mordant, l'humour incisif et le cynisme de l'auteur. J'ai eu l'impression de lire du Carl Aderhold en version édulcorée, et j'ai trouvé bien fade le personnage central de ce roman, version moderne et quadragénaire de Cendrillon, insipide et ennuyeuse. Pas de surprises ni de rebondissements pour ce gentil conte de fée dont la fin est vraiment prévisible.
Je classerais ce roman dans les lectures de plage, simples et distrayantes mais vite oubliées à la fin de l'été !
Lien : http://leslecturesdisabello...
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Au départ du roman, Valérie alias Julia décide de tout quitter sur un coup de tête et de partir pour Toulouse rejoindre sa cousine. Son mari Djamel n'est pas ce que l'on peut appeler un mari aimant. Il est à la limite de la considérer comme un meuble, si ce n'est pas déjà fait. Sa fille, adolescente il me semble n'est pas vraiment présente elle non plus. Quant à son métier, caissière, il ne comble pas ce vide qu'elle ressent.
C'est un relooking organisé par ses amies qui va lui donner enfin envie de vivre comme elle le souhaite. Elle saute donc dans le premier train pour Toulouse et va ainsi rencontrer de nombreux personnages. Tous plus étonnants les uns que les autres mais surtout tous terriblement humains.

Colette, Vincent, Nicolas, Aude, Muriel. Tous ces personnages sont des répliques de personnes déjà rencontrées. Il y a encore peu de temps, je prenais le train deux fois par jour et je me suis ainsi retrouvée dans certaines situations, certains dialogues. L'auteur décrit ces personnes avec beaucoup de justesse. Nous pourrions tout à fait rencontrer ces personnes au détour d'un train ou d'une gare. Ils sont vrais, sensibles. Parfois énervants, tête à claques, arrogants, irrespectueux. Humains tout simplement !

Des rebondissements vont avoir lieu. Des rebondissements qui peuvent paraître anodins mais qui pourtant, changent une vie. Je me suis attachée à ces personnages et même ceux qui ne m'apparaissaient pas sympathiques au début. On en vient à ressentir de l'empathie pour ces personnes qui portent en eux des souffrances qui pourraient être les nôtres.

En conclusion, une très belle découverte, un agréable moment de lecture. Un roman mêlant tendresse et justesse. Jeanne Garcin du magazine Elle dira que c'est « galerie de paumés attachants », c'est un peu ça, c'est un peu nous aussi.
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Crise de la quarantaine, départ sur un coup de tête, rencontres SNCF... Au final, ce roman avec de bonnes idées de départ (des destins qui se retrouvent lors d'un voyage en train, sorte de huis clos sur le thème de la vie, du couple, de la remise en question de soi et de ses choix...) se révèle être une bluette qui m'a franchement ennuyée...
Même si le style n'est pas désagréable, au final je n'ai pas pris de plaisir à cette lecture, trop pleine de grosses ficelles et de bons sentiments...
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Valérie est mariée à Djamel, ils ont une fille de 10 ans Laura. Valérie est caissière dans un supermarché, quelques kilos en trop, le look un peu négligé, alors ses copines pour ses quarante ans lui offrent une séance de relooking depuis ce n'est plus Valérie mais Julia.
Elle reprend son destin en main, nouveau look, nouvelle vie, elle quitte son mari, son travail et prend un train, ce sera le Paris-Toulouse.
Tout le roman se déroule dans ce train, un huis clos, un groupe d'amis et universitaires Nicolas, Aude, Muriel et Vincent, -Nicolas beau parleur-cavaleur, sa femme Aude introverti, Muriel jamais satisfaite et toujours à faire des remarques à Vincent ,qui lui tombe au premier regard amoureux de Julia-, la vieille dame Colette, -éternelle amoureuse, qui vie deux histoires amoureuses en même temps, le contrôleur Germinal, révolutionnaire qui veut changer le monde, la bande de choristes qui les accompagne en chansons…
Un roman simple, gai, des personnages de tous les jours que l'on peut rencontrer, une bouffée de fraicheur et cela fait toujours du bien.
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Il y a des lectures plus subjectives que d'autres, Les poissons ne connaissent pas l'adultère est de celles-là.
Clairement j'ai adoré cette lecture, elle a trouvé un écho chez moi et ce n'est un rien un ressenti qualitatif.

Parce que ce roman est improbable, sur bien des points, mais que moi j'ai envie d'y croire. Ça me fait du bien de croire qu'un jour une femme qui ne se sent plus bien dans sa vie, dans son corps et dans son couple peut tout plaquer, monter dans un train au hasard et s'y sentir femme comme jamais, y faire des rencontres et même trouver l'amour.

Alors oui, il y a des tonnes de clichés ; la caissière de banlieue, le couple d'intellos, le contrôleur zélé qui fait son coming-out anarchiste... mais l'ensemble forme un tout déjanté, multicolore qui fait sourire et qu'il fait bon lire.
Jusqu'à la fin j'ai eu envie d'un beau final, de ceux qu'on ne voit vraiment que dans les contes de fées (même si celui-ci a aussi des aspects sordides), que la réalité ne nous (les personnages et moi lectrice) rattrape pas trop vite et surtout pas brutalement pour prolonger un peu ce répit bienvenu.

J'ai aimé ce livre que j'ai lu comme on assiste à un spectacle haut en couleur. C'est improbable, déjanté et amusant, peu travaillé mais vivant et on a envie d'y croire.
Aderhold m'a gagné à son jeu parce que j'en avais envie et j'ai plongé avec délice avec sa troupe de personnages dans son délire, le temps d'un voyage un train comme jamais on n'en verra.
Je ne peux toutefois pas dire que ce sera le cas de tous, il faut indéniablement une attirance pour les road trips qui partent un peu dans tous les sens et où les rencontres font tout. C'est mon cas et ce n'est pas une nouveauté XD
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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Une gentille comédie de boulevard que l'on verrait bien jouée au théâtre, avec unité de lieu (un compartiment de wagon) et unité de temps (un voyage Paris-Toulouse en train). Distrayant.
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