Fille unique dans une fratrie de huit, une mère qui les a élèvés pratiquement seule, un père qui est reparti au bled pour prendre une seconde épouse en vidant leur maison.
Fatiha se sent Française, laïque, républicaine et éprouve une grande reconnaissance pour la France qui lui a permis de devenir professeur d'histoire-géographie au collège et le clame haut et fort.
Elle revendique une laïcité sans compromission et sans ces "accommodements raisonnables", qui font le jeu de toutes les radicalités, chaque trou dans la raquette étant immédiatement exploité, encore et encore...
"La société n'a pas à prendre en compte toutes les revendications communautaires au nom d'un égalitarisme avilissant qui cède toujours plus au relativisme et à l'anhistorisme".
Un essai courageux et lucide encore plus d'actualité quatre ans après sa parution.
Un petit effort de lecture est parfois nécessaire, largement compensé par la rigueur de la démonstration.
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Je l'ai lu après avoir vu l'auteur à la grande librairie. J'ai été un peu déçue par l'écriture. C'est assez difficile à lire, c'est dommage. Une écriture plus fluide aurait été bienvenue.
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J'ai trouvé dans cet essai une clarification de ce que je ressentais instinctivement. Cependant, c'est parfois difficile à lire et je n'ai probablement pas saisi toutes les subtilités que l'auteur voulait faire passer ...
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D’après le linguiste Roman Jakobson, une conversation est possible entre deux individus à condition qu’ils se mettent d’accord sur le « signifiant » et le « signifié » des mots qu’ils emploient. Or, beaucoup de termes dont nous pensions la définition arrêtée sont aujourd’hui détournés, dévoyés, jusqu’à devenir les éléments de langage d’une offensive idéologique.
La société fait mine de s'inspirer des saints et de leurs vœu de servir Dieu plutôt qu'eux-mêmes, mais il y un grand fossé entre valeurs que nous embrassons et la manière dont nous vivons réellement.
Moi qui regrette d'avoir dû cesser de mettre un foulard a cause des suspicions de religiosités qui avaient été collées, je trouve au contraire très sympathique de le banaliser de nouveau et de le rendre à toutes celles qui, comme moi, le préféraient au bonnet et au chapeau, moins chaud l'hiver et surtout moins élégants.
Nou avons déjà changé de mœurs alimentaires et que le vêtements évolue nous rendra peut-être un peu moins gris, compassés, et en cravatés.
Quand même, reprenons-nous !
La France a-t-elle jamais dépendu de ce qu'un bout de tissu - boubou, coiffe bretonne, chèche ou béret - soit porté d'une façon ou d'une autre ?
L'agression fait partie intégrante du fonctionnement de l'ego, qui est entièrement centré su - je, moi, et le mien chaque fois qu'un conflit se déclare.
Nostalgie. Algérie. Jérémiades. C'est par ces trois mots, regroupés en Nostalgériades que s'ouvre le nouveau livre de Fatiha Agag-Boudjahlat, alternant l'essai politique et le récit autobiographique. Décrivant les naïves croyances des collégiens auxquels elle enseigne chaque jour (« Au bled, ça coûte rien », « Seul Allah guérit »), et la difficulté qu'éprouvent les professeurs à enseigner la colonisation, la guerre d'Algérie ou la Shoah, la cofondatrice du mouvement Viv(r)e la République décrypte la condition féminine, en France comme dans les pays de culture musulmane. Rêvant d'un MeToo mondial, elle affirme dans sa splendide conclusion que si la condition féminine est un malheur, alors « il ne faut pas renoncer à ce malheur ».
Sans langue de bois, sans naïveté et sans ressentiment, voici le nouvel essai flamboyant d'une femme puissante appelé à provoquer le débat.
Enseignante et essayiste française, militante laïque défendant un féminisme universaliste, autrice au Cerf de deux essais majeurs, le Grand détournement et Combattre le voilement, Fatiha Agag-Boudjahlat compte parmi les voix et les consciences d'aujourd'hui.
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