Entendez les femmes rugir !

Des nouvelles indépendantes. Malgré le titre, il ne s'agit pas exclusivement de problèmes féminins, même s'il est vrai qu'elles sont très concernées par les situations décrites.
Ce livre est un petit bijou d'écriture et de délicatesse. Mais si c'est pour cela qu'il doit être qualifié de « féminin », c'est très réducteur.
Il est éminemment humain dans la mesure où il s'intéresse à des situations que nous avons tous vécues ou vues : avoir envie de disparaître après avoir dit ou fait quelque chose de stupide, avoir l'impression d'être invisible, de ne compter pour personne, refuser de se voir tels qu'on est, de se voir vieillir notamment, de souffrir d'une tare réelle ou supposée, de culpabiliser au point d'en être malade...
Surtout, il s'agit de contes fantastiques puisqu'habilement, l'auteure bascule quasi systématiquement dans la science-fiction en partant souvent d'expressions métaphoriques. Une femme qui se sent pousser des ailes pour surmonter une situation difficile ... va réellement se métamorphoser.
Et pas besoin d'être une femme pour saisir ou ressentir ces affects même si encore une fois, il est exact que c'est plus fréquent du fait de la non équité dans la distribution des tâches dans certains (vieux) couples, de l'organisation de certains rôles dans notre société.
Voilà, ces nouvelles explorent ces situations, les triturent pour en faire sortir le meilleur, avec ironie parfois comme dans celle intitulée : « la femme qui protégeait les couilles » et qui renverse intelligemment la problématique de la contraception. J'ai trouvé ces textes vraiment très fins et très bien écrits, et forcément bien traduits par Fabienne Vidallet pour produire cet effet remarquable. Coup de coeur.

Le titre et le fait que ces nouvelles ont été adaptées sous forme de série (présentée comme étant "féministe") m'ont décidé à ouvrir ce recueil de Cecelia Ahern.
Las, j'ai vite déchanté car le fantastique qui consiste principalement à prendre au pied de la lettre des expressions pour dénoncer la situation faite aux femmes devient vite mécanique et prévisible.
Le fait aussi que les héroïnes semblent interchangeables car toutes sont appelées "la femme" n'aide en rien.Rien d'original donc et ces textes ne font que reprendre des situations  rebattues et traitées avec beaucoup plus de vigueur dans d'autres textes. Je garde ainsi dans ma mémoire sélective une nouvelle (titre ? Auteur? ) décrivant le quotidien d'une mère de famille nombreuse, sorte de sainte femme, affrontant sans faillir , et seule, son quotidien et qu'une de ses filles surprenait  se glissant la nuit dans les bois pour hurler sa frustration et son énervement.

Mouais mouais mouais… La quatrième de couverture est mensongère; on imagine acheter un roman féministe et on se retrouve avec un recueil de nouvelles… de contes ou de fables même, dirais-je, parlant des femmes mais pas forcément « féministes » au sens où je l'entends.

Ce recueil m'a furieusement fait penser aux histoires de Yak Rivais que je lisais enfant. A l'époque, il s'agissait de « L'enfant qui grimpait au mur », « L'enfant qui racontait n'importe quoi », « L'enfant qui mangeait les mots » etc. etc. Absolument le même topo ici avec des titres qui ne laissent pas de place au suspense : tout y est dévoilé. Une femme est prise d'un mal particulier, d'une affection, d'une manie soudaine et en quelques pages, nous en découvrant les causes et les effets. Ces récits sont souvent métaphoriques et posent un regard intéressant sur la place qu'occupe la femme dans nos sociétés modernes occidentales. Cependant, le style est plat, l'écriture sans charme (à moins que ce ne soit la traduction qui soit en cause?).

Au final, je suis partagée. D'une part, il y a de bonnes idées et l'autrice met effectivement le doigt sur des inégalités liées au genre. Toute femme se retrouvera dans l'une ou l'autre histoire. D'autre part, j'ai eu l'impression de lire de la « littérature bas de gamme » (ce que est évidemment subjectif et peut paraître prétentieux - j'assume) avec une langue bradée et des images usées jusqu'à la corde.

Recueil de nouvelles assez moyen, un peu décevant. Disons, d'une qualité inégale.

Le thème central est les femmes, la féminité, la charge mentale, ce que portent les mères, etc. Il y a de très jolies histoires qui font réfléchir, d'autres que j'ai trouvées absurdes. Des femmes qui servent de potiches et refusent de n'être que belles (comme dans "La femme sur l'étagère") ; des femmes qui refusent d'être catégorisées uniquement par leur sexe ; des femmes qui s'effilochent... Il y a pas mal de surnaturel dans ces histoires, qui se veulent poétiques mais n'y réussissent pas trop. C'est dommage, car la thématique et l'angle d'approche sont intéressants.

Avez-vous déjà imaginé tout quitter pour tout reconstruire ? Avez-vous déjà eu envie de hurler ? de rugir ?
Ce roman c'est un format qu'en général j'apprécie moyennement : des nouvelles. Parce qu'en général, j'ai un goût d'inachevé, de trop court. Mais pour celui-ci, c'est le format parfait.
Ce recueil se dit féministe, mais je trouve que certaines nouvelles peuvent s'appliquer aussi aux hommes, alors je dirais plutôt qu'il est humaniste. Comme des clefs pour aller de l'avant, surmonter des situations et en accepter d'autres.
Bien évidement la plupart aborde quand même des sujets, problèmes féminins, comme un coup de poing sur la table. Certaines nouvelles sont réconfortantes, malaisantes, rageantes. L'autrice choisit des métaphores, des situations surréalistes pour imager ces propos. J'ai trouvé ça parfois réussit, me donnant parfois envie de rugir moi aussi et parfois un peu moins.
Il invite à la réflexion. Mais certaines nouvelles étaient trop « perchées » pour moi.
Je ne trouve pas la justification au "bestseller" mais j'ai malgré tout apprécié ma lecture, avec un goût de trop ou de trop peu, je ne sais pas vraiment.