💓 « Il n'y a qu'une chose qu'on ne peut pas faire seul dans la vie : c'est étreindre. » (p 137)
💓 Emma et Augustin se rencontrent par hasard dans une boulangerie. Leurs regards se croisent, les électrisent, les clouent sur place, un instant devient une éternité, la fougue est à portée de bras, juste là. Pourtant, chacun continue son chemin, comme si cette étincelle irréelle, arrivée par hasard dans le sombre quotidien, ne suffisait à éclairer une route qu'ils pourraient emprunter ensemble.
💓 Un mot. Un numéro de téléphone et un nom. Et une possibilité : et si...? Ils se revoient. Quelques heures à parler d'eux-mêmes , du présent, à faire fi du passé, du futur, des hommes et des femmes, de leurs secrets et leurs espoirs.
💓 Et le confinement. Les premiers jours, comme un jeu, à s'écrire, à croire, la vie est belle, tout est possible, Paris est libérée de son brouhaha assourdissant, la nature reprend ses droits, enfin. le doute aussi, qui s'installe insidieusement, les jours passent, la solitude prend plus de place, elle se fait maîtresse des lieux, avilissante, portant avec elle ses inquiétudes, ses incertitudes. Les murs se rapprochent, le souffle se fait court. Et si tout ceci n'existait pas ?
💓 Alors le repli. On s'engouffre en soi, les pensées fusent, les souvenirs se bousculent, le passé resurgit. Violemment. L'introspection, donc. Les hommes d'une vie, ceux qui font du mal, qui s'y complaisent, ceux qui aiment bien, ceux qui aiment mal, ceux qui détruisent, d'autres qui ressuscitent, ceux qu'on fait naître, ceux qui donnent envie d'y croire. Dans la solitude, le pire, c'est l'absence du corps de l'autre, et la trop grande présence du sien. le besoin de toucher la peau, de la sentir frémir, de la caresser, avec pudeur ou tendresse, avec violence ou rage.
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L'étreinte. le besoin de transposer cet amour, de le rendre physique. Serrer Augustin, voir ses yeux, se blottir contre lui. Y croire et le faire. Étreindre pour l' « avoir » ou pour se sentir « être »?
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Flavie Flament livre un roman bouleversant sur la solitude et le besoin irrépressible de l'autre. Avec beaucoup de délicatesse, elle évoque les tourments et les déboires d'un monde au ralenti, étourdi, désabusé. Et si le désir, dès lors qu'il est exprimé, n'était en réalité qu'une vaine quête ?