Je suis en train de me constituer une collection des oeuvres de Jean d'
Aillon, dont les fameuses Chroniques d'Edward Holmes et Gower Watson (non pas ceux du XIXe siècle, mais des homonymes du XVe siècle dont je ne sais s'il s'agit de leurs ascendants ou juste d'un clin d'oeil de l'auteur aux personnages emblématiques de
Conan Doyle).
J'avais pour ambition d'attendre d'avoir tous les tomes pour commencer par le tome 1, mais j'ai craqué avant. Donc, je commence ma découverte de cette saga et de cet auteur apparemment prolifique par le tome 7 La maison de l'abbaye et je dois dire que j'ai été un peu larguée, tant les références aux précédents opus sont nombreuses (on a donc du mal à comprendre les litiges qui ont pu opposer ou les amitiés qui ont pu se créer entre le couple d'enquêteur Holmes/Watson et les autres figures emblématiques de l'époque).
Néanmoins, l'enquête (enfin les enquêtes car il y a plusieurs meurtres qu'il faut élucider dans le même laps de temps et dont on ne sait pas trop s'ils ont un lien entre eux) est menée tambour battant par Holmes et Watson et se suit sans déplaisir.
Les intrigues s'imbriquent les unes aux autres, les pistes s'ouvrent et se ferment, certains personnages ont manifestement des choses à cacher... le suspense reste entier jusqu'à la chute finale. de ce point de vue, le pacte de lecture de ce thriller historique est parfaitement respecté.
Sur la forme, j'ai aimé le rythme, la description des lieux et des décors (même si l'évocation de très nombreuses rues parisiennes est quelque peu rébarbative), l'érudition de l'auteur et son style d'écriture.
Par contre, bien que je m'intéresse à l'Histoire de France (et accessoirement à celle de l'Angleterre), j'ai vraiment eu du mal m'y retrouver entre les différents chefs de files et protagonistes des partis des Armagnacs et des Bourguignons (sans doute, est-ce plus clair lorsqu'on a suivi dans les précédents opus le déroulement du conflit qui a généré cette guerre civile ?).
Idem pour tout ce qui concerne la régence en France et en Angleterre (je crois que je n'ai pas encore bien compris qui est qui et qui fait quoi) et les différentes structures administratives et juridiques censées administrer le royaume, mener les enquêtes policières et rendre la justice. Surtout lorsqu'on rajoute là-dessus les structures ecclésiastiques qui avaient, elles aussi, leur propre champ d'intervention. Il y a là une grande confusion de noms, de lieux, d'instances, de pouvoirs (visibles et invisibles) qui génère la tentation de laisser tomber sa lecture. Aussi faut-il bien s'accrocher pour avoir envie d'aller au bout. Ce que j'ai fait (l'enquête menée et la résolution de l'énigme valent le coup, elles), mais après avoir fini ce tome 7, je m'interroge sur la pertinence de compléter plus avant ma collection de titres de cet auteur.