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EAN : 9782745991713
384 pages
Milan (25/04/2018)
3.47/5   174 notes
Résumé :
"Ne t'approche sous aucun prétexte d'Hazel Wood."

Ces quelques mots laissés par la mère d'Alice juste avant son enlèvement scellent à tout jamais le destin de la jeune fille.

Hazel Wood, la résidence légendaire d'Althea Proserpine, auteure des célèbres "Contes de l'Hinterland".
Hazel Wood, d'où semblent échapper des personnages inventés par Althea.
Hazel Wood, où sa petite-fille, Alice, va devoir s'aventurer.
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Critiques, Analyses et Avis (81) Voir plus Ajouter une critique
3,47

sur 174 notes
Totalement sous le charme de la couverture, il m'était impossible de ne pas m'attarder sur le roman. le résumé était très intrigant et il y avait la promesse d'une histoire proche des contes de Grimm, pas les versions édulcorées, mais celles sombres et terrifiantes. Mais, cette promesse n'a pas été tenue, et c'est fort dommage car il y avait du potentiel. Je dirais que la première partie et la dernière sont réussies dans l'ensemble mais il y a un entre-deux qui est long et qui n'entre pas assez dans les détails.

Nous commençons l'histoire en rencontrant Alice et sa mère Ela. Les deux jeunes femmes mènent une vie de nomades, fuyant quelque chose qui est au début assez obscur. A la mort d'Althea, la grand-mère de notre héroïne, une célèbre écrivaine aussi mystérieuse qu'absente, les choses prennent une tournure assez effrayante jusqu'à pousser Alice à aller contre le dernier ordre de sa mère : "Ne t'approche sous aucun prétexte d'Hazel Wood." Et à partir de là, tout part en vrille, comme on aurait pu s'en douter.

La première partie du roman a cette ambiance très contemporaine qui ne nous laisse rien prévoir de ce qu'il va suivre. Il y a un côté urbain et moderne, plus proche d'un début de thriller que d'un conte. Un événement inattendu se produit et Alice part dans une course contre la montre pour résoudre un mystère. Elle est accompagné par un camarade de classe, Finch, qui est un compagnon, certes très utile, mais qui fait plus "faire valoir" qu'acolyte. C'est une phase de découverte où l'adrénaline monte et qui nous permet d'entrer dans l'histoire assez facilement, en nous laissant entrevoir une infime partie de l'Hinterland, mais déjà de quoi saliver.

Et puis, nos deux héros partent à la recherche de Hazel Wood et franchissent un cap... C'est à partir de ce moment-là que j'ai moins accroché au roman. Nous sommes dans un entre deux qui est certes un peu étouffant, mais pas angoissant non plus, qui nous laissent entrevoir quelques petites choses de cette autre monde, sans aller bien loin. Il y a eu de la déception, je ne le cache pas. Je sais qu'il y a toujours une partie dans un roman qui peut manquer de rythme mais là, j'ai trouvé le temps long. Sans compter le côté sous-exploité de l'Hinterland. Je voulais en savoir plus, explorer plus, pouvoir interagir avec ces personnages étranges et quelques peu effrayants.

Fort heureusement, Alice parvient à entrer plus profondément dans ce monde étrange, et la dernière partie du roman a réveillé mon intérêt. Je n'irais pas jusqu'à dire que l'auteur exploite mieux son univers (ce n'est pas le cas) mais il y a plus de détails sur certaines choses et on appréhende un peu mieux la globalité de l'Hinterland. Je ne pense pas non plus que le lecteur devait tout cerner, car on reste dans un univers de contes, et il y a toujours cette part de non-sens, d'illogisme qui doit rester. Cependant, il y a le côté de la "création" qui donne un gros plus à l'intrigue. le ton et le vocabulaire de l'auteur change aussi à partir de là pour moi. J'ai lu le roman en anglais, donc je ne sais pas si c'est aussi le cas en français, mais j'ai trouvé que Melissa Albert était plus dans une écriture lyrique, fantaisiste, qui colle parfaitement aux contes.

Je ne savais pas à quoi m'attendre avec la fin. J'avais une idée de ce que je voulais, certes, mais à aucun moment je ne voyais clairement vers où l'auteur allait choisir d'aller. Et j'ai beaucoup aimé son choix. Tout n'est pas parfait, mais il y a une bonne morale à tout cela, et aussi une conclusion qui colle au caractère d'Alice. C'est aussi, la partie la plus prenante.

Côté personnage, seule Alice tire son épingle du jeu. C'est une héroïne très intéressante, aux multiples facettes qui garde une contenance crédible tout au long du récit. Je ne me suis pas identifiée à elle, mais sa quête d'identité et son désir de normalité font résonance. Finch n'est pas assez développé pour moi, ou bien sur le tard. J'aurais d'ailleurs aimé en savoir plus sur ce qu'il était devenu par la suite. Janet est un personnage attachant qui apparaît peu mais qui arrive très facilement à sortir du lot. Ela n'est pas assez exploitée... son enfance et son adolescence contées plus en détails auraient permises de la voir sous différentes coutures et lui donner plus de poids. Althéa est au final vite oubliée, ce qui n'est pas plus mal.

En bref, un roman qui avait un gros potentiel et qui au final laisse un petit goût de déception bien regrettable... Il y aurait pu avoir tellement plus, notamment avec le côté sombre et glauque des contes.
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Dévorée en à peine deux jours, cette histoire délicieusement frissonnante, joliment macabre et issu des contes traditionnels les plus gothiques et horrifiques qui soient.
Alice Proserpine est une jeune fille ordinaire, à ceci près qu'elle est constamment en mouvement et déménage sans arrêt avec sa mère Ella. Quand cette dernière vient à disparaître mystérieusement c'est le passé qui resurgit et notamment celui la grande-mère Althéa, écrivaine de son état. Et les Contes de l'Hinterland vont s'avérer bien plus réels que ce qu'il y paraît...
Un véritable page-turner écrit dans un style très simple mais doté d'une héroïne solide et complexe, tout en nuances et de personnages étranges et qui filent pas mal les jetons pour tout avouer. Les situations glauques s'enchaînent et reflètent des contes pourtant sensés être imaginaires. Et tout bascule à Hazel Wood. Une plongée dans un imaginaire original et qui renoue avec une tradition de contes oraux plus horrifiques que merveilleux. Un vrai coup de coeur pour cette aventure, cette enquête, recherche, quête d'identité... Il était une fois un monde où "toutes les les histoires ne se terminent pas par "ils vécurent heureux", du moins pas sans combattre. Si vous êtes friands du monde des contes, que vous ne rechignez pas devant quelques frissons et que vous êtes prêts à vous abîmer quelque peu les yeux à force de ne pas lâcher les pages, n'hésitez plus et poussez la grille d'Hazel Wood.
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Coup de coeur !
Alice est la petite fille d'Althea Prosperine, célèbre auteure des Contes de l'Hinterland, un livre très prisé et tiré en peu d'exemplaire, un livre de contes magiques et fabuleux à glacer le sang. Alice ne connait pas sa grand mère, car sa mère s'est enfuie de chez elle et ne parle jamais de son enfance, du livre de conte ou d'Hazel Wood, la célèbre demeure de l'auteure, dans laquelle celle-ci s'est retirée, voilà bien des années. Alice a toujours vécu dans le malheur, sa mère et elle fuient la poisse qui les poursuit depuis toujours. Quand un jour la malchance frappe à leur porte alors qu'elles s'y attendaient le moins, la mère d'Alice lui dit de ne s'approcher en aucun cas d'Hazel Wood, juste avant d'être enlevée. Quels secrets renferme cet endroit apparemment maudit ? Quels secret pèsent sur la famille ? Ce pourrait-il que l'Hinterland existe réellement ?

Pour un premier roman Melissa Albert, met la barre très haut ! Hazel Wood est très bien écrit, fluide et rapide à lire.
L'auteure nous plonge dans un monde excellemment bien imaginé et décrit, j'avais l'impression de faire partie de l'histoire.
Les contes de l'Hinterland, c'est ce que j'ai préféré dans ce livre. Incroyables, intrigants et effrayants à souhait, le cliché des "Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants." est immédiatement brisé, ce qui rend ce livre encore mieux !
Les personnages sont attachants, les gentils aussi bien que les méchants qui peut-être qu'au final ne le sont pas vraiment (mais je ne vous en dit pas plus, histoire de vous réserver la surprise...).
Pour finir, la couverture. Avouez-le, elle est simplement magnifique ! Dorée, un petit peu en relief et très bien dessinée, quand j'ai eu fini le livre, je me suis amusée à chercher les références comme la plume, l'os ou encore les pancakes qui sont présents dessus !
En bref, un excellent moment à passer en lisant ce livre, avec des contes, de la magie, un peu d'effroi, des pancakes et du café !
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Quand Althéa Proserpine (née Anna Parks) meurt seule au coeur de son majestueux domaine de Hazel Wood, c'est a priori la liberté pour Alice et sa mère Ella qui ont erré pendant des années sur les routes des États-Unis afin de fuir cette aïeule mystérieuse, auteure célèbre des Contes de l'Hinterland. Elles se sont enfin stabilisées, Ella a épousé le riche Harold et elles vivent dans Manhattan. Alice fréquente un lycée privé où elle y rencontre Ellery Finch, un jeune homme passionné par les Contes de l'Hinterland. Bien qu'aucune édition ne soit disponible, Finch connaît de nombreux contes et peut partager sa passion avec la petite fille de l'auteure qui n'a jamais pu les lire. Il lui raconte aussi les rumeurs qui circulent sur cette oeuvre, peut-être Althéa n'a-t-elle pas inventé ces contes mais les aurait recueillis dans un monde parallèle. Aussi, quand sa mère est kidnappée par des personnages de l'Hinterland, que des personnages étranges semblent la suivre, qu'elle reçoit mystérieusement des objets magiques, Alice décide avec Finch de sauver sa mère et de partir à la recherche de Hazel Wood. Au-delà du parcours initiatique, elle va surtout s'interroger sur ses origines et sur le lien qui l'unit à un des contes, Alice-trois-fois.

Un grand roman de fantasy extrêmement travaillé en deux parties : la première se déroule dans notre monde avec une intrigue adolescente classique, une jeune héroïne recherche ses origines, des menaces planent sur elle mais déjà, des adjuvants se mettent en place. Elle obtient des objets magiques et elle rencontre un jeune homme qui doit l'aider dans son parcours initiatique. La mort de sa grand-mère, auteure des Contes de Hinterland, bouleverse sa destinée, elle doit retrouver le manoir de Hazelwood, sauver sa mère et se sauver elle-même. L'originalité de l'histoire tient dans le renversement de toute l'intrigue : l'héroïne était supposée appartenir à notre monde, en fait, elle est l'héroïne d'un conte à l'intérieur d'un monde parallèle, elle doit donc dénouer les fils de son histoire et changer le cours de l'intrigue du conte. Dans ce périple, elle laisse dans le monde de Hinterland son complice. Il faudra donc un deuxième tome afin qu'elle puisse le sauver. Mélissa Albert ponctue sur ce roman de nombreuses références littéraires, enfin, elle a lu beaucoup de romans pour la jeunesse, plusieurs scènes y font référence ou bien elle utilise des images rappelant de grands romans comme Les Chroniques de Narnia bien sûr mais aussi de nombreux titres américains. Un vrai délice.


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"Ne t'approche sous aucun prétexte d'Hazel Wood."
Ces quelques mots laissés par la mère d'Alice juste avant son enlèvement scellent à tout jamais le destin de la jeune fille.
Hazel Wood, la résidence légendaire d'Althea Proserpine, auteure des célèbres "Contes de l'Hinterland".
Hazel Wood, d'où semblent échapper des personnages inventés par Althea.
Hazel Wood, où sa petite-fille, Alice, va devoir s'aventurer.
Hazel Wood, dont personne ne revient jamais.
Et si Hazel Wood était bien plus qu'un simple manoir? Un leurre? Une porte d'entrée sur un autre monde? Et si Alice était bien plus qu'une simple New-Yorkaise? Une princesse? Une tueuse?
Il était une fois... Hazel Wood."

Ohhh mais quelle déception... Surexposé pendant la promotion, je dois admettre qu'en ce qui me concerne je n'ai été charmée que par la divine couverture de ce titre des éditions Milan.
Le reste a malheureusement fait un gros flop.
M'attendant à découvrir un conte creepy, version 2.0, bien déjanté et effrayant je n'ai trouvé qu'une histoire fade, lente, sans rebondissements ni intérêt.
Finalement, seule la première moitié du roman, en l'occurrence celle où l'intrigue se met en place, a su éveillé mon attention, espérant que la suite serait prometteuse.
Et là encore se fut un échec...
Le personnage d'Alice est agaçant, antipathique et n'a suscité aucun attachement particulier chez moi. L'histoire, confuse voire même incompréhensible par moments tant elle est brouillonne, est dénuée de développement.
Même l'ambiance creepy ne fonctionne pas et m'a laissée sur ma faim.
Bref, je ne m'attarderai pas davantage sur les secrets que renferment "Hazel Wood" qui partait, pourtant, avec un bon potentiel imaginatif et un univers plein de possibilités.
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critiques presse (2)
Ricochet
01 octobre 2018
D'une grande densité narrative, bien rythmé sans perdre le lecteur, le roman est un tome unique réussi.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Actualitte
18 mai 2018
Nous laissant toujours sur le fil, entre l’amour et la haine, la peur et la fascination, comme un chat jouant avec sa proie, Melissa Albert saisit le lecteur pour mieux le relâcher, le laissant conscient de la tragédie qui se referme autour de lui.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
« Un jour glacial, dans un royaume fort lointain, naquit la fille d'une reine et un roi. Ses yeux étaient brillants et noirs, entièrement noirs. La sage-femme qui la déposa dans les bras de la reine s'enfuit aussitôt du château. La reine vit les yeux noirs et luisants comme des carapaces de scarabée de la fillette, et la détesta au premier regard. L'enfant était minuscule et ne faisait pas un bruit, pas même un cri le jour de sa naissance. Certaine qu'elle ne survivrait pas très longtemps, la reine refusa de lui donner un nom. Au début, la prédiction sembla se révéler exact : les mois passèrent, le bébé ne grandissait pas. Mais elle ne mourut pas non plus. Deux printemps fleurirent, fanèrent, et elle restait toujours aussi petite et silencieuse qu'au jour de sa naissance. On la nourrissait de lait de brebis car la reine refusait de lui donner le sein. Un matin, quand la nourrice entra dans sa chambre, elle découvrit que la petite avait grandi durant la nuit - elle était à présent grande comme une enfant de sept ans. Ses bras et ses jambes étaient frêles comme des pattes de grenouille, mais ses yeux étaient toujours du même noir provoquant. On décida donc qu'elle vivrait. Le roi supplia son épouse de lui donner un nom. Alors la reine choisit un nom petit et sans envergure, un nom inconvenant pour une princesse. Elle l'appela Alice. Enfin, Alice se mit à parler, et d'emblée par phrases complètes. Elle ne parlait qu'aux autres enfants, la plupart du temps pour les faire pleurer. Et une fois de plus, elle arrêta de grandir. Les années passèrent, et la famille royale commença à penser qu'elle resterait une enfant toute sa vie, à jouer des mauvais tours à ses frères et sœurs, et à effrayer les servantes avec ses yeux noirs. Jusqu'à un matin, si glacial que le souffle se figeait aux lèvres de ceux qui osaient mettre le nez dehors, où une gouvernante vint réveiller Alice et découvrit une fillette de douze ans endormie dans son lit. C'était une créature toute en pointes et en angles, un poulain à peine capable de se tenir sur ses nouvelles jambes. Il se murmurait parmi les domestiques que l'enfant avait été échangé pendant son sommeil, mais ses yeux étaient plus noirs que jamais, et son caractère restait inchangé : elle parlait plus et apparaissait là où on ne l'attendait pas. La cour avait bien du mal à conserver ses serviteurs, et les suivantes de la reine tenaient la princesse pour responsable. La gouvernante chargée de l'éducation d'Alice craignait le jour où elle trouverait à nouveau une étrangère dans le lit de l'enfant. Le matin où elle découvrit dans la chambre d'Alice une jeune fille de dix-sept ans, la femme maudit les dieux et quitta à son tour le château à jamais. Bien que jeune, la princesse était devenue très belle et avait au moins l'air d'avoir atteint sa majorité. Le roi, qui ne s'adressait que fort rarement à elle, posait à présent sur elle un regard avide. Les présents qu'il lui offrait n'étaient pas destinés à une fille dont il serait le père : une attache en forme de libellule en métal rouge pour son manteau, une fleur de verre soufflé qui ressemblait à un scorpion. La reine prit alors une décision : il était temps de marier Alice. Parce qu'elle était fille de roi dans un monde où ces choses-là se faisaient, la jeune fille demanda à ses prétendants d'accomplir un exploit. Elle accepterait d'épouser celui qui parviendrait à lui offrir de la glace provenant des lointaines cavernes du royaume pour en remplir sa pochette de soie. S'ils échouaient, ils mourraient. Bien évidemment, la plupart des prétendants étaient des imbéciles. Ils chevauchèrent jour et nuit pour satisfaire la demande de la princesse et remplir sa pochette de soie, mais chaque fois, elle fondit sur la route. Ils rapportèrent de la glace d'un cours d'eau gelé à un mille du palais mais Alice déjoua immédiatement la supercherie. Ou alors il lui faisait cadeau de diamants, espérant que la glace était une métaphore, et cette erreur leur coûtait la vie. Les hommes qui résolurent l'énigme étaient deux frères venus du Nord, à la peau aussi pâle que la glace qu'ils apportaient. Ils l'avaient enveloppée de sciure et taillée en morceaux avant de pénétrer dans le hall royal. Quand le frère aîné montra à Alice ce qu'ils avaient accompli, cette dernière se pétrifia. La couleur quitta son visage. Cela fit sourire le prétendant. "Mais lequel d'entre vous épousera-t-elle ?" demanda le roi. L'aîné sourit de plus belle. La cour commençait à comprendre que quand les frères souriaient, cela n'augurait rien de bon. "Nous ne voulons pas d'épouse, déclara l'aîné. Nous voulons une servante. Elle fera cuire notre pain, tiendra notre maison, et portera les enfants qui nous serviront après sa mort." La jeune fille ne dit rien. Au lieu de cela, elle saisit sa pochette et versa toute la glace dans sa gorge. En quelques instants, le givre s'épanouit le long de ses bras. Sa peau prit une teinte bleue, ses yeux se glacèrent et elle gela. Son père cria, sa mère hurla, les deux frères protestèrent mais finirent par accepter de l'emmener telle qu'elle était et de décider ce qu'ils allaient faire d'elle en route. Ils partirent cette nuit-là, les deux frères et la jeune fille attachée à un cheval que le roi leur avait offert en guise de dot. Sa mère la regarda s'éloigner, et ce fut comme si l'éclat de glace qui s'était logé dans son cœur le jour de la naissance d'Alice avait fondu. Les frères poursuivirent leur chemin jusqu'à ce que les étoiles dans le ciel aient presque disparu, puis ils établirent un campement. Ils étendirent leurs couches à même le sol, déposèrent la jeune fille immobile sous un arbre, et s'endormirent. Le plus jeune frère fit des rêves affreux, d'un renard avec des trous à la place des yeux, et d'un enfant qui riait en se noyant dans une mare glaciale. À son réveil le lendemain, alors que le soleil rouge se coulait à l'horizon, il trouva son frère mort. La peau de l'homme était hérissée de givre et ses yeux ouverts, gelés, affichaient une expression d'horreur. La fille était toujours aussi immobile. Son corps froid ne répondit pas quand le dernier frère le cogna violemment de sa botte. Il réfléchit à toute vitesse. Il laissa son frère où il était, leva le camp, et attacha les mains et les pieds de pierre de la jeune fille à l'aide d'une épaisse corde… juste au cas où. Il l'abandonna avec son frère pétrifié, et éperonna son cheval, comme s'il avait le diable aux trousses. Tandis qu'il chevauchait, un bruit lui résonnait dans les oreilles, comme le vent dans les branches gelés, et des pas dans la neige mouillée, glissant dans la nuit. Il accéléra. Quand son cheval fut couvert d'écume et qu'il se sentit trop affamé et trop épuisé pour continuer, il s'arrêta et établit son campement. Il resta assis toute la nuit, un couteau contre sa poitrine, entretenant un petit feu. Rien ne lui arriva ce soir-là, et il se trouva idiot. Jusqu'à ce que le soleil se lève et qu'il se tourne vers son cheval. L'animal était mort, une membrane de givre sur ses yeux, des cristaux de glace dans sa crinière. Le jeune frère continua son chemin à pied. Les arbres parmi lesquels il avançait étaient si épais que la lumière du soleil ne s'y infiltrait pas. Il ne rencontra personne en chemin. L'air qu'il respirait lui glaçait la gorge et lui gênait douloureusement les yeux alors qu'autour de lui débutait la fonte des neiges printanière. La nuit tombait à peine quand il s'allongea pour se reposer, si fatigué qu'il n'avait même plus la force d'avoir peur. Au moment où il ferma les yeux, la jeune fille sortit de derrière un arbre couvert de lierre rampant. Elle posa les mains sur ses yeux et sa bouche sur la sienne. Quand il fut mort, elle se redressa de toute sa hauteur. La glace était toujours en elle, et des nuages de brume tournoyaient dans ses yeux. Elle fit volte-face. Des effluves de lilas frais flottaient dans l'air, un gel tardif sur une floraison précoce. C'était l'odeur du parfum de sa mère. La princesse aux yeux noirs sentit battre le lointain château de ses parents comme le cœur d'un animal qu'elle voulait éliminer. Elle se mit en route. » pg 101 à 105.
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Everyone is supposed to be a combination of nature and nurture, their true selves shaped by years of friends and fights and parents and dreams and things you did too young and things you overheard that you shouldn’t have and secrets you kept or couldn’t and regrets and victories and quiet prides, all the packed-together detritus that becomes what you call your life.
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Tout le monde est censé être un mélange d'inné et d'acquis. Notre personnalité est forgée par des années de relations amicales, de disputes, de parents, de rêves et de choses faites trop jeune, ou qui n'auraient pas du être entendues. Par des secrets gardés ou révélés, des regrets, des victoires et des fiertés refoulées. Un vaste tas de détritus compacts qui devient ce qu'on appelle notre vie.
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J’étais déjà le genre de fillette qui tâtonnait, les yeux fermés, au fond des meubles, à la recherche de portes secrètes comme dans Narnia, ou qui faisait des vœux en regardant la deuxième étoiles à droite au fond du ciel façon Peter Pan, chaque fois que la nuit le permettait.
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Une faible lueur vacilla au bord de la route devant nous. C’était la lampe frontale d’un homme affublé d’un cycliste ridicule. Il courait sur place, les doigts sous son menton pour prendre son pouls. C’était si absurde que ça me fit sourire. Mais soudain, une femme à la peau mate en robe couleur neige se matérialisa à ses côtés et posa sa bouche sur la gorge de l’homme. Notre voiture les dépassa à toute allure et la route, le coureur et la femme disparurent dans l’obscurité derrière nous.
— Tu as vu ça ? m’écriais-je.
Finch sursauta et la voiture fit une embardée.
— Quoi ?
— Il y avait un joggeur…une femme…
Qu’avais-je vu exactement ?
— Est-ce qu’il y a des vampires dans l’Hinterland ?
Ses mains se crispèrent sur le volant.
— Pas tout à fait…
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"Ne t'approche sous aucun prétexte d'Hazel Wood."
Ces quelques mots laissés par la mère d'Alice juste avant son enlèvement scellent à tout jamais le destin de la jeune fille.
Hazel Wood, la résidence légendaire d'Althéa Proserpine, auteur des célèbres "Contes de l'Hinterland". Hazel Wood, dont vient d'hériter Alice. Hazel Wood, où Alice doit s'aventurer pour espérer sauver sa mère. Hazel Wood, cette demeure d'où semblent s'échapper des personnages inventés par Althéa. Hazel Wood, dont personne ne revient jamais.
Et si Hazel Wood était bien plus qu'un simple manoir ? Un leurre ? Une porte d'entrée sur l'Hinterland ? Et si Alice était bien plus qu'une simple New-Yorkaise ? Une princesse ? Une tueuse ?
Il était une fois? Hazel Wood.
Découvrez le roman de Melissa Albert : https://www.editionsmilan.com/livres-jeunesse/fiction/romans-ados/hazel-wood
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