Escales en femmes inconnues

Bouquin trouvé sur une étagère au détour de mon périple de vacances.
Couverture accrocheuse, auteur doué pour le dessin et aussi pour la couleur (j'ai cherché s'il avait colorié lui-même et pas trouvé la réponse), pas de dialogue ou peu (difficile de parler la bouche pleine), carnet de voyage érotique, roman graphique ou bande dessinée porno, difficile à dire.
Voyageur dessinateur, rencontres au fil des voyages, quatre pays, quatre femmes, belles et pulpeuses, toutes sur le même modèle = beaux seins, belles fesses, c'est lassant, dégradant pour ne pas dire plus.
Comme dit la chanson :
Je te plais, tu me plais, viens donc beau dessinateur (c'est beau militaire dans la chanson).
Scènes de coucheries, pareilles, toutes les mêmes, faut dire que la variété n'est pas inépuisable, on a beau se tourner dans tous les sens (sic), bref sans dialogue, inutile! Je ne retiendrai que quelques beaux portraits, ce qui n'est pas si mal pour un album que l'on peut éviter sans mal.
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Un jeune artiste, étudiant aux Beaux-Arts, entreprend un voyage avec son carnet de dessin. L'Italie, la Corne d'Afrique, l'Asie, il croque les corps, d'un trait de crayon, d'une palette d'aquarelle. Il se fond avec ses modèles, les effleure, les caresse, ils se font l'amour, avec passion, avec technique.

Le scénario est langoureux, les dessins sont magnifiques, tantôt une ligne claire et surtout dilués à l'aquarelle. L'ambiance des régions visitées est rendue avec vérité, il ne manque que les odeurs d'épices et les sons. Les femmes sont belles, l'érotisme, la pornographie distinguée. le tout sur un fond de nostalgie. C'est qu'il est sentimental, notre auteur, ça sent le vécu. Bref, un roman graphique plus qu'une simple bande dessinée, aux illustrations enchanteresses, pour peu, ça va vous donner envie de voyager ou de repartir.

Page 69 est éditeur du désir depuis 2013. A la bonne heure ! On retrouve pour la première fois Joel Alessandra dans un genre qui lui était inconnu et qui finalement lui réussit pas trop mal.

Je n'avais guère apprécié Instinct sauvage mais j'étais beaucoup plus réceptif sur Errance en mer rouge. Visiblement, l'auteur est un amoureux de la corne de l'Afrique comme il l'avait prouvé dans le sensuel Fikrie. L'hommage au poète Rimbaud est omniprésent dans son oeuvre.

J'aime la façon dont l'auteur a dessiné les femmes. Il décrit d'ailleurs le corps des femmes comme des territoires que les hommes aiment découvrir et explorer avec des yeux émerveillés. de vallées sombres en collines douces et accueillantes, l'auteur dresse une carte des élans amoureux sur ces carnets. Et on ne va pas s'ennuyer entre l'Ethiopienne, la Romaine, la Chinoise ou l'Indonésienne.

J'avoue avoir succombé à ces délices car l'auteur a dessiné de manière assez sensuelle tout en noyant de couleurs chaudes qui incitent à l'exotisme. C'est un tour du monde plutôt agréable pour les yeux et les sens. La beauté des dessins à l'aquarelle sublime l'ensemble d'un parfum enivrant. Une belle bd érotique à réserver aux adultes.

Aquarelle et récit de voyage, cet album avait tout pour me séduire. Ce ne fut hélas pas le cas.

L'éditeur annonce » d'éphémères et torrides relations » avec les femmes croisées lors des voyages, » modèles, prostituées, masseuse ou adepte de la cérémonie du thé « . Il y a de ça, certes.

Le narrateur de ce récit est dessinateur. Sur les pages, il parcourt le monde : Italie, Éthiopie, Indonésie, Chine. A chaque étape, une rencontre. D'accord, mais cet album manque de scénario. Les pages, si elles jouent des contrastes colorés entre les paysages et les scènes intimes, se succèdent de façon répétitive. Les fameuses relations torrides manquent d'imagination comme la narration de ce récit ( construction sans surprise, deux pages décor, puis deux pages muettes sexe ) malgré le louable effort de créer en fin de » chapitre » un effet à chute et de relier les lieux du voyage à des artistes ( l'auteur n'hésite pas à citer Rimbaud… ). Pas un récit de voyage, plutôt un carnet, des esquisses. le graphisme est agréable, sensuel, effectivement, les tons chauds et doux, le propos à l'hommage à la beauté féminine mais ce qui m'a absolument gênée, qui confirme la dimension répétitive de cette lecture, c'est que toutes ces femmes se ressemblent…

Un fantasme ? Une ébauche.

Moi qui croyais qu'il fallait qu'on me fasse un dessin, ben non.
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