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Alex Lhermillier (Traducteur)Nelly Lhermillier (Traducteur)
EAN : 9782253126898
472 pages
Le Livre de Poche (10/02/2010)
3.86/5   135 notes
Résumé :
Inès Suarez fut une véritable héroïne au destin extraordinaire et méconnu, qui participa aux côtés de Pedro de Valdivia, un des commandants de Pizarro, à la conquête du Royaume du Chili… Au milieu du XVIe siècle. Inès, jeune et humble couturière d'Estrémadure s'embarque pour le Nouveau Monde afin d'y chercher son mari, parti quelques années plus tôt, égaré par ses rêves de gloire de l'autre côté de l'Atlantique. Après une traversée mouvementée, Inès accoste au Pérou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Derrière tout grand homme se cache toujours LA femme. Et dans ce roman c'est encore le cas, car derrière le conquistador Pedro de Valdivia se cache (enfin elle ne se cachait pas vraiment en fait !) on retrouve Inès Suarez.

En fin de vie Inès, narre a sa fille adoptive Isabel sa vie… une vie qui n'a pas été simple, bien loin de là.
L'aventure , même si elle ne l'a pas cherchée volontairement, est venue a elle, sous différentes formes . Mais en tout cas quel sacré bout de femme, quel caractère.
Il faut reconnaître que si cette jeune femme était restée en Espagne plutôt que d'aller rechercher son mari au Chili, sa vie aurait été moins trépidante et surtout je pense qu'elle n'aurait pas pu s'assumer pleinement .

Un roman féministe qui fait la part belle aux femmes de caractères.
C'est aussi l'occasion de voir la colonisation de l'époque.. et que les indigènes du coin était loin d'être idiot et de se laisser faire bêtement.


Un sacré roman, qui mérite le détour, pour le dépaysement , pour l'histoire et pour cette femme formidable qu'était Inès.

PS : merci a Gwen, sans elle je n'aurais pas été au Chili au XVIème siècle
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"Inès de mon âme"... âmes sensibles, s'abstenir !
Sous ce titre romantique et glamour se cache la flamboyante biographie romancée d'Inès Suarez qui cofonda le royaume du Chili au XVIème siècle aux côtés du Conquistador Pedro de Valdivia.

Tous les deux nés en Estrémadure, l'une des régions les plus pauvres de l'Espagne, Inès et Pedro vont arriver séparément au Nouveau Monde mais partageront ensemble la conquête de terres vierges de toute vie "civilisée". J'use de ce dernier qualificatif car ces terres étaient très peuplées, de centaines de milliers de "naturels", les Indiens soumis à l'Empire Inca, lui même assujetti et dominé par Pizzaro et les conquistadors du Pérou.

Fresque romanesque parfaitement documentée, "Inès de mon âme" entraîne le lecteur dans un voyage dans le temps, à travers les océans, les forêts luxuriantes et empoisonnées et la colonisation sanglante de tout un continent.

Isabel Allende, que je découvre par cette oeuvre, a su reconstituer toute la barbarie de la domination militaire exercée par les Espagnols en quête d'or et d'esclaves. D'un réalisme bluffant, son récit ne tombe jamais dans le sentimentalisme facile ni le jugement anachronique. Avec justesse et juste ce qu'il faut de fiction, elle a su donner à ce roman - qui lui a valu quatre longues années de recherches - l'élan d'un roman d'aventures où se ressentent l'urgence des existences menacées et la profondeur des passions dévastatrices.

Un grand merci à Nadouch pour le partage. Une chose est sûre, si c'est le premier roman d'Allende que je lis, ce ne sera pas le dernier.


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Inès de mon âme /Isabel Allende (née en 1942)
Inès Suàrez est une héroïne au destin extraordinaire et très peu connu. Née en 1507 à Plasencia en Espagne, elle apprend la couture et la dentellerie dès son plus jeune âge. Très belle jeune fille elle connaîtra plus tard la gloire en partant vers le Nouveau Monde sur les traces de son mari parti chercher fortune avant elle. Arrivée aux Indes comme on disait à l'époque, elle oeuvrera pour conquérir le royaume du Chili et participera à la fondation de Santiago.
C'est elle la narratrice qui, en 1580, sentant sa mort approcher se confie et raconte l'aventure de sa vie tumultueuse. Toute récente veuve du gouverneur don Rodrigo de Quiroga, conquérante et fondatrice du royaume du Chili, elle raconte d'abord avec émotion les derniers jours puis l'adieu à son cher époux, aidée de sa fille de coeur Isabel pour habiller le défunt. Les mois qui viennent de s'écouler sans lui, lui ont semblé une éternité et c'est sur la table de travail de Rodrigo, enveloppée dans sa couverture d'alpaga qu'Inès écrit.
Retour dans le passé, il y a bien longtemps, c'était en 1526, elle a connu l'homme qui allait devenir son premier mari, Juan de Malaga. 1526, l'année du mariage de l'empereur Charles Quint, son souverain, avec sa cousine Isabelle de Portugal, une date inoubliable !
Juan de Malaga, un mari toujours affublé comme un mirliflore, dépensait comme un hidalgo ayant la certitude qu'Inès ferait l'impossible pour payer ses dettes. Alors un beau jour, à peu près ruiné, Juan annonce qu'il part vers le Nouveau Monde, un eldorado, chercher la fortune.
Une parenthèse dans le récit pour nous parler de deux personnages qui vont croiser la vie d'Inès de façon déterminante. Pedro de Valdivia, un homme ambitieux, généreux et courageux a beaucoup compté dans sa vie et aussi Francisco de Aguirre un aventurier notoire. Nés tous les deux en 1500 comme l'empereur Charles Quint, ils étaient persuadés d'être destinés à connaître de hauts faits militaires. le Nouveau Monde a alors besoin d'hidalgos au coeur indomptable, brandissant l'épée d'une main et la croix de l'autre, prêts à découvrir et conquérir. Ainsi Pedro et Francisco rejoignent ces nouvelles terres. En ce temps-là Pizarro et Almagro ont conquis le Pérou et Cortez le Mexique et sont devenus immensément riches.
En 1537, Inès fait ses adieux à sa famille et part avec sa nièce Constanza rejoindre son mari Juan. En quittant Cadix, elle ne sait pas ce qui l'attend d'abord sur le trois-mâts dirigé par le maître Manuel Martin, et en posant au bout de trois mois de voyage le pied à Cartagena en Colombie. Inès après quelques temps passés à Cartagena rejoint Panama à dos de mule.
Deux ans auparavant, Valdivia est arrivé au Venezuela avec Alderete son ami. Il a laissé la belle Marina Ortiz son épouse avec la promesse de revenir riche ou de l'envoyer chercher dès que possible. Entre temps Pizarro est le maître au Pérou pendant qu'Almagro se dirige vers le Chili, une région inexplorée. Pizarro qui a affaire à une révolte appelle au secours. C'est Pedro de Valdivia qui répond à son appel en 1537 et n'hésite pas à rejoindre le Pérou entre temps pacifié. Plus tard, poussé par son idéalisme plutôt que par l'appât de l'or, Valdivia se lancera à la conquête du Chili là où Almagro face aux redoutables Mapuche a échoué récemment avant de revenir prêter main forte à Pizarro puis entrer en discorde avec lui. C'est lui qui du fond de sa geôle parla à Valdivia de la beauté du pays d'au-delà la cordillère, avant d'être exécuté en 1538 par Pizarro.
À Panama pendant ce temps Inès survit de petits travaux de couture, de cuisine et d'infirmière. Elle apprend que Juan a été vu au Pérou et elle décide de s'y rendre accompagnée de Catalina sa demoiselle de compagnie un peu devine et pythonisse, et d'un groupe de frères dominicains.
Arrivée à Cuzco, nombril de l'empire inca, elle apprend la mort de Juan qui s'étant enrôlé dans les troupes de Pizarro est mort au combat fratricide contre Almagro et ses troupes, et ce de façon tout à fait étrange. Puis elle fait la rencontre de Valdivia mestre de camp du gouverneur Francisco Pizarro, une rencontre qui va déterminer sa vie tout autant que celle de Valdivia. Il a quarante ans et Inès trente. C'est le coup de foudre, une relation fulgurante et composite : ils partagent vite le même lit ainsi que le même rêve celui de conquérir le Chili.
C'est en janvier 1540 que Inès Suàrez et Pedro Valdivia quittent Cuzco pour une aventure risquée : rejoindre le Chili en passant par le désert d'Atacama. Une dizaine de soldats et plusieurs centaines de porteurs indiens font partie de l'expédition. Un détachement complémentaire de quelques soldats venus de l'intérieur du Pérou rejoint le groupe en cours de route, mené par un certain Rodrigo de Quiroga qui neuf ans plus tard épousera Inès.
Cinq mois ont passé et le désert franchi grâce aux talents de sourcière d'Inès, la troupe retrouve une nature plus clémente. Les campements se succèdent et Inès en profite pour apprendre en secret à écrire et lire avec le père Gonzàlès de Marmolejo. Une conspiration fomentée par un certain Sancho de la Hoz en vue d'assassiner Valdivia est déjouée grâce à Inès. Plus loin, Aguirre et sa troupe, le grand ami de Valdivia, rejoint l'expédition qui compte à présent cent trente soldats. Aguirre est un personnage hors du commun. À lui seul il a décidé de « peupler le pays de métis : cinq enfants légitimes lui ont été donnés par sa cousine et épouse et il a engendré plus de cent bâtards connus et d'autres centaines non comptabilisées !
La petite troupe de cent cinquante soldats avec Pedro de Valdivia à sa tête poursuit son chemin vers le sud subissant constamment des attaques d'Indiens et Inès met à profit ses talents d'infirmière aidée en cela de Catalina.
Treize mois après avoir quitté Cuzco, Valdivia plante l'étendard de Castille en février 1541 à l'endroit où sera édifiée la ville de Santiago. Rapidement sont édifiées des maisons en bois, une église et un hôpital, sous la menace constante des Indiens Mapuche. Par décision populaire, Pedro de Valdivia est proclamé premier gouverneur du Chili, Monroy lieutenant gouverneur et Inès gobernadora, c'est-à-dire « femme » du gouverneur.
Dans la nuit du 11 septembre 1541, les hordes de Mapuche avec leurs alliés attaquent Santiago alors que Valdivia est en campagne de pacification dans la région, tombé en quelque sorte dans un piège pour l'attirer hors la ville qui est incendiée et détruite par des milliers d'indigènes. C'est Inès qui, grâce à un subterfuge sanglant, met un terme au massacre. À la suite de cet épisode tragique, Valdivia envoie Monroy en mission au Pérou pour demander de l'aide. Ce n'est que deux ans après que les secours armés arriveront à Noël, mais sans Alonzo Monroy mort mystérieusement au Pérou au moment de repartir. Une troupe de soldats, certains avec leur femme, arrive par la mer, avec des vivres, des munitions, du vin, des armes et des animaux domestiques. Puis une entente survient avec le cacique mapuche pour coopérer notamment dans le travail des mines d'argent et d'or. Une navette de galions s'établi alors entre le Pérou et le Chili et fait prospérer Santiago. de nouvelles villes s'édifient, La Serena au nord, et Valparaiso port desservant la capitale.
Puis Valdivia décide de partit par la mer vers le Pérou afin d'obtenir de l'aide, sans prévenir Inès, la délaissant alors, ce qui la rend folle de colère.. Au Pérou il est amené à mater une insurrection avant de recruter une troupe de soldats. C'est à cette époque que des liens amoureux se tissent entre Inès et Rodrigo de Quiroga. Inès par ailleurs se charge de l'éducation d'Isabel âgée de trois ans, la fille de Rodrigo. Isabel devient ainsi sa fille de coeur.
Après deux années, Pedro revient avec deux cents soldats et deux concubines. Son adultère avec Inès avait fait scandale au Pérou et à son retour il conseille vivement à Inès de trouver un mari afin de faire taire les mauvaises langues sinon elle sera contrainte de quitter le Chili. C'est le père Gonzalez de Marmolejo qui marie Inès à Rodrigo de Quiroga en la cathédrale de Santiago en construction.
Les affrontements avec les Mapuche se répètent à partir de 1549 et ce sans discontinuer jusqu'au grand soulèvement de 1553 de toutes les tribus du sud. Une guerre sans quartier entre Espagnols et Indiens. C'est vers Noël 1553 que la mort frappe Pedro au terme d'un martyr inouï infligé par le chef des Mapuche, son ancien serviteur. Et dans la relation qu'en fait Inès Suarez, on découvre qu'elle comprend l'attitude des Mapuche ; elle devrait les haïr, mais elle ne peut pas. Ce sont ses ennemis, mais elle les admire car il se battent pour leur terre envahie par des étrangers.
Un roman épique de près de 500 pages où l'amour accorde souvent une trêve à la violence d'une époque tourmentée avec en toile de fond le massacre, les viols et l'asservissement des Indiens au cours de combats inégaux et génocidaires. Pour une femme en ces temps reculés, une telle aventure de découverte relève de l'exploit car confrontée en permanence à un monde d'hommes le plus souvent rustres et sans principes, oubliant aisément la nature peccamineuse de leurs pensées et de leurs actes, pourtant des êtres imprégnés d'un catholicisme rigoureux.
Isabelle Allende, l'auteur journaliste, est la nièce de l'ancien président Salvador Allende. À l'arrivée au pouvoir du dictateur Pinochet, elle émigre au Venezuela en 1975 avant de s'installer définitivement en Californie. Dans ce récit elle met en valeur l'action d'Inès Suarez qui eut une grande influence politique en son temps pour être quasiment oubliée des historiens pendant plus de 400 ans.
Une épopée magnifiquement racontée.
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Voilà un portrait de femme, celui d'Inès Suarez, dont la témérité en fait une héroïne qui n'a rien à envier aux conquistadors du 16ème siècle puisqu'elle en fait partie.
"Inès de mon âme" d'Isabel Allende est un roman qui ne commence pas très bien avec une narration à la première personne qui me semblait sonner faux d'autant plus que la langue castillane du 16ème siècle a été modernisée puis traduite en français. Pourtant, on se laisse prendre par ce roman épique où le destin d'Inès Suarez est guidé par l'amour.
L'histoire est celle de cette jeune couturière au tempérament bien trempé partie d'Espagne en 1537 pour le Nouveau Monde afin de retrouver son premier mari, mort au Pérou. C'est avec l'ambitieux Pedro de Valdivia, avec qui elle vit un amour passionnel, qu'Ines participe à la conquête du Chili au sud du continent et à la fondation de sa capitale Santiago de la Nouvelle-Estrémadure. Abandonnée par ce dernier, elle choisira l'amour plutôt que la haine en épousant le capitaine Rodrigo Quiroga avec qui elle trouvera la sérénité.
Dans ce livre, Inès a soixante-dix ans et elle s'adresse à Isabel pour lui raconter la colonisation du Chili qu'elle appelle conquête. Isabel est la fille de Rodrigo qu'elle a adoptée et c'est son seul rôle. C'est une forme narrative qui permet à Inès de parler de sa vie de femme, de sa sexualité, de ses amours et de son rôle indispensable dans la guerre menée par les conquistadors espagnols contre ceux qu'ils considèrent comme des sauvages. Leur mission est de peupler le Chili de Castillans et d'évangéliser les Indiens et dans ce dangereux périple, elle trouve de l'eau dans le désert, soigne les malades, enterre les morts et se bat.
Alors que la violence (tortures et massacres) est la seule expression des guerriers conquérants appelés huincas par les indiens chiliens (ce qui signifie "menteurs, voleurs de terre" en mapudungu), elle est la seule à apprendre cette langue afin de pouvoir communiquer avec les Mapuche bien qu'elle soit consciente qu'ils ne pourront pas cohabiter en paix. Durant des années, ils vont répondre par la violence à la cruauté de l'envahisseur, en un cycle sans fin.
Inès Suarez raconte donc l'histoire réelle mais sordide de la domination et de l'asservissement d'un peuple par un autre qui me font froid dans le dos. C'est une femme qui a eu un destin exceptionnel, ce qui n'excuse pas la soif de pouvoir des espagnols.
Un roman intéressant historiquement mais terrifiant humainement.


Challenge Entre-deux 2023
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Challenge Plumes féminines 2023
Challenge Multi-défis 2023
Challenge Temps modernes 2023
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Isabel Allende est chilienne (son père était le cousin du président Allende assassiné en 1973), et dans ce roman elle se penche sur l'histoire de son pays. Nous sommes au 16ème siècle, siècle de la colonisation espagnole. Et comme toutes les guerres coloniales, c'est une histoire tragique, pleine de bruit et de fureur, de trahisons et de massacres.
Pedro de Valdivia a mené la conquête, mais Isabel Allende la relate par la voix d'Inès Suarez, une Espagnole arrivée en Amérique à la suite de son premier mari, qui vivra avec Valdivia avant de se remarier avec un troisième homme. Inès est un personnage historique, décrite à l'époque comme "une femme extraordinairement décidée et loyale, discrète, sensée et généreuse". Encore une de ces femmes oubliées de l'Histoire, bien qu'elle ait joué un rôle fondamental, l'épée à la main, dans la fondation et la défense de Santiago du Chili.
(Il suffit de comparer le portrait d'Inès Suarez sur Wikipedia avec l'atroce couverture du livre, pour réaliser qu'encore aujourd'hui, réhabiliter le rôle historique des femmes est un vaste chantier.)
Ces terres chiliennes, coincées entre Andes et Pacifique, sont habitées par la combative population Mapuche, contre laquelle les Espagnols vont mener une guerre abominable, sans pitié, sûrs de leur bon droit de chrétiens face aux indigènes. Isabel Allende ne nous fait grâce d'aucun massacre, d'aucune exaction : "Dans une lointaine rade les marins furent reçus avec de la nourriture et des cadeaux par d'aimables indigènes, qu'ils récompensèrent en violant les femmes, assassinant de nombreux hommes et en capturant d'autres."
C'est sur cette horrible guerre coloniale que s'est construit le Chili. Toutefois, ce qui m'a gênée c'est que, si l'héroïne manifeste une certaine compassion pour la population envahie, c'est le point de vue espagnol qui est exposé dans ce roman avec une certaine admiration pour les faits d'armes des conquistadores.
Traduction impeccable d'Alex et Nelly Lhermillier.
Challenge Solidaire 2023
LC thématique de janvier 2023 : "Entre 200 et 500 pages"
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Il nous assura que les habitants du Nouveau Monde n’étaient pas tous des sauvages ; Aztèques, Mayas et Incas étaient plus raffinés que nous, au moins se baignaient-ils et n’étaient-ils pas couverts de poux.
- Cupidité, pure cupidité, ajouta-t-il. Le jour où nous, les Espagnols, avons posé le pied dans le Nouveau Monde, ce fut la fin de ces cultures. Au début ils nous ont bien reçus. Leur curiosité a été plus forte que la prudence. Voyant que les étrangers barbus sortis de la mer aimaient l’or, ce métal tendre et inutile qu’ils avaient en grande quantité, ils le leur ont offert à pleines mains. Bientôt cependant, notre insatiable appétit et notre brutal orgueil leur ont paru offensifs. Quoi de plus normal ! Nos soldats abusent de leurs femmes, ils entrent dans leurs maisons et prennent sans permission ce dont ils ont envie ; et le premier qui ose s’opposer à eux, ils l’expédient dans l’autre monde d’un coup de sabre. Ils proclament que cette terre, où ils viennent de débarquer, appartient à un souverain qui vit de l’autre côté de la mer et veulent que les autochtones adorent des morceaux de bois en croix.
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Pendant plusieurs années je reçus très peu de nouvelles de mon mari, excepté trois messages brefs en provenance du Vénézuéla que le curé de l'église me lut et auxquels il m'aida à répondre.
Juan disait qu'il vivait des moments très difficiles et dangereux, que c'était là-bas que venaient échouer les hommes les plus enclins aux vices, qu'il devait toujours se déplacer les armes prêtes à être utilisées et tout en surveillant ses arrières, qu'il y avait de l'or en abondance, bien que lui n'en eût pas encore vu, et qu'il reviendrait riche pour me bâtir un palais et m'offrir une vie de duchesse.
Durante varios años recibí muy pocas noticias de mi marido, excepto tres breves mensajes provenientes de Venezuela que el cura de la iglesia me leyó y me ayudó a contestar. Juan decía que estaba pasado muchos trabajos y peligros, que allí iban a parar los hombres más viciosos, que debía andar siempre con las armas prontas, vigilando por encima del hombro, que había oro en abundancia, aunque él todavía no lo había visto, y que regresaría rico a construirme un palacio y darme vida de duquesa.
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D’où sont venus ces Mapuche ? On dit qu’ils ressemblent à certains peuples d’Asie. S’ils viennent de là-bas, je ne m’explique pas comment ils ont pu traverser des mers si tumultueuses et des terres si étendues pour arriver jusqu’ici. Ce sont des sauvages, ils ignorent l’art et l’écriture, ne construisent pas de villes ni de temples, n’ont pas de castes, de classes ni de prêtres, seulement des capitaines pour la guerre, leurs 'toquis'. Ils vont d’un côté et d’autre, libres et nus, avec leurs nombreuses épouses et leurs enfants, qui combattent auprès d’eux dans les batailles. Ils ne font pas de sacrifices humains, comme d’autres Indiens d’Amérique, et n’adorent pas d’idoles. Ils croient en un seul dieu, mais ce n’est pas notre Dieu, c’est un autre qu’ils nomment Ngenechén.
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Il me parut précipité de répartir la terre et les propriétés que nous n’avions pas, surtout sans connaître la véritable étendue et la richesse du Chili, mais c’est ainsi que l’on fait toujours : on plante un drapeau, on prend possession avec de l’encre et du papier, puis vient le problème de convertir la lettre en biens, et pour cela il faut dépouiller les indigènes, et en plus les obliger à travailler pour les nouveaux propriétaires.
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Juan était l’un de ces hommes beaux et joyeux auxquels aucune femme ne résiste au début ; mais toutes regrettent ensuite qu’une autre ne les ait pas pris, parce qu’ils sont la cause de beaucoup de souffrance.
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Vidéo de Isabel Allende
Film documentaire sur Isabel Allende - 2007 - en espagnol avec des sous-titres en anglais
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