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EAN : 9780743290333
191 pages
(01/01/1900)
3.18/5   11 notes
Résumé :
De la autora de Como agua para chocolate llega por fin su esperada novela sobre uno de los personajes más controvertidos de la historia de México : Malinalli, la Malinche, la admirada y denostada amante de Hernán Cortés, que ofició de interprete entre españoles y aztecas durante la conquista para luego ser acusada durante siglos de haber traicionado a su pueblo.
En este nuevo libro, fruto del diálogo entre el trabajo de la imaginación y el de reconstrucción h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La Malinche. Elle fait partie de ces personnages historiques qui ont soulevé la controverse, qui ont fait couler beaucoup d'encre (du moins chez nos amis du sud). En tant que maitresse et interprète de Hernan Cortès, elle contribua à la conquête de son pays natal et à la chute de sa civilisation. Honnie, elle représenta la trahison, presque le mal, mais en même temps elle sut inspirer la pitié. Puis, plus tard, par ses enfants fruits de ses unions avec des Espagnols (donc de cultures mixtes), elle devint le symbole de l'union des deux peuples fondateurs du Mexique actuel.

Mais je fais tout à l'envers. Commençons par le commencement…D'ailleurs, c'est par là que l'auteure mexicaine Laura Esquivel fait débuter son histoire : la naissance Malinalli. (En effet, elle suggère que Malinche serait plutôt un surnom de Cortès.) Déjà l'enfant était prédestinée à un grand avenir, du moins tous les signes allaient en ce sens. Compte tenu du manque de sources, on peut parier qu'il s'agit plutôt d'une vision très romancée. Quoiqu'il en soit, on passe rapidement sur sa jeunesse, mais c'est déjà plus que beaucoup d'autres biographies. Il suffit de dire qu'elle s'est retrouvée assez tôt sur le chemin de Cortès et de son armée.

Le reste de son histoire, on le connaît assez bien. Et, en ce sens, c'est un peu dommage. Pourquoi s'attarder si longuement sur des épisodes déjà connus de l'histoire de Malinalli ? Une très grande partie de l'histoire concerne la conquête du pays des Mexicas (c'est ainsi que l'auteure dénomme les Aztèques), les raisons pour lesquelles ces derniers ont tardé à réagir, les croyances religieuses de ses concitoyens, les expéditions de Cortès, etc. Très politique. À la fin de ma lecture, j'avais ce léger sentiment d'insatisfaction. Je n'avais pas l'impression d'avoir tant appris sur ce personnage important. Elle demeure encore une énigme…

Je ne veux pas avoir l'air trop négatif, j'ai trouvé ce roman intéressant et plusieurs passages étaient beaux. Je pense entre autres aux splendeurs de Tenochtitlan, au moment où Cortès voit Malinelli s'immerser nue dans un lac (symbolisant le Dieu des Eaux) ou encore à la cérémonie de purification qui s'ensuivit. Mais ces moments étaient balancés par de longues descriptions des états d'âmes de la jeune femme. Quels débats intérieurs !

Laura Esquivel essaie de justifier les actions et le rôle de Malinalli, de la présenter comme une victime. Pouvait-elle résister à Cortès ? Pas vraiment, j'en conviens. Mais la destruction de son peuple était-elle la seule issue possible ? Il est facile aujourd'hui de voir en l'arrivée des Espagnols la destruction de la civilisation aztèque mais je ne crois pas que les acteurs de cette époque violente voyaient les choses ainsi ni qu'ils l'aient envisagée. Pareillement pour les Mexicas, tellement certains de voir en l'arrivée des conquistadors un châtiment céleste. Je veux bien croire qu'ils y aient pensé et que cela les ait paralysés un moment mais ça me semble un peu réducteur.

Parce que, au final, c'est de ça qu'il s'agit : un choc de civilisations. le monde des Espagnols, cupide et catholique, affronte celui plus coloré des Mexicas, avec Quetzalcoalt, le reste de son panthéon mystérieux et tous les sacrifices qu'il imposait. Mais la fin de ce monde n'est pas une fin en soi. J'ai beaucoup aimé l'idée derrière le dernier chapitre, deux cultures qui se fondent en une seule pour créer quelque chose d'unique.

Je suppose que Laura Esquivel s'est permise quelques libertés avec les faits, mais quel auteur de roman historique ne passe pas par là ? J'ai trouvé ce roman un peu plus crédible que « Azteca » de Gary Jennings (que j'avais apprécié) mais, si vous aimeriez lire un point de vue original et intéressant sur cette période cruciale, je vous suggère le bref « Les deux rives » de Carlos Fuentes.
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Malinche, personnage controversé s'il en est de l'histoire mexicaine. Malinche, la traître qui, amante de Cortés, lui a servi de traductrice et lui a livré l'empire aztèque. Dans ce roman biographique, Laura Esquivel, Mexicaine qui a fait la une des librairies avec son livre Como agua para chocolate, Chocolat amer, tente de montrer une réalité plus complexe. En huit chapitres, elle retrace les moments marquants de la vie de Malinalli, celle dont l'histoire se souviendra sous le nom dédaigneux de Malinche (bien que Laura Esquivel suggère que c'était en fait le surnom de Cortés, signifiant « le maître de Malinalli »).
Ce ne sont pas forcément les moments les plus marquants de la Conquista que Laura Esquivel choisit d'évoquer, et il m'a fallu quelques fois me référer à d'autres sources pour situer les évènements dans le temps et dans l'espace, ce qui en fait un livre destiné avant tout aux Mexicains et aux lecteurs d'Amérique latine (il faut espérer que la traduction française comporte quelques notes pour situer le lecteur). le livre se concentre plutôt sur une évocation de la culture préhispanique, tant celle des Mexicas (le nom sous lequel les Aztèques sont ici plus connus) que des Mayas et des cultures qui leurs étaient rattachées et sur les tiraillements intérieurs de cette femme qui « portait sur ses épaules l'immense responsabilité de construire la conquête avec [le fluide sacré de] sa salive. »* (p. 97, Chapitre 4).
Si je ne suis pas convaincue par la véracité historique des faits évoqués dans le livre (en particulier de voir les Aztèques comme les uniques responsables de l'introduction des sacrifices humains dans les pratiques religieuses), ce livre est un passionnant témoignage de l'historiographie telle qu'elle s'écrit pour les Mexicains : la Tula mythique, la religiosité qui imprègne chaque instant de la vie de ces hommes de maïs… le propos du livre est avant tout le choc de deux systèmes religieux, après que l'illusion que Cortés était Quetzalcoatl revenant auprès de son peuple se soit dissipée, l'un cherchant à fondre l'homme dans les cycles naturels, où les dieux sont la réconciliation des contraires et les garants de l'ordre cosmique ; l'autre où hommes et où un dieu singulier vit hors du monde humain.
A ce titre, le dernier chapitre est très intéressant et donne au livre toute sa portée. Ayant lieu vers 1528, après que les principaux évènements de la Conquista se soient déroulés, il semble déconnecté du reste du livre du point de vue de la psychologie du personnage, mais il me semble caractéristique de l'historiographie mexicaine auquel ce livre participe. On déteste Cortés, on déteste la Conquista, mais il faut bien aimer ce qui en résulte, puisque c'est ce qu'est le Mexique aujourd'hui, où le sang pur n'existe pas, ou tout est métissage, syncrétisme, une culture unique qui ne peut que reconnaître les héritages aussi importants l'un que l'autre de deux cultures qu'il faut donc apprendre à aimer : « le encantaba ver [a sus hijos] correr por el patio y jugar en el agua de las fuentes que recordaban a Tula y a la Alhambra por igual. le gustaba que hablaran náhuatl y español. Que comieran pan y tortillas.** (p. 203, Chapitre 8). le livre ne dit pas comment il est possible de détester la Conquista mais d'aimer tous les sangs qui coulent dans ses propres veines et qui en sont l'expression directe. Peut-être n'est-ce tout simplement pas possible. Alors qu'importe s'il faut pour cela une pirouette conceptuelle que chacun fait bien attention de ne pas voir.
Sans être un livre d'une qualité exceptionnelle, Malinche est un témoignage intéressant, non sur un épisode passé mais sur sa lecture actuelle. Il me rappelle cette phrase de Neruda : « Se llevaron el oro y nos dejaron el oro » (« Ils nous ont pris l'or et nous ont laissé l'or »), opposant la soif des conquistadors pour les trésors matériels et le cadeau merveilleux de la langue espagnole qu'ils ont fait sans s'en rendre compte, cette langue qui a donné lieu à tant d'échanges et qui fait de Neruda le poète qu'il est. La Malinche est aussi cette figure ambivalente, celle qui précipite la fin d'un monde, mais qui est aussi la fondatrice d'un ordre nouveau et d'une grandeur à venir.

* Phrase originale : Malinche, que « cargaba sobre sus hombros la enorme responsabilidad de construir con su saliva la conquista. »
** Tentative de traduction : « Elle aimait voir [ses enfants] courir dans le patio et jouer dans l'eau de fontaines qui rappelaient tout autant Tula et la Alhambra. Elle aimait qu'ils parlent náhuatl et espagnol, qu'ils mangent du pain et des tortillas. »
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Cambiarán de forma nuestros ritos, será otro nuestro lenguaje, otras nuestras oraciones, distinta nuestra comunicación », le dijo Tonantzin, « pero los dioses antiguos, los inamovibles, los del cerca y del junto, los que no tienen principio ni fin, no cambiarán más que de forma. ». (p. 213, Chapitre 8).
Tentative de traduction : « Nos rites changeront de forme, notre langage sera autre, autres nos prières, différente notre communication », lui dit Tonantzin, « mais les dieux anciens, les dieux éternels, les dieux du proche et de l’ici, les dieux qui n’ont ni début ni fin, ceux-là ne changeront que de forme. »
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Le encantaba ver [a sus hijos] correr por el patio y jugar en el agua de las fuentes que recordaban a Tula y a la Alhambra por igual. Le gustaba que hablaran náhuatl y español. Que comieran pan y tortillas. (p. 203, Chapitre 8).
Tentative de traduction : « Elle aimait voir [ses enfants] courir dans le patio et jouer dans l’eau de fontaines qui rappelaient tout autant Tula et la Alhambra. Elle aimait qu’ils parlent náhuatl et espagnol, qu’ils mangent du pain et des tortillas. »
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[Malinalli, la mujer, quien] cargaba sobre sus hombros la enorme responsabilidad de construir con su saliva la conquista. (p. 97, Chapitre 4).
Tentative de traduction : [Malinalli, la femme qui] portait sur ses épaules l’immense responsabilité de construire la conquête avec sa salive.
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