Itsak Haïm est un père de quarante ans qui s'occupe exclusivement de son fils, et joue au tennis quand ce dernier est à l'école.
Sa femme ? Elle a disparu semble-t-il sans qu'on sache trop où elle se trouve. Emma était un véritable coup de foudre, la femme de sa vie, celle qui deviendrait la mère de son fils, et qu'il devait épouser. Lui le juif, le Ben Israël comme l'appelait sa mère, a osé s'opposer à la tradition familiale et se marier avec une goy. Depuis, il n'a plus jamais revu ses parents, mais régulièrement sa mère lui adresse des lettres pour ne pas briser le lien indéfectible qui existe entre une mère et son fils, qui plus est entre une mère juive et son fils.
Aujourd'hui, il franchi la porte d'un psy qui est tout près de chez lui, car il doit parler, de l'absence de sa femme, qu'il avoue avoir tuée, mais surtout de l'absence de la mère, l'indispensable, cette
Marie-Rose toujours parfumée de senteurs de rose, vêtue d'une écharpe rose, et qui sait toujours lui donner l'amour dont il a besoin.
Il ne travaille pas, s'occupe de son fils, mais cherche désespérément l'amour qui s'est enfui, l'amour maternel qui protège,. Il voudrait tant revoir la mère absente qu'il parle finalement davantage d'elle que de son épouse disparue. Peu à peu, à chaque session chez son psy, son histoire se déroule et avec elle surgissent tous les chagrins, les oublis et les pardons, toutes les rancoeurs et les attentes non satisfaites, tous les regrets.
Comment vivre loin des siens quand leur amour vous est autant indispensable. Car la questions est bien celle-là, comment se passer de la mère juive par excellence, celle qui console et parfois bouscule, qui materne et aime, protège. Celle sans qui on ne serait pas l'homme que l'on est devenu ?
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