Lauréate du prix Hans-Christian-Andersen, Marie-Aude Murail est notamment l'autrice du succès Oh, boy ! (école des loisirs), mais aussi de la série Sauveur & Fils.
Des confidences sensibles de créatrices et créateurs jeunesse sur leurs souvenirs de lecture et leurs sources d'inspiration.
La pause Kibookin est une production du Salon du livre et de la presse jeunesse avec le soutien de la Sofia et du Centre Français d'exploitation du droit de Copie.
Hans Christian Andersen/5
5 notes
Résumé :
Andersen avait la conviction que le récit de sa propre vie serait le meilleur commentaire de son oeuvre. Aussi avait-il doté l'édition de son oeuvre complète en allemand, parue en 1847 à Leipzig, d'une autobiographie, écrite et rédigée pendant son grand voyage en 1846 à travers l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie et le Midi de la France. À part quelques coupures indispensables, quand on s'adresse à un public français moderne, cette traduction suit fidèlement le texte ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Très intéressante découverte grâce au billet de Bobby_The_Rasta_Lama, pour moi qui ne voyait en Andersen qu'un brave gars écrivant des contes genre 'La petite marchande d'allumettes'.
A quinze ans, à la mort de son père menuisier, il part faire carrière de chanteur, danseur, comédien à Copenhague. Sa voix mue, le succès ne vient pas et pour arriver à subsister chichement, il écrit tragédies, vaudevilles, comédies et poèmes. C'est étrange comme les critiques danoises s'acharneront, parfois méchamment, contre lui qui est adulé dans le reste de l'Europe, une Europe qu'il ne cessera de sillonner, de Stockholm à Istanbul, avec les bourses royales et les maigres revenus accordés par ses éditeurs. C'est ainsi qu'il sera reçu dans les cours royales, les milieux artistiques et mondains. Les descriptions de voyages et de rencontres constituent la plus grande partie du livre et c'est amusant d'avoir ses impressions sur des Balzac, Hugo, Dumas, Lamartine, Dickens...
Amusant aussi quand il explique l'évènement qui lui a inspiré tel ou tel conte.
Il se décrit émotif, tardivement puéril, mais garde un sens d'autodérision, en écrivant sous pseudonyme des pièces étrangement encensées par la critique danoise ou même en publiant anonymement une des plus méchantes critiques de son oeuvre, une oeuvre qu'il me tarde de découvrir!
A quinze ans, à la mort de son père menuisier, il part faire carrière de chanteur, danseur, comédien à Copenhague. Sa voix mue, le succès ne vient pas et pour arriver à subsister chichement, il écrit tragédies, vaudevilles, comédies et poèmes. C'est étrange comme les critiques danoises s'acharneront, parfois méchamment, contre lui qui est adulé dans le reste de l'Europe, une Europe qu'il ne cessera de sillonner, de Stockholm à Istanbul, avec les bourses royales et les maigres revenus accordés par ses éditeurs. C'est ainsi qu'il sera reçu dans les cours royales, les milieux artistiques et mondains. Les descriptions de voyages et de rencontres constituent la plus grande partie du livre et c'est amusant d'avoir ses impressions sur des Balzac, Hugo, Dumas, Lamartine, Dickens...
Amusant aussi quand il explique l'évènement qui lui a inspiré tel ou tel conte.
Il se décrit émotif, tardivement puéril, mais garde un sens d'autodérision, en écrivant sous pseudonyme des pièces étrangement encensées par la critique danoise ou même en publiant anonymement une des plus méchantes critiques de son oeuvre, une oeuvre qu'il me tarde de découvrir!
critiques presse (1)
C’est une lecture délectable, à la fois datée et d’une rare fraîcheur, portée par la magie d’un style inimitable, et bourrée d’anecdotes, dont chacune pourrait fournir la matière d’un conte
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7)
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Un des aspects de ma personnalité était alors ma propension à railler ce qu'il y avait de meilleur en moi, le sentiment, et à placer la raison au-dessus de tout. Ceci était contraire à ma nature, mais il se produisait en moi une sorte de réaction contre l'oppression que j'avais subie. Pourtant, je pouvais être triste tout un jour, me sentir horriblement malheureux lorsque j'avais rencontré un visage maussade où j'aurais désiré voir un sourire.
J'achetai un billet pour aller au poulailler entendre l'opéra Paul et Virginie. La séparation des amoureux m'émut au point que je fondis en larmes. Quelques braves femmes assises à côté de moi me consolèrent de leur mieux : "Toux ça, c'est du théâtre !" L'une d'elles me donna même une tranche de pain beurré garni de saucisse. Mis en confiance par tant d'amabilité, j'avouai que je pleurais moins pour Paul et Virginie que sur moi, que je considérais le théâtre comme ma Virginie et que s'il me fallait en être séparé, je serais aussi malheureux que Paul. Personne n'eut l'air de comprendre. Je racontai alors pourquoi j'étais venu à Copenhague où j'étais tout seul, et ma voisine me redonna une tartine, des fruits et des gâteaux.
Un jour, sur la tombe d'Oehlenschläger, on voulut remplacer par des couronnes fraîches celles qui étaient fanées, et dans l'une un oiseau chanteur avait fait son nid.
Je me trouvais au moment de Noël à Bregentved. Près de l'obélisque, une couche légère de neige avait recouvert les pierres. Machinalement, j'y traçai avec ma canne :
"L'immortalité est comme cette neige : demain, il n'en restera rien." Le dégel survint, puis le froid reprit. Quelques jours après, passant par là, je vis que de l'inscription subsistait seulement le mot : Immortalité. Je fus vivement frappé par cette coïncidence et je m'écriai : "Mon Dieu, mon Dieu, je n'ai jamais douté !"
Je me trouvais au moment de Noël à Bregentved. Près de l'obélisque, une couche légère de neige avait recouvert les pierres. Machinalement, j'y traçai avec ma canne :
"L'immortalité est comme cette neige : demain, il n'en restera rien." Le dégel survint, puis le froid reprit. Quelques jours après, passant par là, je vis que de l'inscription subsistait seulement le mot : Immortalité. Je fus vivement frappé par cette coïncidence et je m'écriai : "Mon Dieu, mon Dieu, je n'ai jamais douté !"
La vieille prophétie qu'un jour viendrait où Odense s'illuminerait pour le garçon pauvre s'est donc accomplie. Andersen écrit dans son journal :"Enfin arriva le 6 décembre, le grand jour, la plus belle fête de ma vie. Impossible pour moi de dormir, tellement j'étais ému. J'avais mal aux dents et des douleurs dans la poitrine, c'était comme si on voulait me rappeler : Dans toute ta gloire, tu es une nature corruptible, un ver dans la poussière."
Quand on ne veut nuire à personne, il est bien malaisé à un être sensible de dire comment et de combien de traits il fut blessé. Au cours de ce livre, j'en ai senti la difficulté. C'est pourquoi j'ai écarté bien des sujets de plaine ; cependant, si j'y ai laissé tomber quelques gouttes d'amertume, ces feuilles sont destinées à mettre en relief telle ou telle partie de mon oeuvre et à la situer.
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