La chute de Babylone en 539 avant notre ère est un événement capital. C'est la fin de la domination de la civilisation mésopotamienne sur le proche-orient, et progressivement de cette civilisation elle-même. Une vieille civilisation de plusieurs millénaires, une civilisation composite, dans laquelle les Sumériens originels et mystérieux ont laissé la place aux Akkadiens, Assyriens, Babyloniens…. Et ce sont justement ces Babyloniens dont l'empire s'effondre en 539, alors qu'ils étaient parvenu à détruire la puissance assyrienne vers 610 avant notre ère. Moins d'un siècle plus tard, les Perses vont à leur tour conquérir Babylone et écrire un nouveau chapitre de l'histoire de la région.
Babylone semble être tombée sans presque de combats, les habitants semblent s'être réveillés avec les conquérants dans leurs murs.
Francis Joannès tente d'expliquer les événements, de décrire le contexte. Il nous dresse le tableau historique, de la victoire sur l'Assyrie jusqu'à l'effondrement. Nous suivons les destinées des derniers rois de Babylone, et en particulier de Nabonide, le dernier à en avoir porté le titre. Il semble avoir essayé une réforme religieuse d'envergure, mettant à la tête du panthéon Sîn, associé à la lune, ce qui lui aurait aliéné une partie de ses sujets. Mais cela reste une conjecture. Il n'est pas non plus très clair pourquoi Nabonide a délaissé pendant 10 ans la capitale de l'empire pour Tayma, en Arabie. Beaucoup d'incertitudes et de questions demeurent.
L'auteur expose ce qui est connu, explicite les hypothèses. Il nous donne aussi à voir la vie quotidienne des habitants à partir des sources qui ont survécu. En particulier il nous présente les archives du temple d'Ištar à Uruk, et celles de la famille Egibi, de riches marchands et serviteurs du palais. Nous suivons les mariages, les achats et vente des biens, les carrières des uns et des autres etc.
C'est un panorama complet sur ce moment de l'histoire, avec les sources qui sont accessibles. Il y a des questionnements et incertitudes, mais une vieille civilisation déroule devant nous les derniers moments où elle brille encore de tous ses feux. Avant de s'évanouir progressivement, jusqu'à ne devenir qu'un vague souvenir, un mythe.
Complet et très clair.