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EAN : 9791021050280
384 pages
Tallandier (31/03/2022)
3.72/5   9 notes
Résumé :
Le 12 octobre 539 avant notre ère, l’antique et splendide ville de Babylone tombe aux mains du roi perse Cyrus le Grand en à peine une nuit. Capitale déchue d’un empire qui s’étendait des rives de l’Euphrate à la Méditerranée et des monts du Taurus aux confins de l’Arabie, Babylone va devenir une cité de second rang pour le restant de son histoire.
Le nom et la localisation de Babylone, cité vieille de 4 000 ans, sont universellement connus. Mais qu’en est-il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La chute de Babylone en 539 avant notre ère est un événement capital. C'est la fin de la domination de la civilisation mésopotamienne sur le proche-orient, et progressivement de cette civilisation elle-même. Une vieille civilisation de plusieurs millénaires, une civilisation composite, dans laquelle les Sumériens originels et mystérieux ont laissé la place aux Akkadiens, Assyriens, Babyloniens…. Et ce sont justement ces Babyloniens dont l'empire s'effondre en 539, alors qu'ils étaient parvenu à détruire la puissance assyrienne vers 610 avant notre ère. Moins d'un siècle plus tard, les Perses vont à leur tour conquérir Babylone et écrire un nouveau chapitre de l'histoire de la région.

Babylone semble être tombée sans presque de combats, les habitants semblent s'être réveillés avec les conquérants dans leurs murs. Francis Joannès tente d'expliquer les événements, de décrire le contexte. Il nous dresse le tableau historique, de la victoire sur l'Assyrie jusqu'à l'effondrement. Nous suivons les destinées des derniers rois de Babylone, et en particulier de Nabonide, le dernier à en avoir porté le titre. Il semble avoir essayé une réforme religieuse d'envergure, mettant à la tête du panthéon Sîn, associé à la lune, ce qui lui aurait aliéné une partie de ses sujets. Mais cela reste une conjecture. Il n'est pas non plus très clair pourquoi Nabonide a délaissé pendant 10 ans la capitale de l'empire pour Tayma, en Arabie. Beaucoup d'incertitudes et de questions demeurent.

L'auteur expose ce qui est connu, explicite les hypothèses. Il nous donne aussi à voir la vie quotidienne des habitants à partir des sources qui ont survécu. En particulier il nous présente les archives du temple d'Ištar à Uruk, et celles de la famille Egibi, de riches marchands et serviteurs du palais. Nous suivons les mariages, les achats et vente des biens, les carrières des uns et des autres etc.

C'est un panorama complet sur ce moment de l'histoire, avec les sources qui sont accessibles. Il y a des questionnements et incertitudes, mais une vieille civilisation déroule devant nous les derniers moments où elle brille encore de tous ses feux. Avant de s'évanouir progressivement, jusqu'à ne devenir qu'un vague souvenir, un mythe.

Complet et très clair.
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Enquête passionnante de Francis Joannès sur le règne du dernier roi de Babylone et la fin de l'empire néo-babylonien qui chutent après la prise de la capitale un certain 12 octobre 539 av. J.-C.

L'auteur évoque la formation de l'empire néo-babylonien en – 626 et son renouveau (en particulier avec le règne de Nabuchodonor II) mais c'est surtout sur le règne de Nabonide, dernier roi de l'empire, qu'il enquête le plus : notamment sa famille, son action politique, religieuse, la campagne d'Arabie. L'analyse critique omniprésente des sources nous appelle à la prudence face aux textes diabolisant le dernier souverain néo-babylonien ainsi que ses oeuvres de propagandes officielles.
La démonstration est rigoureuse, l'auteur fait appel à différentes sources (officielles, littéraires, sur la vie quotidienne) qu'il confronte pour éclaircir certains débats encore étudiés par les historiens.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque les troupes de Cyrus prirent possession de Babylone le 12 octobre 539, ce n'était ni la première, ni la dernière fois que la ville tombait aux mains d'un roi étranger : le hittite Mursili Ier en 1595, l'assyrien Tukulti-Ninurta Ier vers 1225 l'avaient déjà prise et pillée. En 690, le roi d'Assyrie Sennachérib l'avait forcée à se rendre après un siège de quinze mois et se vantait de l'avoir détruite de fond en comble.
Mais Babylone s'était toujours relevée de ses ruines, et la dynastie de Nabopolassar et de Nabuchodonosor II en avait même fait une capitale impériale. Après Cyrus en 539, la ville allait se donner à Alexandre le Grand en 331, puis être férocement disputée entre deux de ses successeurs, Antigone le Borgne et Séleucos Ier en 311-309. L'histoire de Babylone était donc loin d'être achevée.
Ce qui prend fin cependant en octobre 539 c'est la position de maîtresse de l'Orient que Babylone avait assumée avec superbe. Désormais et pour deux siècles, le centre du pouvoir politique est en Perse.
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Un temple babylonien n'est jamais conçu comme un lieu de prière ouvert à la collectivité. Il est, fondamentalement, la résidence personnelle d'une grande divinité, qui s'y incarne sous la forme d'une statue de culte et dont le personnel du temple, considéré comme les gens de sa maison, assure l'entretien. Le dieu ou la déesse est rarement seul, surtout quand il occupe une place éminente dans le panthéon babylonien ; il est entouré d'une cour divine, comprenant son conjoint (sauf pour Ištar, qui jouit d'un statut particulier au milieu d'un cercle de déesses amies : Nanaia, Usur-amassu, Bêltu-ša-Reš, Urkayitu), de son vizir, et de divinités secondaires. Toutes ces statues de culte doivent être habillées, parées et surtout nourries. On leur présente donc chaque jour plusieurs repas d'offrandes, qui sont préparés par un personnel spécialisé, chargé d'assurer la qualité et la pureté de cette nourriture.
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Un temple babylonien n'est jamais conçu comme un lieu de prière ouvert à la collectivité. Il est, fondamentalement, la résidence personnelle d'une grande divinité, qui s'y incarne sous la forme d'une statue de culte et dont le personnel du temple, considéré comme les gens de sa maison, assure l'entretien. Le dieu ou la déesse est rarement seul, surtout quand il occupe une place éminente dans le panthéon babylonien ; il est entouré d'une cour divine, comprenant son conjoint (sauf pour Ishtar, qui jouit d'un statut particulier au milieu de déesse amies : Nanaia, Usur-amassu, Bêltu-sa-Res, Urkayitu), de son vizir, et de divinités secondaires. Toutes ces statues de culte doivent être habillées, parées et surtout nourries. On leur présente donc chaque jour plusieurs repas d'offrandes, qui sont préparés par un personnel spécialisé, chargé d'assurer la qualité et la pureté de cette nourriture. D'autres intervenants viennent célébrer par des hymnes ou des lamentations, des chants et de la musique, des "prières à main levée" ou des "prières avec écrasement du nez", la puissance de la divinité ou demander son aide contre les maux qui menacent la collectivité.

- Le temple d'Ishtar d'Uruk entre 556 et 539 av. J.-C. -
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Dès le début de son règne, Nabonide se donne un certain nombre de priorités pour affirmer la légitimité de son pouvoir devant les dieux, devant les habitants de la Babylonie et devant les sujets de l'empire. Cette politique se traduit par la reprise en mains des grandes institutions, la sécularisation des frontières et la poursuite de la restauration d'un certain nombre de grands temples parmi lesquels le temple du dieu Sîn à Harran. Nabonide prit ainsi, entre l'été 556 et le printemps 555, un certain nombre de décisions importantes en matière de politique économique et religieuse, mena une campagne militaire dans le nord-ouest de l'empire, et se lança dans un vaste programme de reconstructions. Aucune de ces décisions n'était vraiment en rupture avec la politique mise en place par Nabuchodonosor II, auquel on se référait constamment et, pour l'essentiel, elles les prolongeaient [...].

Les premières décisions du roi Nabonide (556-555)
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La présence d'un grand temple dans une ville babylonienne a donc un impact considérable et génère des flux économiques ainsi que des éléments de prestige social qui en font souvent le pôle d'activité essentiel de la cité. L'élite urbaine y est particulièrement attachée, tout en attendant du pouvoir royal les donations à la hauteur de la piété que doit manifester le roi envers les grands dieux du panthéon.

- Le temple d'Ishtar d'Uruk entre 556 et 539 av. J.-C. -
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