Difficile de perdre les habitudes de défiance, de surmonter les craintes réelles ou imaginaires, et si une certaine nostalgie subsistait chez quelques-uns, c’était parce qu’ils avaient cru pour un temps pouvoir infléchir le cours de l’histoire. Ceux qui en avaient les moyens avaient repris leurs études ou leurs activités d’avant-guerre. Ceux qui n’avaient rien subsistaient, en l’absence de l’État, sur les efforts du parti qui leur fournissait un petit capital ou tentait de les placer suivant leurs compétences dans divers établissements et sociétés. Beaucoup avaient préféré partir pour rebâtir une nouvelle vie.
L’ennemi était partout, tantôt tapi dans l’ombre, tantôt déclaré au grand jour, mais toujours déterminé à montrer sa suprématie grâce à un système de renseignements et de répression dont les méthodes avaient déjà fait leurs preuves en Syrie.
Se jeter dans la gueule du loup ne fait pas de toi un héros. Ce serait simplement un acte suicidaire, tu sais mieux que personne à quel régime tu as affaire.