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EAN : 9782702143100
264 pages
Calmann-Lévy (25/04/2012)
4/5   3 notes
Résumé :
Antoine Naufal a fait ses premières armes comme apprenti chez un libraire puis a démarré sa propre affaire en 1933, au Liban. Sa librairie va devenir une tête de pont de la culture française proposant aux Beyrouthins avides de nouveautés littéraires et d'informations, tous les livres et toute la presse hexagonale. Ni les tensions, ni les menaces n'ont freiné l'essor du libraire disparu en 1981.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Comment propager, développer, entretenir la culture – la culture française notamment - ?
Par les livres, bien sûr. C'est ce qu'entreprit de faire, avec témérité, fougue, amour, Antoine Naufal, à Beyrouth dans les années 1930.
La famille Naufal est de la race de ces intrépides qui osent l'aventure, qui savent affronter l'adversité et qui repartent vaillamment alors qu'il faut , sans cesse, tout rebâtir.
Son père Sélim, natif de Mersin et sa femme Marie, quittèrent ce port de Turquie et l'entreprise familiale de commerce de coton qui s'avérait peu rentable, pour tenter d'échapper à une vie miséreuse, et, si possible, de vivre dans l'aisance grâce à son métier de tailleur . Ils s'installèrent dans la grande ville d'Adana.
Las ! alors que sa renommée s'établit et que la prospérité pointe, la famille qui s'est agrandie (Antoine, Pierre, Emile, Aida) doit quitter précipitamment la ville pour échapper aux exactions des Kémalistes.
Ils deviennent résidents de Alexandrette administrée par le mandat français en Syrie, proche de la terre de leurs ancêtres, le Liban. Nouveau drame, le logis brûle. Nouvel exil, la famille s'installe à Baabdat, dans le Mont-Liban à 22 kilomètres de Beyrouth. C'est le retour sur la terre des aïeux.
En 1930, Antoine commence un apprentissage dans la
" librairie du Foyer ". C'est là qu'il prend goût aux livres. Avec des moyens très restreints, il ouvre une échoppe. Grâce à son travail assidu , à la qualité de ses prestations, à son talent commercial, l'affaire fait florès et un nouvel établissement s'ouvre un peu plus tard, rue du Patriache Hoyeck, à l'enseigne « Librairie Antoine » , commerce qui va vite acquérir une renommée qui se répercutera au-delà du Liban, spécialisée dans la littérature française.
Et puis arrive la guerre civile en 1975, Beyrouth devient une ville lunaire, tout est détruit. (L'expression « c'est Beyrouth » pour désigner une vision apocalyptique n'est pas exagérée quand on se souvient de ces images terribles et quand on regarde, attristé, les photos intégrées au livre et qui montrent, le magasin entièrement détruit.)

Aujourd'hui , on peut lire sur le site internet :
« La Librairie Antoine est un acteur incontournable dans la vente et la distribution de produits culturels et l'édition de livres au Moyen-Orient.
De 1933, date de sa création par Antoine Naufal à nos jours, la librairie Antoine a construit une position incontournable en tant qu'importateur et distributeur de livres au Liban. le groupe Antoine distribue aussi la presse internationale dans plus d'une soixantaine de pays ainsi que le livre dans le monde entier à travers sa société de vente en ligne.
Par ailleurs, la marque Antoine possède une grande renommée au Liban et est également relativement bien connue dans les autres pays de la région du Proche Orient et du Golfe où une communauté expatriée libanaise est bien présente et détient souvent des postes clés et influents. »

Il y a désormais 7 établissements !

J'ai été particulièrement intéressée par le parcours de ce pionnier qui n'avait pas pu bénéficier de longues années d'études mais qui avait le goût inné des livres et l'amour de la culture et de la littérature française.
Antoine Naufal fait partie de ces personnages à qui on doit rendre un hommage ému, c'est grâce à eux que la francophonie et la francophilie résistent de par le monde.
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critiques presse (2)
Lexpress
18 juillet 2012
Au lieu d'une vulgaire success story, Nada Anid a écrit un pur "roman" familial à plusieurs voix.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Bibliobs
06 juin 2012
C'est aussi l'histoire d'un pays idyllique et martyr, où «pétillait le champagne et sifflaient les balles», que raconte ce roman vrai dont le premier titre était «L'homme qui aimait la France».
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Postface
Nous avons été élevées à l'école de l'exigence et de l'honnêteté, à l'ombre d'un grand chêne aux branches protectrices.
Antoine, notre père, était un homme bon et généreux qui savait allier à la rigueur et au sens de la justice une joie de vivre communicative.
Ce livre grave son passage et nous permettra de transmettre à nos enfants les valeurs qu'il nous a inculquées. Leur transmettre surtout cette flamme de vitalité et d'espérance que rien, ni malheurs, ni difficultés, ni déceptions, n'avait réussi à éteindre.
Nous sommes heureuses qu'aient pu être racontée son histoire et celle de sa librairie pour qu'ils se souviennent qu'à l'origine, derrière les vitrines familières chargées de livres multicolores, leur grand-père avait voulu perpétuer son amour de la culture, pour laquelle il n'avait jamais cessé d'oeuvrer.

Houda, Nayla, Zena, Maryse.
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Dans son guide du savoir-vivre, Edmonde Charles-Roux consacre deux pages à la manière la plus appropriée d'aborder les habitants du pays du lait et du miel "Il faut être discret, léger et international", conseille l'auteur avec une verve malicieuse. "Glissez, glissez, n'insistez jamais sur la mosaïque des races, des rites, des sangs et des religions qui prolifèrent au Liban. Cela ne plaît à personne. Aux yeux d'un Libanais, son pays est fait d'un seul bloc, et il ne tolère aucune réserve sur ce point". Plus loin, elle ajoute "Et puis ne parlez jamais de l'Etat d'Israël. Le Libanais a trouvé un moyen radical de nier l'existence de ce voisin gênant : il semble ne pas connaître son nom. S'il aperçoit le mot Israël sur une carte, dans un guide, il s'arrange pour déchirer la feuille où ce mot paraît ou pour y faire un trou, un pâté..."
Voici, décrit en quelques lignes, le travail de tâcheron que devaient accomplir les employés de la librairie Antoine avant de mettre en vente les dictionnaires, encyclopédies, livres de géographie et d'histoire. Traquer le mot interdit ou le drapeau honni, prendre un bic pour le noircir jusqu'à ce qu'il disparaisse à tout jamais, c'est le compromis établi avec le bureau du Boycottage ; il valait mieux cela plutôt que de déchirer la page incriminée et perdre dans la foulée des informations précieuses.
Personne ne s'étonne d'acheter un livre neuf déjà gribouillé, on s'est habitué à cet état de fait, on sait la Sûreté générale intraitable sur la question, encore plus féroce que dans tout autre pays de la région.
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La plupart des grands destins sont conquérants : ce sont ceux d'hommes et de femmes qui affrontent seuls l'adversité et la surmontent. Ils incarnent la possibilité d'un changement collectif et pèsent ce faisant sur le destin d'un peuple ou d'une génération. Ce sont les destins dont les légendes sont faites.
Et puis il y a les destins passerelles : loin des champs de bataille - mais pas toujours du fracas des armes-, ceux qui les incarnent travaillent inlassablement, avec discrétion et une forme d'abnégation, à abattre les barrières culturelles et à créer des lieux de rencontre et d'échange à l'abri de la fureur des hommes. pou n'être point conquérant, ils n'en sont pas moins, eux aussi, des héros.
Inlassablement, Antoine Naufal appartient à cette seconde catégorie.
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Qu'est-ce qui a bien pu pousser vers le commerce du livre, et du livre français de surcroît, ce fils de tailleur libanais immigré en Turquie, revenu pauvre au pays de ses ancêtres à la suite des exactions kémalistes ?
Un des titres que j'avais envisagé pour cet ouvrage était "L'homme qui aimait la France", et il faut y voir une forme de réponse.
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