Quelque peu déçu par ce livre. le texte, plutôt bien écrit, est comme l'annonce son auteur, plus une "longue conversation autour d'un café" qu'un travail d'historien. On le remarque d'ailleurs par d'ailleurs quelques propos "orientés"(les conversions sans lien avec la conquête militaire? L'Europe du moyen-âge plusieurs fois décrite comme sombre et sauvage?). La partie sur la naissance et les débuts de l'Islam fut néanmoins très intéressante, et m'ont donné envie d'en lire plus sur le sujet, et c'est donc la qualité qu'il faut reconnaitre sur ce livre : c'est une bonne porte d'entrée sur le sujet. A noter aussi, qu'au titre "Histoire...vue par la tradition musulmane", il aurait fallu ajouter "du Moyen-Orient". Il est fait peu de cas de l'islam de l'Extrême-Orient ou même d'Afrique noire.
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Après avoir lu les routes de la soie de Frankopan, ce livre est un bon complément pour avoir une vision arabe de l'histoire du Monde qui, il faut le dire, a été longtemps une histoire de la Perse avant tout.
On comprend mieux les problèmes de religions et leur impact.
Excellent ouvrage, très agréable à lire, très enrichissant
Je le recommande sans retenue
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Amateur d'histoire j'ai particulièrement apprécié cet ouvrage clair et bien écrit. Il est intéressant pour un occidental imprégné de culture chrétienne d'avoir ce point de vue.
A recommander.
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Ainsi, écolier à Kaboul, j’avais entendu parler d’un homme du nom de Djemal ad-Din al-Afghani. Comme « tout le monde », je savais que c’était une figure éminente de l’histoire musulmane moderne, mais je n’avais franchement jamais su pourquoi il avait acquis cette réputation, au-delà du fait qu’il avait épousé le « panislamisme », ce qui me semblait relever d’un chauvinisme musulman sans intérêt. À la lecture de Smith, j’ai compris que les principes fondamentaux de « l’islamisme », cette idéologie politique qui faisait tant de bruit autour de nous en 2001, avaient été élaborés plus d’un siècle avant par ce Karl Marx de « l’islamisme ». Comment son nom pouvait-il être ignoré de la plupart des non-musulmans ?
Contrairement à des religions plus anciennes – le judaïsme, le bouddhisme, l’hindouisme et même le christianisme –, les musulmans ont veillé à recueillir, mémoriser, réciter et conserver leur histoire dès son commencement. Mais ils ne s’en sont pas contentés : chaque épisode a été intégré dans un ensemble de sources, où sont nommés les témoins de chaque événement, où est notée chacune des personnes par lesquelles le récit a été transmis, remontant dans le temps jusqu’à celles qui furent les premières à le mettre par écrit. Ces références ont fait office de chaîne de contrôle, comme s’il s’agissait de valider une preuve devant un tribunal.
Comparé à la Rome antique, l’Empire byzantin ne faisait pas tellement le poids, mais dans sa région, c’était une superpuissance, en particulier parce qu’il n’avait pas de rivaux et parce que sa capitale, Constantinople, grâce à ses célèbres remparts, était sans doute la ville la plus imprenable que le monde eût connue.
Pendant un millier d’années, l’Occident et le cœur de ce qu’on appelle le monde islamique ont constitué deux univers séparés, chacun préoccupé par ses affaires internes, chacun se considérant au centre de l’histoire de l’humanité, chacun vivant un récit différent – et cela jusqu’au XVIIe siècle, quand les deux récits ont commencé à se croiser à contre-courant. L’Occident étant plus puissant, son courant l’a emporté et a contrarié le second.
L’histoire du monde est toujours l’histoire de la manière dont « nous » sommes arrivés ici et maintenant, et sa forme dépend donc intrinsèquement de ce que l’on entend par ce « nous » et par cet « ici et maintenant ». L’histoire occidentale du monde présume traditionnellement que cet ici et maintenant est la civilisation démocratique industrielle (et postindustrielle).