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3,36

sur 227 notes
En refermant le livre, on est un peu désespéré d'avoir vécu la chute d'un artiste, trop sensible au final pour résister à la pression de son beau métier. Pourtant tout commence de manière étincelante, le premier chapitre est une symphonie que même un non mélomane comme moi ne laisse pas indifférent, pire, elle nous transporte haut, très haut. Vers le milieu, le vertige nous prend... non le héros ne va se prendre les pied dans le tapis (Arditi est bienveillant en général avec ses personnages). Non seulement, les pieds mais tout le reste va suivre et nous sommes entrainés dans son maelstrom, dans sa chute. L'auteur réussit aussi bien dans le drame et même mieux que bien.
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Ouf, l'oeuvre est bien écrite, mais pas facile, car le personnage principal n'est pas du tout attachant, le côté sombre l'emportant sur le côté lumineux. Alexis Kandilis est un chef d'orchestre réputé et au sommet de sa gloire, mais une indélicatesse entachera sa réputation. Il est en effet arrogant et imbu de lui-même et s'ensuivra une déchéance irrémédiable. Seul Menahem, un peu philosophe, nous permet de garder espoir.
L'oeuvre est un peu mêlante au début, car il y a beaucoup de personnages, mais on finit par bien se débrouiller. Arditi nous amène tranquillement à comprendre les raisons de son comportement. Belle analyse psychologique, mais le roman est un peu déprimant si on songe aux répercussions de ses gestes sur les autres.
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C'est avec une courte «note d'intention» que Metin Arditi ouvre son roman.
Une introduction qui déjà renvoie le lecteur à sa propre vie et à ces racines de l'enfance, partie prenante de notre passé, qui influencent le présent.
Cet opus nous relate la lente descente aux enfers d'un chef d'orchestre connu, adulé, admiré, célébré, encensé, un de ces hommes dont on dit «il a tout pour être heureux»….
Tout? Mais qu'en est-il des blessures de l'âme? de ces plaies plus ou moins vives que nous portons en nous?….
«Capricieux exigeant comme un homme amoureux qui exploite l'amour d'une femme en pensant qu'elle lui sera toujours soumise au point de tout accepter quoiqu'il fasse. »
Il la domine, il pense qu'elle lui est soumise mais la musique est exigeante, elle demande beaucoup, elle est une maîtresse difficile.
Pendants des années, elle lui apporte le bonheur, celui qu'on savoure les yeux fermés, celui dont on se délecte, celui qu'on garde au creux de soi…..
Et puis, un jour, le grain de sable ….
«Il avait été aimé de la musique qui lui avait tout donné, jusqu'à son intimité mais il n'avait pas imaginé qu'elle pouvait attendre quelque chose en retour…. »
Tout s'enraie, l'homme est déstabilisé, perdu; ébranlé… La musique va-t-elle le trahir, l'entraîner plus bas que terre? le réveil de son passé, qu'il croyait avoir enfoui, oublié est douloureux …..
L'écriture de Metin Arditi est délicieuse, remplie de délicatesse, fouillant l'homme (au sens large) jusqu'aux tréfonds de l'âme…..
On ne lit pas une étude psychologique, on accompagne un être humain dans ses tourments, ses regrets, ses errances …. Jusqu'à avoir mal avec lui, pour lui, essayant d'imaginer comment lui tendre la main, tant il est présent en nous, tant il nous semble vivant ….
Si ce personnage est un virtuose de la musique, Monsieur Arditi est celui de l'écriture ….

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J'avais beaucoup aimé le Turquetto pour son aspect historique et pour la plume de l'auteur, que je trouvais efficace. Je m'étais donc dit que je découvrirai davantage de roman de Metin Arditi. J'ai jeté mon dévolu un peu au hasard sur ce Prince d'orchestre, attirée par l'idée de plonger dans le monde de la musique. J'avoue n'avoir pas vraiment été convaincue cette fois-ci.

Alexis Kandilis est un personnage exalté, qui construit sa personnalité avec les sensations que lui procure la musique, lui qui est un grand chef d'orchestre. Révélant ainsi surtout une forme de fragilité, il se pense pourtant en grand personnage que tout le monde se doit d'admirer. Un personnage puant comme on aime les détester. Ce qui m'a gênée c'est que Metin Arditi se contente de cela et ne le fait pas vraiment évoluer, se contentant de l'amener toujours plus près du précipice. L'art comme catharsis, expression des souffrances et des émotions, renouvellement infini. Il y a du Balzac dans ce récit, montrant au lecteur que la vie est aussi et surtout ce qu'on en fait, que l'acceptation est nécessaire pour avancer.

La musique n'étant pas mon univers, j'avoue ne pas avoir été emballée plus que cela par le contexte dans lequel l'auteur n'a pas su m'embarquer. le personnage d'Alexis n'est pas sympathique et le propos déjà vu. Tout cela explique certainement mon manque d'enthousiasme sur cette lecture. Je vais laisser décanter et retenter ultérieurement un autre roman de l'auteur.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Les romans de Metin Arditi mêlent agréablement art et littérature et c'est un plaisir de le lire lorsqu'il crée un personnage de chef d'orchestre, sans doute inspiré de son expérience personnelle.
Alexis Kandilis est un chef d'orchestre brillant, talentueux, au sommet de sa gloire. Mais il est aussi colérique, acariâtre, insupportable et parvient, d'une simple mais cruelle remarque, à liguer tout un orchestre contre lui et à précipiter ainsi sa carrière dans l'abîme.
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Le génie est souvent compagnon d'un égo démesuré, entraînant un déséquilibre psychique. le jour où un incident entraîne la perte de confiance en soi-même tout peut basculer. Son propre regard et celui de son entourage se modifient et prennent des nuances tragiques, le goufre est proche.
Alexis, le brillant chef d'orchestre va t'il réussir à se remettre totalement en question, rejetant la direction pour la composition, qui était son aspiration premiere ? La narration nous tiend en haleine, la redemption est palpable..
Le leitmotiv musical des « chants des enfants morts «  de Malher lui tend un voile funèbre
Seule partie discutable de ce beau roman, c'est l'apparition en dernière partie, d'un improbable trio amoureux
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Alexis Kandilis est un chef d'orchestre grec renommé, beau, auquel tout réussit. Il vit en Suisse et enchaîne les succès, il attend avec impatience, et de façon obsessionnelle, l'enregistrement qui doit couronner sa carrière, celui de l'intégrale de Beethoven. Cependant, dès le départ, un tourment diffus l"habite, reviennent dans sa tête en boucle les Kindertotenlieder de Mahler, une ombre le hante. le lecteur devine assez vite de quoi il s'agit et ce qui le trouble profondément. Bien-sûr cette belle mécanique s'enraye, il comment une faute, se montre désagréable et insultant et tout s'emballe de manière irréversible. Dès lors, on assiste à une lente et douloureuse descente, très bien rendue, Alexis se perd, son comportement devient agressif, irrationnel, il s'éloigne de la musique.
Même si je n'ai pas été totalement enthousiasmée par ce roman, je l'ai lu d'une traite car on est emporté par le héros, le récit de cette lente dépossession de soi est ciselé, on est à la fois à l'extérieur et à l'intérieur de son être. Sans oublier en filigrane la présence de la musique.
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Passionnant roman décrivant le milieu musical des grandes tournées internationales, avec les déplacements de la famille, des amis, des agents et éditeurs musicaux. Un monde à découvrir, car bien documenté sur ce business. Magnifique description de l'orchestre et de ses musiciens, de leurs vies et déboires.
Le roman nous conte l'histoire d'un chef d'orchestre, parvenu à la renommée, à la gloire, aux premières pages médiatiques, qui sombre dans la démence.
Le thème s'inspire du domaine psychiatrique. Un artiste bascule dans un délire de persécution paranoïaque.
Écrit avec finesse et minutie.
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Le chef d'orchestre est beau. Et puis, il n'est pas mauvais, ce qui ne gâte rien. En fait, il a tout; il perdra donc beaucoup. Salieri s'indignait de ce que le divin Mozart fût selon lui un gamin vulgaire. Arditi ne s'indigne ni ne s'étonne et dresse le portrait d'un coeur sec pourtant capable de submerger d'émotion ceux qui l'écoutent. Alexis Kandilis s'ennuie de plus en plus en conduisant l'orchestre mais son professionnalisme renverse tout. Ses admirateurs ne sont pas de faux mélomanes trompés par une réputation usurpée: non, l'exaltation des auditeurs ne se mesure pas à l'enthousiasme du maestro.
Certes, une contrariété peut aider. Kandilis dirige l'orchestre avec une ferveur poignante? C'est qu'il vient de se faire humilier et se demande comment reprendre la main. La musique est un art sublime, nous dit Arditi. Mais n'idéalisons pas celui qui la crée: Les chants les plus beaux sont peut-être les plus désespérés mais le désespoir peut naître de chaussures trop étroites et ne doit rien à la belle âme.
Kandilis est devenu chef d'orchestre pour avoir gloire et reconnaissance: la faille narcissique est la même pour tous ceux qui aspirent à commander et les musiciens ne sont pas faits d'une autre étoffe que les généraux, les chefs de parti ou les capitaines d'industrie (comme on dit quand on a un peu honte).
Et quand la musique se fait moins bonne fille, le musicien cesse de diriger pour mieux jouer : la roulette, croit-il, finira bien par lui obéir au doigt et à l'oeil. Erreur funeste : Kandilis perd femme, mère, argent , pouvoir et illusion. Mais gare au fantasme de l'artiste maudit qui renaît de ses cendres ! Kandilis, dépossédé de tout, renoue avec la musique : Ah ! Frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie ?
La morale de l'histoire est tendrement cynique : mettez les pervers narcissiques à la musique. Les saloperies qu'ils feront auront un peu moins d'impact que s'ils écumaient d'autres milieux. Et à leur coeur défendant, ils pourront vous rendre heureux. Parce que la musique se fiche de qui la sert : « … il s'élevait à cet instant de la salle un extraordinaire bonheur de vivre. »
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C'est l'histoire d'un drame. Un opéra en l'honneur ou plutôt déshonneur d'un prince d'orchestre et non plus d'un chef.
Il est assourdi par une mélodie du passé qui le hantera jusqu'à son dernier soupir.
C'est un destin composé de malchances,de "Malher".


J'ai aimé les clins d'oeil avec Beethoven qui pour sa 9ème symphonie était prié de ne pas diriger pour éviter des désastres dû à sa surdité.


Dommage que ce livre ne comporte pas que 4 parties (comme une symphonie) car le début du livre est désordonné comme l'esprit du personnage. On s'y perd.

La neuvième symphonie appelle à fraternité: quelle ironie du sort. Quel point d'orgue !
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