Il a tout pour réussir dans la vie : une épouse toute entière dévouée à sa carrière, une mère qui l'adule et le regarde avec une admiration sans borne, une vie de luxe, la reconnaissance de ses pairs, un art qu'il maîtrise à la perfection, un public à son pupitre, des musiciens suspendus à sa baguette….et pourtant, la chute ne fait que commencer, et c'est à se demander jusqu'où elle va le mener.
Kandilis cache avec un l'orgueil démesuré, et des manières cassantes, et destructrices ses blessures profondes qui le conduiront aux abîmes.
Metin Arditi connait la musique, et surtout son milieu ; Pour diriger à la destinée d'un orchestre de grande renommée, il sait les petites et les grandes faiblesses des artistes. En fin connaisseur, il déchiffre avec minutie et rigueur l'âme de cet homme infect et si terriblement humain.
En dépit de son antipathie notoire, et de la terreur qu'il aurait pu m'inspirer si je l'avais eu face à moi,
Metin Arditi est parvenu à me rendre ce chef aimable d'une certaine façon, et attachant dans sa laideur. Comment ne pas souffrir avec lui lors de l'exécution de la 9ème de Beethoven ?
Il signe, ici, un roman bien noir, en choisissant de montrer les aspects peu glorieux du milieu. Mais comment lui en vouloir, lui qui sait si bien évoquer, les compositions qui jalonne le parcours de Kandilis, et qui m'ont accompagnées tout au long de ma lecture.
La musique est une maîtresse exigeante ; elle demande travail, humilité, et respect. le musicien n'est là que pour la servir.
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