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EAN : 9782864248507
144 pages
Editions Métailié (26/01/2012)
3.23/5   32 notes
Résumé :
Laurent Kropst est en maths sup à LLG, Louis-le-Grand pour les intimes. Interne, il doute qu’il existe un monde en dehors des colles et des blagues vaseuses de ses petits camarades. Pire, au-delà du dixième au classement général de maths et de physique, il ne connaît plus personne. En somme, la vie va son petit train-train de classes préparatoires ; jusqu’au jour où Kropst prend une tôle monumentale en mathématiques. Pour lui, c’est la fin du monde : l’opprobre, le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis le parvis de Notre-Dame, au "kilomètre 0", franchissez la Seine par le Petit-Pont Cardinal-Lustiger et poursuivez sur la rue Saint Jacques jusqu'à apercevoir la tour de la Sorbonne : sur votre gauche se dressera alors le célèbre lycée Louis-Le-Grand, dont l'auteur nous ouvre les portes !

Si vous avez oublié votre trousse, votre vieille Texas Instrument, ou même vos rudiments de calcul intégral, pas de panique ! Cette fois-ci c'est Laurent Kropst qui passera au tableau. Dans sa classe de math-sup, les cerveaux bouillonnent et la concurrence est d'autant plus rude que les places d'accession à l'élite sont chères ! Laurent est prêt à tout pour valider son année, et subit comme ses camarades/concurrents une pression de tous les instants. Heureusement, il fait la connaissance de la belle Mélanie, élève de khâgnes, qui l'initie peu à peu à la beauté des lettres et de la phylosophie.

Moi qui aie d'une part connu les joies des études scientifiques, mais qui assume d'autre part un vrai penchant pour les livres, j'espérais trouver dans ces pages un stimulant mariage entre mes deux passions. Hélas, l'antagonisme entre les deux univers est ici trop caricatural, et je ne me suis senti à l'aise ni d'un côté ni de l'autre. Il faut croire qu'à Louis-Le-Grand, tous les matheux sont des arrivistes surdoués, obsédés par leur classement, et les littéraires sont tous des hurluberlus prétentieux, qui brocardent (en grec ancien s'il vous plait !) ceux de l'autre bord.
Aucun des ces personnages - sans scrupules et arrogants à souhait - ne m'a semblé très crédible, ni très sympathique, et même si l'idée générale qui sous-tend le roman (celle d'une réconciliation entre la science et la littérature) n'est pas inintéressante, le rendu laisse un peu à désirer.

La description du climat au sein de cette classe préparatoire, et de la "densité" de ces années d'études supèrieures est assez réussie et rappelera sans doute bien des souvenirs à certains lecteurs, mais le champ lexical finit par devenir lassant (n'essayez pas de compter les occurrences de "taupin" ou de "cothurnes" : on les retrouve à chaque pas ou presque !)
Attardez-vous plutôt sur certains passages très pertinents sur les différents types de raisonnements mathématiques, ou sur les diverses techniques de résolutions d'exercices, qui sont autant de façons d'appréhender les sciences (faut-il se fier à son intuition ? Construire pas à pas de solides démonstrations ? Explorer un maximum de pistes jusqu'à trouver la bonne solution ? Foncer tête baissée sur les questions les plus évidentes pour assurer l'essentiel et se mettre en confiance ?)

En dehors de ces considérations, je n'ai pas vraiment été transporté par cette histoire, et je ne retiendrai là qu'un théorème mineur, qui n'est certes pas dénué d'intérêt, mais qui pour moi n'a rien d'essentiel.

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Attention, plongée dans le monde des grandes écoles, de l'élite de la nation. Entre blagues potaches, bizutages et véritable compétition entre les élèves, la lutte est dure. Pas de sentiments, il faut être le meilleur !
Emmanuel Arnaud décrit un monde qui m'est totalement inconnu, et ce qu'il y a de bien dans son roman, c'est qu'il place son héros dans une classe de maths, là où la Littérature n'est pas la bienvenue. Ce genre d'études est cloisonné : les matheux avec les matheux et les khâgneux entre eux ! Il nous explique d'abord les méthodes de chacun des élèves pour arriver à grapiller quelques points dans les devoirs, entre les bûcherons, les analytiques, les intuitifs, ... Puis, les semblants de relations qu'ils instaurent entre eux : parfois de l'admiration, de la déférence, toujours liées au classement général de la classe. C'est un monde totalement clos qui peut faire peur à des non-initiés comme moi ; personnellement, je n'ai pas aimé plus que cela mes années lycée, mais elles étaient libres et je communiquais avec d'autres, sans arrière pensée.
Là, lorsque Laurent commence à fréquenter les littéraires, à lire Proust et à discuter philosophie, il se met à dos ses collègues matheux. Mais finalement peu lui importe, puisque Mélanie et Claudia lui ouvriront des horizons qu'il ne soupçonnait pas. Son esprit s'ouvre et cela lui servira même dans ses études.
C'est un roman assez étonnant, fort bien écrit, presque un huis clos dans les murs de Louis le Grand, original dans le fond et la forme qui montre la jeunesse de notre future élite. Attention, parfois, ça peut faire peur, de mépris envers les plus petits, d'arrangements entre amis, de retournements de vestes : enfin, finalement rien de plus que ce que l'on voit tous les jours de la part de nos dirigeants adultes ! Oui, oui, Rastignac est bien réel et multiple. C'est un roman qui véhicule, par l'intermédiaire de ses héros, les principes décrits plus haut que je déteste et que je n'aimerais pas que mes enfants adoptent. Néanmoins, ce livre m'a retenu parce que justement, l'auteur en parle bien, ausculte et analyse les comportements des uns et des autres. Ses héros ne me sont pas sympathiques, ils sont même à l'opposé de moi, mais ils ont un côté pathétique : leur vie est toute tracée, déjà définie ; il m'est même venu l'image de certains d'entre eux, plus vieux et responsables politiques ou autres, personnes respectées au passé et au présent pourtant pas vraiment glorieux, coincés dans leur vie confortable de notables avec impossibilité d'en sortir sans une volonté hors du commun. Finalement, je les plains lorsque eux me méprisent.
Laurent Kropst fait le lien entre le livre et les maths dans ce roman qui "est une ode à l'intuition, qui réconcilie la science et la littérature" (4ème de couverture) et qui mérite d'être découvert. 135 pages pour tenter de comprendre comment sont formés nos futurs patrons, chefs d'entreprises, hommes politiques, ... Personnellement, l'ambition, les moyens pour arriver à des fins prometteuses, l'absence de scrupules, etc, etc me font froid dans le dos et me dégoûtent : tous les ingrédients sont là, réunis, pour se faire peur mais sans hémoglobine ou suspense. Ça peut même être mieux qu'un thriller.
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Etant allée il y a deux semaines à un salon littéraire j'ai eu l'occasion de faire quelques rencontres. L'une d'elle (si on peut qualifier rencontre les deux mots que l'on s'est dit) était Emmanuel Arnaud que je ne connaissais absolument pas et pour cause, il signe ici son premier roman. C'est Linda le elle-même qui m'a interpellé alors que je regardais son livre en me disant qu'il venait de recevoir le prix des coups de coeur de la 25 heure. (prix d'une association de la ville du Mans de professionnel et d'amateurs de littérature dont l'objectif est de permettre l'accès à la culture au plus grand nombre). Bref, j'ai donc félicité son auteur qui contrairement aux autres écrivains qui prenaient plaisir à parler de leur livre m'a remercié très timidement et à replongé très rapidement dans son livre. Il semblait tellement mal à l'aise devant toutes ces sollicitations que j'en ai moi même été gênée et ai poursuivi ma ballade au milieu des livres sans avoir acheté le sien pourtant on parlait de lui dans tout le salon. Heureusement peu de temps après, une amie me l'a offert et j'ai pu me faire une idée de l'objet en question.

L'histoire :

Laurent Kropst est un élève de Louis-Le-Grand dont la vie de taupin tourne autour de ses devoirs de physique, mathématiques, ... mais aussi de ses idoles qui occupent les premières places et qu'il a comme modèle. Son seul objectif est d'être bien classé pour intégrer l'X peut être un jour. Seulement voilà un jour il obtient un 3 en mathématiques, note qui remet en cause sa place même dans l'établissement, qui jette l'opprobre sur lui, qui le fait chuter dramatiquement, dans un classement où les places se jouent parfois à quelques centièmes de points près. Parallèlement, il rencontre deux filles d'hypokhâgne ainsi que leurs amis qui lui ouvre par le biais de la philosophie, de la littérature d'autres façons de percevoir les choses. Il prend conscience que tout ne tourne pas autour des mathématiques et lorsqu'on est un enfant issu du sérail comme lui, il faut parfois emprunter des chemins de traverses pour parvenir à faire marcher l'ascenseur social.

Ce que j'en pense :

C'est un livre que j'ai pris plaisir à lire. le personnage principal est attachant. On le sent tâtonner se chercher et alors que la route était toute droite tracer pour lui, après qu'il ait essayé de se conformer à certains schémas de pensée. Sa mauvaise note joue le rôle de déclencheur et lui permet de prendre la distance nécessaire qui va lui permettre de rebondir et de s'épanouir. Grâce à ses nouveaux amis, la littérature et la philosophie il apprend à voir, à penser différemment et à développer ce don qu'il a pour les mathématiques. Il s'en éloigne pour mieux l'appréhender. Il prend du recul pour la première fois sur le monde qui l'entoure pour mieux l'affronter avec des armes dont on pourrait discuter mais qui sont celles qu'on lui laisse dans ce monde qui se veut impitoyable.
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Mon expérience d'études universitaires en mathématiques se situe dans un autre lieu, dans une atmosphère très différente, avec une approche bien distincte en ce qui regarde la compétition et la hiérarchie. le contexte était tout autre, mais, tout de même, la lecture de ce premier roman d'Emmanuel Arnaud m'a replongé dans cette époque où je partageais avec mes collègues le bonheur d'une résolution accomplie, le ravissement devant une démonstration bien ficelée, le plaisir esthétique ressenti face à l'élégance mathématique, l'étincelle de joie lorsque l'intuition était fructueuse. Cela m'a rappelé les différences dans les approches qu'on pouvait avoir devant un problème à résoudre. Certains se lançaient selon le premier angle perçu dans des calculs à ne plus finir, ils utilisaient une force brute pour attaquer le problème jusqu'à ce qu'une solution se présente, quelle qu'en soit l'allure. D'autres méditaient devant le problème, cherchaient l'interstice par lequel se faufiler, tentaient de voir plus grand que le contexte du problème, cherchaient la belle solution, celle devant laquelle on ne pouvait que s'exclamer. Parfois, l'éclair ne venait pas, mais lorsqu'elle se présentait, cela devenait l'évidence, une évidence raffinée, et on se demandait comment il était possible d'être passé à côté tant de fois sans la voir.

Pour en revenir au roman d'Emmanuel Arnaud, on accompagne Laurent Kropst dans sa formation de maths-sup à Louis-le-Grand. Il est confronté à la compétition en vue d'atteindre les grandes écoles. le roman porte plus sur l'environnement brut des élèves que sur l'expérience d'études des mathématiques bien qu'on trouve de belles descriptions de l'intuition et des divers fonctionnements face à un examen. Kropst sera séduit par une autre version du monde, celle des filles des classes littéraires. Il trouvera peut-être là une solution à son problème de notes. Voilà donc un roman agréable qui décrit une expérience de découverte et d'initiation.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Ce roman délectable et fascinant va bien au-delà du simple récit de souvenirs romancés d'un ex-« taupin » (élève de maths sup - maths spé) : il y est surtout question, à mon sens, du choc entre la pureté mathématique et les réalités du monde. Fascinantes, les différentes conceptions des mathématiques qu'y développe l'auteur de façon si élégante et si aisée que n'importe qui peut les comprendre ! Délectable, le récit de cette prise de conscience d'un jeune homme surdoué mais qui d'abord ignorait le fonctionnement de son intelligence hors normes – fondée sur l'intuition – et ensuite s'ignorait Rastignac ! Et à propos de qui le lecteur ahuri découvre dans les dernières pages (mais ceci n'est pas un « spoiler ») que pour son existence aussi le raisonnement par récurrence fonctionne, si toutefois l'analogie est mathématiquement valide, l'enchaînement des causes et des effets faisant aussi penser à la philosophie de Leibniz ! Passionnant et d'une originalité étonnante, déconcertante même, ce roman présente sous un jour totalement nouveau l'élite des étudiants des classes préparatoires, dont les plus doués deviendront l'élite tout court. Une intertextualité souvent discrète mais toujours appropriée y réjouit l'érudit (et l'amateur de mangas et de dessins animés japonais!). le lecteur trouve aussi dans ce court roman une approche beaucoup plus sensible et somme toute et surtout beaucoup plus intelligente et pertinente des thèmes chers à Bourdieu – horresco referens (Bourdieu, le fossoyeur de tant de choses, à commencer par, excusez du peu, l'Education nationale française) –, car – et c'est là le privilège du roman et sa supériorité sur les sciences humaines et en particulier la sociologie – il raisonne non sur des agrégats mais raconte l'histoire d'un individu.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
–À ton avis Laurent, qu'est-ce qui se passerait si l'ensemble des Chinois réunis brusquement tous ensemble sautaient à pieds joints sur la Terre ?
–...Pardon ?
–Une onde de choc d'une amplitude telle qu'elle provoquerait jusqu'à Paris un tremblement de terre de magnitude 8 sur l'échelle de Richter. C'est calculé, chiffres à l'appui.
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Il a rapidement compris la situation : les dés sont pipés dés le premier jour, ou presque. Dans la classe on trouve déjà, on l'a dit, une dizaine d'ex-élèves des terminales du lycée Louis-Le-Grand, dont la fameuse TS1, qui ont pendant deux ans préparé l'intégralité du programme de maths sup. Ils ont une bonne année d'avance sur le reste des élèves. C'est normal ? A côté d'eux, ou en même temps, car rien n'interdit de cumuler les avantages, au contraire, se dressent une vingtaine d'élèves dont l'un ou l'autre des parents sont professeurs de mathématiques en prépa ou bien anciens élèves de l'ENS. Ceux-là ont été programmés depuis l'âge de 10 ans pour entrer à Polytechnique et leurs parents leur ont égalemenbt enseigné toutes les ficelles de maths sup. Ce sont de vrais robots, d'ailleurs en génral leurs fréres ou soeurs ont déjà intgré l'X. Ca aussi, c'est normal ? Et ceux qui n'appartiennent à aucune de ces 2 catégories composent la brochette d'authentiques surdoués étrangers qu QI supérieur à 130, du type de Spirikov. Tous un pied d'égalité en septembre, c'était bien cela l'idée, n'est-ce pas ? Les salopards. Alors quand à côté on est un pauvre élève de banlieue dont les parents sont fonctionnaires de base, et qu'on ne dispose pas d'un QI de 200, qu'est-ce qu'on fait ? On s'écrase ? On se laisse marcher dessus par toute la classe pendant un an, on finit trentième, et on est viré à la fin de l'année en se consolant benoîtement en pensant "Merde qu'est-ce qu'ils étaient forts dis donc à LLG ! Vraiment y a rien à faire contre de pareils génies ! J'suis déjà bien content d'avoir pu les connaître un an dans ma vie !" ?
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C'est ce que Gratien apprécie dans la pensée mathématique, cette faculté qu'elle a d'être déroulée à grande vitesse et dans toute sa clarté, comme une étoile filante. Les chiffres, les calculs et les démonstrations entraînent son stylo, entraînent sa pensée. Ce n'est pas cette pensée qui planifie une attaque d'en haut, a priori, comme un général sur un champ de bataille, c'est l'attaque qui d'elle-même dans son mouvement propre, dans son plongeon en avant, dans son accélération même se définit, se révèle au monde et à la lumière de la compréhension de son esprit. C'est cela, la beauté des raisonnements mathématiques selon Gratien Bar : cette spirale qui se construit en s'accélérant et en se clarifiant à l'infini.
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Il faut savoir tout de même que dans un lycée du quartier l’an dernier un taupin est mort le jour de la « grande barbarie » . Comment ? Pas compliqué : du premier étage on lui a balancé sur la tête une éponge gorgée d’eau lourde comme du plomb ; il est mort sur le coup d’un traumatisme crânien. Pif, un concurrent en moins.
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Laurent finit l’année en se disant qu’il est tout compte fait à la fois Vautrin et Rastignac, ce qui est la seule véritable clé du succès : il a désormais le chemin ouvert vers la réussite, il entre en classe de spé étoile au lycée Louis-Le-Grand .

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