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3.29/5 (sur 139 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1958
Biographie :

Véronique Bizot travaille comme journaliste et vit à Paris. Elle est l'auteur de deux recueils de nouvelles Les Sangliers (Stock, 2005) et Les Jardiniers (Actes Sud, 2008). Mon couronnement est son premier roman.

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Mon couronnement
Dans un salon du Collège Franco-Britannique à la Cité Internationale Universitaire de Paris, Olivier BARROT présente le livre de Véronique BIZOT "Mon couronnement" paru aux éditions Actes Sud. Interview de l'auteure par Olivier BARROT.
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Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
« L’odeur a mauvaise réputation, sauf quand elle est agréable, auquel cas, nous dit le Larousse, on l’appelle parfum. On ne parle pourtant pas du parfum du varech, par exemple, mais de son odeur. De même pour le pain grillé. Peut-être alors faudrait-il poser l’hypothèse que le parfum désigne une odeur non seulement agréable, mais encore subtile. D’où le parfum des fleurs, en dépit du fait qu’il est parfois entêtant. Et si un parfum peut être à l’occasion qualifié d’entêtant, une odeur aussi peut l’être, de sorte que le parfum n’a pas non plus l’exclusivité de l’entêtement. La seule exclusivité du parfum, quand on y réfléchit, ne s’exerce pas dans le domaine de la botanique, mais dans le domaine du flacon. Un parfum n’est rigoureusement et exclusivement parfum que lorsqu’il est enfermé. Exclusivement car, quand on ouvre le flacon, il s’échappe. Et il perd alors son exclusivité de parfum, puisqu’on sait qu’une odeur a, elle aussi, le pouvoir de s’échapper. Il est vrai qu’elle ne s’échappe jamais d’un flacon au sens strict. »
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Dans la nuit et dans son silence, avait dit Samuel Blank, il éprouvait la sensation d'exister tandis qu'au matin c'étaient les choses qui se mettaient à exister et reprenaient le dessus, pour ainsi dire, si bien qu'à peine sorti de son lit on était déjà vaincu, anéanti, sa première pensée du matin avait de tout temps été pour la nuit qui allait suivre.
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Les gens les plus propres et l'argent le plus sale , tel est le paradoxe de la Suisse.



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Le mercredi notre frère m’écrivit qu’il disparaissait pour un temps indéterminé, un bref courrier posté d’une gare que j’ai reçu le jeudi, dont j’ai aussitôt transmis copie aux autres, qu’ils n’aillent pas se lancer dans d’inutiles recherches, et j’ai ensuite parcouru sous la neige, le cerveau embrouillé par un rhume colossal, les trois cents kilomètres qui séparent mon domicile du sien afin de vérifier, comme il me le demandait en post-scriptum, que le robinet d’un lavabo du second étage, à propos duquel il conservait un doute, avait bien été purgé par lui avant son départ.
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La plupart du temps, au terme d'hypothèses cent fois hasardées et d'observations cent fois répétées, tout ce que nous parvenions à comprendre c'est comment ça ne marchait pas.
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Je ne peux que constater au supermarché où je vais sur ordre de Mme Ambrunaz acheter mes lentilles, cette comédie des paniers remplis de camemberts rustiques et de confitures cuites au chaudron, celui-ci d'un saucisson artisanal, celui-là de crèmes battues par la laitière de Vermeer, tout ce qui en somme porte la marque d'une nostalgie passée au lecteur de codes-barres et me paraît chaque fois témoigner de cet anxieux désarroi collectif qui trouverait son factice apaisement dans les choses d'un passé qu'opportunément on exhume. Car ce que j’entends aujourd’hui, en fait de modernité, c’est bien la rumeur des milliards qui s’échangent sans relâche d’un bout à l’autre de la planète, circulant d’un ordinateur à l’autre, invisibles et impalpables, et qu’il soit question de poulets ou de réacteurs nucléaires, la même cacophonie en multiplex de coûts induits et de flux tendus, et la nuit, la même insomnie pour tout le monde, car ce que l’on perçoit encore en prêtant l’oreille au silence de la nuit, c’est la vibration de l’argent qui ne dort jamais
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de petits vieux tenant une boîte de gâteaux, de celles qu'on apporte avec soi pour se faire pardonner sa vieillesse....
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Et me venait à l'esprit que Fouks pouvait aussi bien être en train d'écrire un texte autour de notre endurance, ou de l'endurance humaine en général dont mon frère et loi lui offrions, à cette moindre échelle d'une petite privation nutritive, un spécimen irréprochable. Fouks prétendait en effet que l'endurance humaine est pratiquement sans limites, l'humanité, comme, comme il avait fini par le comprendre, préférant tout endurer plutôt que d'affronter une liberté qu'au fond elle craint plus que tout.
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Les rugbymen, s'ils étaient tombés sur ces rats, auraient immédiatement pris le contrôle de la situation, la vision de ces rats ne les aurait envoyés à rien qu'à la nécessité immédiate de les anéantir, ils auraient aussitôt saisi tout ce qui leur tombait sous la main pour les anéantir, eussent-ils dû décrocher les tringles à rideaux. Les rats ne s'y sont d'ailleurs pas trompés, qui ont évité les chambres des rugbymen. (pp. 53-54)
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Une fois sur place et trouvant une maison glaciale, j’ai poussé la conscience jusqu’à contrôler la totalité des robinets, après quoi j’ai allumé un feu dans la cheminée de la bibliothèque et passé là deux ou trois heures, assis avec une boîte de kleenex dans le canapé, face au fauteuil de vieux velours jaune qui avait gardé l’empreinte du corps de notre frère et dans lequel il avait probablement médité son projet de disparition, à moins qu’il n’ait été pris d’une subite impulsion, comme autrefois notre père, que nous avons connu assis en pyjama dans ce même fauteuil jusqu’à ce qu’un matin on ne l’y voie plus, ni là ni nulle part, et qu’il nous ait fallu recevoir, cinq ans plus tard, un avis de décès en provenance d’un gouvernement de Malaisie pour cesser de l’attendre. Cet avis de décès avait à l’époque révolté nos soeurs, qui les a fait toutes les trois se ruer sur un atlas afin de localiser l’endroit précis et, soupçonnaient-elles, paradisiaque pour lequel notre père non seulement nous avait tous les six abandonnés après avoir vidé ses comptes bancaires, mais où, comme elles l’ont dit en martelant la péninsule malaise de leurs index, il n’avait vraisemblablement fait que couler cinq idylliques et indignes années, après quoi, refermant définitivement l’atlas, elles ont déclaré qu’il était hors de question de faire rapatrier son corps. Et si notre frère Odd, que je n’avais pas vu depuis longtemps, laissait maintenant entendre dans son courrier qu’il n’était pas certain de revenir un jour, je n’en ai pas pour autant conclu qu’il s’installait là-bas en Malaisie, bien que l’idée m’ait naturellement effleuré.
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