AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782204064019
154 pages
Le Cerf (21/01/2000)
3/5   2 notes
Résumé :
Nombre de nos contemporains ont du mal à accepter la description du monde telle que nous la présentent aujourd'hui les scientifiques, en particulier les biologistes, héritiers de Charles Darwin. Les créationnistes - ces fondamentalistes qui prétendent que notre monde a été créé en six jours - veulent imposer la Bible comme autorité décisive en matière scientifique. D'autres, sans être aussi extrémistes, refusent toute théorie qui donnerait au hasard un quelconque rô... >Voir plus
Que lire après Dieu, le singe et le big-bangVoir plus
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Comprenons bien le sens à donner à l'idée de contingence, afin de mieux l'aborder ensuite d'un point de vue théologique. (...)
Les organismes ne sont pas des boules de billard sous la queue d'un joueur, ni même des cubes, mais bien des dés qui reposent de manière stable sur l'une de leurs six faces. Parler de contingence, c'est reconnaître l'existence de subtiles interactions entre la capacité des êtres vivants à modifier l'histoire (à quelque niveau que ce soit : génétique, morphologique, environnemental) et les contraintes imposées par la réalité biologique elle-même. de même qu'un polyèdre repose de façon stable sur une face plutôt que sur une arête, de même existe-t-il des possibilités génétiques et ontogénétiques qui influencent considérablement les mutations, jusqu'à leur imposer, au moins momentanément, un sens défini. Parce que l'évolution n'est pas un jeu de billard ou de cube mais de dés, ses fruits peuvent présenter une signification, un projet, une finalité a postériori. (...)
Et le biologiste Van Bruecke n'est plus le seul à reconnaître que, " au fond, la finalité est une dame sans laquelle aucun biologiste ne peut vivre, mais qu'il est honteux de montrer avec lui en public " !
Commenter  J’apprécie          20
Je préfère le dire sans retard ni détour : il me paraît impossible de prétendre discerner, au sein de l'évolution du vivant, telle que les sciences nous permettent aujourd'hui de l'approcher (voire de le "comprendre"), l'existence d'un déterminisme, d'un sens, d'une finalité. du moins, à une échelle globale et à priori. Une telle affirmation peut paraître surprenante, surtout sous la plume d'un croyant, qui plus est théologien. Je m'en expliquerai, au long des pages qui suivent ; pour l'instant, je la qualifierai de nécessaire.
Commenter  J’apprécie          40
Hasard et singularité de l'être vivant vont de pair : ce qui est aurait très bien pu ne pas être ou être différent. (...)
Toutefois, ne l'oublions pas, le dé n'a que six faces : les monstres prometteurs et les autres mutants qui hantent la littérature relèvent le plus souvent de la science-fiction. Autrement dit, le hasard n'exclut pas l'existence d'un déterminisme, même discret. Un monstre n'est considéré comme tel que s'il partage un reste de ressemblance avec des formes connues et normales. Ou, pour le dire avec les mots de Mallarmé : le hasard n'abolit jamais le coup ni la forme du dé, il ne fera jamais sortir un " 7 ". Il n'est donc pas totalement vain ni erroné de chercher à découvrir ou à construire un principe de liaison entre les réalités qui se succèdent dans le temps : elles possèdent de toute manière en commun des caractéristiques, un cadre, des contraintes.
Sans verser pour autant dans la divination mensongère ou l'audacieuse prospective, cette démarche permet de faire perdre à l'événement l'isolement de sa singularité pour s'inscrire dans le déploiement d'une virtualité, dans la réalisation d'un plan, ou encore dans l'émergence d'une singularité toujours en voie de constitution.
Commenter  J’apprécie          10
Beaucoup de nos contemporains rencontrent quelques difficultés à accepter la description du monde telle que nous l'offrent aujourd'hui les scientifiques, en particulier les biologistes ; elle leur paraît trop différente de celle qu'ils aimeraient qu'elle soit. Ainsi, les créationnistes, ces fondamentalistes qui prétendent que notre monde a été crée en six jours, voudraient que la Bible soit une autorité décisive en manière scientifique ; ils se démènent pour faire enseigner l'histoire de la création à l'égal d'une autre science et voient dans les théories évolutionnistes des oeuvres sataniques...ou marxistes. D'autres, sans être aussi extrémistes, refusent toute théorie qui donnerait au hasard un quelconque rôle au sein du vivant et sont à l'affût de la moindre information scientifique qui confirmerait leur vision déterministe de l'histoire du monde. Autant de courants qui, depuis plus d'un siècle (Charles Darwin a publié se célèbre Origine des espèces en 1859, offrant ainsi à la biologie les bases des théories évolutionnistes), mènent une guerre acharnée et multiforme aux héritiers du célèbre savant anglais.
Commenter  J’apprécie          10
La foi en la création ne possède pas seulement un caractère stabilisant ou rassurant ; elle confère à l'être humain une place particulière au sein de la réalité. Affirmer, en effet, l'existence d'un Dieu créateur, être convaincu d'appartenir à sa création, c'est repousser le chaos hors des lieux habités par l'humanité, dans les déserts, les forêts impénétrables, voire les frontières de l'Univers ; c'est pouvoir soutenir l'existence d'un ordre voulu et établi par Dieu ; c'est posséder enfin les moyens de désacraliser le monde, pour en devenir le maître et le possesseur. (...)
Est-il encore nécessaire de le rappeler ? Cette belle image rassurante de la création s'est effacée au fur et à mesure des avancées des sciences modernes. L'astronomie, depuis Copernic, fait exploser les belles sphères célestes et envoie rouler la terre "comme une bille dans un caniveau", pour reprendre une expression de Bertol Brecht dans sa vie de Galilée. Au temps de Darwin, la biologie, avec l'aide de la géologie, rompt les frontières des espèces, si chères aux systématiciens, jusqu'à donner au Christ " un singe pour ancêtre du côté de sa mère et, comme beaucoup d'évolutionnistes le croient, aussi du côté de son Père", selon le mot de William Bryan, le célèbre créationniste américain.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Jacques Arnould (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Arnould
Ingénieur agronome, docteur en histoire des sciences et docteur en théologie, Jacques Arnould s'intéresse aux relations entre sciences, cultures et religions, avec un intérêt particulier pour deux thèmes : celui du vivant et de son évolution et celui de l'espace et de sa conquête. Il a consacré plusieurs ouvrages et articles d'histoire ou de théologie au domaine du vivant. Suite à la poussée de fièvre créationniste en France, à partir de janvier 2007, il a été sollicité par différents milieux, scientifiques, pédagogiques ou religieux, pour informer les publics de l'existence des courants créationnistes, de leur histoire, des questions qu'ils posent à nos sociétés. L'année 2009, consacrée à Darwin, a montré comment les idées de ce savant et de ses successeurs continuent à interroger nos contemporains et les invitent à des interrogations plus philosophiques. Il est également expert éthique au Centre national d'études spatiales (CNES), un poste encore un peu unique dans le monde de l'astronautique. Pourtant, cela rejoint une vraie attente de la part du public, mais aussi des acteurs et des dirigeants, leurs motivations ne pouvant en effet plus être les mêmes qu'il y a quarante ou cinquante ans.
Conférence : Construisons-nous notre propre cachot ? 30 juin 2022, 16h - 16h45 — Amphi 34A
Paul Virilio était maître-verrier, mais il ne s'est pas contenté d'habiller de lumière le vide creusé dans nos édifices de pierre et de verre. Sa pensée, aussi élégante qu'une voûte gothique, aussi audacieuse qu'un voile de béton, a scruté, critiqué, analysé nos constructions techniques, sociales et politiques jusque dans leurs recoins les plus cachés, leurs fondations les plus fragiles, leurs zones les plus dangereuses. Il a rappelé la finitude de notre monde, ce cachot dont parlait Blaise Pascal ; il a dénoncé les dérives de la technologie, les excès de la vitesse ; il a annoncé les accidents, les catastrophes à venir. Il a aussi échafaudé des plans pour habiter le vide, pour construire le futur. Il avait pour devise : « Rien derrière, tout devant. »
+ Lire la suite
autres livres classés : big bangVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1837 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}