Pierre Aroneanu
EAN : 9782867381287
44 pages
Syros
(12/10/1988)
3.58/5
6 notes
L'Amiral des mots
Résumé :
A tous ceux qui, au nom d'une écologie raciale, parlent de "nettoyer" leur environnement, je dédie ce conte.
Ils apprendront ainsi que, comme Monsieur Jourdain parlait en prose sans le savoir, ils parlent arabe, hébreu, hindi, malais, algonquin, nahuatl et même chinois, sans le vouloir.
L'idée est bonne : à travers un petit conte, montrer comment la langue française s'est enrichi du vocabulaire d'autres langues. Malheureusement, tout cela a été poussé à l'extrême et à vouloir démontrer un enrichissement, l'auteur a alourdi son récit par des énumérations de mots, voire des constructions un peu "alambiquées" (qui vient du nom arabe al anbiq).
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Il était une fois, dans un modeste
bazar d’Istambul, un chérubin qui fit
jubiler ses parents lorsqu’il vint au
monde : il tenait dans sa main une
turquoise en forme de nénuphar.[…]
En attendant de le voir atteindre le
zénith de sa destinée, ses parents lui
firent une vie de pacha : pour proté-
ger ses voies respiratoires, brûlaient
en permanence des essences de san-
tal, de benjoin, de camphre et de ber-
gamote. Pour qu'il ne prît pas froid,
son moïse fut placé sous un baldaquin
en mohair. Pour qu'il conservât une
peau soyeuse, il fut enduit de talc tous
les jours et ne fut revêtu que de per-
cale et de satin. Son régime alimen-
taire n'avait rien de mesquin : caviar,
épinards, massepain, oranges, bana-
nes et les sirops les plus rares for-
maient la base de son ordinaire.
p.11
(23 mots sont à priori d'origine étrangère, dont le fameux nénuphar/...nénufar)
Si une langue est un pays, l'alphabet en est la constitution et la lettre un citoyen.
Celui qu'il chérissait le plus, dit-on, ne désignait pas un objet mais un mystère dont se plaignent ou se réjouissent les hommes : le hasard, ramassé du côté de la Syrie.