Dans l'un de ses derniers sermons, à sa mise en garde contre ce danger le Bouddha avait ajouté que les moines devaient être dévoués, modestes, consciencieux, versés dans le savoir, toujours énergiques, constamment attentifs et pleins de sagesse. Dans ces conditions, avait-il dit, le bouddhisme prospérerait au lieu de décliner.
Un déclin analogue devait se produire au Tibet au début du XXe siècle, quand intrigues et luttes de pouvoir entre les grands monastères et l'aristocratie, ou encore entre les monastères eux-mêmes, étaient devenues si courantes que le XIIIe dalaï-lama dut lancer un sérieux avertissement dans son testament. En vain.
À la fin du XIIe siècle, le Tibet devait trouver une nouvelle solution pour survivre et prospérer. Elle allait venir du nord et des hordes mongoles.
Comme l'a indiqué le Dalaï-Lama, outre la perte du patronage et les attaques musulmanes, la dégénérescence de la foi originelle fut l'un des facteurs majeurs du déclin du bouddhisme. Bien que le bouddhisme ait évolué et que le Mahayana prévalait en Inde du nord au début du IIe millénaire, des sectes diverses avaient surgi, de nombreuses pratiques licencieuses et répugnantes s'étaient répandues, tandis que la désunion entre les différentes sectes, sous-sectes et les monastères affaiblissait la diffusion du dharma.