Ce n’est pas l’iniquité des riches qui me fait le plus peur, c’est la vulgarité de leurs motivations. Ils ne sont pas devenus riches pour avoir les moyens de vivre un beau projet, connaître des aventures heureuses, savoir quelque chose ou s’offrir une folie inabordable, même en égoïste ; non, ils ont voulu devenir riches seulement pour avoir de l’argent. C’est la seule acquisition qui les excite, la seule qui les rende gais. Tous les autres biens et les autres bonheurs leur paraissent un gaspillage.
Si je lis un livre, j’ai envie qu’elle le lise et je cours le lui apporter. Je ne voudrais pas voir un bon film sans qu’elle le voie. J’aime mieux la musique qu’elle me fait connaître. Je comprends mieux les gens dont je peux discuter avec elle. Ce que j’étudie en sa compagnie prend plus de sens. Bien entendu, nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais j’ai l’impression que mes idées sont plus claires, mes goûts plus solides, quand je les partage avec elle. Je ne doute pas des partis que je prends, s’ils sont aussi les siens. Vu par ses yeux, pensé par elle, tout me donne espoir.
Que fais-je ici, parmi ces étrangers ? Quel sens a ma présence ? Ils croient que je viens leur offrir quelque chose et je n’ai rien à leur donner – je ne veux rien, leur donner. Jeu truqué ! Je ne suis pas des leurs, ils ne sont pas des miens. Nous ne pouvons rien les uns pour les autres. Tout entre nous est malentendu, fiction de rencontre et de connivence, fausse compréhension. Nos mythes ne sont pas les mêmes. Nos désirs ne se rejoignent pas.
La végétation même, empruntée à la jungle voisine, est plus impressionnante, vue ici, qu’au cœur de la forêt. Elle a pourtant été tracée à l’ordinateur et plantée à la plançonneuse électronique. Sa beauté et son utilité dépassent nettement ce que réussissent ailleurs le vent et le soleil, réduits à leur propres moyens. La Nature, décidément, a besoin de nous. Nous pouvons encore lui apprendre quelques petites choses.
Un homme n’est pas forcément un meuble d’époque, parce qu’il aime sa femme et n’a pas envie de la tromper. Et il n’est pas non plus nécessairement un idéaliste radoteur ou un derviche à préjugés parce qu’il croit que tous les hommes, sauvages ou non, ont quelque chose de commun : une certaine espérance, par exemple.
Cette vidéo a été commencée au tout début du confinement, quelques passes plus tard, c'est bouclé !
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