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EAN : 9782354390471
AEncrages & Co (22/01/2012)
4/5   3 notes
Résumé :
Textes courts en prose, remplis de poésie, et illustrés par l'auteur et peintre Titus-Carmel...où il est souvent question du langage...du mystère des mots et de l'existence.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Bel ouvrage emprunté au CDI du lycée...et découverte de cette auteur-poète, Françoise Ascal (née en 1944)

Textes courts en prose, remplis de poésie, et illustrés par l'auteur et peintre Titus-Carmel...où il est souvent question du langage...du mystère des mots et de l'existence... Il faut se laisser s'imprégner par les mots...Certains textes me sont plus obscurs... mais je suis assez "néophyte"... quant à la poésie...même si ce sont des écrits en prose. Il y a un vocabulaire, un rythme, une musique particulière...

Je découvrais également ces éditiions Aencrages & Co, localisées en Franche-Comté, à Baume-les-Dames...Editions fondées en 1978, elles soutiennent la création littéraire et artistique contemporaine, et prennent un soin accru à la qualité de la typographie. Leurs publications sont réalisés selon une technique artisanale, sur du papier ivoire de qualité... Dans ce recueil, l'illustrateur est Gérard Titus-Carmel, peintre et lui-même auteur, a illustré d'autres livres de poètes, comme Philippe Jaccottet, Yves Bonnefoy, etc.

Je retranscris l'une des proses que je préfère:

"Je ferme les yeux et laisse le mot venir, le mot qui bouge sous ma plante de pied, le mot que je froisse à chaque pas mais qui se redresse toujours, graminée têtue, chiendant de consolation. le mot grimpe jusqu'à ma main qui ne le voit pas mais le saisit, san rien demander, sans connaître son sens et son sort, ce qui l'attend dans le blanc de la page- un faux blanc, toujours maculé de vestiges, de couches de signes décomposés, de mains coupées dans la marge, paumes pleines de syllabes rouges encore vivantes. le mot exige, parle haut. le maître-mot veut ma gorge pour battre, ma bouche pour mordre, il cherche le réel, éperdument, mais ne sait où le rejoindre. Baudruche. Il s'enfle, hisse sa sève obscure, cherche la brèche ou le geste pour fendre le silence, l'éventrer, en deux comme fruit trop mûr, noyau à l'air, abricot doré, essence et substances mêlées, chair du monde. "

Je suis très heureuse de cette double découverte: cette poétesse et la maison d'édition...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Sous les pores de la peau les mots se pressent, ils suffoquent en quête d'issue, il faut ouvrir, ouvrir les yeux les oreilles le coeur le foie les intestins, il faut déchirer l'enveloppe, saigner dru, tailler vif, il ne faut pas avoir peur, pas reculer, texte/peau même combat pour la vie, pour l'expansion dans la lumière, pour l'aller sans retour, droit en direction des nuages des merveilleux usages, droit en direction des galaxies tourbillonnantes, de la danse des atomes, droit en direction du Tout glouton, de l'infini fossoyeur, de l'au-delà de soi confisqué sous les pores de la peau.
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Je ferme les yeux et laisse le mot venir, le mot qui bouge sous ma plante de pied, le mot que je froisse à chaque pas mais qui se redresse toujours, graminée têtue, chiendant de consolation. Le mot grimpe jusqu'à ma main qui ne le voit pas mais le saisit, san rien demander, sans connaître son sens et son sort, ce qui l'attend dans le blanc de la page- un faux blanc, toujours maculé de vestiges, de couches de signes décomposés, de mains coupées dans la marge, paumes pleines de syllabes rouges encore vivantes. Le mot exige, parle haut. Le maître-mot veut ma gorge pour battre, ma bouche pour mordre, il cherche le réel, éperdument, mais ne sait où le rejoindre. Baudruche. Il s'enfle, hisse sa sève obscure, cherche la brèche ou le geste pour fendre le silence, l'éventrer, en deux comme fruit trop mûr, noyau à l'air, abricot doré, essence et substances mêlées, chair du monde.
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Tu marches dans les nervures songeuses du mille-pertuis, dans les vaisseaux ramifiés de ton cerveau.
Les cellules meurent ou prolifèrent, tu ne sais rien du grand chantier.
La forêt n'est pas vierge, la page n'est pas blanche et les chemins n'existent pas.
Tu dois marcher longtemps dans le blanc éblouissant du trop-plein de signes, dans le noir incertain des ombres mêlées.
Les morts en attente, alignés comme des troncs, dressent leurs branches défeuillées.
Tu dois marcher sans t'arrêter.
Sans t'encombrer de mots.
Que rien ne te retienne, si tu veux franchir la passe,
si tu espères toucher du doigt l'or de l'énigme.

Françoise Ascal, "Lignées", accompagnés de dessins de Gérard Titus-Carmel, 2012
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Poème de Françoise Ascal
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