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Christine Notton (Traducteur)
EAN : 9782226039033
272 pages
Albin Michel (30/12/1989)
3.89/5   14 notes
Résumé :

" Certaines légendes traversent les siècles sans rien perdre de leur pouvoir révélateur. Sans doute répondent-elles à des questions enfouies dans le plus secret de nous-mêmes, sans doute aussi existe-t-il en elles ce qu'on appelle un fond de vérité. Tel est le cas de la légende ou du récit rapporté dans une Jeune fille nue : les amours d'une jeune fille et d'un dauphin, près des rivages de l'île de Mytilène en Grèce. Que ces amours tournent au drame, qu'une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une belle légende traverse les siècles près des rivages de l'île de Mytilène en Grèce.

Les amours d'une jeune fille, Angela, avec un dauphin.

Amour sans limite d'un cétacé et d'un humain "qui ne prête ni au sourire ni à l'étonnement mais simplement qui est".

Angela, vibrante d'amour pour l'Océan et ses occupants.
Une Sirène disait-on, d'elle, qui connaissait le chant et le langage des dauphins.

Seulement vêtue d'une robe trop courte et échancrée qu'elle enlèvera bien souvent, telle une sirène pour se fondre dans les vagues.

Elle sera telle une naïade, la peau dorée au goût de sel et d'embruns et fera chavirer le coeur de Dimitri et l'entraînera dans son univers à son grand désespoir.

J'ai plongé dans ce livre avec frénésie, et toute la passion de la mer inspirée à l'auteur, qui a su tellement bien me le faire partager.

Je vais faire abstraction , pour ne pas gâter cette splendide légende des sentiments de jalousie intense, qui vont briser le charme de cette histoire, et vont m'attrister et me mettre dans une colère noire deux ou trois chapitres avant le point final.

Je ne vais retenir que la magie, le beau et le merveilleux qui s'en dégage.

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« L'amour m'agite hélas, comme le vent secoue le tronc d'un jeune chêne » (Sappho)

L'ile Lesbos de la légendaire poétesse est le lieu de ce roman ; ce récit contemporain se situe à la lisière du conte empreint de tragique. Enfin quand je parle de contemporain, c'est en référence au temps calendaire car en réalité cette histoire semble hors du temps dans un espace lui même affranchi de dimension terre à terre si j'ose dire.

La cohabitation difficile, voire impossible, entre l'homme et la nature, plus précisément entre l'univers terrien, abîmé par l'homme et celui de la mer.

Entre deux, une femme, Angela, prise dans son enveloppe terrestre humaine.

Le narrateur, Dimtri, jeune étudiant s'offre une période sabbatique dans un lieu isolé près du village de Sigri, sur la pointe occidentale de l'ile. Il investit une cabane très rustique pour mener une vie d'ermite, parcourant, solitaire les chemins escarpés et les rives dans l'azur égéen.

Dimitri fait la connaissance de Thomas, le pêcheur de pieuvres et père d'Angéla. Il est alors amoureux de la très belle et très terrienne Elisa, rencontrée sur l'ile tout récemment, une idylle en lévitation. Elisa, la Beauté fragile d'une fresque lumineuse et Angela au corps musclé et halé.

Une histoire où un autre acteur devient omni présent, au centre de ce trio, à l'horizon qu'il sculpte par flagrances, dans l'écume qu'il met en ébullition…

Une histoire de dauphin, d'amour terrestre contrarié, l'ile d'Amorgos n'est pas si éloignée..., mais contrairement aux apparences, ce livre n'est pas une avant première du « Grand bleu » de Luc Besson.

Spontanément, je songe plutôt à cet extrait des Chants de Maldoror de Lautréamont

« Vieil océan, aux vagues de cristal, tu ressembles proportionnellement à ces marques azurées que l'on voit sur le dos meurtri des mousses ; tu es un immense bleu appliqué sur le corps de la terre : j'aime cette comparaison.
Ainsi, à ton premier aspect, un souffle prolongé de tristesse, qu'on croirait être le murmure de ta brise suave, passe, en laissant des ineffaçables traces, sur l'âme profondément ébranlée de tes amants, sans que s'en rende toujours compte, les rudes commencements de l'homme, où il fait connaissance avec la douleur, qui ne le quitte plus. Je te salue vieil océan ! » (p. 56)

Peu à peu, Dimitri au fil de ses contacts de plus en plus étroits avec Thomas, approche la farouche et mystérieuse Angela, efficace intendante de la maison familiale habitée de ses jeunes demi-frères et de son père. Angela disparaît régulièrement en mer, dans sa barque ou en immersion….elle est une nageuse singulière, puissante et agile.

La passion consume les êtres mais d'emblée, au trouble de ces noces de l'eau et de la lumière s'ajoute une sourde menace. le basculement intervient, violent, une faille phosphorescente s'entrouvre. Angela, un trait d'union dans tous les sens du terme, entre une harmonie sans age et les soubresauts d'émotions humaines. Un saut auquel Dimitri renonce en définitive.

L'auteur fait merveille à capturer la Beauté des paysages sauvages et des embrasements sensuels.

Triste coïncidence, l'ile de Lesbos a été récemment au centre des attentions en raison de la situation tragique de migrants. Un rappel, s'il en était besoin, que ces lieux ne sont pas seulement fréquentés par des souffles divins mais aussi depuis l'antiquité par des drames humains. Mais ceci ne doit absolument pas dissuader de lire ce très beau livre !!
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Ce roman, traduit du grec, raconte la rencontre entre le narrateur, un jeune homme installé en solitaire sur la côte occidentale de l'île de Lesbos, avec Thomas, le pécheur de pieuvres, et sa fille Angela.
Au début, Dimitri, le jeune homme, est amoureux fou d'une jeune fille prétentieuse, Elisa. Éconduit et déçu par elle, il se réfugie dans une cabane au bord de l'eau désirant s'isoler avant de repartir dans la vie. Là, il fait la connaissance Thomas qui vit avec ses enfants dont s'occupe Angéla, son aînée. Dimitri découvre Angéla qui vit en accord profond avec la mer. Ils vont se trouver, leurs baignades sont très sensuelles et peu à peu Dimitri comprend qu' Angéla a un secret : elle aime un dauphin avec lequel elle passe beaucoup de temps en mer. L'animal est le rival de Dimitri, du moins c'est ce que pense le garçon, il veut se mesurer à lui et finalement quand il comprend qu' Angéla appartient à l'animal, il le tue et Angéla disparaît en mer.A la fin Dimitri croit reconnaître Angéla dans un dauphin suivant son bateau. Ce roman est superbe, loin du fantastique mais plutôt du côté de la poésie, la mer est si belle si présente, les corps sont en accord profond avec elle. La beauté du livre tient à cette harmonie mythique et poétique entre la mer et les personnages. C'est un pur régal.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
J’entends un bruit de rames dans l’air calme.
Je tourne la tête et j’aperçois la barque voguant vers Faneromi.
Deux êtres se trouvent à l’intérieur.

Thomas le pêcheur de pieuvres.

Et sa fille, la sirène.

Je ne suis plus tout seul, comme je l’avais pensé. Le monde s’est soudainement peuplé…

Le soleil qui clôt mes paupières est comme du miel.

Derrière leur écran, il effiloche l’ombre, la teinte de rose, adoucit la somnolence.

Je me gorge de cette solitude issue de moi-même.

Le monde est revenu à sa solitude première.
Les deux autres étaient de trop il aurait fallu nous partager le monde . 

(p. 26)
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 Il suffit que l’oeil humain sache observer le monde jusqu’au plus profond de son coeur pour qu’alors l’homme se sente lié à ce qui l’entoure, qu’il devienne vent avec le vent, prairie avec la prairie, onde avec la mer, qu’il se promène avec le nuage et regarde d’en haut son ombre projetée sur la terre.

Ces petits tourbillons d’eau, ces petits cônes sont autant de lucarnes s’entrouvrant pour vous permettre de regarder jusqu’au fond des abysses, mais cela n’a pas d’importance car il suffit d’être ainsi penché sur les profondeurs de la mer pour que votre âme rêve aux précipices du monde sous-marin aux algues, aux hippocampes, aux méduses…

Des myriades de splendeurs surgissent dans votre esprit, vous donnant l’illusion d’avoir détaillé cet univers aux visages innombrables. 

(p. 198)
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Moi, j'écris des vers sur la femme. La sensualité m'enserre en ses filets. Je ne puis m'en débarrasser. Elle me plaît. Je m'y enfouis chaque jours plus profondément. Je m'y noie. Je m'y perds. Tout pour moi devient une source d'érotisme.
Même les nuages, je les vois se fondre l'un dans l'autre comme s'ils s'étreignaient.
Les racines des arbres jaillissent hors du sol, se contorsionnent et se lovent comme des serpents qui copulent.
Les papillons jouent dans les herbes et s'accouplent. Leurs ailes ténues frémissent. La jouissance raidit leur membrure.
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 Je distingue soudain une forme immobile qui se dresse face au paysage, enveloppée dans sa solitude.

Je m’approche. Je m’arrête et la contemple.

De ma vie, je n’ai fait une telle rencontre.

J’étends la main. C’est de la pierre. Mais c’est aussi un arbre dont le tronc s’enracine dans le roc, dans la terre.

Du marbre érigé là, vestige et signe d’une époque perdue dans le brouillard des temps anciens . 

(p.36)
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Ainsi dut naître le premier mythe, qui enseigne à l'homme qu'il n'est qu'illusion, que la seule vérité est celle de l'imagination, des figures de rêves, des visions du vertige.
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