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EAN : 9782264072528
624 pages
10-18 (12/10/2017)
3.81/5   723 notes
Résumé :

1859 : Grace Marks, condamnée à perpétuité, s'étiole dans un pénitencier canadien. A l'âge de seize ans, Grace a été accusée de deux horribles meurtres. Personne n'a jamais su si elle était coupable, innocente ou folle. Lors de son procès, après avoir donné trois versions des faits, Grace s'est murée dans le silence : amnésie ou dissimulation ? Le docteur Simon Jordan veut découvrir la vérité. Gagnant sa confiance, Jordan découvre peu à peu la personnalité d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (123) Voir plus Ajouter une critique
3,81

sur 723 notes
Captive m'a captivée. J'ai aimé l'écriture de Margaret Atwood. Elle nous fait entrer dans l'histoire de Grace, elle nous entraîne dans cette époque. On y découvre le 19ème siècle au Canada, les coutumes, le début de la psychanalyse, le lien religion-médecine, cet univers un peu gris, rustre, boueux de la campagne, les relations entre hommes et femmes, les codes sociaux de l'époque. L'auteur nous immerge réellement dans cette ambiance et l'envie de découvrir cet univers nous fait tourner les pages les unes après les autres.
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Margaret Atwood s'est largement basée sur un fait authentique et célèbre pour imaginer ensuite ce qui a pu arriver à Grace Marks, belle jeune fille de quinze ans, accusée d'un double meurtre et condamnée à mort, avant d'être finalement condamnée à perpétuité. Pour cela, elle met en scène le docteur fictif Simon Jordan venu étudier les méandres du cerveau et plus spécifiquement de la mémoire pour retracer tout le parcours de cette jeune femme enfermée depuis déjà une quinzaine d'années: sa naissance en Irlande du Nord, le père alcoolique et violent leur migration pour le Canada, l'arrivée à Toronto, et enfin son travail de domestique chez M.Kinnear et sa gouvernante et maîtresse Nancy Montgomery, dont elle a été accusée de complicité de meurtre auprès de son soi-disant amant James McDermott.
Tout l'intérêt du récit réside dans l'ambiguité des propos de Grace lorsqu'elle accepte de se confier au docteur Jordan. Elle apparaît à la fois jeune, naïve, faible, douce et intelligente, vaguement manipulatrice, secrète, jalouse et revancharde. Est-elle saine d'esprit et simulatrice? A-t'elle réellement oublié ce qui s'est passé le jour du meurtre? Ou bien est-elle démente, simple d'esprit?
Beaucoup de points resteront inexpliqués à la fin du roman, notamment celui de sa culpabilité, malgré les dernières péripéties.
Margaret Atwood a su rendre complexe tous les personnages et nous faire tourner en rond, ce n'est jamais vraiment comme on l'imagine. Bref, c'est un bon roman psychologique que j'ai pris plaisir à lire, et qui ouvre pas mal de portes.

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Cette histoire, tirée d'un fait divers, est saisissante de double jeu et l'ambigüité est volontairement omniprésente.

La construction du récit alterne passé et présent, vérité et suppositions,
et prend ainsi le lecteur au jeu. C'est parfois déroutant de passer du roman d'enquête au récit autobiographique, du roman épistolaire au rapport d'expertise médicale mais l'auteur compense ce choix de style par la virtuosité de ses répliques et de ses monologues pleins d'esprit.

A la dimension psychologique et de l'enquête s'ajoute un volet historique sur la condition des employés de maison, qui subissent une vie de dur labeur, de discrimination et d'abus imposés par une classe dirigeante hypocrite et corrompue.


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Inspiré d'une histoire vraie, le roman raconte la vie d'une jeune fille de 16 ans, Grâce, accusée du meurtre de son employeur et de la gouvernante de ce dernier.
C'est un véritable voyage dans le temps auquel nous convie l'auteur.
Elle nous entraîne de l'Irlande au Canada en passant par les Etats-Unis et tout ça, au 19ème siècle.

Grâce Marks a connu la pauvreté et a dû très jeune être placée comme domestique dans différentes maisons.
Nous découvrons le quotidien des petites bonnes mais aussi les moeurs de l'époque, la condition de vie des gens de maison et celles de leurs patrons, et la criante différence entre les deux.

Margaret Atwood nous fait également découvrir les progrès de la médecine, notamment les avancées dans le domaine de la psychiatrie, car Grâce fait l'objet d'une étude par un jeune psychiatre.
Elle nous immerge dans les réceptions mondaines aussi bien que dans la buanderie, elle nous invite à des séances de spiritisme et de mesmérisme mais aussi à des journées entières consacrées à la lessive de toute une famille, elle nous montre la vie au sein des prisons et des asiles et celle plus douce d'une "bonne" maison respectable.

Extrêmement documenté, ce roman est passionnant car ce sont tous ces gestes et petites actions du quotidien qui nous en apprennent plus sur des personnes et sur une époque que de grands discours.
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Généralement cela ne me gêne pas d'aller à contre-courant mais en ce qui concerne les critiques littéraires c'est différent car je me demande toujours ce que je n'ai pas saisi ou encore je me reproche de ne pas avoir compris la subtilité de l'écriture. C'est ce qui se passe avec ce roman qui n'a pas réussi à me "captiver".
L'histoire est connue puisqu'il s'agit d'une histoire basée sur un fait réel. Mary Grace va être avec Matt Dermott accusée d'avoir commis un double meurtre . Contrairement à son complice, elle échappera à la peine de mort mais sera enfermée pendant 30 ans dès l'âge de seize ans.
Si la préoccupation du jeune médecin Simon n'est pas de vérifier la culpabilité ou non de Mary Grace, elle sera la nôtre et pourtant nous resterons dans le doute. Ce n'est pas ce qui m'a gêné mais plus les longueurs et la construction du livre. le rythme est cassé par les lettres qui jalonnent le roman et je n'ai jamais été complétement dans l'histoire. Les récits de Grace qui nous dévoilent en détails les moments de sa vie sont coupés par des lettres ou encore par ce que vit le docteur Jordan Simon ce qui n'a pas facilité mon immersion dans le roman. Je le regrette et je m'en étonne également car ce n'est pas forcément un souci pour moi dans d'autres livres ! tant pis, je vais me consoler avec d'autres livres !
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Citations et extraits (159) Voir plus Ajouter une citation
Au moins n'est-il pas une femme et, donc, pas contraint de porter un corset et de se déformer à force de laçages serrés. Il n'éprouve que mépris pour l'opinion communément admise selon laquelle les femmes ont, par nature, une faiblesse de la colonne vertébrale, qu'elles sont pareilles à de la gelée et qu'elles se répandraient par terre comme du fromage fondu si elles n'étaient pas bridées.
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Il déteste les cravates, les souhaiterait au diable ; il ne supporte pas davantage son pantalon ni, en général, tout ce qui s'apparente à des vêtements empesés et convenables. Pourquoi l'homme civilisé juge-t-il bon de torturer son corps en l'engonçant dans la camisole de force d'une tenue de gentilhomme ?
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Il se plante devant son miroir, essaie de nouer sa cravate. Il déteste les cravates, le souhaiteraient au diable ; il ne supporte pas davantage son pantalon ni, en général, tout ce qui s'apparente à des vêtements empesés et convenables. Pourquoi l'homme civilisé juge-t-il bon de torturer son corps en l'enfonçant dans la camisole de force d'une tenue de gentilhomme? Peut-être s'agit d'une mortification de la chair, comme un cilice? Les hommes devraient naître dans de petits costumes en laine qui grandiraient avec eux au fil des ans, ça leur éviterait de faire appel aux tailleurs, avec leur perpétuel embarras et leurs petits snobisme.
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Je ne me rappelle pas avoir vu ma mère autrement que dans une situation intéressante, comme on dit : encore qu'à mon sens il n'y ait là rien d'intéressant. On dit aussi un situation malheureuse, ce qui est plus près de la vérité - une situation malheureuse suivie par un heureux évènement, même si l'évènement n'est pas toujours, il s'en faut de beaucoup, heureux.
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N'empêche, criminelle est un terme fort quand on vous l'attribue. Il a une odeur, ce terme - musquée et suffocante comme des fleurs mortes dans un vase. Parfois, la nuit, je me le répète dans un murmure : Criminelle, criminelle. Il bruisse comme une jupe en taffetas sur un plancher.
Criminel n'est que brutal. Il a l'effet d'un marteau ou d'un bout de métal. Si je n'avais que ça comme choix, je préférais être une criminelle qu'un criminel.
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Videos de Margaret Atwood (49) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Margaret Atwood
Bernardine Evaristo nous parle de « Manifesto ».
Ne jamais abandonner: telle est la devise que n'a cessé de suivre Bernardine Evaristo tout au long de son extraordinaire trajectoire. Née d'un ouvrier nigérian et d'une institutrice anglaise, l'autrice de Fille, femme, autre – qui lui a valu le Booker Prize en 2019 aux côtés de Margaret Atwood – raconte ici son enfance dans la banlieue londonienne des année 1960, ses épreuves, le racisme, les injustices, mais aussi la foi inextinguible et joyeuse qui l'a guidée dans ses nombreuses aventures. Autoportrait de l'artiste en femme rebelle, passionnée et touche-à-tout, Manifesto nous entraîne dans les coulisses d'une vie trépidante, faite de voyages, d'amours, de poésie, de théâtre et d'engagements. Ce texte intime jette un regard neuf sur quelques-unes des questions essentielles de notre époque – le féminisme, la sexualité, le militantisme, le communautarisme.
Avec panache, humour et générosité, Bernardine Evaristo nous invite, chacune et chacun, à devenir ce que nous sommes, envers et contre toutes les formes d'oppression.
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Françoise Adelstain
Actuellement en librairie
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