AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,43

sur 215 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un petit tour en prison au Canada ? ...c'est là où nous emmène Margaret Atwood pour ce roman passionnant et assez inclassable à vrai dire.

Polar social avec un soupçon de fantastique et un bel éloge de l'art dramatique. C'est l'histoire de Félix, directeur artistique d'un festival de théâtre du côté de Toronto qui a tout perdu, sa femme, sa fille et son boulot. Pour ce dernier point, il conçoit une haine terrible et un désir de vengeance pour les deux arrivistes qui l'ont licencié.

L'occasion lui est donnée de prendre sa revanche un beau jour, lorsque son ennemi, promu ministre de la justice, annonce sa visite dans une prison où Félix enseigne l'art dramatique à des détenus depuis 3 ans. Il choisit de monter La Tempête pour l'occasion. La prison devient alors l'ile de la Tempête . Je ne vous dirai bien évidemment rien sur le plan suivi ...

J'ai beaucoup repensé aux représentations de la Tempête de Shakespeare auxquelles j'ai assistées, mais ça n'a pas suffi, j'ai ressorti le texte pour mieux comprendre les débats concernant l'interprétation menés par les détenus dans une langue assez drôle et imagée...J'ai donc rajouté une couche à ce millefeuille de l'illusion et de l'éphémère, et chaque lecteur fait de même à sa façon . Ainsi, Shakespeare est populaire et incroyablement vivant dans ce roman assez jubilatoire qui ose toutes les propositions.

Vous apprécierez sans aucun doute ce cours de littérature où les seuls jurons permis doivent venir du texte de Shakespeare, il y a le choix, cette réflexion sur l'art de la mise en scène et ce regard positif sur le rôle de la culture en milieu carcéral. Il y a partout dans le monde des profs qui enseignent en prison, et ce livre est aussi fait pour eux .

« Nous sommes de la même étoffe que les songes
Et notre vie infime, est cernée de sommeil », nous dit le grand Will.
Est-ce qu’il nous parle de la vie ou du théâtre ? La vie est une scène de théâtre , ou bien le théâtre c’est la vie ....mystère !

Ça laisse songeur , vous ne trouvez pas ?
Commenter  J’apprécie          530
Pour doubler le plaisir de cette lecture, lisez ou relisez d'abord La tempête de Shakespeare. Margaret Atwood en a fait une sublime mise en abyme.
Felix, metteur en scène aussi connu qu'extravagant, a été trahi par Tony, son associé, et a perdu son emploi. Il est réduit à animer un atelier de théâtre pour détenus. Il les fait travailler sur La tempête en leur expliquant que les thèmes de la pièce, ce sont les prisons et leur demande de les découvrir. Ils en trouvent neuf. Ils proposeront encore des suites à la pièce de théâtre.
Felix veut également se venger de Tony et les pouvoirs magiques, au théâtre, ça s'appelle des effets spéciaux.
Éblouissant.
Commenter  J’apprécie          421
Encore un roman de M.Atwood que j'ai dévoré, même si le titre de Graine de Sorcière n'a pas tenu la promesse que j'avais imaginée : je n'ai pas pour autant été déçue par ce récit échevelé et truculent qui raconte la reconversion d'un metteur en scène dans une prison canadienne et sa création d'un spectacle d'une pièce de Shakespeare avec les détenus, pièce qui sera aussi une vengeance personnelle et une mise en abyme de sa propre vie. Les personnages nous embarquent dans leur univers en deux temps trois mouvements, et l'auteure insuffle suffisamment de poésie dans son texte pour faire de cette histoire bien autre chose qu'une simple stratégie pour satisfaire l'égo du héros. Bref, j'ai adoré, j'ai trouvé ça trop court, j'ai savouré chaque page et j'en redemande !
Commenter  J’apprécie          150
Résumé : Felix se retrouve licencié du jour au lendemain, et perd son poste de directeur du festival de théâtre de Makeshiweg, alors qu'il mettait en scène « La tempête » de Shaskespeare. Il sait que cette situation est due à celui qui'il considérait comme son second Tony. Alors Felix décide de disparaître aux yeux du monde, jusqu'au jour où il va pouvoir se venger…

Mon avis : Au départ, je cherchais le roman très connu, « La servante écarlate », dont j'avais beaucoup entendu parler, mais il n'était pas en rayon, mais par-contre il y avait ce titre, que j'ai décidé de lire.

Il raconte comment un homme peut du jour au lendemain se retrouver sans emploi, à cause des manigances d'un autre, alors qu'il n'avait rien vu venir et qu'il ne vivait que pour son art : le théâtre. Cela lui a valu de perdre de vue sa petite fille adorée, Miranda, qui est morte à l'âge de 3 ans, injoignable à cause de sa passion pour le théâtre.

Du coup, ce revirement va être le début d'une nouvelle vie, en solitaire, loin de tout, et lui permettant de faire vivre et grandir sa fille dans sa tête.

Un jour, il répond à une offre pour donner des cours de théâtre dans une prison, et il va monter de superbes spectacles vidéos de théâtre avec les condamnés, toujours des pièces de Shakespeare. Et il a une méthode qui fonctionne avec les détenus : travailler sur le texte en leur faisant chercher les gros mots, les seuls qu'ils pourront prononcer, entrer dans la psychologie des personnages, leur faire inventer des fins, choisir des éléments de mise en scène, bref, leur faire vivre la pièce de théâtre de l'intérieur, se l'approprier. Et à la fin, récompense pour tous, avec des cigarettes cachées dans des paquets de chips.

Et un jour, il apprend que ceux à cause de qui il a perdu son travail vont visiter la prison le jour où il fera son spectacle, et il décide alors que ce sera une belle occasion de se venger, et d'ailleurs, il décide de faire jouer « La tempête », la pièce qu'il n'avait pas pu mettre en scène avant son départ. Et pour cela, il peut compter sur les détenus, qui vont tous jouer le jeu…

J'ai bien aimé cette façon de revisiter une pièce de théâtre de Shakespeare, que je ne connaissais pas du tout, et la façon dont Felix aborde le théâtre avec les détenus. Ses méthodes m'ont fait penser à des ateliers théâtre que j'ai menés avec un comédien quand j'étais en ZEP, avec l'énergie bouillonnante des futurs acteurs, les disputes, le travail d'interprétation à partir du vécu.

Et ce retour au théâtre de Felix, après des années de solitude, va permettre à celui-ci de faire la paix avec lui-même, et de laisser sa fille vivre loin de lui, sans retenir prisonnier son fantôme.

Un roman intéressant et original !
Lien : https://docbird.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          63
Un roman lumineux qui a « émerveillé » ma semaine de lecture.
Félix, comédien et directeur artistique d'un festival de théâtre, est encore sous le coup de la mort de son épouse, décédée des suites d'un accouchement, puis, 3 ans plus tard, de sa toute jeune enfant, lorsqu'il décide de mettre en scène La Tempête de Shakespeare. Mais son collègue Tony manigance pour le faire licencier et à peine a-t-il quitté le théâtre que Félix lâche tout pour s'enfermer sous un faux nom dans une bicoque sans confort. Les années passent et il répond un jour à une offre d'emploi comme prof de théâtre dans un pénitencier. C'est là qu'il va réaliser sa vengeance, qui va prendre une forme inattendue pour le lecteur.
Une déclaration d'amour au théâtre et à Shakespeare en particulier.
Commenter  J’apprécie          60
Alors, il est comment le dernier "Atwood" ?
GENIAL !!! Une fois de plus la romancière canadienne nous donne la preuve d'un talent protéiforme qui lui permet à chaque nouveau roman de conquérir un lectorat différent.
Ici elle s'adresse aux "shakespeariens "cette clique à laquelle je me flatte d'appartenir et je viens de terminer avec une jubilation croissante son interprétation personnelle de "la Tempête" ma pièce fétiche !
Voici que tout commence avec Félix Philips , metteur en scène d'avant-garde, qui s'est fait une spécialité de dépoussiérer les classiques du répertoire théâtral par des jeux scéniques révolutionnaires, des costumes étonnants, des accessoires inventifs, ce qui lui vaut de se trouver au coeur de controverses féroces .
En butte à l'hostilité de ses pairs, il va être victime d'une terrible trahison et se retrouvera honteusement chassé du festival théâtral qu'il dirigeait ce qui va le conduire à s'isoler du monde avec pour seule compagnie, le fantôme de sa fille chérie Miranda décédée à l'âge de trois ans.
Bien des années plus tard, la revanche dont il rêve en secret va enfin se trouver à sa portée et ce, grâce à la petite troupe de détenus qu'il dirige dans le cadre de séminaires littéraires en prison destinés à la réinsertion sociale.
Félix va adapter pour ses acteurs amateurs la pièce "la Tempête" et avec les faibles moyens du bord, il va réussir à donner à ce spectacle une valeur de catharsis qui lui permettra de mettre en scène sa vengeance.
Et au fil des péripéties, dont certaines sont vraiment drôles, on retrouve l'intrigue shakespearienne adaptée avec des personnages bien réels qui jouent chacun un rôle très contemporain mais collant parfaitement à la dramaturgie d'origine.
La peinture des détenus et leur implication dans le projet est vraiment savoureuse et on se prend à visualiser les personnages avec le sourire aux lèvres.
Voici un roman infiniment brillant et magnifiquement construit. Margaret Atwood apporte la preuve destinée à ceux qui auraient encore l'audace d'en douter, de l'universalité de Shakespeare qui reste le plus grand dramaturge de tous les temps parce qu'il a su saisir l'âme humaine dans toutes ses facettes. Ces pièces restent d'une totale actualité et l'intrigue de "la Tempête" nous parle encore cinq siècles après sa création .
La postface du roman qui relate dans le détail les éléments de la pièce d'origine permettent d'apprécier le talent de la romancière qui, pour les besoins de son récit, a réécrit le texte original à sa sauce personnelle, glissant des clins d'oeil au fil des pages (ah la délicieuse interprétation rap ...), se permettant même l'audace d'imaginer le destin des personnages une fois le rideau baissé.
Ce livre fait partie de ceux que l'on a immédiatement envie de relire après avoir tourné la dernière page...et aussi de recommander à ceux qui ont envie de passer un bon moment avec une histoire drôle, intelligente et certainement bien plus profonde qu'il n'y parait.
Commenter  J’apprécie          50
Ce titre énigmatique donne le ton du roman d'Atwood : « Graine de sorcière » est une des multiples insultes présentes dans la Tempête de Shakespeare, et tout le livre est un hommage à cette pièce. Felix, dramaturge déchu, enseigne la littérature à un groupe de prisonniers au Canada. Il monte chaque année avec eux une pièce de théâtre, et pour les canaliser tout en les familiarisant avec l'oeuvre, il n'autorise que des insultes shakespeariennes pendant ses cours. Tout le roman est dans le même esprit élizabéthain, plein d'humour et de rebondissements, avec des moments plus émouvants.
J'ai lu ce livre avec un grand plaisir. J'ai apprécié l'histoire de Felix et des personnages qui l'entourent, et surtout j'ai aimé retrouver la Tempête qui est ma pièce préférée, expliquée et modernisée par Felix et pourtant jamais trahie. Ainsi, quand il transforme Ariel, un esprit beaucoup trop féminin pour qu'un prisonnier accepte de le jouer, en une puissante créature coiffée d'un bonnet de bain et de lunettes de ski, on est d'abord un peu surpris… Et puis le texte revient en arrière, on voit les prisonniers parler de ce personnage, et leurs choix prennent sens.
Il est peut-être préférable d'avoir lu la Tempête avant d'aborder ce roman, mais on peut aussi se laisser porter par le récit et découvrir la pièce en même temps que les prisonniers, grâce au style clair et enlevé d'Atwood et à l'habileté pédagogique de Felix.
Commenter  J’apprécie          40
Après ma lecture de la Tempête de Shakespeare, je me suis tournée vers sa réécriture par Margaret Atwood et je n'ai pas été déçue.
Félix, metteur en scène déchu, monte un plan machiavélique pour se venger de ceux qui sont à l'origine de sa chute et monter enfin la pièce qui doit être son chef-d'oeuvre : La Tempête! Pour cela, après 15 ans à vivre en reclus, il donne des cours de théâtre dans une prison et monte la pièce avec les détenus, ses anciens amis devront assister à la représentation...
Dans ce livre on assiste à une mise en abîme de la pièce, celle de Shakespeare s'imbriquant dans celle de Félix qui s'inscrit dans son plan directement calqué sur la pièce... un petit bijou de montage dans lequel le langage du XVIIème côtoie celui des taulards du XXIème avec une justesse impressionnante. On apprend à connaitre chaque protagoniste du roman ainsi que son alter ego dans la pièce avec leurs similitudes et leurs différences. Les hommes derrière les barreaux décryptent et réorganisent la pièce avec finesse et la magie ou la folie opère.
Une comédie classique revisitée de deux façons différentes en un seul roman, une vengeance qui tourne à la farce, des personnages touchants et une écriture charmeuse. J'ai passé un très bon moment de lecture.
#ChallengeMultiDéfis2019 item 9 un roman découvert par le biais d'une autre oeuvre
Commenter  J’apprécie          40
Ne connaissant de l'univers de Margaret Atwood que La servante écarlate, j'étais curieuse de découvrir un autre de ses romans. Je n'ai pas été déçue.
Avec Graine de sorcière (titre déjà ensorcelant) nous entrons dans le monde de Félix. Il n'a d'heureux que son prénom car sa vie est pour le moins difficile, pire encore au moment où commence notre récit lorsque son collègue lui vole sa place, son travail, son prestige, sa scène et le festival de théâtre qu'il a créé.
Félix va alors se façonner un double et disparaître aux yeuxdu monde dont il a été exclu. Il va patiemment se reconstruire. Évidemment, cela passe par Shakespeare, La Tempête et une troupe de comédiens pour le moins insolite. Félix a fait naufrage, sa planche de salut est ce qui le définit : être un metteur en scène hors-pair en terre inconnue.
J'ai aimé ce roman qui met en abyme le théâtre. J'ai adoré l'adaptation de la pièce de Shakespeare entre les mains d'Atwood et celles de son double de papier. J'ai apprécié l'intrigue, le message sur la littérature et ses pouvoirs. Tout n'est peut-être qu'illusion quand un écrivain prend la plume. C'est lui qui tire les ficelles et sème en nous sa graine de sorcière. Puissent ses graines être nombreuses !
Commenter  J’apprécie          22
Félix Philips était un metteur en scène reconnu, directeur d'un festival de théâtre apprécié. Spécialiste de Shakespeare, connu pour ces mises en scènes audacieuses, il était au fait de sa gloire… Plus dure fut la chute. Drame familial, trahisons professionnelles, le voilà abandonné de tous.

Pour subsister, et ne pas perdre tout contact avec sa passion, il accepte d'animer un atelier théâtre dans une prison. Au milieu des détenus, il va enfin pouvoir monter sa Tempête de Shakespeare sur laquelle il travaillait avant d'être licencié et qui n'avait pas pu voir le jour.

Mais au delà du projet théâtral et humain, s'il parvenait à faire de cette Tempête l'instrument de sa vengeance ?

Ce roman avait effectivement tout me plaire! Pour le monde du théâtre d'abord, la description des ateliers à la prison, les coulisses de l'élaboration du spectacle, l'évolution du regard des détenus sur l'activité… conquise ! Et l'intrigue personnelle du héros tient également en haleine!

Pour Shakespeare ensuite et cette très belle revisite de la Tempête ! Nul besoin de connaître la pièce pour comprendre le roman, vous y trouverez les éclairages nécessaires. Mais si vous la connaissez déjà, ce sera encore mieux! Car Margaret Atwood distille dans son récit contemporain de nombreux éléments de la pièce d'origine, dans les rapports entre les personnages, dans certains événements… une belle construction du récit !
Lien : https://toursetculture.com/2..
Commenter  J’apprécie          20





Lecteurs (622) Voir plus



Quiz Voir plus

Margaret Atwood est-elle Lady Oracle ?

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, je ne suis pas :

La croqueuse d'hommes
La voleuse d'hommes

10 questions
42 lecteurs ont répondu
Thème : Margaret AtwoodCréer un quiz sur ce livre

{* *}