Le paiement des gains est plafonné ainsi : chez le détaillant jusqu’à 399,90 € en espèces, de 400 € à 30 000 € un virement bancaire, au-dessus de 30 000 € il faut se rendre à l’agence de la Française des jeux qui fait le virement. Je lui demande également si le commerçant connaît le montant du gain si ça dépasse les 30 000 €, la réponse est négative ou alors il faut qu’il retienne les cinq numéros et les deux étoiles, les tape sur sa bécane qui donne le montant pour cette combinaison.
J’ai le béguin aussi pour toi. Tous les jours j’étais dans l’impatience de tes visites, d’entendre ta voix, de te voir entrer dans la chambre, de tes conneries qui sortent de je ne sais où, de plonger dans tes yeux que j’appelle « mes bleus », du baiser que tu me déposais sur le front ! J’ai même pensé à dessiner une bouche au rouge à lèvres pour que tu te trompes ! Tes mains, j’avais envie de te les couper pour les garder sur moi !
La culpabilité, l’impuissance, le dégoût m’accablent. L’inaction rétrospective de ma non-assistance me file la nausée. J’ai beau me dire que j’étais aussi l’otage de ce dingue, me repasser le film jusqu’à ce que je sois abasourdi… rien n’y fait, mes seuls refuges sont la haine, l’incompréhension, le flash-back que je me passe en boucle pour en arriver à me complaire d’une indéniable satisfaction. Savoir que ce schizophrène à la prostate pourrie, emprunt de jalousie maladive, condamné à plusieurs reprises pour violence aggravée sur la personne d’Élisabeth O’Sullivan, enfermé sous traitement dans un hôpital psychiatrique pendant un an, libéré sous condition de suivi médical avec interdiction d’approcher son ex-femme qui, au bout de deux années de quiétude, pensait inéluctablement que le cauchemar ne saurait reprendre, était mort écrabouillé comme une merde.
Le puissant coup de talon que projette Lucile entre les jambes de son agresseur, d’une précision et d’une puissance dignes de la souple musculature d’une danseuse, arrache au bègue un cri des couilles (comme quoi les couilles sont reliées aux cordes vocales). Les deux jambes campées sur le carrelage, elle pousse le crapaud avec rage, lequel, complice de sa partenaire, la table basse, fait perdre l’équilibre du boxeur qui, une bonne poignée de cheveux en main, est renversé, coincé entre le mur et la table, telle une tortue sur le dos, avec une cagoule, incapable de se retourner.
Au fil de nos échanges, il n’y a pas grand-chose que nous ne sachions l’un de l’autre, tous thèmes et sujets confondus. Elle en sait sur moi autant que Natsu, de fait notre relation est devenue similaire : affection, bienveillance, complicité, confidence, écoute et silence. De jour en jour, le masque s’est estompé, son visage reprend ses traits, ses mouvements sont plus fluides et retrouvent leur grâce. Sa démarche, quand nous faisons une promenade au pied de l’hosto, est une chorégraphie hypnotisante. Seuls les poissons ont perdu des écailles rouges.
ITV JM Aubry. Une semaine de vacances.