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sur 1331 notes
C'était un de ces soirs où je venais de terminer un roman et où je me retrouvai à errer devant ma bibliothèque à la recherche d'un roman, une certaine angoisse montant peu à peu. Non pas qu'il ne me restait pas encore une (importante) pile de livres à lire mais, l'humeur n'était pas à la lecture d'un essai, d'un policier, d'un pavé de 800 pages, d'une lecture plombante ou pas assez forte émotionnellement. Bref je ne trouvais rien qui puisse me sustenter.
J'avais envie de me plonger dans un roman où l'atmosphère pourrait m'envelopper au point de réussir à me déconnecter de l'extérieur. J'avais envie d'être bercée par les mots, par l'histoire, les personnages. J'avais envie de retrouver les sensations que j'avais pu éprouver à la lecture de romans de Paul Auster ou encore de ceux de Haruki Murakami.
Et alors qu'il est plus que rare que je relise deux fois le même roman tant ma liste de pense-bêtes est énorme (je me laisserai tout le loisir de relire les plus solaires à mes yeux une fois la retraite venue), j'ai eu comme une révélation. Pourquoi ne pas me pas m'autoriser la relecture d'un des romans d'Auster ?

J'optais pour « Brooklyn follies » lu il y a une quinzaine d'années. Si je me rappelais l'ambiance, les personnages de l'oncle et du neveu résidant à Brooklyn, si j'étais capable de dire que Paul Auster faisait partie de mes auteurs fétiches, je n'étais malheureusement plus guère en mesure de me rappeler les détails du roman, de m'en faire un résumé détaillé.
Et me revoilà replongée avec une certaine euphorie dans un des romans de Paul Auster.

Nathan Glass a fait sa carrière dans les assurances, divorcé suite à un mariage raté, un cancer en rémission, un brin cynique, avec sa fille en froid. Pour son entrée à la retraite, il n'attend plus grand-chose de la vie, sinon s'installer dans un appartement de Brooklyn et presque attendre sans trop de secousse la mort. C'est un être un peu solitaire, sans beaucoup de connaissances dans le quartier. Peu à peu, il se crée quelques habitudes comme aller diner dans un restaurant, (un peu amouraché d'une jeune serveuse), ou encore aller dans une librairie tenue par Harry, un homosexuel assez étonnant. Nathan a aussi entrepris la rédaction d'un livre « le livre de la folie humaine ». Il note sur des petits papiers de toutes sortes, qu'il range dans des boites par catégorie, des souvenirs de ses déconvenues, petits accidents et anecdotes de la vie, ses impairs et ses ratages…
C'est dans la librairie d'Harry que Nathan se retrouve un jour face à son neveu Tom Wood qui tient la caisse de la boutique. Neveu dont il n'avait plus de nouvelles depuis quelques années. Il le décrit comme intelligent, cultivé et diplômé en littérature. le jeune homme que son oncle voyait promis à un bel avenir est à une étape de sa vie où tout est un peu en stand-by. Les choses finalement ne se sont pas passées comme son oncle aurait pu l'imaginer : Tom a laissé tomber son doctorat, il a été taxi pendant un certain nombre de mois, il a pris pas mal de kilos et ses aventures amoureuses se résument à des histoires sans lendemain.
Les retrouvailles sont le début des aventures et autres péripéties pour Nathan et Tom, où en quelques mois leur vie jusque-là solitaire, un peu terne et sans grande expectative, pourrait prendre un autre tournant.

Cela m'a fait étrange de relire ce roman, probablement que lectrice plus « expérimentée » je n'ai plus le même regard que la première fois. Peut-être avec un oeil plus aguerri à noter les évènements, la structure du roman, le travail d'écriture de l'auteur que j'ai appris à connaître au fil des années et des romans.

« Brooklyn follies » c'est bien entendu ce quartier newyorkais qu'affectionne Auster, avec son ambiance particulière, ce petit microcosme, ses habitants cosmopolites. Dans ce roman, l'auteur aborde des thèmes comme la famille, certaines dérives américaines (notamment politiques), la vie et la mort. Mais il évoque aussi les relations amoureuses, certaines destructrices, d'autres impossibles ou encore improbables. L'amour et ses travers, l'amour et ses revers, l'amour et ses concessions, l'amour et ses belles émotions. La vie qui prend des chemins peut-être inattendus, peut-être à l'opposé de ce qu'on avait imaginé ou rêvé mais des chemins qui finalement peuvent tout aussi bien nous faire rencontrer le bonheur, ou tout du moins un certain apaisement et bien-être, grâce aux personnes bienveillantes près de soi, aux amis indéfectibles et qui contribuent à une certaine sérénité.

J'ai eu plaisir à me replonger dans « Brooklyn Follies », à retrouver le style d'Auster, son humour, ses humeurs, son regard sur la vie. J'ai eu plaisir à retrouver tous ces personnages, à croiser des êtres parfois cassés, abimés, des lumineux, volontaires, combattifs. En relisant ce roman, j'ai retrouvé certains de ces moments incroyables où le plaisir de lecture est tel qu'on a un sourire aux lèvres, le coeur qui vibre au pouvoir des mots.

(P.S. : J'en profite pour lancer une bouteille à la mer : je suis à la recherche d'un auteur comme Paul Auster, Haruki Murakami, Russel Banks ou Romain Gary. Un auteur que je pourrais suivre encore quelques années et qui me donnera l'impression de m'accompagner sur un petit bout de chemin)
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Encore une fois, Paul Auster nous offre une ode à sa ville. A travers ses yeux ce sont les pierres brunes de Brooklyn qui s'étalent sous nos yeux et nous font entendre les murmures multiculturelle de la Grande Ville.
Les personnages, variés, attachants sans être parfait et aux nombreuses nuances.
J'aime beaucoup l'écriture de Paul Auster qui réussit à nous offrir des livres si différents et puissants à chaque publication.
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Que voilà un bon livre. Malgré un petit moment de flottement car je ne voyais pas où il voulait en venir, j'aime la philosophie de la vie qui s'en dégage.
Les personnages sont attachants et le livre mérite vraiment d'être lu.
Il y est question de la recherche de l'amour et de sa place dans la vie.
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Retour de lecture sur "Brooklyn follies", un très beau roman de Paul Auster, publié en 2005. Ce livre raconte l'histoire de Nathan, un retraité de 60 ans, qui vient s'installer à Brooklyn pour finir sa vie dont il n'attend plus grand chose. Il sort d'un divorce difficile, est en rémission d'un cancer et en conflit avec sa fille et n'a donc pas le profil d'un héros particulièrement charismatique. Il tombe par hasard sur son neveu, qu'il n'avait pas vu depuis longtemps, et qui lui aussi, malgré sa jeunesse, a subi des revers dans sa vie. Leur relation et d'autres rencontres dans ce New-York pré 11 septembre, seront le point de départ de cette histoire très touchante qui parle d'amitié, d'amour, de la vieillesse, de la famille, de la vie en général. Une histoire où il ne se passe pas grand chose, tout est dans le relationnel entre les personnages, leurs sentiments. Un livre de Paul Auster très déroutant, beaucoup moins cynique que les autres livres que j'ai pu lire de lui. Cela commence déjà par le décors, avec ce Brooklyn qui est peint avec beaucoup de tendresse, on sent immédiatement beaucoup d'attachement pour ce quartier de New-York et de ses habitants. Il nous raconte tout ça avec beaucoup de nostalgie, c'est son monde d'avant qu'il nous décrit, sa vie, son quartier. Tout tourne autour d'une librairie de livres d'occasion et de livres anciens. C'est un monde qui a changé depuis, puisque cette librairie, qui en est l'un des symboles, est amenée à disparaître et on comprend aussi, à la toute fin, que c'est toute son Amérique qui ne sera plus la même, qui aura perdu une grande partie de l'innocence qui lui restait. Auster nous raconte l'histoire d'un homme tout ce qu'il y a de plus banal dans ses relations avec les autres, et à travers son écriture il arrive à nous rendre captivants ses humeurs, ses joies, ses peines et toutes ces petites choses de la vie. C'est un livre particulièrement attachant, on le commence avec un homme désabusé qui parle de mourir, et au fil des pages, après des rencontres et des retrouvailles avec d'autres personnages tous plus ou moins cabossés, on passe progressivement à autre chose, à quelque-chose de bien plus optimiste, à la vie. Un livre qui déborde d'humanité, avec un message politique toujours très subtil. Auster nous raconte ces vies qui d'un côté sont simples et d'un autre côté tragiques avec énormément de tendresse et nous place tout ça dans l'histoire globale de l'Amérique et dans une tragédie d'une toute autre échelle. Au final un livre très agréable à lire, pour peu que l'on se laisse prendre par cette atmosphère, ces personnages. Un livre intelligent d'une tendresse et d'une subtilité rare. C'est un feelgood signé Paul Auster, ce n'est pas commun, et on aurait tort de nous en priver.

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"Je veux parler de bonheur et de bien-être, de ces instants rares et inattendus où la voix intérieure se tait et où l'on se sent à l'unisson avec le monde.
Je veux parler du temps qu'il fait au début de juin, d'harmonie et de repos béat, de rouges-gorges, de pinsons jaunes et de merles bleus filant entre les feuilles vertes des arbres.
Je veux parler des bienfaits du sommeil, du plaisir de manger et de boire, de ce qui arrive au cerveau quand on sort dans la lumière du soleil de quatorze heures et qu'on sent autour de soi la chaude étreinte de l'air.
Je veux parler de Tom et de Lucy, de Stanley Chowder et des quatre jours que nous avons passés à l'auberge Chowder, des pensées que nous avons pensées et des rêves que nous avons rêvés en haut de cette colline dans le Sud du Vermont.
Je veux me rappeler les crépuscules céruléens, les aubes langoureuses et rosées, les jappements des ours, la nuit, dans les bois.
Je veux me rappeler de tout cela. Et si tout, c'est trop demander, alors une partie. Presque tout. Presque tout, avec des blancs réservés pour ce qui manque."

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Voilà le premier roman de Paul Auster que j'ai lu et sûrement pas le dernier.
Je me suis plongée dans ce Brooklyn des années 90-2000 avec plaisir et ai savouré chaque moment en compagnie de Nathan Glass et ses acolytes.
Une écriture riche et foisonnante. Des thèmes universels comme l'amour, le temps qui passe, la filiation portés par des personnages attachants, hors normes mais aussi totalement communs...
Un excellent moment.
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J'ai adoré, comme tous ses livres je le confesse. C'est profond sans en avoir l'air, l'histoire est passionnante, on suit le personnage principal avec un plaisir immense, dans Brooklyn mais pas que.A s'en lécher les doigts.
Mon livre préféré de Paul Auster reste 4 3 2 1 .
Pour rassurer ou motiver certain , voila un livre que j'ai commencé puis posé au bout de 400 pages un peu perdu ,puis repris et fini pour mon plus grand bonheur. 1200 magnifiques d'écriture et de construction.
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Et me voilà retombée avec délices dans l'univers austérien.. Il y avait si longtemps que je m' y étais pas risquée. Depuis la Trilogie New-yorkaise, je pense, lue et beaucoup appréciée à sa sortie.
Une fois encore un challenge m'a incitée , il m'a fallu choisir et j'ai pioché un petit bijou
Car Brooklyn Follies est une pépite , un roman chaleureux où chacun essaye de trouver son 'hôtel d'existence "mais difficile d'y parvenir seul. Heureusement la famille, les amis qui vous entourent , vous aiment et vous comprennent sont là pour vous aider à le trouver ...
Nathan Glass, la soixantaine, se réinstalle à Brooklyn après un divorce douloureux. Heureux de retrouver la ville de son enfance, il prend ses marques , renoue pour son plus grand plaisir avec Tom son neveu .. de fil en aiguille, les rencontres , les retrouvailles, tissent autour de lui un cocon qui pourrait sans y prendre garde ressembler à du bonheur. Mais le bonheur existe t'il en ce bas monde?
Nous sommes en l'an 2000, la campagne présidentielle bat son plein, les américains s'interrogent et si le monde ....



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Nathan Glass, le narrateur, a 60 ans. le cancer des poumons dont il est atteint est en rémission, il est pré-retraité et après son divorce récent il a emménagé à Brooklyn où il vit seul. Pour occuper son temps, il décide d'écrire "Le livre de la folie humaine" dans lequel il consigne les lapsus, les stupidités, les faiblesses, les inepties commis durant sa vie. Plus tard, il prévoit de rapporter les mésaventures de même type arrivées à des personnes de sa connaissance et enfin de se pencher sur les balourdises de l'humanité à travers les âges.

Quand il sort de chez lui Nathan se promène dans Brooklyn, quartier qu'il apprécie particulièrement, évoluant entre un restaurant dont la serveuse l'a séduit et une bouquinerie, le Grenier de Brightman. C'est là qu'un jour il tombe sur son neveu Tom qu'il n'avait pas revu depuis sept ans bien qu'il l'aimât beaucoup. La dernière fois que Nathan avait rencontré Tom celui-ci était un étudiant en littérature prometteur, futur professeur d'université et, à 30 ans, le voilà avec 20 kg de plus, employé d'Harry Brightman. Entre temps sa mère (la soeur de Nathan) est morte et sa soeur a disparu. La vie n'a pas été facile pour lui et les deux homme se retrouvent de nouveau très liés, unissant leurs solitudes.

Nathan fait la connaissance d'Harry Brightman, l'employeur de Tom. le trio sympathise et tous les trois, lors de longues discussions, partagent leurs rêves de l'hôtel Existence, un endroit où on serait bien, où on pourrait vivre à l'écart des soucis du monde contemporain.

C'est un roman qui parle du bonheur de vivre, des plaisirs quotidiens, de l'amitié et de la solidarité, du moyen d'atteindre autant que possible son hôtel Existence. Je l'ai trouvé sympathique et agréable à lire.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Mon premier roman de Paul Auster et je ne sais quoi en dire. Je m'attendais à une lecture ardue, plus complexe, mais c'est très abordable, débordant de tendresse, de bons sentiments et d'humanité. C'est un roman bouleversant de fausse simplicité. J'ai passé un très bon moment de lecture et j'en sors réconciliée avec l'humain. Je vais poursuivre la lecture de l'oeuvre de cet auteur.
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BROOKLYN FOLLIES de PAUL AUSTER
Nathan, la soixantaine, est en rémission d'un cancer du poumon, il vient de divorcer et est fâché avec sa fille Rachel qui se demande comment sa mère a pu rester aussi longtemps avec lui!! Il se trouve un petit appartement à Brooklyn où il veut attendre la mort tranquillement ayant suffisamment d'argent devant lui sans travailler. Pour s'occuper il note sur un carnet ce qui lui est arrivé de cocasse ou d'incongru dans la vie. En découvrant le quartier où il s'est installé il rentre dans une librairie et y découvre derrière le comptoir Tom son neveu perdu de vue depuis plusieurs années. Garçon très brillant promis à Harvard et à la réussite, Nathan redécouvre un homme de 110 kilos, ayant abandonné ses études et qui a passé des années à conduire un taxi. La librairie appartient à Harry, un homme qui eut une vie aventureuse et fortunée, enfin, selon lui, car un jour débarque Flora, sa fille qui va dévoiler sa véritable histoire dont quelques années de prison. Nathan, Tom et Harry vont se voir très régulièrement et ils vont rêver ensemble de démarrer une nouvelle vie, un endroit qui s'appellerait l'hôtel Existence, mais pour ça il faut de l'argent, ce qu'aucun d'entre eux n'a mais Harry a une idée…
Entre Nathan qui se voyait mourir du cancer, Harry qui rejouerait bien le rôle du faussaire et Tom désespérément amoureux transi, Auster nous entraîne dans une tragi-comédie New Yorkaise pleine de rebondissements. Pas de fantastique, pas de quête d'identité effrénée, des personnages attachants, c'est une lecture simple et limpide qui tranche singulièrement avec les grands romans de cet auteur. Beaucoup aimé.
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