Le dernier grand encyclopédiste s'indigne de l'actualité, tente de comprendre en bon historien et s'émerveille en qualité de grand enfant rieur et curieux.
Dans ce lupanar d'idées inégales, le samouraï, avec sa précision (stylet) chirurgicale, son écriture sereine et sèche, touche à la fin de l'envoi d'un coup de sabre lumineux.
Un texte en particulier? Sans doute celui sur la géographie ou les migrants: l'un est une fissure " La géographie doit bien être au coeur de ce dont je m'occupe", l'autre une divination “Nanmin mondai ha 21 seiku minzoku daiidô no zenchô da” ( “Le problème des réfugiés est un présage de la grande migration du XXIe siècle").
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La connaissance ne constitue pas le plus ancien instinct de l’homme ou, inversement, il n’y a pas dans le comportement humain, dans l’appétit humain, dans l’instinct humain quelque chose comme un germe de connaissance. En fait, la connaissance a un rapport aux instincts, mais ne peut pas être présente en eux, et pas même être un instinct parmi les autres. La connaissance est simplement le résultat du jeu, de l’affrontement, de la jonction, de la lutte et du compromis entre les instincts. C’est parce que les instincts se rencontrent, se battent et arrivent finalement, à la fin de leurs batailles, à un compromis que quelque chose se produit. Ce quelque chose est la connaissance.
Chaque société a son régime de vérité, sa politique générale de la vérité : c’est-à-dire les types de discours qu’elle accueille et fait fonctionner comme vrais; les mécanismes et les instances qui permettent de distinguer les énoncés vrais ou faux, la manière dont on sanctionne les uns et les autres; les techniques et les procédures qui sont valorisées pour l’obtention de la vérité; le statut de ceux qui ont la charge de dire ce qui fonctionne comme vrai.
La connaissance, au fond, ne fait pas partie de la nature humaine. C’est la lutte, le combat, le résultat du combat, et c’est par conséquent le risque et le hasard qui vont donner lieu à la connaissance. La connaissance n’est pas instinctive, elle est contre-instinctive ; de même qu’elle n’est pas naturelle, elle est contre-naturelle.
Le problème politique le plus général n’est-il pas celui de la vérité? Comment lier l’une à l’autre la façon de partager le vrai et le faux et la manière de se gouverner soi-même et les autres? La volonté de fonder entièrement à neuf l’une et l’autre, l’une par l’autre (découvrir un tout autre partage par une autre manière de se gouverner, et se gouverner tout autrement à partir d’un autre partage), c’est cela la «spiritualité politique».
Pendant longtemps, l'intellectuel dit 'de gauche' a pris la parole et s'est vu reconnaître le droit de parler en tant que maître de vérité et de justice. On l'écoutait, ou il prétendait se faire écouter comme représentant de l'universel. Etre intellectuel, c'était être un peu la conscience de tous. [...] Il y a bien des années qu'on ne demande plus à l'intellectuel de jouer ce rôle.
Michel Foucault affirmait que « dans son versant critique, la philosophie est ce qui remet en question tous les phénomènes de domination ».
Cette analyse des rapports de pouvoir demeure au coeur de tout un pan de la tradition philosophique et s'incarne dans un questionnement qui passe par le rapport au terrain. Comprendre les effets de domination – et tenter de les contrer – c'est aller là où ils s'exercent, c'est-à-dire là où ceux et celles qui les subissent peuvent en devenir, par leur expérience même, des expert·e·s.
En franchissant le seuil d'une prison ou d'un camp de réfugié·e·s, en enquêtant sur les expérimentations autogestionnaires et écologiques au travail, chacun·e des philosophes invité·e·s façonne un discours critique qui engage un autre rapport au réel et à la philosophie. La réflexion critique se forge ainsi par les entretiens comme par le travail sur les sources et les archives, rendant présente autrement la puissance d'un terrain passé.
Retrouvez sur notre webmagazine Balises, les articles en lien avec la rencontre : "Philosophie de terrain et sciences sociales : rapprochement, hybridation ou dissolution de la philosophie ?" et "L"entretien en philosophie de terrain"
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