Calamity Jane, tome 1 : La fièvre

Je connaissais le personnage - qui a réellement existé- de Martha Jane Cannary, alias Calamity Jane, et j'avais déjà vu un film d'animation (Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary). Je m'intéresse un peu à l'histoire de cette femme et notamment de l'époque où elle était encore qu'une enfant.

Dans cette histoire, Jane est une jeune adolescente de onze ans qui doit s'occuper de ses frères et soeurs seule depuis que son père est parti quelques jours. Elle a beau être l'aînée, elle peine à se faire écouter par les autres et notamment par un de ses petits frères, Elijah, du fait d'être une fille... Les choses vont en s'empirant lorsque la petite dernière de trois ans tombe malade...

Cette bande dessinée n'est que le premier tome d'une série et place déjà le décor : la famille qui rejette les natif•ves américain•es, et notamment cette jeune fille étrange qui les observe depuis le jardin, la rébellion de Jane envers son statut de "femme" et la famille nombreuse qu'elle doit gérer seule quelques temps... Dès le premier volume, Calamity Jane fait preuve de son courage et de sa débrouillardise, n'hésitant pas à braver les interdits et les dangers pour sauver sa soeur.

Ce premier tome donne un bel aperçu de l'enfance de Martha Jane Cannary et comment elle est devenue qui elle est ! Il y a pas mal d'action si bien que je ne me suis pas ennuyée ! J'ai beaucoup aimé les illustrations et la manière dont le sexisme de l'époque est exposé, assez rapidement dans l'histoire.

On nous présente ici l'enfance de Martha Jane. À 11 ans, elle doit s'occuper de sa fratrie. Son père est parti et tarde à revenir. Sa mère est décédée. Mais voilà que sa petite soeur tombe malade...

J'ai bien aimé les couleurs douces, parfaites pour un enfant. Les dessins sont bien réalisés, les sentiments des personnages, passant du rire aux larmes, comme des enfants, sont mis en relief. le petit lecteur se reconnaîtra et adhérera complètement. Quant aux plus grands, ils seront charmés et retrouveront, l'espace de cette lecture, leur âme d'enfant. Cela m'a donné envie d'en savoir un peu plus sur cette femme hors du commun.
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Quelle superbe découverte ! Ce fut un coup de coeur ! Ce T1 met en avant l'enfance de Martha Jane Cannary, afin de comprendre quelles épreuves elle a vécu avant de devenir Calamity Jane. le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a beaucoup d'action, de tension et d'émotions ! Jane est une battante pleine de courage qui doit s'occuper de sa fratrie, en raison de la mort de sa mère et de la fuite de son père… Ses frêles épaules doivent supporter les repas, le nettoyage, les jeux et les soins, notamment de la petite dernière très malade. En plus de proposer un récit dynamique, Adeline Avril expose rapidement les conditions de la Femme à cette époque. le tout est saupoudré de mystère, grâce à la petite Muh, une indienne déterminée à s'approcher de leur foyer… Bref, une super BD, que ce soit pour ses graphismes, son histoire, son ambiance, son réalisme, sa dureté, mais aussi sa sensibilité. Vivement la suite !!!

Une charmante BD jeunesse de 2021 sur le personnage ( réelle) de Martha Jane Cannary, alias "Calamity Jane", quand elle avait 11 ans et vivait alors dans une maison reculée quelque part au Missouri, dans un grand état de pauvreté.

Tome1: Leur père étant parti en ville depuis plus d'une semaine, Jane, du haut de ses onze ans, prend soin de sa fratrie, composée de deux petits frères et deux petites soeurs. S'ils semblent avoir bien du plaisir à jouer ensemble et que les plus jeunes semblent bien écouter leur aînée, cette situation pèse sur les épaules de la presque-ado. C'est d'autant plus vrai qu'elle rêve de grands espaces et d'aventures. Son frère Élijah, le cadet, n'est pas très aidant et cela repose sur le fait qu'en tant qu'"homme", il n'a pas a faire les tâches domestiques, ce qui ajoute aux irritants de Jane. Mais la situation est tendue: la petite Sarah est fiévreuse et sa condition ne fait qu'empirer. Jane souhaite attendre le retours de son père afin d'aller chercher le médecin, mais devant la dégradation de la santé de sa plus jeune soeur, Jane décide de partir le chercher elle-même, en coupant à travers bois et champs. Mais alors qu'elle fait la désagréable rencontre d'un convois de soldats qui se rit d'elle, l'un d'eux va néanmoins leur fournir le précieux médicament susceptible de sauver Sarah. Alors qu'elle ramène le flacon chez elle, ce dernier fini briser contre un mur, projeté par Élijah, dans un élan de colère. Heureusement, il y a cette jeune autochtone, qui vient les voir à bonne distance depuis quelques jours, et qui pourrait avoir un remède contre la fièvre.


C'est une BD franchement sobre et étonnamment intéressante malgré une histoire très simple ( pas "simpliste", attention!). Avec un nuancier doux dans une palette de verts et de bruns très en accord avec la vie en pleine nature de la famille Cannary, le dessin est fluide, les expressions justes et les bouilles fort attachantes. C'est impossible de ne pas être attendris par cette joyeuse fratrie soudée ( quoiqu'Élijah s'annonce déjà comme un petit macho, mais bon, ils étaient légion à l'époque, difficile de lui en vouloir).


On peut cerner rapidement les enjeux sous-jacent à la problématique de base ( sauver Sarah de la maladie), comme le désir d'émancipation de Jane, qui nous parle de ses "exploits" déjà très atypiques, pour une fille de son époque et de ce coin du monde. Les colons états-uniens étaient très machistes, notamment avec le port de l'arme à feu, du pantalon ou de la consommation d'alcool ou de drogues, tous des exemples de choses interdites aux femmes. C'était "The land of the free" ( la Terre de la liberté) mais pas pour tout le monde, oh que non! Il y a aussi l'enjeu de la sécurité: c'était une époque dure, les gens mourraient de maladie, des attaques entre colons et premières nations, sans parler du fait que c'était chacun pour soi ( D'où le second amendement si cher au coeur de certains états-uniens encore aujourd'hui). Alors, quand on voit la situation des enfants, rien de surprenant. Leur père pourrait bien être mort, dans ce contexte, mais on ignore si c'est le cas.


Ce qui permet d'aborder un autre enjeu tout-à-fait réel de cette époque: la chasse aux autochtones ( Les "Indiens" d'Amérique, comme disaient les colons américains) pour conquérir l'ouest et ses "richesses". On trouvera une toute petite part de culture autochtone avec Muh, la jeune autochtone qui rend visite aux Cannary sans passer leur clôture. le fait d'avoir guéri Sarah est un symbole fort: les colons québecois, canadiens, acadiens et états-uniens n'auraient pas survécus à l'Amérique sans leur expertise médicale.


Enfin, comment ne pas apprécier cette jeune fille pleine d'énergie et de courage, sans pour autant être excepte d'intelligence et d'avoir un grand sens des responsabilités. C'est une très belle représentation féminine pour nos jeunes lecteurs.


À découvrir!

Pour un lectorat à partir de 9-10 ans, second cycle primaire

Intéressant de voir l'enfant derrière la célèbre Calamity Jane. Même si rien n'indique que la rédaction de cette BD ait été réalisée à partir de sources historiques ou qu'elle ait été purement imaginée (Jane Cannary a-t-elle raconté ses mémoires ou a-t-on des traces de son enfance véritable ?), le principe est là et reste intemporel : la rébellion face aux codes établis et imposés.
Au delà de ce combat naissant d'une future femme émancipée, on appréciera l'émotion diffusée au long de ce premier tome, on regrettera peut-être deux petites ellipses qui auraient gagné à être développées et un manque de cadrage historique puisque la BD est destinée à un public jeune qui n'aura peut-être pas tous les codes pour remettre cette histoire dans son contexte (ou alors, seule la figure de la fille révoltée leur serait accessible).