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EAN : 9782368125106
416 pages
Charleston (22/04/2020)
4.39/5   349 notes
Résumé :
Jaya, une journaliste new-yorkaise, bouleversée par une troisième fausse couche et le délitement de son mariage, embarque dans un inoubliable voyage en Inde à la recherche de son histoire familiale troublée.

Émerveillée par ce qu elle y découvre, Jaya apprend tout ce qu'elle peut sur la culture du pays. C'est en rencontrant Ravi, ancien servant et confident de sa grand-mère Amisha, qu'elle va en apprendre plus sur son histoire familiale. Le vieil homm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (125) Voir plus Ajouter une critique
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Je pensais à tort que ce roman allait me rappeler le silence d'Isra que j'avais tant aimé mais il n'en est rien car ces deux livres sont très différents.

La passeuse d'histoires raconte l'histoire de Jaya qui suite à plusieurs fausses couches part en Inde sur les pas de ses origines. Là-bas, elle fait la connaissance de Ravi, le fidèle serviteur et ami de sa grand-mère décédée, Amisha. En hommage à cette femme son héroïne, Ravi va livrer son histoire incroyable à Jaya.

Roman polyphonique, nous partons ici vers une histoire dense qui monte crescendo en intensité. Dans un pays dirigé par les us et coutumes, Amisha se voit mariée à Deepack, un homme qu'elle n'a jamais vu. de cette union naîtront trois fils. Amisha dans son rôle de mère et d'épouse nourrit depuis toujours une passion pour les histoires, qu'elle écrit dans son petit carnet. Ses rêves muselés vont peu à peu s'affranchir tant bien que mal par l'arrivée d'un soldat britannique, Stephen.

Cette histoire est tout bonnement passionnante, belle et immersive. L'auteure dessine un portrait authentique de l'Inde de jadis sous l'emprise britannique. Les coutumes sont bien rendues et interpellantes. le personnage de Ravi, intouchable, est de toute beauté tant il est redevable et reconnaissant envers Amisha de lui avoir porté secours et intérêt. Il deviendra son confident, son jardin secret, le témoin de ses rêves. La fille d'Amisha est un peu trop l'ombre selon moi mais le personnage d'Amisha est tellement plein et grand qu'on passe outre ces quelques personnages mis dans l'ombre.
Jaya quant à elle est un personnage qui va s'éveiller et grandir au contact des révélations sur sa grand mère et son histoire familiale. Il y a beaucoup d'émotions palpables entre ces trois personnages clé.

La plume de l'auteure glisse sur du velours pour nous offrir un roman dense et précieux qui rend un bel hommage aux mots, aux histoires et aux ponts qui se dressent pour traverser les malédictions, l'incompréhension et les non-dits. Une histoire qui passe de main en main pour changer l'histoire.

Un très beau roman.
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Heureusement que quelques blogueurs avisés ont eu la bonne idée de mettre cette petite pépite dans leur top de l'année sinon je serais passé à côté.

Derrière cette superbe couverture et ce titre particulièrement alléchant, le lecteur emboîte les pas de Jaya, une journaliste new-yorkaise d'origine indienne qui est au plus mal après trois fausses couches et un mariage qui part en vrille. Lorsqu'elle apprend que son grand-père maternel, qu'elle n'a jamais rencontré, est sur son lit de mort, elle décide de se rendre à son chevet…

Une fois en Inde, ce récit qui se déroule sur plusieurs époques alterne les points de vue de Jaya et de sa grand-mère Amisha. La reconstruction de Jaya, qui se nourrit de son passé familial tout en découvrant l'origine de la relation difficile avec sa mère, ne laissera personne indifférent. Mais la destinée d'Amisha est encore beaucoup plus bouleversante car elle dresse le portrait d'une femme forte au coeur de l'Inde coloniale et nous éclaire sur la condition de la femme dans une société où les us et les coutumes servent surtout les hommes. Mais la destinée qui vous brisera véritablement le coeur est probablement celle de Ravi, le fidèle serviteur qui sert la famille depuis des générations et qui était devenu le principal confident d'Amisha. Victime d'un système de castes aussi révoltant qu'injuste, le destin de cet intouchable est celui qui vous touchera le plus…

« La passeuse d'histoires » est un roman historique qui évoque les tensions entre les Indiens et les Britanniques dans un pays en passe d'acquérir l'indépendance. C'est également une histoire d'amitié on ne peut plus belle et une histoire d'amour extrêmement forte. C'est surtout le portrait de femmes fortes, dévoilant des destins tragiques et démontrant la force des mots et des histoires…

Un coup de coeur !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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« La passeuse d'histoires » est une chronique familiale qui fait voyager le lecteur en l'Inde au temps de l'occupation britannique, dans les années 30 et 40.
Le titre a retenu mon attention. J'aime lorsque les histoires sont un pont entre hier et aujourd'hui, qu'elles sont le reflet de nos vies et nous incite à réfléchir sur notre parcours, nos attentes.
Il est question d'héritage familial, du poids des secrets et des non-dits, mais ce récit est aussi porteur d'un message d'espoir et de résilience.
*
Dévastée à la suite d'une troisième fausse couche, et la lente érosion de sa vie de couple, Jaya, une jeune new-yorkaise ne trouve aucun secours auprès de sa mère distante et froide. Perdue, désorientée, malheureuse, elle décide alors de partir, seule, en Inde, le pays natif de sa mère, souhaitant trouver des réponses aux nombreuses questions qu'elle se pose sur l'attitude indifférente de sa mère et rêvant par la même occasion d'un nouvel élan dans sa vie.
« Ici, on croit que quand la lune cache le soleil, les ténèbres peuvent se répandre dans notre monde… Mais ce n'est pas toujours au soleil de nous éclairer. Dans l'obscurité, nous devons chercher les étoiles, car leur éclat a un pouvoir spécial. »

C'est ainsi que la jeune femme découvre la maison familiale et rencontre Ravi, le fidèle serviteur d'Amisha, sa grand-mère décédée bien avant sa naissance.
La beauté de ce roman est dans ses personnages attachants et touchants. Ravi est un intouchable. Il va l'éclairer sur son histoire familiale et sur le destin d'Amisha qu'il a soutenu tout au long de sa vie, avec reconnaissance et dévotion. Bienveillant et lucide, il a un discours rempli de sagesse et d'une douce moquerie, mais sans jamais être moralisateur.
*
Le scénario oscille entre deux époques qui s'entrecroisent et se font écho, celle d'Amisha une dizaine d'années avant l'indépendance de l'Inde, et celle de sa petite-fille aujourd'hui.
« Dans ma tête, l'histoire d'Amisha et la mienne se mêlent. Tous ces choix qu'elle n'a pas pu faire, toute la liberté dont j'ai disposé… Tous les chagrins qui l'ont secouée, tous ceux que j'ai fait mine d'ignorer… La femme admirable qu'elle était, celle que je ne suis pas… »

L'écriture est agréable et fluide.
Difficile de ne pas être emporté par le récit de Ravi qui dresse un beau portrait d'Amisha. Cette jeune femme fascinante s'est battue pour vivre ses rêves sans trahir ses convictions, ses origines et sa famille. Ses espoirs, sa soif de liberté, son désir de s'exprimer ouvertement, elle les a transformés en histoires.

« L'écriture n'était peut-être pas un mal à dompter, mais un don, à chérir et à protéger. Ses histoires étaient son seul passeport vers des endroits qu'elle n'avait jamais visités. Sans elles, elle serait toujours piégée ici, dans son village. »

« Il était une fois un oiseau qui voulait voler tout seul, loin des autres… »

Je ne souhaite pas en dire davantage, et je vous encourage à ne pas aller lire le résumé de l'histoire qui divulgue à mon avis l'essentiel de l'intrigue.
*
Mais, malheureusement, même sans lire la quatrième de couverture, l'intrigue est, à mon sens, trop prévisible et le lecteur comprend très vite comment l'histoire va se terminer. Malgré le manque de rebondissements et de crédibilité à certains moments, je ne me suis ennuyée à aucun moment et la fin du récit de Ravi est douloureusement belle.

Mon intérêt s'est porté sur la culture et les coutumes indiennes. L'auteure décrit la campagne, les paysages, les odeurs, la cuisine, la vie des indiens, leurs fêtes.

La femme figure au premier plan. L'auteur livre là une belle réflexion sur le statut des femmes indiennes et dénonce leur condition de vie, leur infériorité sociale, l'atteinte à leur liberté individuelle, les violences faites à leur encontre, le poids des traditions patriarcales soutenues par une religion injuste et asservissante, les fortes inégalités de genre dans l'accès à l'éducation, la pratique de la dot et le mariage forcé des jeunes filles à peine pubère.

« Et si les traditions n'étaient que des excuses pour ne pas changer les choses ? »
*
Pour conclure, « La passeuse d'histoires » est un voyage littéraire dépaysant mais sans surprise.
Mêlant romance et secrets, ce récit donne vie à de beaux personnages féminins, à l'image de cette grand-mère atypique qui, bien que soumise à l'autorité familiale, m'a touchée par sa volonté de lutter contre les préjugés.
Ainsi, Sejal Badani envoie un message fort, dénonçant la place des femmes dans la société indienne et appelant à une société plus égalitaire, respectueuse et tolérante.

Cette lecture n'a pas été un coup de coeur pour moi, mais je vous engage à aller lire les chroniques de Ladybirdy et Yvan_T que je remercie pour leurs superbes critiques qui m'ont incitée à lire ce roman.
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Une jolie histoire de femmes sur trois générations. Une jeune américaine, qui n'arrive pas à féconder la vie et qui par un concours de circonstances part en Inde, va découvrir la vie de sa grand-mère au travers d'un vieil intouchable qui dévoilera peu à peu les non-dits de famille. Colonisation des anglais, évolution du statut de femmes hindoues. Fort, bien mené, bien construit, femmes combatives attachantes.
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❤ Coup de coeur ❤
Superbe roman, tout en ėmotions, touchant et bouleversant.
Jaya, étant à un tournant de sa vie, décide de se rendre en Inde, terre de ses ancêtres dont elle ne connaît rien, sa mère n'ayant jamais voulu lui en parler. Elle va y découvrir un monde à l'opposé du sien. Journaliste, elle écrit : "je suis dans un village où pour être heureux, il suffit de jouer au ballon dans un champ de terre ou de se rassembler pour partager un repas. On trouve le bonheur dans les rituels quotidiens et dans les histoires qui contiennent les nuages du ciel. le bonheur se trouve en vivant, tout simplement. J'aurais été incapable de le définir, avant." En découvrant la vie de ses grands-parents, elle va enfin pouvoir donner un sens à la sienne. Elle partage avec sa grand-mère, dont elle ne savait rien jusqu'alors, la passion des mots et le pouvoir de l'écriture. En effet, elle écrit encore : "ici, on me raconte l'histoire d'une femme qui a vécu à une autre époque. Elle s'est battue pour se réaliser pleinement sans trahir son entourage. Je ne sais pas encore si elle y est parvenue. Mais ça me fait réfléchir à mes choix et à ce qui me pousse à les faire."
Quel récit que celui de la vie d'Amisha dans l'Inde des années 1940-1950, jeune femme passionnée par l'écriture dans un monde où les femmes doivent obéissance à leur père puis à leur mari, un monde régi par des traditions ancestrales et la religion.
Le personnage de Ravi est tellement beau : "intouchable" engagé par Amisha, alors qu'ils sont tous deux à peine adultes, il lui en sera reconnaissant et dévoué toute sa vie. Au delà d'une relation "maîtresse / serviteur", ils ont "grandi" ensemble, éprouvent un respect mutuel et sont de véritables amis.
L'écriture est belle, délicate et sensible. Si vous ne l'avez pas encore lu, laissez vous tenter sans plus tarder par la lecture de cette merveilleuse histoire qui ne pourra que toucher votre coeur. 🙏
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
La mort était un cadeau, car une fois dans l’au-delà, les intouchables n’avaient plus peur de la vie. Ils étaient libérés de leur terreur face aux enfants qui leur jetaient des pierres pour s’amuser. Ils n’avaient plus à se battre contre des animaux errants pour de la nourriture, pour finir frappés par les hommes s’ils remportaient la victoire. La main de la mort ne devait jamais être combattue. Au contraire, elle devait être considérée comme une bienfaitrice.
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Elle effaça deux derniers mots qu’elle venait d’écrire et les remplaça par des synonymes. Le dernier vers du poème avait été difficile. Il lui avait fallu des semaines pour retranscrire sur papier ce qui lui avait paru si éloquent dans son esprit. Le poème parlait d’une pluie intense et de la splendeur de l’inondation qui en découlait. Enfin satisfaite de son œuvre, elle posa sa feuille et son crayon. C’était toujours la même chose quand elle commençait une histoire ou un poème. Les mots venaient à elle aux moments les plus inopportuns et la tourmentaient jusqu’à ce qu’ils soient exprimés.
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La seule chose qui compte, ce sont ceux à qui nous avons tendu la main. Tout le reste est superficiel.
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Chara disait souvent que l’amour d’une fille était fugace. Le temps qu’elle passait avec sa famille était consacré à préparer le jour où elle la quitterait pour en intégrer une autre. Chaque mère voyait en sa fille son propre reflet : celui d’une perpétuelle étrangère dans son foyer.
Ce n’était qu’au moment où elle avait fait de son fils un homme et qu’elle l’avait marié qu’une mère pouvait trouver sa place dans le monde : à ce moment-là, la jeune épouse qui venait vivre dans sa maison était une étrangère, alors qu’elle-même était enfin chez elle.
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- Bien sûr, l'Inde figurait sur son itinéraire. Quand il est rentré, il m'a expliqué que rien n'était comme chez nous, et que forcément, du point de vue de certains, c'était effrayant. Mais il a ajouté que tous les humains sur cette planète ont le même sang, et qu'il faut juste apprendre à voir au-delà des différences de peau et de culture.
P. 195
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