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EAN : 9782924327425
264 pages
M éditeur (01/02/2016)
3/5   1 notes
Résumé :
Les textes réunis dans cet ouvrage ont pour objet, dans un premier temps, de discuter la place – hélas! trop restreinte – de la philosophie de l’éducation dans les départements de sciences de l’éducation et de la formation des maî- tres, ainsi que des transformations actuelles de l’Université. Ils développent une perspective normative pour la gratuité de l’enseignement universitaire, militent pour l’apprentissage de la pensée critique et soulignent les raisons pour ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'éducation est très possiblement prometteuse

Norman Baillargeon propose des pistes de réflexions sur l'éducation. Il insiste sur la place de la philosophie de l'éducation et fait des propositions pour que celle-ci soit intégrée dans les sciences de l'éducation, dans le cursus des étudiant-e-s.

Beaucoup d'auteurs cités me sont peu familiers, voire inconnus (je m'interroge sur l'absence de femmes et de non-« occidentaux »). Je me contente donc d'indiquer certains points.

Dans une première partie, Norman Baillargeon souligne, entre autres, la différence entre éducation et endoctrinement, la place de la liberté et la créativité comme conditions indispensables de l'université, la différence entre « sciences humaines ou sociales » et « sciences » (en particulier sur le niveau de preuve possible), l'état de cloisonnement disciplinaire et de division, sans oublier que l'enseignement supérieur reste un puissant « instrument de perpétuation des privilèges sociaux ».

Financement des université. L'auteur défend une « perspective normative », l'université publique et la gratuité, l'université comme bien commun.

Il parle de l'éducation supérieure de masse et critique les mutations en cours : « Clientélisme, orientation utilitariste de la recherche, détermination par l'entreprise de ses objets et appropriation privée de ses résultats, minoration de l'importance de l'enseignement (notamment au premier cycle), adoption d'un modèle entrepreneurial de carrière par les professeures-gestionnaires, par ses administrateurs, minoration radicale de la recherche libre, rupture (variable selon les domaines concernés) avec des ambitions de transmission d'une tradition disciplinaire, recul de l'adoption d'une perspective normative sur les enjeux de société au profit d'une perspective d'adaptation fonctionnelle au présent donné comme incontournable, mise en place et déploiement du concept de capital humain et redéfinition de l'éducation comme bien positionnel : ce ne sont là que quelques-uns des aspects les plus visibles de cette mutation, inachevée, aux effets encore imprévisibles, mais sur lesquels nous sommes désormais nombreux à attirer l'attention, en en soulignant la gravité ».
Pour l'université publique, il indique trois conditions : « la multiplicité des relations, la compossibilité (« une infinité de gens peuvent en jouir pleinement et ne s'en départissent pas en le transmettant à autrui ») et la liberté académique ».

Donc valorisation de la recherche libre et fondamentale, sens critique, exigence d'information, etc. Et cela relève de décisions politiques, de choix démocratiques.

Je partage pas sa notion, trop restrictive d'« égalité des chances ». Il s'agit de mettre en place les moyens de l'égalité réelle, quelque soit « les talents », et non « à talent égal » comme l'écrit l'auteur, « la possibilité réelle de développer ses capacités » pour toutes et tous.

J'ai notamment apprécié les développements de l'auteur sur l'autonomie, le sens critique, la résistance à l'endoctrinement, les liens avec la formation du « type de citoyenNE que l'on doit souhaiter former dans une société démocratique ».

Norman Baillargeon aborde la question de la « morale ». Il souligne qu'il ne faut pas confondre « mission de socialisation de l'école » et « éventuellement mission de moralisation ». Il met au centre de son argumentaire, la réflexivité, le refus de l'endoctrinement, la liberté qui rend possible l'éducation, le pluralisme, « le droit des enfants à un avenir ouvert », le savoir politique citoyen…

Dans une seconde partie, Norman Baillargeon parle d'Albert Einstein, des théories de la relativité, du physicien et du rebelle. « le bon sens est l'ensemble des préjugés qu'on a acquis à dix-huit ans » (A. E.)

Il aborde aussi Condorcet et sa lutte contre le mesmérisme, puis Martin Gardner et « le sceptique polymathe ». Des hommages à la pensée critique et à la « rationalité », j'ajouterai non instrumentale.

Je souligne la « Friandise intellectuelle 2 » autour de Jacques Prévert.

La troisième partie est composée de chroniques. de précieuses notes pour refuser des préjugés ; des leçons, souvent ironiques, sur divers sujets, dont « Donner le goût de la lecture », la critique de la « Charte de valeurs québécoises », les intellectuelLEs ou la pédagogie…

Le titre de cette note est inspirée d'une phrase de l'introduction.


Lien : https://entreleslignesentrel..
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Il m'est bien difficile de communiquer avec vous mon impression suite à la lecture de ce recueil de propos sur l'éducation du philosophe Normand Baillargeon. Autant il m'a semblé ennuyeux et difficile à suivre par moments, autant il m'a passionnée à d'autres moments.

Ce qui ressort, à chaud, c'est le manque de fil conducteur entre les différentes parties et entre les différentes chroniques. On saute de la place de la philosophie de l'éducation à l'Université à une critique du programme de la formation des maîtres, en passant par des mini-biographies des auteurs préférés de l'auteur, les devoirs et les leçons, l'humour, les techniques d'études et j'en passe. La première partie, celle qui traite de l'Université et de la philosophie, ne m'a pas rejointe. Je suis d'accord avec l'auteur qui explique en gros que la philosophie devrait prendre plus de place dans la formation des maîtres, mais surtout avec le fait qu'elle devrait être plus pratico-pratique pour que les enseignantes puissent transférer leurs apprentissages à la pratique. Cependant, l'exposition très technique des arguments dans sa forme d'essais philosophiques a vite fait de me rappeler les cours au cégep et de me décourager. J'ai donc survolé cette première partie plus que je ne l'ai lue... La deuxième partie m'a davantage intéressée, même si, en toute honnêteté, je ne voyais pas du tout son rapport avec le reste du livre, ce qui m'a dérangée plus que de raison. Baillargeon y fait le portrait de quelques penseurs qu'il admire. Einstein et Martin Gardner, passe toujours, mais Condorcet ? Non seulement pour moi, c'est un illustre inconnu, mais je ne vois pas du tout le lien entre cet homme qui critiquait le médecin charlatan Mesmer et l'éducation. C'est beaucoup trop énorme comme décalage pour qu'il n'y ait pas une information importante que j'ai manquée. J'ai sans doute trop survolé... La dernière partie est, à mon avis d'enseignante, de loin la plus intéressante. Elle est composée de nombreuses courtes chroniques sur divers sujets en lien avec l'éducation. J'ai davantage apprécié ceux qui s'approchent de mon vécu : l'inefficacité des devoirs, l'importance de donner le goût de la lecture, l'échec de la réforme en éducation, la mathophobie... Mais j'ai aussi beaucoup aimé la chronique qui critiquait les cours de morale et leur inefficacité, celle qui classait les techniques d'études en ordre d'efficacité ou encore celle qui traite des légendes pédagogiques. En bref, si le livre n'avait été que sa troisième partie, cela aurait sans doute été un coup de coeur pour moi... Mais vu les deux autres parties qui m'ont que peu rejointe, mon impression globale est grandement affectée. Ceci étant dit, je ne mets aucunement en doute la qualité du texte ou des arguments de l'auteur. J'ai simplement eu la désagréable impression que ce texte s'adressait davantage à d'autres philosophes qu'à la population générale. J'ai quand même bien envie de me procurer son Légendes pédagogiques...
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Clientélisme, orientation utilitariste de la recherche, détermination par l’entreprise de ses objets et appropriation privée de ses résultats, minoration de l’importance de l’enseignement (notamment au premier cycle), adoption d’un modèle entrepreneurial de carrière par les professeures-gestionnaires, par ses administrateurs, minoration radicale de la recherche libre, rupture (variable selon les domaines concernés) avec des ambitions de transmission d’une tradition disciplinaire, recul de l’adoption d’une perspective normative sur les enjeux de société au profit d’une perspective d’adaptation fonctionnelle au présent donné comme incontournable, mise en place et déploiement du concept de capital humain et redéfinition de l’éducation comme bien positionnel : ce ne sont là que quelques-uns des aspects les plus visibles de cette mutation, inachevée, aux effets encore imprévisibles, mais sur lesquels nous sommes désormais nombreux à attirer l’attention, en en soulignant la gravité
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[...] étudier à la dernière minute en se bourrant le crâne (ce qu'on appelle bachoter) est certes modérément efficace pour passer un examen, mais ce qui est ainsi appris est aussi, hélas, vite oublié.
Il faut, pour apprendre mieux et durablement, privilégier des sessions plus courtes et étalées dans le temps. Il faut lire non en surlignant, mais en pratiquant l'interrogation/élaboration et l'auto-explication. Et il est sage de se tester ou de se faire tester : cela facilite la mémorisation, surtout si on obtient une rétroaction immédiate.
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Pour mener à bien ce programme [le programme d'enseignement au Québec], il faut être en mesure d'accomplir des tâches très complexes et mobiliser pour cela de nombreuses connaissances spécialisées. D'autant qu'au sein d'une société aussi inégalitaire que la nôtre mais qui a aussi l'ambition d'intégrer autant que possible tous les enfants, nombre de ces tâches relèvent non seulement de la pédagogie et de la didactique, mais aussi de la psychologie, du travail social, voire même de la médecine.
Or, plusieurs indices me donnent à penser que les personnes qui accomplissent ces lourdes tâches ne sont pas aussi bien outillées qu'elles le devraient. Pire encore, certains des moyens qu'on leur recommande d'appliquer ne répondent pas au critère de plausibilité raisonnable.
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La formation des maîtres est une des clés de toute réussite en éducation. La nôtre est souvent pathétique. La recherche crédible n'est que peu enseignée ; tradition pédagogique et la philosophie de l'éducation ne le sont guère plus. On promeut à leur place d'innombrables faussetés et légendes, tandis que, dans une course au clientélisme, on multiplie l'offre de programmes d'études supérieures et de premier cycle où les débouchés sont parfois rares. Finalement, la recherche conduite entraîne le fait que, n'enseignant plus guère au premier cycle, on ne participe plus à la formation des maîtres, négligeant ainsi ce qui est la première fonction de l'Université en éducation.
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Les facultés de sciences de l'éducation devraient recentrer sur elle leur mission, et former des maîtres hautement cultivés, au fait de la recherche scientifique et, pour ce qui est du secondaire, possédant une solide formation disciplinaire acquise à l'Université dans les domaines pertinents. Elles devraient enfin renoncer à ce clientélisme qu'elles pratiquent sans retenue et devenir de véritables filières d'élite.
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Vidéo de Normand Baillargeon
Normand Baillargeon – Regard sur l'économie participative (1/2)
Extrait du documentaire L'encerclement, la démocratie dans les rets du néolibéralisme de Richard Brouillette.
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