Petit Frère

Il y a des romans pour enfants infiniment mieux écrits que bien des romans pour adultes, et qui vous font découvrir des pans de l'histoire du monde avec une simplicité et un naturel étonnant. Dans le cas présent, il s'agit des Khmers Rouges.

Perdu dans la jungle, Vithy cherche son frère Mang. Ils ont réussit à fuir la grande rizière, mais dans leur fuite ils ont été séparés. Ils ont vu des gens être exécuter, mourir de faim. Mais ils ont survécu. Se cachant, tentant de survivre, Vithy va traverser un Cambodge ravagé pour atteindre la Thaïlande et les camps de réfugiés, où il espère retrouver son frère. Il errera dans les villes abandonnées et silencieuse, dont la population a été déportée aux rizières. Il rencontrera des survivants, comme lui. Il verra arriver les soldats vietnamiens, qui n'essayent pas de le tuer et c'est tout ce qui compte.

Ce livre est le seul à m'avoir fait pénétrer, profondément et si simplement, dans ces évènements dont nous savons seulement qu'ils furent terribles. Nous connaissons le nom de Pol Pot, voir Douch, Ta Mok ou Nuon Cheua. Nous connaissons le terrifiant constat : deux million de mort en quelques années sur une population de huit millions - et encore ils n'avaient pas eu le temps d'aller jusqu'au bout, car comme on le sait Pol Pot « n'avait besoin que d'un million de khmers purs et durs pour reconstruire le pays ». Et en dehors de cela ?

Ici on découvre un monde post-apocalyptique de villes totalement désertes et abandonnées, de réfugiés terrifiés et de soldats en loques complètement fous. On apprend l'exécution systématique des adultes et enfants sachant lire et écrire – un bon khmer n'a pas besoin de cela. On découvre la vie des populations des villes forcées à travailler dans des rizières géantes…

Un livre in fine pour tous les âges, et une façon simple de découvrir l'un des crimes de masse les plus hallucinants de l'histoire, pour ceux qui n'étaient pas nés au moment des faits.

Deux frères fuient dans la forêt cambodgienne. Vithy a 11 ans et Mang 18. Ils fuient les khmers rouges pour rejoindre la Thaïlande. Les dangers sont nombreux. Mang et Vithy vont être séparés, se perdre de vue.
Vithy, seul, va survivre car il a appris à se montrer prudent. Il est soutenu par ses souvenirs, se montre débrouillard et n'a qu'une idée en tête, retrouver Mang.
La guerre vue par le petit garçon est décrite avec une grande sensibilité. Ses épreuves, ses réflexions naïves sont très émouvantes.