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EAN : 9782715254411
240 pages
Le Mercure de France (05/03/2020)
3.85/5   37 notes
Résumé :
Puis il s’était penché. Je m’étais approchée pour lui offrir ma joue. Mais il s’était penché encore. Et soudain, dans le choc des visages, j’avais senti l’humidité de sa bouche s’échouer au coin de mes lèvres. Je n’avais eu que le temps d’esquisser un mouvement de recul. Il avait refermé la portière, me faisant un signe de la main en me souriant tandis que la voiture démarrait et que je m’effondrais sur le dossier, essuyant mon visage avec dégoût sur la manche de ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Récit d'un amour improbable, d'une valse hésitation entre amitié et passion, qui tisse des liens très forts entre une jeune femme et celui qui pourrait être son grand père. La relation entre ces deux-là débute à l'université : Serge est un grand critique littéraire qui donne des cours d'écriture. 
La demoiselle finit par être hébergée dans l'appartement de son prof pendant que celui-ci prend ses quartiers d'été à Paris.

C'est ainsi que peu à peu, entre rendez-vous d'un côté ou de l'autre de l'atlantique et échanges épistolaires, ils se confient avec plus ou mois de sincérité leurs secrets les plus intimes.

Le lien  est complexe  : pour Cécile,   jamais le prof ne s'efface totalement devant l'homme et pour Serge, il n'est pas question de tenir compte de leur différence d'âge qui lui révèlerait ce qu'il veut ignorer, sa vieillesse.

Je retiens l'élégance et la fluidité de l'écriture, qui accentue le romantisme du récit.

La réflexion  sur le processus de l'écriture est également intéressante.

Mais je n'ai pas réussi à m'accrocher à cette histoire de prof séducteur,  et la révélation de l'intimité de cette  relation ambiguë m'a parfois gênée. 

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Il s'en est fallut de peu pour que j'abandonne ce livre. J'avais lu ce roman au tiers mais je n'accrochais pas. Je ne me souviens plus du déclencheur qui m'a fait le dévorer ensuite, mais c'est une drôle de sensation.
Cécile Balavoine, l'autrice, signe ici son deuxième roman. J'avais lu de bons billets sur Babelio ce qui avait retenu toute mon attention.
Cécile, l''héroïne de ce roman, encore étudiante s'éprend de son professeur qui n'est autre que le célèbre écrivain, Serge Doubrovsky, le roi de l'autofiction. Entre eux, s'installe une relation forte. Ce n'est pas vraiment de l'amour, ni de l'amitié. Plutôt une forme de passion ou d'idolatrie mutuelle. le roman s'étend sur une quinzaine d'années, où les deux héros se voient à Paris ou à New-York. Leurs échanges préférés sont sur la littérature et l'écriture.
Un récit très bien écrit mais qui manquait un peu d'intérêt au début. Malgré tout je vous le conseille. Bonne lecture !
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«Parce que c'était lui, parce que c'était moi»
En dévoilant la relation qu'elle a entretenue avec Serge Doubrovsky, le «pape de l'autofiction», Cécile Balavoine fait bien plus que mettre les pas dans ceux de cet écrivain. Cette plongée dans la création littéraire et le pouvoir des mots est fascinante.

Un jour de septembre 1997 Cécile Balavoine fait la connaissance du professeur qui donne un cours sur Molière à l'université de New York. Ou plutôt elle rencontre l'auteur du Livre brisé qui l'a tant marquée. Car, comme l'écrit Clémentine Baron dans sa nécrologie du désormais défunt Nouveau Magazine littéraire, dans ce livre de 1989 Serge Doubrovsky raconte sa hantise «d'avoir peut-être contribué, par ses livres mêmes, au suicide de sa compagne».
L'écrivain est alors «un homme fatigué, vieilli, dont le visage était parsemé de taches brunes, le tour de taille épaissi, les épaules visiblement voûtées.» Mais son charisme et l'émotion ressentie à la lecture de son roman attisent la curiosité de l'étudiante. Un intérêt qui va devenir réciproque: «J'avais remarqué qu'il se confiait plus volontiers depuis qu'il avait découvert que j'avais lu quelques-uns de ses livres. Au printemps, avant son retour à Paris, à la suite de son cours sur Molière, je m'étais inscrite à son séminaire sur l'autofiction, terme qu'il avait inventé vers la fin des années 70 pour désigner le fait d'écrire sur soi quand on n'était personne. Il était fier de ce mot qui avait fait florès, comme il disait. Et il aurait voulu que sa mère, qui l'avait d'abord rêvé en violoniste puis finalement en écrivain, voie ce succès. Malheureusement, elle était morte trop tôt pour en être témoin.»
Un autre événement va sans doute être décisif dans la relation qui se noue. Quand le professeur repart pour Paris, il sous-loue son appartement à ses étudiants. Cécile, Liv et Adrian prennent possession de l'appartement qui «était encore imprégné de sa présence.» L'extrême sensibilité – pur ne pas dire fragilité – de Cécile va alors lui faire percevoir ce que ses camarades ne voient pas. Peu à peu, elle va être hantée , par l'histoire sombre qui s'était déroulée entre les murs de cet appartement, allant même jusqu'à faire à son tour une tentative de suicide, s'imaginant devenir folle.
Après un séjour à la clinique psychiatrique du Bellevue Hospital, oui celle de Vol au-dessus d'un nid de coucou – on lui diagnostique une crise de panique, un choc émotionnel. Son thérapeute, le Docteur Wozniack, va alors l'aider à surmonter ce cap difficile. Son professeur va lui devenir son confident. Leurs conversations prendre un ton plus intime, poussant Serge Doubrovsky à une déclaration enflammée lorsqu'elle vient lui rendre visite à l'hôpital où il a été transporté: «Je t'aime, mais j'aurais préféré que tu ne me voies pas dans cet état!» Plus tard, il lui demandera même de l'épouser, aura un geste déplacé. Puis, devant son refus, se vengera en s'éloignant d'elle, en invitant d'autres étudiants à partager son intimité: «En les invitant, il me semblait qu'il me chassait un peu, que Marguerite, qui trônait devant lui, me destituait. Je n'avais plus ma place.»
La fascinante imbrication de la vie et de l'oeuvre, de l'écriture et du poids des mots vont alors se dévoiler dans toute leur force et dans toute leur intensité. Serge a compris que Cécile avait un talent d'écrivain, Cécile a compris la leçon du maître de l'autofiction, allant jusqu'à faire mal avec ses mots.
Le poids de l'Histoire – l'étoile jaune que portait le jeune Serge – venant s'ajouter aux drames successifs vécus par l'écrivain et la disparition successive de ses compagnes, sans oublier la maladie qui va peu à peu le ronger formant ici le terreau d'une oeuvre que Cécile Balavoine nous donne envie de (re)découvrir.
Avant de nous livrer un jour son «héritage», le livre sur Freud qu'il préparait et dont il a confié les notes à l'une de ses plus proches élèves…

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Quand il séjourne à paris, Serge Doubrovsky professeur et écrivain célèbre sous-loue son vaste appartement de New-York à des étudiants. Cécile va donc y aménager en compagnie de Liv et Adrian. Elle vient de fêter ses vingt-cinq ans, lui bientôt en aurait soixante-dix. C'est le début d'une relation ambiguë.

Cécile Balavoine nous raconte donc avec une belle écriture remplie de tendresse, d'émotion cette relation douce comme une caresse. Elle nous décrit son admiration pour l'enseignant et pour l'écrivain, comment ne pas être flattée quand un tel homme s'intéresse à vous, comment ne pas être fière quand il vous invite à boire un verre.

Ces mots nous parlent de cette ambivalence. Un homme qui porte le germe de la mort en lui, cette mort qui le guette, et qui l'a déjà guetté, autrefois, quand il avait une étoile jaune au revers de sa veste. Un homme qui se plaît dans un enfermement quasi maladif et pourtant elle est attirée par lui, elle ressent une profonde admiration presque un envoûtement, elle se sent bien à ses côtés.
Si un jour un baiser a atterri au coin de ses lèvres, si elle s'est assise sur ses genoux, elle ne s'est jamais déshabillée, elle n'a été qu'une des innombrables des femmes qui ont jalonné sa route, elle reste persuadée d'avoir comptée pour lui.

Une écriture élégante toute en retenue, toute en délicatesse pour cette belle histoire d'amour, car c'est bien d'amour dont il s'agit.
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Si des romancières comme Christine Angot ou Annie Ernaux ont largement contribué à populariser le genre, il faut se rappeler que le concept littéraire de « l'autofiction » a été inventé en 1977 par le romancier Serge Doubrovsky pour auto qualifier son roman "Le fils".

Ce qui est alors encore un néologisme désignait une forme littéraire inédite mettant en lumière le fait d'écrire un texte autobiographique tout en s'en éloignant, par l'utilisation d'un style et de tournures qui distancient l'écrivain de ces propres propos.

Serge Doubrovsky n'aura eu ensuite de cesse de rendre fictionnelle sa matière autobiographique avec d'autres récits la femme brisée ou un homme de passage son dernier roman, paru en 2011 quelques années avant sa mort.hommepassage

Amincir la ligne entre réalité et la fiction, voilà aussi ce à quoi tend la romancière Cécile Balavoine, qui après un premier roman fort remarqué en 2017, Maestro sur la vie de Mozart raconte ici son histoire et son lien intime avec Doubrovsky.

Au mitan des années 90, Cécile Balavoine va partir à New York où vit régulièrement Serge Doubrovsky.

Elle s'inscrit en élève au cours de théâtre classique , l'admire déjà en tant qu'auteur et critique et va peu à peu se lier d'amitié avec lui à tel point qu'avec d'autres étudiants, elle louera avec deux autres étudiants un appartement en plein New York dont Serge Doubrovsky est le propriétaire et commencera ainsi à le fréquenter de plus en plus

C'est l' ambivalence de cette relation, faite d'admiration et d'emprise que raconte près de 20 ans plus tard, Cécile Balavoine dans cette fille de passage, dont le titre répond à l'ultime roman de Doubrosky un homme de passage dans lequel la jeune étudiante est présente, que raconte la romancière dans son texte.

Malgré la différence d'âge et le coté homme à femmes du vieux romancier, la jeune femme ne pourra s'empêcher d'être totalement subjuguée par le charisme de l'homme et son savoir immense.

Plus que la relation qui restera finalement assez chaste entre le romancier et sa muse, et décrite ici avec ambiguité et une certaine douceur, ce qui séduit ici dans le roman de Cécile Balavoine, c'est sa façon d'interroger l'autofiction puisqu'elle est tout autant un personnage de roman que romancière.

« L'écrivain avait fait de moi une autre. Un double. C'était un peu une mort, et un peu une naissance. »

Les deux facettes de l'exercice littéraire sont ainsi convoquées de manière ambitieuse et intelligente dans Une fille de passage et l' on comprend mieux à quel point, parfois, le sujet peut s'échapper du cadre autobiographique voulu par son auteur.

Si on ajoute une très jolie description du New York où vivait une certaine insouciance pré 11 septembre, on saluera donc ce roman paru aux éditions Mercure de France juste avant le confinement.


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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
INCIPIT
L’inquiétante étrangeté
C’était la première fois qu’il m’invitait. J’avais sonné, les bras chargés de soleils. Sa voix s’était aussitôt fait entendre. Il me priait d’entrer. J’avais trouvé la porte entrebâillée et lui assis sur le grand canapé du salon, pliant le New York Times. Il s’était levé, s’était saisi des fleurs, un peu surpris, les avait disposées dans le vase en cristal qu’il était allé chercher dans un placard de la cuisine, ce que j’avais pu observer puisque ladite cuisine n’avait pas de porte et qu’une large ouverture, sorte de bar, la reliait au salon. Puis, posant le bouquet sur une vieille table en chêne, placée sous un lustre en étain, il m’avait demandé quelle chambre je comptais choisir. La question m’avait semblé tout à fait naturelle, même si je n’étais jamais venue chez lui. Les lieux ne m’étaient pas inconnus, il le savait, tout comme moi je savais que je ne choisirais pas la chambre bleue, avec les lits jumeaux et les vestiges de sa vie conjugale. Ni non plus celle, proche du salon, où il lisait et travaillait. Il m’avait conduite à travers les pièces et quand nous étions arrivés devant un cagibi, dans le couloir, juste avant la grande chambre du fond, celle qui lui servait de bureau, la plus grande, avec sa salle de bains et son dressing, il m’avait déclaré que, s’il venait à mourir, il me faudrait en briser le cadenas afin de rassembler ses manuscrits et les remettre à l’institut dont j’ignorais alors le nom, qu’il m’avait aussitôt noté sur un morceau de papier. Il aurait pu tout simplement me dire où se trouvait la clé du cadenas à briser. Mais il ne m’en avait rien dit et j’avais, dans une sorte de panique, pensé que je risquais de ne pas savoir comment m’y prendre, n’ayant jamais brisé de cadenas.
Je m’étais rassurée en me répétant que je n’aurais pas à le faire. Il reviendrait. Bien sûr qu’il reviendrait. Pourquoi, de quoi serait-il mort à Paris ? Il n’était pas si vieux. Du moins avais-je conscience qu’il n’était vieux que de manière relative à mon âge. Il était vieux parce que moi j’étais jeune. Je venais tout juste de fêter mes vingt-cinq ans. Lui, bientôt, en aurait soixante-dix. Nous étions tous les deux nés en mai, lui à la fin, moi au début. Il n’était pas si vieux, je le savais. Mais il parlait souvent de sa mort, lorsque nous conversions parfois, dans l’ascenseur, le jeudi soir, avant de nous quitter sur University Place ou devant la bibliothèque de New York University, massif bâtiment rouge face à Washington Square. Il me parlait de la mort qui le guettait et de la mort qui l’avait déjà guetté, autrefois, étoile jaune au revers de sa veste. J’étais cependant certaine qu’il lui restait au moins deux décennies, peut-être trois s’il avait un peu de chance. Il reviendrait. Et quand il reviendrait, le parquet de la chambre que j’aurais choisie serait briqué à la cire ; sur son bureau, il y aurait un bouquet dans le vase en cristal où baignaient maintenant mes soleils ; la cuisine, récurée, sentirait le vinaigre blanc.
Nous étions finalement entrés dans la chambre du fond, avec ses étagères de livres qui recouvraient les deux pans de murs latéraux, avec l’immense fenêtre qui ouvrait sur Soho et sur les Twin Towers, avec le grand bureau auquel il écrivait. J’avais fini par décréter que c’était là, dans cette chambre, que j’allais m’installer. Et aussitôt, de sa voix caverneuse, qui m’était devenue familière au fil des mois, il m’avait rétorqué, sans aucun embarras, Nous coucherons donc ensemble par chambre interposée ! Il avait ri, cette fois d’une voix de fausset, aiguë, malgré son timbre autrement très profond. J’étais restée un instant sans bouger, figée, honteuse. Peut-être un peu flattée au fond.
Pourtant, en quelques secondes, je m’étais imaginé ce qui se serait passé si j’avais joué l’outrée : je serais partie sur-le-champ, claquant la porte pour qu’il me coure après, pour qu’il s’excuse, pour qu’il m’implore devant les ascenseurs du douzième étage, dans le corridor éclairé aux néons. Pourquoi m’étais-je imaginé cette scène alors que je me tenais là, sans intention de m’en aller, heureuse dans sa grande chambre qui serait bientôt la mienne, détournant le visage pour éviter qu’il ne remarque que sa muflerie me faisait sourire, et même plaisir ? J’avais honte, j’aurais dû avoir honte, mais je savais très bien, il était impossible de me mentir à moi-même sur ce point, que je n’avais peut-être rien attendu, cette année-là, d’autre que cela : QU’IL ME VOIE.
Nous avions finalement quitté la pièce, nous marchions l’un derrière l’autre sur le parquet fait de petits carreaux de bois pour retourner au salon. Je m’étais installée sous un portrait de Proust pâle, catleya à la boutonnière, sur l’immense canapé fleuri, fané, affaissé par les ans, dont le velours restait pourtant très doux et pelucheux. Il s’était éclipsé, était revenu avec deux verres, m’avait servi du vin, s’était assis en face de moi, était demeuré silencieux un instant. Puis, lentement, presque grave, articulant chaque mot, il m’avait dit :
— J’aimerais vous demander un service.
Je ne sais plus ce que j’avais répondu, sans doute que j’étais ravie de pouvoir l’aider mais en quoi ? J’avais sûrement accompagné ma réponse d’un geste séducteur, passant une main dans mes cheveux ou souriant tête penchée.
Derrière les vitres du salon, la pointe de Manhattan piquait un ciel torrentueux, gavé de roses, de mandarines et de violettes qui fusionnaient comme sous l’effet d’un doigt. Les Twin Towers s’allumaient peu à peu, et l’on devinait, au tout dernier étage de la tour nord, une lumière rouge montant comme en un trait, peut-être un escalier roulant bordé d’un éclairage.
J’attendais. Qu’allait-il me demander ? Il hésitait, prenait son temps, son souffle. Il paraissait troublé, comme s’il n’était pas sûr que je puisse accepter.
— J’aimerais vous demander, avait-il fini par me dire, s’interrompant à mi-phrase. J’aimerais vous demander de me renvoyer mon courrier à Paris.
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Vingt premières pages, reposées à plusieurs reprises, reprises à plusieurs reprises, et puis soudain sans trop savoir pourquoi, comme on plongerait, comme on s'immergerait, comme on ferait corps avec un élément, j'avais senti que je me pliais à ses mots, à leur rythme organique, imprévisible, je sentais que je me calais à l'étrangeté de leur disposition et de leur mélodie, à leur incongruité, à la syncope des sons, des sens, et que cela devenait comme une danse aquatique, souple et violente, (...)
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C’était la première fois que je sentais vraiment, je veux dire dans mon corps, dans mes fibres, l’impact que pouvait avoir le fait d‘écrire sur soi et ceux qui nous entourent. À celui même qui non seulement pratiquait l’autofiction mais qui l’avait pensée, théorisée, j’étais parvenue à faire mal par mes mots. Dans Le livre brisé, il avait écrit, Si on avait un crâne en verre, si on pouvait se lire mutuellement dans les pensées, pas un couple qui n’éclaterait au bout d’une heure. Je lui avais sans doute montré, sans pudeur, l’intérieur de mon crâne, du moins la part qui éprouvait encore de la colère et un léger dégoût. p. 166
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Céline avait un rôle à tenir, qui à la fois me dépassait et se situait bien en deçà de ce que j'avais pu vivre. Elle avait une mission, une mission narrative, et elle s'en acquittait fort bien, tandis que moi, j'avais traversé notre histoire comme on s'engage sur une mer agitée, désorientée, portée par les courants, entre fascination, frayeur et tendresse, entre colère, rejet et attirance, jour après jour, sans désirer jamais savoir où nous accosterions. L'écrivain avait fait de moi une autre. Un double. C'était un peu une mort, et un peu une naissance.
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- Quand rentres tu à l'hôpital, quand te fais-tu opérer ? Je viendrai te voir tout de suite.
- Hors de question, tu ne vas pas venir me voir alors que je serai à moitié mort !
- Mais si tu n'es qu'à moitié mort, c'est que tu seras encore vivant !
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