D'abord un premier satisfecit pour la traduction, qui est d'une qualité remarquable (par la nièce de l'auteur). On a vraiment l'impression de lire une oeuvre originale.
La première moitié de l'ouvrage est à mes yeux extraordinaire. La mise en exergue de deux comportements humains (philobatie et ocnophilie) auxquels on ne prête pas assez attention, la qualité de l'analyse des caractéristiques de ces comportements me laissent pantois. Il y a un côté magique dans la lecture de certaines pages.
En revanche la seconde partie m'a déçu. La vision psychanalytique, trop fidèle aux principes de l'école freudienne (même si l'auteur s'en défend) me semble aujourd'hui "démodée" et en tout cas bien moins convaincante que la 1ère partie. Seul le chapitre 14, relatif au temps, écrit par Enid Balint, et argumenté par les cas des patientes "A, B, C et D", résiste bien à un regard critique.
On aurait envie de réécrire cette deuxième partie avec un regard neuf. Mais cela ne retire rien à la qualité de cet ouvrage et à certaines analyses fulgurantes.
Et je vais m'attaquer à la lecture d'autres ouvrages de Balint, voire de Jung, Ferenczi et Winnicott.
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… qu’il soit capable d’acquérir suffisamment d’habileté personnelle pour jouir de ce que la vie adulte peut offrir. […] Il faut veiller sans cesse à ce que le patient reste – ou devienne - capable d’établir et de maintenir un contact intime et durable avec les autres.
(p.178)
L’univers ocnophile s’attache (s’agrippe) aux objets en voie d’émergence, l’ocnophile choisit de surinvestir ses relations d’objet, alors que l’univers philobate s’attache aux espaces vides d’objet et le philobate surinvestit ses propres fonctions du moi.
Le voeu le plus cher de chacun d'entre nous, c'est bien de voir notre environnement aller au devant de nos désirs - et surtout de notre désir de sécurité - sans même que nous ayons à le demander.
(p.39)
Un homme qui se noie s'accroche à une paille
(p.38)