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3,9

sur 858 notes
La vengeance d'une vieille fille laide, jalouse de la réussite insolente de sa famille. Portrait cruel de la société capitaliste naissante et de la bourgoisie. La vengeance de Bette entrainera la perte de son cousin, s'endettant pour ses maîtresses et sa femme, la vertueuse, sera presque emportée dans la tourmente.
Admirables portraits de types sociaux divers, et notamment celui de la petite cocotte arriviste et de son mari, proxénète légale de son épouse..
Ceux qui pensent que le népotisme, la spéculation immobilière, le règne de l'argent roi et toutes les dérives de la société actuelle sont un phénomène nouveau, contemporain, se persuaderont facilement du contraire en lisant ce roman.....
Lien : http://jcfvc.over-blog.com
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Il faut quand même bien reconnaître que ces personnages, ces caractères sont à peu près tous des caricatures : le baron addict au sexe, sa femme une véritable sainte, la cousine Bette une indéfectible perverse - dont on se demande d'ailleurs comme elle s'y retrouve elle-même dans le double jeu qu'elle mène avec tous ces personnages.
Tout cela manque de subtilité, d'analyse des complexités psychologiques humaines.
Une déception.
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"La Cousine Bette" est une saga familiale à la sauce Balzac. Un long roman où cette cousine aigrie va tout faire pour assouvir sa hargne et sa jalousie avec une fausseté implacable.

Le Baron Hector HULOT D'EVRY est un coureur de jupons invétéré. Ayant dilapidé sa fortune, sa fille en âge de se marier ne peut donc être dotée. La cousine Bette hébergeait un sculpteur des pays de l'est, désargenté mais prometteur et c'est ce jeune homme qui fut choisi comme mari. La position du Baron lui permettrait des commandes de l'état qui remplaceraient la dot absente. Les deux tourtereaux se plaisent et ils se marièrent. Cela pourrait être la fin de l'histoire.
Mais la cousine Bette avait des vues secrètes sur ce Wenceslas STEINBOCK, artiste polonais qu'elle dorlotait comme une mère. Vieille fille elle caressait même d'autres espoirs enfouis. Aussi son mariage avec sa nièce va déclencher une croisade d'une perfidie insoupçonnable.

Un très long texte, parfois touffu où tout s'entrecroise : la passion, le désir, la jalousie, la religion et surtout l'argent décliné à toutes les sauces. Ici le bien se fait mal et le mal se fait bien !

Impressionnant !





PERSONNAGES

– CREVEL : personnage entièrement nouveau dans La Comédie humaine, il s'inscrit dans la lignée des bourgeois libertins, tels Carnot, Camusot et Matifat. Il est l'ancien commis (Célestin) de César Birotteau, mais si ce dernier incarnait le type malheureux du commerçant naïf égaré dans le monde de la finance, Crevel, qui n'a que sept ans de moins que son ancien patron, appartient à une nouvelle génération de bourgeois. Maîtrisant parfaitement la circulation de l'argent, il incarne le type du bourgeois parvenu des années 1840. Non content de jouir de son pouvoir économique il brigue également le pouvoir politique.

– Lisbeth FISCHER (dite BETTE) : c'est la fille de Pierre Fischer et la cousine d'Adeline Hulot, son aînée de cinq ans, elle-même fille d'André Fischer, tous deux d'une famille de paysans lorrains, passent dans l'armée en 1799. André sera tué pendant les Cent-Jours, et c'est Pierre qui se charge d'élever ensemble Adeline et Lisbeth. C'est un personnage nouveau dans La Comédie humaine, mais Balzac a déjà cependant dessiné de nombreux avatars de vieilles filles aigries (mais non sans concupiscence) dont elle incarne le type achevé.

– Adeline HULOT : femme du baron Hulot d'Evry, elle était née Adeline Fischer en Alsace. Epouse religieusement soumise à son époux, elle est l'incarnation parfaite de la vertu conjugale. Mais en raison même de son angélique pureté, qui contraste avec la perversité des autres personnages féminins, Adeline n'est pas capable d'être à la fois la femme et la maîtresse du baron Hulot. Cette abnégation conjugale sans bornes la rapproche du personnage de Joséphine Claës, qui est, elle aussi, l'épouse d'un monomane d'une autre sorte (La Recherche de l'Absolu).

– Baron Hector HULOT D'EVRY : Hector Hulot est un personnage nouveau dans l'univers balzacien, mais il appartient à la grande famille des monomanes, dont Balzac a déjà représenté différents avatars. Né en 1771, il a cinq ans de moins que son frère et vingt ans de plus que sa femme Adeline, les deux êtres avec lesquels il fait contraste.

– Maréchal HULOT (Comte de Forzheim) : c'est le frère aîné d'Hector Hulot. Déjà présent dans Les Chouans. C'est le type du vieux républicain, soldat glorieux prêt à tous les sacrifices pour servir la patrie. Représentant d'un monde en train de disparaître, il ne survit pas aux diverses trahisons et prévarications commises par son frère.

– Victorin HULOT : fils du baron et de la baronne Hulot. Jeune homme un peu falot qui contraste tristement avec les excès de son père. C'est la figure froide et plate du bourgeois sans passion, soucieux de rester dans les normes et de préserver sa position sociale.

– Jean-Paul Stanislas MARNEFFE : c'est la version masculine et sordide de Valérie. Sans les fastes de la séduction de son épouse, Marneffe offre le tableau abject et répugnant du vice à l'état pur.

– Valérie MARNEFFE : cette « Laïs de Paris » incarne le type de la « courtisane mariée ». Alliage oxymorique de grâce et de corruption, d'esprit et de dépravation féminine, elle est une fleur du mal dans le terreau parisien. Sa séduction puissante et perverse accélère la dégénérescence de l'équilibre familial et social.

– Josépha MIRAH : cantatrice, fille naturelle d'un banquier juif. Initialement entretenue par Crevel, elle devient la maîtresse de Hulot qu'elle abandonne pour le duc d'Hérouville. Moins corrompue que Valérie et avec la générosité d'une véritable artiste elle vient finalement au secours d'Adeline Hulot dont elle a contribué cependant à causer la ruine.

– Baron Henri MONTES DE MONTEJANOS : ce Brésilien fougueux et dangereux, à l'image de la jungle dont il est issu, appartient plutôt au personnel du roman populaire qu'à l'univers De Balzac. Son exotisme flamboyant et sa virilité hyperbolique font un contraste savoureux avec la troupe exsangue des vieillards déliquescents, ses rivaux auprès de Valérie.

– Agathe PIQUETARD : épaisse normande qui entre au service de Mme Victorin Hulot. Hulot succombe à son charme rustique et l'épouse après la mort de sa première femme, Adeline. Afin d'illustrer l'ampleur de la déchéance d'Hulot, Balzac a doté ce personnage de fille de cuisine d'une vulgarité physique et morale extrême.

– Wenceslas STEINBOCK : artiste polonais. Il arrive en France en 1833 à la suite de la révolution qui agite la Pologne. Réfugié dans une mansarde sinistre, il tente de se suicider mais il est sauvé par l'intervention de sa voisine, Lisbeth Fischer. La vieille fille se prend d'amour pour lui et décide de le mettre sérieusement au travail. En épousant la belle Hortense, puis en devenant l'amant comblé de Valérie, Wenceslas échappe à l'impérieuse Lisbeth, mais ce faisant, il perd aussi la mère sévère et exigeante qu'elle était pour lui : sa puissance créatrice se délite, il finit artiste in partibus.

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Calculs et mensonges, vice et fourberie de l'âme humaine au service de la rancoeur.

Ouvrage à lire et découvrir dans sa modernité et son actualité.
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Suite à l'émission de la Grande Librairie sur les grands classiques en littérature, conseillés à lire, je me suis procuré celui-ci

Belle écriture, comme le père Goriot et Eugénie Grandet que j'avais adorés
Ce roman-ci ma déçu, je me suis arrêté à la page 200, la moitié du roman.
Quels sont mes reproches ? Trop de personnages, Balzac passe de l'un à l'autre, on embrouille tout, trop long paragraphes, pas de chapitres donc on a pas le temps de souffler. Je ne le conseillerai pas, et ne donne que 2 étoiles.
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Un des personnages les plus violents et noir De Balzac à l'opposé du Cousin Pons ici on est en pleine vengeance familiale;: le drame est terrible la vengeance implacable et le livre sublime :Balzac à son meilleur !
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Moi qui apprécie beaucoup les classiques et en lis régulièrement, je me retrouve cependant toujours confrontée à un gros problème lorsque j'ai envie de me plonger dans du Balzac. En effet, il fut tellement prolifique au cours de sa carrière qu'il m'est difficile de choisir quel roman lire. C'est après avoir reçu des avis très positifs sur La cousine Bette que j'ai décidé de me plonger dedans. Au final, j'ai assez bien aimé ce roman, même si je suis loin du coup de coeur espéré.

Commençons par ce que j'ai préféré: le style. Je sais que beaucoup de gens sont assez déstabilisés ou déroutés par l'abondance des descriptions chez Balzac, et c'est vrai que je connais pas mal de gens qui sont rebutés par autant de longs passages descriptifs. En ce qui me concerne, c'est quelque chose que j'apprécie et aime chez Balzac. J'aime sa façon d'écrire, j'aime son style et j'aime surtout la façon dont il donne vie aux choses et aux personnages. A ce niveau-là, c'est une réussite et j'ai donc été séduite.

L'autre point positif de ce roman: les personnages. Balzac nous propose une histoire avec des personnages hauts en couleur et qui ne sont pas épargnés par les défauts: qu'il s'agisse de Bette, Valérie ou du baron Hulot, de Crével et de Wenceslas, tous sont pourris par le vice, la jalousie... J'ai particulièrement aimé le double jeu de Bette, dont la piètre allure ne laisse pas présager d'un tel esprit machiavélique. Je déplore cependant un peu le fait que les personnages féminins, Adeline et Hortense en particulier, sont un peu trop unidimensionnels, trop dans le côté "femmes éplorées".

L'intrigue, quant à elle, me laisse un peu plus mitigée. J'ai trouvé qu'il y avait pas mal de longueurs et que l'histoire peine à démarrer. Je me suis même permise de passer un peu quelques passages de dialogues un peu longuets. Mais une fois qu'elle démarre, on ne s'ennuie pas. Il se passe pas mal de choses et j'ai pris plaisir à suivre l'évolution des aventures des personnages, la descente aux enfers de certains, le bonheur des autres. Il y a quand même, comme pour certains personnages, un côté très caricatural qui me déplait un peu.

Pour conclure mon avis sur ce livre, je tenais à mentionner les thèmes qu'on y trouve et qui peuvent intéresser certains d'entre vous: la jalousie, la vengeance, l'argent, l'amour... Des thèmes assez universels et bien exploités par Balzac dans son roman. Il dépeint un portrait intéressant de ces personnages autour de ces thématiques, et si elles vous intéressent, le roman peut vous plaire!

En bref, La cousine Bette a été pour moi une immersion intéressante dans le monde De Balzac, même si ce n'est pas un roman que j'ai trouvé incroyablement marquant. Il me donne tout de même envie de me pencher davantage sur l'oeuvre de l'auteur et de découvrir davantage son travail.
Lien : http://livroscope.blogspot.f..
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C'est aussi un plaisir de relire ! Surtout lorsqu'il s'agit De Balzac puisqu'il y a toutes sortes d'itinéraires dans la Comédie Humaine et qu'en revenant sur ses pas, on retrouve des personnages rencontrés dans d'autres romans, à une époque plus ou moins lointaine. Et puis on a soi-même vieilli !

Ce qui frappe à la relecture, c'est d'abord l'analyse pointue de la société contemporaine, de la bourgeoisie louis-philipparde, d'une aristocratie en fin de course qui réunit dans le même effondrement la noblesse de l'Ancien régime et les braves de la Révolution et de l'Empire (on retrouve le général Hulot des Chouans). Avec la même précision est décrite la vie du milieu artistique, du demi-monde des courtisanes et celle, misérable, du petit peuple. Je ne dis rien des capitaines d'industrie, de la conquête de l'Algérie et des profits illicites qui l'accompagnent.
Ce qui frappe, c'est aussi, et c'est ce qui vient nuancer le réalisme, la jubilation avec laquelle il s'abandonne à sa frénésie inventive, à son imagination débridée, à sa fantaisie. Je pense par exemple aux déguisements successifs de Madame Saint-Estève, savoureux avatar de Vautrin.
Ce qui frappe, c'est encore les relations avec la vie De Balzac, ses problèmes d'argent, sa vie d'écrivain (c'est un bourreau de travail bien différent de ce paresseux de Steinbock), son désir de plaire à Madame Hanska (il a quand même une autre conception de l'amour et des femmes que ce débauché de baron Hulot !).
Ce qui frappe c'est son investissement personnel dans l'analyse sociale et psychologique. Il essaie de faire partager son dégoût et son mépris. La satire est violente. le monde est pour lui le lieu d'une comédie révoltante.
Ce qui frappe, ce sont les références constantes aux grands textes de la littérature, à la culture antique, à la Bible, aux héros de l'histoire. Il ne s'agit pas seulement de décrire les moeurs des hommes et des femmes de la Monarchie de Juillet. Il s'agit de traiter des grands problèmes de la vie humaine, de donner aussi au roman une dimension universelle et intemporelle.
Dès lors la création romanesque reprend des mythes anciens et en crée de nouveaux. L'emploi constant de la métaphore contribue à cette transformation des situations, des personnages et fait partie du plaisir de la lecture. Lisbeth, la cousine Bette, cette mégère diabolique est appelée, la Bette. Vieille fille au physique ingrat et au tempérament retors, elle est la chèvre. C'est une lionne jalouse de sa soeur, prête à tout pour garder dans ses griffes le jeune sculpteur polonais. le monde qui l'entoure est celui des adorateurs du veau d'or, c'est aussi un enfer, une vallée de larmes dans laquelle souffre la baronne, victime expiatoire, semblable aux premiers martyrs chrétiens.


J'ai pris l'an dernier beaucoup de plaisir à lire la biographie De Balzac écrite par Stéphane Zweig.

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Un roman de vengeance, un genre de justice sauvage. C'est une riposte de la part de la cousine Bette. Ce roman a provoqué en moi une vive réaction émotionnelle, assez intense. J'ai appuyé Bette et je voulais qu'elle se venge, que les injustices soit réparées. Même si toute cette histoire se situe au-delà de l'éthique, j'étais d'accord avec le personnage principal. Je voulais qu'elle obtienne justice, je voulais qu'elle ait une belle vie. Au lieu de cela elle s'est ingéniée à la destruction de sa famille.
L'auteur, le Grand Balzac, a tellement bien réussi à me faire partager l'indignation de son personnage Bette, cela a créé chez moi de l'empathie envers elle, j'avais un réel lien émotionnel avec Bette, malgré sa méchanceté et sa jalousie. La façon dont elle manipule les gens qui l'entoure est indécente, nous descendons dans les bas-fonds de son âme. Elle manipule Valérie Marmeffe et elle lui confie la mission de séduite le baron libertin de la famille Hulot. Cette destruction de la famille est une véritable catastrophe.
Malgré cette histoire abominable, Bette est également une victime dans ce monde glacé dominé par l'argent. Dans toute cette histoire, la cousine Bette espère obtenir une réussite sociale supérieure à celle de Adeline sa cousine. le temps passe et toutes les machinations de Bette semblent aller contre elle. le temps passe et la famille Hulot est de nouveau sereine, mais c'est le calme avant la tempête. Victorin, le fils du baron est le chef de famille maintenant. Il vit avec sa mère Adeline de sa soeur Hortense et de la cousine Bette. C'est le drame: Célestin Crevel et Valérie Marmeffe vont se marier. La famille insultée refuse d'aller au mariage. Il y a un complot les époux meurent et la famille Hulot hérite de la fortune laissée par ce maudit couple.
Bette meurt de jalousie, elle n'A pas assouvie toute sa haine.
Lien : https://deniselessard.com
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Jamais Balzac n'a brossé un portrait de femme aussi négatif. Bien que sa cousine soit malade, elle manigance pour détruire des couples et se marier, mais rien ne se passe comme elle le voudrait. Plus le temps passe et plus elle devient mauvaise. Encore un livre considéré comme un chef d'oeuvre.
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