Moi aussi je me serais laissé prendre dans les filets et séduire par la belle Valérie Marneffe. Est-ce sa faute, si elle a quatre prétendants tous plus transis et suffisamment benêts pour se croire chacun l'élu de son coeur ? Accordons les circonstances atténuantes au baron Hulot dont la passion des femmes agit sur lui comme une addiction dont il ne pourra jamais se défaire sa vie durant. Je n'ai pas été franchement séduit par ce roman dont les personnages et les situations me semblent caricaturaux. le livre porte le titre d'une des protagonistes de cette histoire, qui n'en est pas (à mon sens) le personnage central. On a quelque difficulté à se laisser prendre ou émouvoir par les acteurs de ce roman se déroulant à la manière d'une pièce de
théâtre classique, l'unité de temps se dilatant sur une durée d'environ 7-8 ans. L'auteur de cette critique est un lecteur du XXIe siècle (l'eussions-nous cru ?) estimant que ce roman
De Balzac est par trop daté et que cet écrivain d'il y a bientôt deux siècles souffre parfois mal la comparaison avec nos auteurs contemporains, moins auréolés de gloire parce qu'affrontant une sévère concurrence du livre. Mais ces contemporains savent aussi écrire des choses qui ont largement autant – si ce n'est plus – de valeur ou d'intérêt que certains romans
De Balzac. Citons un écrivain remarquable, mille fois moins connue que
Balzac, à qui il faut rendre justice :
Anne-Marie Garat (pour sa trilogie
Dans la main du diable). Et la liste des meilleures écrivaines n'en finirait pas si l'on devait les citer toutes, telles
Marguerite Yourcenar,
Jane Austen,
Virginia Woolf,
Elsa Morante,
Yasmina Reza (pour le
théâtre), etc. Faut-il écrire « écrivains » ou « écrivaines » s'agissant de romancières ? Si l'écrit est vain, alors la parole est vaine. Donc : écrivains au féminin.