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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Castanier, est un ancien militaire du Premier Empire à la retraite, désormais caissier/comptable chez Nucingen, un gros banquier de Paris.
Son métier est terne, horriblement insipide, travaillant en sous-sol, dans une cave sur-chauffée... Il mène sa vie ordinairement, banalement. Il s'est marié à la va-vite lorsqu'il était militaire en fonction, sur un coup de tête après une fête, et épousa une femme qu'il croyait bien disposée financièrement mais il n'en était rien. Il délaissa totalement sa femme qu'il isola dans une petite maison à Strasbourg.
Castanier a cinquante ans, est chauve en plus d'être gros, suffoque quand il monte les escaliers, n'a pas d'enfants et un métier sans intérêt.
Afin de redonner un peu de saveur à sa vie, il s'attacha à une prostitué au point de partager son foyer avec elle.
La prostitué goutait à la vie bourgeoise et mondaine en arrêtant la prostitution et en vivant sur le dos de Castanier qui gagnait honnêtement sa vie mais sans plus. Sans pour autant avoir l'esprit vénal, elle jouissait innocemment des petits plaisirs matériels de la vie sans se soucier de l'origine de l'argent qui lui semblait tomber naturellement du ciel, de la poche de Castanier. Castanier s'endetta pour maintenir son train de vie, puis à bout de souffle, trop fier pour abandonner ses artifices et tout assumer, continua ses petites manoeuvres et imita la signature de son banquier, Monsieur Nucingen sur lettre de change pour un gros montant. Au moment même ou il signait la fausse lettre de change, le diable apparut soudain en lui disant qu'il savait ce qu'il était en train de faire.
Castanier crut à un mauvais rêve, continuait sa vie et un soir où il se décide d'aller au théâtre, il découvre que sa maitresse-ex-prostitué le trompe, et en plus l'assume sans gêne, soumettant Castanier en lui rappelant qu'il n'était rien, au vu de son physique, de son âge. Les deux vont tout de même au théâtre, puis le diable réapparut, s'assit à côté de Castanier, puis, par une sombre magie noire, modifia la scène de théâtre par son seul pouvoir.
Cette nouvelle pièce de théâtre métamorphosée montrait l'avenir tragique et pittoresque qu'allait subir Castanier : notamment qu'il allait surprendre l'amant de sa femme dans le placard de sa chambre et qu'il finirait très vite en prison pour sa fausse lettre de change.
Ce tragicomique assez burlesque faisait rire tout le monde, sauf Castanier qui était terrorisé à la fois de son propre avenir et du pouvoir surnaturel du Diable. Face au mur, désespéré, Castanier résolut de vendre son âme au diable. Grand bien lui fasse sur le coup, en peu de temps, il sait tout, voit tout, possède tout ou peut tout posséder, il peut même voler, se téléporter presque d'un endroit à un autre. Il prend alors sa revanche sur sa maitresse, ex-prostitué qui le trompait, sur l'amant, et même sa domestique qu'il prit un malin plaisir de congédier avec mépris. C'était alors un sur-homme, mais sans coeur, il avait tout dans la sphère matériel, dans l'extérieur mais plus rien à l'intérieur. Comme le dit Balzac, il avait à ce moment précis "l'horrible mélancolie de la suprême puissance". Il cherche, sans savoir ce qu'il veut rechercher, il cherche l'inconnu alors qu'il sait tout. Il revient voir son Maître, le diable qui lui avait proposé le pacte. Grande surprise, le Diable n'est plus, il s'est repenti, il a converti son âme pécheresse sous les yeux ébahis des prêtres, avant de mourir en paix. Ce diable était un irlandais, simple mortel à l'origine, qui comme Castanier a subi la même malédiction que lui. Mais alors comment cet irlandais a pu s'extirper de cette malédiction ? Très simplement, en transmettant sa malédiction à un autre. Par intuition, Castanier avait compris cela, il ne lui restait plus qu'à agiter l'hameçon et à trouver le poisson. Quoi de mieux que d'aller à la Bourse de Paris, de tomber sur un boursicoteur désespéré, en quasi-faillite, la rage de vaincre et la peur de tout perdre, qui succomba assez facilement au pacte proposé par Castanier. Une fois la malédiction transmise, Castanier put reposer en paix, et mourut quasi immédiatement, en ayant tout juste le temps d'appeler des prêtres avant sa mort pour mieux le bénir avant de rejoindre les cieux. Balzac exprime sincèrement à travers cette nouvelle, sa volonté de réinstaurer la foi dans une société qui n'a que comme principe l'argent.
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Chacun a sa part d'ombre, mais quand on est caissier chez le banquier Nucingen et qu'on est criblé de dettes, on a fatalement tendance à en avoir un peu plus...
Balzac avait déjà eu l'idée d'écrire une suite de Melmoth l'homme errant (Melmoth The Wanderer), roman noir de Charles Robert Maturin (publié en 1820 et en traduction française l'année suivante), lorsqu'il était occupé à écrire La peau de chagrin fin 1830.
Manque de temps, ce projet était avorté à plusieurs reprises, pour finalement se concrétiser à la fin de 1834 quand Balzac était en pleine rédaction du Père Goriot.
Fervent admirateur du roman de Maturin, dont Balzac avait même acquis les droits de réimpression en 1828, il aspirait à intégrer le personnage de Melmoth dans sa propre oeuvre.
Homme au regard insoutenable et au rire terrible, condamné à errer sur terre après avoir conclu un pacte avec le diable, Melmoth pouvait toutefois briser ce pacte s'il trouvait un autre preneur. C'est ici que Balzac met Melmoth en scène en plein Paris de Louis-Philippe, où règnent l'argent et la cupidité.
Endroit idéal pour trouver une victime qui voudrait bien voir son âme damnée contre monnaie courante. L'ancien dragon dans les armées napoléoniennes Castanier, par exemple. Caissier chez Nucingen, prêt à falsifier une lettre de change contre 500.000 francs car il est endetté jusqu'au cou à cause de sa maîtresse Aquilina ; il se voit alors contraint par Melmoth de reprendre le pacte maléfique.
Il s'agit d'un véritable roman charnière dans l'oeuvre De Balzac, qui relie la Comédie des ténèbres (les romans noirs du jeune Balzac) avec la Comédie humaine en gestation, où, à l'instar de la peau de chagrin, le fantastique surgit dans le réel.
Publié pour la première fois dans un recueil intitulé le livre des conteurs en 1835, Melmoth réconcilié est la première oeuvre où Balzac introduit le retour de ses personnages, avec Aquilina, prostituée que nous retrouvons déjà dans La peau de chagrin, ici maîtresse de Rodolphe Castanier, caissier dans la Maison Nucingen dont nous retrouvons le banquier et sa femme Delphine dans le père Goriot, roman auquel Balzac travaillait encore quand il rédigeait Melmoth réconcilié.
L'argent y joue un rôle prépondérant, comme dans la plupart des romans De Balzac. Il tient à la fois de l'étude de moeurs, du récit fantastique et d'ouvrage mystique édifiant qui aborde le thème de la rédemption.
J'ai beaucoup aimé les tons en clair-obscur du récit, l'intrusion de Melmoth dans la vie parisienne à l'époque de Louis-Philippe, les scènes terrifiantes au théâtre du Gymnase et la fin de Melmoth dans la rue Férou près de Saint-Sulpice.
À lire de préférence le soir vers minuit.
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