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EAN : 9782072831508
400 pages
Gallimard (10/01/2019)
2.86/5   64 notes
Résumé :
« Quand la première coupe fut vidée, Alejandro et Petrus se sourirent et Jesús remarqua les beaux yeux gris et pensifs du rouquin.
— Par où êtes-vous arrivés ? demanda-t-il.
— Par le pont, répondit Petrus. Le pont qui relie notre monde au vôtre.
Puis, après un silence :
— Il vous est invisible. »

Qui est Petrus, cet affable rouquin surgi de nulle part dans la cave du castillo où Alejandro de Yepes et Jesús Rocamora, jeunes ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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(Même critique que pour la Vie des Elfes, car je les ai lu l'un à la suite de l'autre.)

Muriel BARBERY revient avec une histoire différente de son précédent roman, « L'élégance du hérisson », que j'avais adoré à l'époque. Avec brio, elle se lance dans un tout autre registre qui est celui de la féérie. Un monde qu'elle crée de toute pièce.

Depuis une semaine maintenant, ma vie est faite d'un songe, un songe permanent qui me suit et poursuit tout au long des journées, mon esprit vagabonde, ne peut rester un instant sans penser à cette féerique histoire que m'a contée Muriel BARBERY avec son roman « La vie des Elfes ».

Je suis rentrée dedans et suis triste de l'avoir terminée…. Vous allez me dire, ne désespère pas, la suite de ce roman est sortie. Il s'agit d'« Un étrange pays ». Ben oui, mais non, je viens de le terminer aussi, d'où mon ressenti.

Je suis orpheline, abandonnée, seule, malheureuse… Heu ! c'est un peu exagéré me direz-vous. Mais voilà, quand on aime, on ne compte pas. Un roman que l'on a aimé, une fois fini, c'est comme un Amour qui se termine.

J'ai aimé me laisser porter par la merveilleuse histoire contée par Muriel BARBERY, j'ai aimé découvrir sa poésie, son lyrisme, son amour de la nature, des arts, de la littérature, de la peinture, de la bonne cuisine et du bon vin, qui sans cela, nous ferait paraître la vie bien fade. Je me suis attachée à Clara et Maria, à Petrus et tous les autres. J'ai frémis devant le devenir des Brumes, et les guerres à venir, j'ai espéré un monde d'amour et de joie, de beauté, un paradis quoi. Mais voilà…

Tant d'imagination ! Que je donnerais cher pour en avoir, ne serait-ce qu'un tout petit peu.

Au vu des critiques sur Babelio, peut-être faut-il avoir gardé l'âme d'un enfant à qui l'on contait des histoires et qui en lisait, pour apprécier plonger dans celles de Muriel BARBERY. C'est ce que j'ai fait, je me suis laissée porter, j'ai traversé le pont qui relie le monde des Elfes et des Humains, je me suis enfoncée dans les Brumes et peut-être ai-je bu le thé des Elfes qui vous met en liaison avec le monde pour être entré dans l'univers de Murielle BARBERY ? Qui sait ?

Voici deux extraits en fin du 2ème livre de Muriel BARBERY, qui vous donnera peut-être envie de retrouver votre âme d'enfant et de la lire :

1er extrait :

Quand il n'est pas songe, le roman est mensonge, écrira un écrivain que Petrus rencontrera peut-être un jour.
 
Les esprits du monde ne sont pas différents de ceux du roman – par conséquent, celle ou celui qui tient la plume tient, sous cette encre, la totalité de ce qui a été et sera. Si le premier elfe à avoir traversé le pont des brumes s'était rendu à Yepes, c'est qu'il avait voulu aller à la limite du réel, au coeur du fief étrange où s'abolissent les frontières des terres et de l'esprit. Et si le premier elfe à avoir opté pour une vie humaine s'était lui aussi rendu sur la terre poétique de l'Estrémadure, c'est que ma plume l'avait décidé, et mon songe, et la totalité de l'univers auquel ceux de ma sorte donnent sa voix.
 
En dernière instance, j'y ai mis aussi des fantômes et du vin, parce que tout homme est l'héritier d'une histoire qu'il doit faire sienne à son tour, ce qui, on le sait, ne saurait souffrir de la magnanimité d'un bon cru de garde.

2ème extrait :

L'idiot, par sa cécité, est celui qui voit loin en avant ; par le coeur connaît les espaces et les temps, par l'esprit les strates et les alluvions du réel ; c'est par lui que tous sont assemblés ici, parce qu'il est le servant des récits et que je l'ai décidé ainsi.
 
Petrus connaissait la puissance de l'espoir et l'inexorabilité de la chute, la grandeur de la résistance et l'éternité de la guerre, la force du songe et la pérennité des batailles – bref, il savait que la vie n'est que ce qui a lieu dans les interstices du désastre. Il n'est meilleurs amis que les désespérés, plus vaillants soldats que les tenants du rêve, plus valeureux chevaliers du merveilleux que les incroyants et buveurs devant l'apocalypse.
 
En témoignent les mots qu'il dit à la fin, au moment où tous se tenaient devant les eaux noires et que mouraient dans les bras de ceux qu'ils aimaient les hommes et les elfes qui n'avaient pas connu le thé de mille ans.
 
Nous avons perdu la bataille mais le temps ne s'arrête pas à cette défaite – aussi suis-je voué à continuer le roman de cet étrange pays de guerre et de songe que nous appelons la vie des humains et des elfes.
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j'attendais la sortie d'un nouveau roman de Muriel Barbery avec impatience.
Alors que « la vie des elfes » m'avait emballé, le nouvel opus, apparemment de la même veine « fantasy », me fit bondir de joie.

Dès les premières lignes la langue de Muriel Barbery m'apparut toujours aussi belle, sophistiquée sans excès, comme une friandise.

J'apprécie infiniment ce style à la limite de la poésie nous faisant flotter dans ce monde où tout est uni : Elfes, végétaux, minéraux, vapeurs et brouillards, morts et vivants.
Elle excelle dans ses descriptions du pays étrange fait de mouvance et de brumes. Sa plume nous permet vraiment de voyager sensoriellement avec ses personnages.


Mais voilà : Ses descriptions envahissent à l'excès le texte, estompant les thèmes de la guerre et des alliances.
Beaucoup de redondances, finalement lassantes, comme un abus de bonnes choses, ont fini par m'agacer.

Il aurait fallut, à mon avis, choisir entre un roman « poétique » comme « la vie des elfes » ou un roman de fiction.
Il y a là un mélange des genres qui ne m'a pas paru très heureux.

Je me suis fréquemment demandé où l'auteure voulait en venir. et, au fur à mesure que la quantité de pages à lire diminuait, le soulagement d'en finir avec cette lecture lassante arrivant, la frustration montait alors que je me demandais ce qui allait bien pouvoir arriver de nouveau…

Et bien un épilogue de quelques lignes.

Ce fut bien décevant.

Mais attention, il est tout à fait possible que je sois passé complètement à côté…
Et plutôt que de m'affliger sur mon esprit réfractaire, je préfère en rire.
Je garderai tout de même souvenir de la belle écriture de Muriel Barbery et d'une partie, pas trop lourde, du magnifique et féerique monde qu'elle m'a fait visiter.

C'est déjà beaucoup
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Petit topo sur l'histoire : Alejandro de Yepes et Jésus Rocamora, soldats de l'armée régulière espagnole, sont telles deux âmes soeurs de la guerre, ils se comprennent, se complètent et se respectent. Quand l'un flanche, l'autre le conseil. En plein conflit mondial, en 1938, ces derniers font la rencontre d'un homme à l'allure singulière du nom de Petrus. C'est de cette rencontre que nos deux acolytes vont prendre conscience de l'existence d'un monde elfique parallèle au leur, composé de personnalités trimorphes à l'allure parfaites et gracieuses, vouées elles aussi à une guerre qui révèlera autant les traitrises que la naissance d'amours insoupçonnées.

Le titre de ce roman porte bien son nom. « Etrange » est l'adjectif parfait pour définir ce livre qui propose une histoire et une écriture atypiques. Mais qu'on se le dise, cette étrangeté est à double tranchant : elle peut être aussi agréable que dérangeante. Pour ma part malheureusement je n'ai pas accroché à la plume non moins originale de l'auteure. On ne peut nier un certain talent pour la prose, une tournure de phrase poétique qui n'hésite pas à mêler l'humour au mysticisme. le vocabulaire est soutenu et recherché, ce qui rend l'ensemble à la fois profond et léger. Malgré tout cela, je n'ai pas réussi à percer l'imaginaire de l'auteur et à entrer dans son monde, j'ai parfois eu la sensation qu'elle voulait tellement rendre l'ensemble hors du commun, que le récit s'en est trouvé alourdis. In fine, des phrases un peu trop alambiquées qui m'ont faire perdre le fil de l'histoire.

Il en va de même pour l'histoire en elle-même qui reste à mes yeux un peu floue, la fermeture du roman m'a rendu dubitative quant à la cohérence du récit. le monde des Brumes ne s'est pas représenté dans mon esprit, il m'a été difficile de saisir toutes ses subtilités, son histoire, sa façon de fonctionner entre les odeurs, les sons, le visuel qui revêtent une importance particulière. Il y a cependant quelque chose de philosophique dans la narration, une forme d'analyse de la condition humaine qui est intéressant et qui mérite d'être souligné. La façon qu'on les sylphes d'appréhender leur monde et leur environnement est en opposition avec celle qu'en ont les humains, ils agissent avec davantage de ressentis et de pleine conscience. L'auteur a réellement créé un monde qui contient tous les codes (orques, pouvoirs magiques etc.) propre à l'univers Elfique mais en y ajoutant une originalité que l'on ne peut réfuter. Ce même monde n'est pas magique au sens que l'on entend communément, je le qualifierais davantage comme un « hors norme ».

En ce qui concerne la construction du roman (qui prend la forme d'un témoignage (faussement) historique), la chronologie en clôture de récit est une bonne idée et lui donne de la matière, elle m'a permis entre autre de me situer dans l'histoire. On dénote également la présence de trois grandes parties : le pendant la guerre, l'avant (1800 à 1938) et l'après-guerre (La chute), avec en sus des informations sur les notions clés du roman, comme le thé ou les écritures.

En conclusion, un roman qui ne m'a malheureusement pas séduite mais dont le côté atypique m'a marquée. Je reste à la fois dérangée par ce monde magique et admirative du travail linguistique réalisé par Muriel Barbery qui a su tenir parole en nous proposant quelque chose d'étrange.
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Un étrange pays est la suite de la vie des elfes, ces deux romans sont très différents de l'élégance du hérisson, que j'avais beaucoup aimé. La vie des elfes m'avait un peu déçu car je n'ai pas retrouvé les émotions que j'avais eu en lisant l'élégance du hérisson. Mais un étrange pays m'a totalement emporté, ces personnages féeriques, cette ambiance poétique, ces paysages et cette nature dignes des émotions que l'on peut ressentir devant un tableau de maître, m'ont transporté dans ce pays imaginaire. C'est d'ailleurs quand débute le récit de la vie de Pétrus que je me suis totalement fait happer par ce roman. le pays des elfes m'a fait penser au Japon : certains paysages, leur poésie qui ressemble à des haikus, les cérémonies du thé, les jardins, même la transformation des elfes peut se rapprocher de certains animés de Miyazaki par exemple qui célèbrent la nature, son âme et ses esprits. On sent l'esprit du Japon dans ce roman. Magnifique livre.
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Ouvrez un livre, doucement, et vous entrez dans un univers hors du temps, hors de l'espace, hors du visible pour pénétrer un invisible transparent avec un peuple de brumes, des elfes se transformant en animaux mais pouvant devenir plus humain que les humains quand ils débarquent chez le peuple de la terre.

De la naissance du Pavillon des Brumes 400.000 av. J.C. jusqu'au début du XX° siècle, c'est un voyage fantastique dans un au-delà imaginaire mais avec quelques atterrissages terriens en France, en Italie et en Espagne autour de la nature, des livres, de la guerre, de la poésie, de la vie et de la mort. le tout autour d'un personnage principal dont le nom n'a pas été choisi au hasard : Petrus, elfe et paradoxalement grand amateur de vin, peuple qui pourtant ne boit que du thé, un thé gris parfois millénaire aux vertus indéfinissables. Quand Petrus devient homme, c'est un rouquin parce sinon sa vraie condition est celle d'un écureuil (oui vous avez bien lu) un peu maladroit mais forcément attachant. C'est lui qui va être envoyé dans notre bas monde car il est en guerre mais qui survivra à l'ultime bataille avec ce pont reliant les deux systèmes vivants ?

Si l'art de la guerre y est décrit avec maestria c'est une envolée de poésie qui tourne autour des pages, c'est une aventure où l'ivresse des mots ne devient jamais grise malgré la couleur du thé mais où flamboient les êtres dans toute leur beauté et leurs mystères. C'est un hymne à la vie pour mieux accepter la mort, c'est une ode au merveilleux pour mieux repousser la laideur belliqueuse, un péan d'allégresse pour délivrer des maux, un cantique pour louer la nature divine.

Muriel Barbery ne séduit pas, ne charme pas, elle fait succomber sans prévenir le lecteur porté par son écriture stratosphérique, par cette magie des personnages, par cette fantaisie aux pays des songes. Seuls quelques sons proches d'une mélopée mélancolique sur les destins et la vie offrent un pont entre l'irréel et le sort réel de toute civilisation.

A déguster sans modération, avec thé ou vin selon l'humeur, en regardant de temps en temps le ciel qui peut rejoindre l'immensité créatrice de l'écriture et de ses enchantements. Sans oublier l'originalité de sa forme. du grand panache et c'est un écureuil (ne marchant jamais sur sa queue) qui vous le dit.

Livre lu dans le cadre du Prix Orange du Livre 2019

Lien : https://squirelito.blogspot...
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
16 septembre 2020
Retrouver des désirs enfuis et des émotions perdues en découvrant les façons de vie d’un pays envoûtant.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
24 janvier 2019
Un étrange livre, comme on en découvre rarement. Il met en scène des hommes et des elfes - on retrouve les personnages Maria et Clara, du précédent roman. Et c'est un merveilleux mélange de conte, de poésie, de fable et de récit d'aventure.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
La vie osmotique des elfes, leur immersion dans la dimension cosmologique du monde en font une espèce qui ne connait pas la solennité. Les hommes n’en usent que parce que, petits au quotidien, ils doivent en certaines circonstances se hausser au dessus d’eux-mêmes pour atteindre à un niveau d’âme inaccoutumé. Mais les elfes sont ordinairement grands puisqu’ils respectent en leur cœur la présence de la totalité, il ne leur est nécessaire ni de s’élever ni de se relâcher.
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Plus je vieillis, plus je cherche la ferveur, lui avait-il dit, et plus je la rencontre là où je ne voyais auparavant que la beauté. Tu es jeune et enthousiaste, ton esprit est frais et exalté, mais la ferveur est à l’opposé de cela. Nous déserte-t-elle et nous sommes agités et fébriles, prend-elle possession de nous et nous nous changeons en un lac calme et ténébreux, plus obscur que la nuit, plus immobile que les pierres.
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Ils avaient rallié le camp de la Ligue par une même allégeance à leurs ancêtres et au Roi, et ne se sentaient pas d’états d’âme d’en découdre avec leurs frères renégats.
Qu’ils eussent à se battre à un contre dix ne leur déplaisait pas ; à ce titre, leur première erreur avait été celle de la témérité : le sens du panache hérité de leurs pères avait enjoint aux officiers de combattre en première ligne, jusqu’à ce que des voix – dont celle d’Alejandro – fassent valoir qu’on ne pouvait pas jeter sur le champ des soldats sans chefs.
Puisque ceux-ci avaient amplement prouvé qu’ils n’étaient pas des lâches, on se passa désormais de la sérénade de l’honneur.
Nul ne doutait, par ailleurs, que le véritable honneur consiste à rendre les devoirs à la terre et au ciel, et que pour honorer ses morts, il faut vivre.
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(A propos de la langue française)
Plus encore, il avait un faible pour le français, sa force de terre et ses coquetteries de cour, parce que l’enracinement et l’élégance sont au texte ce que la saveur est au vin, avec ce supplément de grâce qui vient de la passion de l’inutile, et ce supplément de sens qui, toujours, naît de la beauté.
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Si l’univers n’est qu’un roman en attente de ses mots, choisissons un récit où la salvation ne requiert pas la torture, ou la chair n’est ni coupable ni souffrante, où l’esprit et le corps sont deux accidents d’une unique substance et où l’idiotie d’aimer vivre ne se paye pas de châtiments cruels.
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