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sur 7191 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai prénommé ma fille comme l'héroïne de @la nuit des temps alors autant vous dire que je retrouve Barjavel avec grand plaisir pour ce roman post-apocalyptique paru en 1943. L'histoire se déroule en 2052 et le monde dépendant des machines à outrance connaît le grand effondrement que nous prédisent les collapsologues d'aujourd'hui.
Tout s'arrête d'un seul coup, plus d'électricité, plus d'eau, plus de moyens de déplacement, des hordes de survivants pillent tout sur leurs passages, les explosions en série et un incendie gigantesque ravagent Paris.

Ca y est, le grand incendie
Y'a l'feu partout, emergency
Babylone, Paris s'écroulent
New-york city, iroquois qui déboulent
Noir Désir

François, étudiant en chimie agricole décide de former un petit groupe de survivants afin de rallier la provence d'où il est originaire et où ses parents paysans vivent encore comme autrefois et où il est peut-être encore possible de trouver de quoi subsister.

@Barjavel réussit des scènes d'action absolument incroyables de réalisme, je pense notamment à la fuite dans les escaliers de la cité verticale qui m'a rappelé les scènes décrites dans les Twin Towers lors du 11 septembre, la description de la propagation de l'incendie dans lequel sont coincés nos protagonistes est elle aussi criante de vérité. J'ai bien aimé le personnage de François qui n'est pas présenté comme le gentil qui veut sauver le monde mais comme le chef sans pitié qui est prêt à tout pour sauver sa tribu.

Bien sûr les technologies décrites dans le roman peuvent paraître obsolètes, nous sommes loin de Skynet mais le rythme donné au roman est digne du grand @HG Wells et place @Barjavel dans la cour des grands de la SF. le thème de la marche forcée vers un monde toujours plus dépendant des machines est très présent et c'est l'occasion pour l'auteur de poser la question écologique.

J'ai moins aimé la fin du roman, un peu trop manichéenne à mon goût mais @Ravage n'en reste pas moins un excellent roman.

Challenge solidaire
Challenge Multi-défis
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2052. Pour une raison inconnue, l'électricité disparaît, et toutes les technologies qui en étaient issues s'arrêtent, autrement dit le monde s'écroule. Véritable récit d'apocalypse, Ravage nous brosse un portrait de ce que peut devenir l'Humanité, toute la cruauté dont elle peut faire preuve, mais il laisse une note d'espoir malgré tout. La première partie du roman, intitulée Les temps nouveaux, est assez amusante car l'imagination dont a fait preuve Barjavel (en 1942 quand il a écrit Ravage) pour nous décrire le monde ultramoderne de 2052 s'avère visionnaire pour certaines choses, mais complètement rétrograde pour d'autres. Par exemple, Barjavel voit les gens se déplacer en trains sur coussins d'air, mais tout le monde achète toujours son journal… Très amusante aussi sa vision du livre audio de l'époque, quand il imagine des salles pleines de lecteurs prêts à lire au micro des pages de livres dont l'image leur est envoyée via une sorte de liseuse/appareil photo. Mais dès qu'on entre dans la deuxième partie, La chute des villes, on arrête de sourire, et on voit se dérouler ce qu'on imagine bien être le chaos en temps de guerre, la fuite, les pillages, le chacun pour soi, et quelques bribes d'humanité et d'amour de temps en temps… Quand l'électricité disparaît, ne reste d'autre choix que le retour à la nature, qui semble être la clé du bonheur. Je n'ai pu là que faire un parallèle avec le livre que je venais à peine de quitter, Dans la forêt, de Jean Hegland.
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L'histoire se passe dans le futur, à une époque où Paris est au coeur d'une société hyper moderne qui a rendu les humains esclaves des machines. Les campagnes sont revenues à l'état de jungle tandis que toute la population vit en ville. Tout est très rapide et très aseptisé. un jour, survient une panne d'électricité... irréparable. Les hommes, qui ne savent plus vivre dans la simplicité et ont perdu tout bon sens pratique, vont devoir réapprendre à vivre autrement... en tous cas, pour ceux qui survivront, car rapidement, toute la société perd pied, et le chaos s'installe . le héros et quelques uns de ses proches vont tenter de quitter Paris et de retourner cultiver des terres à la campagne. Leur chemin sera semé d'embûches !
un excellent roman , assez visionnaire pour son époque, qui traduit une fine connaissance de la nature humaine.
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Ravage (1943) est un roman de René Barjavel. 2052, François, un jeune homme issu du monde rural, rejoint Paris en attendant les résultats d'entrée à une école scientifique. Blanche, son amie d'enfance, est repérée par la célèbre radio 300 et commence une carrière de chanteuse et d'actrice. Un roman dystopique et post-apocalyptique intéressant, surtout dans sa première partie, avec une vision futuriste étonnante de l'auteur. La deuxième partie qui suit la catastrophe et la transformation de François sont un écho de son époque.
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Mercredi, place Gallieni de Guermantes-les-pins. Aujourd'hui, c'est jour de brocante.

Les petits messieurs – c'est un métier assez sexiste – se sont rassemblés dans le froid pour vendre leurs bibelots, leurs vieux livres et leurs timbres. Claude l'ancien chemineau reluque avec concupiscence une lanterne de train des années 1930, tandis que Philippe, qui traîne péniblement sa femme acariâtre en fauteuil, étudie un chat empaillé.
- A-t-on idée d'empailler son chat, soupire la vieille (je crois qu'elle s'appelle Sylvie).
- C'est une belle preuve d'amour, je ferai ça quand tu seras morte.

Les brocantes sont un lieu de vie que je te conseille fortement de découvrir si ce n'est déjà fait. Les discussions qui s'y entendent sont bien plus belles que les brèves de comptoir.

- Dis, Daniel, ta lanterne, tu la fais à combien ?

Daniel émerge de sa torpeur, il faut dire qu'il est tôt.
- Je sais pas. 50, parce que c'est toi.
- Tu déconnes pas un peu, vieux crocodile ? Elle est repeinte, ça vaut pas plus de quinze balles.
- Eh bah, tu la décapes, ça te coûte rien que de l'huile de coude.
- Mais ça va tout l'abîmer !
- Elle en a vu d'autres, ta lanterne...

Bernard, le prof de philo, plutôt adepte des comics, se joint à la discussion.
- Il a pas tort, décaper ça c'est une hérésie, ça gâche tout le charme.
- Eh bah, qu'il la garde comme ça alors ! Qu'il fasse pas chier ! Mais quinze balles c'est trop peu. Tu veux pas mon slip aussi ?

Je te l'ai dit, la brocante de l'autre côté du stand, c'est un monde à part. C'est un lieu où tu peux croiser tantôt un collectionneur de cartes spécialiste de la Gaule Romaine et des temps préhistoriques, tantôt un féru d'imprimerie, capable de disserter pendant trois quarts d'heure sur…
- Vous savez pourquoi ce numéro de ‘Fillette' est si particulier ? Parce que, tenez, la bédé d'Oscar le petit canard, voyez la précision du mobilier ! C'est la première fois qu'une bédé pour enfants – pour enfants ! – met un tel point d'honneur à reproduire si fidèlement un mobilier typique de son époque. C'est fou… Oh, je vais vous l'prendre !
- Trois euros pour toi, Yves.
- Oh, il est trop bon. Merci !

Il y aussi ce couple (d'amis, je crois) qui collectionne les photos prises en voiture, cet homme d'affaires, presque le premier chaque fois, passionné depuis ses douze ans par les bateaux de croisière, et cette dame, qui collectionnait les poupées, et qui pleure de ne plus en trouver :
- Il y a encore six ans, on en trouvait des belles…
- Et moi, j'étais spécialisé dedans, on se faisait sept, huit, dix mille avec une Bouche Fermée… Une fois, j'ai fait 23 000 ! Ça nous avait payé le voyage en Tanzanie. Maintenant, tous les mois j'ai huit cents de découvert…
- Tout part à vau-l'eau.
- La brocante se meurt.
- C'est pas un métier d'avenir.
- C'est la faute aux Chinois.
- Non, à Macron.
- Mais non, c'est Internet.

Bon, la brocante, c'est aussi un truc de vieux.

Mais la brocante, c'est aussi l'occasion de faire de belles rencontres, de beaux débats.
- Tiens, Galette, tu lis quoi ?
- Ravage, de Barjavel. Enfin, je le termine, là.
- Barjavel… Un type qui pensait bien.
- Si tu le dis.
- Pas d'accord ?
- Pas trop. C'est même franchement nauséabond. Mais c'est bien écrit.
- T'exagères. de toute façon, de nos jours tous les jeunes sont des wokistes. Vous êtes pour la cancel culture.
- Quel raccourci ! Tu l'as lu, au moins ?
Long silence hésitant de la part du collectionneur de jouets en celluloïd.
- Y'a longtemps, roh. Mais c'est pas une raison.
- C'est comme Bernanos, ajoute un collectionneur d'appareils photo. C'est un mec sulfureux.
- Non, Bernanos, c'est pas sulfureux, c'est juste chiant.
- Moi, dit Daniel, je lis que des trucs avec des images.
- Tintin ? Ou t'es plutôt documentaire, genre Yann Arthus-Bertrand ?
- Nan, j'suis plutôt Caroline à la mer.

Blague à part, j'ai finalement terminé Barjavel. Il y a longtemps, du reste. Mais j'avais pas trop la motivation pour écrire à mon lectorat.

Syndrome de la page blanche. Exacerbé par ma rechute en termes d'applications diaboliques, que j'avais mentionnées il y a quelques mois…

Non, je ne suis pas fière.

Toujours est-il que je suis reviendue, avec René, si ça c'est pas beau.

- de quoi que ça parle ? me demandes-tu tout de go.

Un monde futuriste (futuriste pour les années quarante, donc époque actuelle pour nous). Des voitures qui volent, des immeubles gigantesques, et surtout, une dépendance massive à l'électricité.

Dépendance comparable à la mienne vis-à-vis du numérique. C'est pas beau.

Cas de figure : Tu veux te faire un bon petit thé des familles. Tu prends ta meilleure tasse à l'effigie de Charles III, achetée vingt deux pounds sur un stand ambulant près de Picadilly Circus, stand tenu par un mec aussi british que moi je suis camerounaise.
Ton petit sachet mis, tu remplis la tasse d'eau du robinet, lequel est activé par électricité. Ensuite, quand l'eau est bien chaude (grâce à l'électricité fournie à ton four micro-ondes), tu mets un peu de lait, parce que ton voyage à Londres fut une révélation culinaire. Pour le lait, tu actives le deuxième robinet, lequel est alimenté grâce à l'électricité.
Ainsi, sans l'électricité, tu aurais seulement mangé le sachet de thé, sans l'eau. Miam le goûter.

Autre chose : Dans ce monde idyllique, on ne mange plus de viande. Enfin si, mais plus comme tu le penses. Les vaches ne sont plus tuées avec barbarie, un gros bloc de viande créée artificiellement en laboratoire fait désormais office de côte de boeuf et de bavette-frites.
Evidemment, grâce à l'électricité.

Et puis un jour, paf. Grosse panne. C'est la d. On panique, on s'enfuit. Car plus d'électricité veut dire, plus d'eau courante, plus de voitures, plus d'ascenseur pour descendre les soixante-douze étages des grands bâtiments.

Cette panne gigantesque devient donc une catastrophe humaine, sociale, mais aussi sanitaire.

De fait, j'ai oublié de le préciser, mais cette société futuriste n'a pas seulement évolué dans le domaine de la technique agro-alimentaire. La place de la mort a désormais une part complètement différente.

En effet, les aïeux décédés ont une place littéralement centrale dans la vie des descendants vivants : ceux-ci sont disposés dans une espèce de chambre froide aux murs transparents, reproduisant une position qui leur était coutumière, de sorte qu'on puisse dire bonjour à Papy, fumant sa pipe accoudé au piano pour les siècles des siècles, tandis que tu t'enfiles ton bol de Chocapic avant d'aller à l'école.

Alors, naturellement, lorsque l'électricité saute, il n'y a plus de chambre froide. Papy fond. Et pue. Une épidémie de choléra se répand dans une ville désormais en proie aux incendies.

François, jeune étudiant très séduisant je n'en doute pas, décide donc de fuir la capitale, en direction du sud où vivent encore ses parents, braves paysans bien à l'écart de ce progrès destructeur. Dans sa fuite, il emporte sa copine d'enfance, Blanche. Puis de nouveaux fuyards font leur connaissance, ensemble montent une troupe, et se dirigent vers le sud.

Attention spoiler : Ils y parviennent. Après avoir perdu la majorité de leurs potes, souvent de manière affreuse, François, Blanche, et quelques autres mais j'ai oublié lesquels, arrivent dans ce petit village.
François se meut en patriarche, fonde sa société ‘patriarcale' (littéralement, du coup) avec tous les enfants que lui produit sa Blanche. Et voilà.

- Quelle belle histoire, ça a l'air titop, Galette.

Ouais, ouais. Tout ce que tu veux. Toutefois et néanmoins, y'a des trucs qui me chiffonnent un peu.

Les personnages, déjà. Des morts atroces, pour un jeune garçon, pour un couple d'amants… Pour les chevaux, aussi. Mais pas une larme de ma part.

- Tu t'endurcis, Galette, c'est pas plus mal.

C'est pas ça, lecteur aguerri. Non, non. Simplement, la mort de ces êtres est à peine rendue importante dans l'ouvrage. Ils sont littéralement de passage. Ainsi, si tu lis en diagonale une page, il est possible que tu passes à côté de la mort atroce d'un membre de la troupe.

Emmerdant, quand même.

Et puis, franchement, c'est quoi cette morale ?

Une société fondée sur la vénération du travail de la terre en dépit du vulgaire progrès, la place prépondérante de la famille, et la nécessité absolue de défendre son lopin des envahisseurs...

Moi ça me rappelle une certaine devise française aux temps vert-de-gris. M'enfin, je dis ça…

D'ailleurs, parlons de la place prépondérante de la mère, Blanche, mère fondatrice, Sainte Vierge aux allures d'Eve qui fonde une société pérenne.

En fait, tout au long de l'ouvrage, Blanche ne doit dire que trois phrases. Elle est faiblarde, pas très utile durant l'exode (elle fait malaise sur malaise et se plaint de la chaleur).

Elle meurt très âgée, laissant François veuf (pas tellement, car une loi créée par lui-même octroie aux hommes le droit d'avoir plusieurs femmes, pour repeupler plus vite la France).

François est si triste qu'il décide de rester une semaine en deuil. Puis il se remarie, à près de cent ans, avec une nénette de, je crois, quelques dix-neuf ans.

Je tacle pas la différence d'âge, bien sûr. Mais une semaine de deuil quand on met un point d'honneur à respecter les mamies et les papys, c'est un peu court, jeune homme.

Donc ouais, Barjavel, c'était bien, mais voilà.

Il fallait quand même que je marque mon retour. Je savais bien que je vous manquais.

Concernant mon addiction aux applications diaboliques, je vais me soigner, c'est promis.

J'ai réfléchi à un subterfuge. J'aurais pu utiliser ces appli pour poster en vidéo mes impressions livresques.

Mais faudrait que je filme les brèves de brocante, et que je montre ma trombine.

Ça j'peux pas.

Et puis, vous êtes pas addict, vous, mon lectorat. Vous ne me suivriez pas et moi, j'voudrais pas vous perdre.

Vous m'avez quand même manquée.

Coeur sur vous mes bichons. Embrassez vos mamans.

La bise
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Ce livre me laisse un sentiment mitigé.

Paris 2052, l'homme dépend entièrement de la technologie, jusqu'au jour où tout s'effondre.
La société se déchire, un seul mot d'ordre : "Survivre".

Un groupe de survivants, mené par François, s'organise pour atteindre le Sud, et ce, alors que Paris est en flamme.
Pour survivre tout est permis...

Divisé en plusieurs chapitres, le dernier me fait un peu grincer des dents, société devenue patriarcale où la femme devient soumise pour la survie de l'espèce humaine et où la polygamie est monnaie courante (en faveur de l'homme bien entendu).

Pour le reste, j'ai quand même apprécié ma lecture.
Ce livre pourrait être une invitation à un retour aux sources de l'humanité avant les technologies dont effectivement nous dépendons.
Barjavel nous invite à prendre plus soin de la terre et de nos valeurs qui ont tendance à se perdre.
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Il peut se lire dans la continuité de Ravage..D'ailleurs Barjavel p127 lui-même nous y invite par un aparté..

Toujours été fascinée par le voyage dans le temps, les machines et combinaisons expérimentales, j'ai vite été emmenée avec Saint-Menoux et son scaphandre, les boutons à actionner, jusqu'à, ( même... si.... je le pressentais) flirter avec l'imprudence, car tout voyage ne présuppose-t-il pas un moment de lâcher-prise ?

Les bonds dans le temps sont autant de promesses et de risques : y aller c'est envisager aussi d'y rester, d'y séjourner, de prolonger les voyages, à se projeter aussi ne passe-t-on pas à côté de ce qui se déroule au présent ? Faut-il alors poursuivre ?

Une quête pour les curieux, pour ceux qui voudraient explorer non pas quelques decennies, quelques siècles..mais bien davanatge des centaines de milliers d'années...et qui pose d'autres questions d'ordre métaphysique et éthique : quête du bonheur, l'amour, le progrès et la science, l'existence, la relation au monde, du monde et aux temps..
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Je me suis rarement permise de poster une critique de livre, considérant que chacun de nous peut avoir une vision personnelle de lectures que nous faisons.
J'ai lu Ravage très jeune et ce livre est l'un de ceux qui a marqué mon esprit et a contribué à forger ma vision du monde et de la vie. Barjavel en avant-gardiste décrit un monde fantastique selon certains, mais ô combien réaliste si l'on considère la période durant laquelle il a vécu.Dans ce roman, Barjavel nous décrit un monde où l'être humain est totalement dépassé par ses propres créations, voire même par ce qu'on l'on appelle communément le "progrès".
Plus qu'un résumé de ce livre, je préfère m'attarder sur ce qu'a voulu représenter l'auteur à travers ce qu'il a pu voir durant sa vie, les guerres, l'évolution d'un être qui petit à petit semble courir vers sa propre destruction tout en annihilant tout ce qui se trouve autour de lui.
Le livre est paru en 1943 pourtant lorsqu'on lit certains passages, Barjavel semble décrire, je dis bien semble, les retombées d'une bombe atomique et je souviens que j'en avait été abasourdie.Ravage est un livre représentant la violence, l'horreur de ce que l'humain fut, a été et ce qu'il deviendra de plus en plus. Trop jeune à l'époque pour pouvoir réellement me l'expliquer, je comprends plus tard comme il est simple pour l'être humain de réaliser les horreurs de ce qu'il pourrait créer s'il se penchait dessus quelques instants.
Le monde de Barjavel en général n'est pas fantastique mais futuriste, avec une soixantaine d'années en avance, il décrit un monde vers lequel on va inexorablement, un monde où l'être humain semble mettre son esprit et son cerveau en second plan considérant presque qu'il n'en a plus l'utilité.
Je pourrais continuer longtemps ainsi, donc je conclurais en disant:
Quelque soit votre âge, lisez Ravage, et lisez Barjavel. La science fiction et le fantastique dans la lecture sont une source inépuisable de réflexion qui nous permettent de nous ouvrir l'esprit.
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L'action se situe en 2052, l'industrie a totalement modifié les paysages et les habitudes du siècle précédent. L'agriculture et l'élevage sont remplacés par la chimie. le lait de synthèse coule du robinet et on le chauffe pour faire du beurre. Plus question de tuer des animaux pour se nourrir, chaque restaurant possède une matrice dans son sous-sol, dans laquelle d'énormes tranches sont coupées, et qui se régénère aussitôt. Les fruits et légumes sont cultivés dans des usines, tout au long de l'année, sans tenir compte des saisons. Dans les villes surpeuplées les immeubles sont empilés. Les morts ne sont plus enterrés mais conservés dans des chambres froides, individuelles ou communes. Ainsi les ancêtres trônent au milieu du salon des plus riches, figés dans leurs plus beaux atours.

François Deschamps, le héros de l'histoire, rejoint Paris, où il s'est présenté au concours d'entrée à l'école de chimie agricole, et se réjouit d'y retrouver Blanche une amie d'enfance qu'il espère épouser. Mais cette dernière rêve de célébrité et de vie facile, qu'il aura du mal à lui procurer. de l'autre côté de l'Océan, l'Empereur brésilien Robinson, déclenche une guerre contre les blancs esclavagistes. Et soudain, dans le monde entier, l'électricité est coupée, tous les véhicules sont immobilisés, les avions s'écrasent. Tout s'arrête.

Dans cette dystopie, Barjavel décrit un monde ravagé, revenu à l'état sauvage. Les habitants ne savent plus rien faire par eux-mêmes. Les scènes de paniques, de pillages, de violence se succèdent. Les incendies, le choléra et les cadavres se multiplient. François, issu d'un milieu paysan et plutôt débrouillard, tente de sauver la femme qu'il aime et cherche à retourner dans son village.

Dire que j'ai aimé ce roman serait exagéré, mais j'ai été fascinée par l'inventivité de l'auteur pour tout ce qui concerne la fabrication des objets du quotidien en "plastec", les usines de nourriture, qui rappellent beaucoup celle du film L'aile ou la cuisse (1976) et toutes les "innovations" tant techniques que scientifiques. Beaucoup d'éléments font froid dans le dos : les centres d'électrothérapie, la conservation des défunts et la fabrication de la nourriture.

Je n'ai pas vraiment apprécié la dernière partie du roman, où François, enfin rentré dans sa Province, recrée un monde nouveau, élitiste et machiste. Je veux croire que c'est une façon de montrer l'absurdité de revenir à un monde sans culture, sans progrès scientifique et sans instruction. Une autre forme de dictature en quelque sorte. Mais je ne suis pas certaine que telle était l'intention de Barjavel.

J'ai, par contre beaucoup beaucoup aimé son style. Certains passages, où il accumule les termes, m'ont évoqué le Prévert du "Tentative de description d'un dîner de têtes de Paris-France". Une lecture nécessaire, parfois difficile à supporter, car les descriptions et le peu d'empathie et de solidarité des parisiens font frémir. Mais c'est un roman qui fait réfléchir sur la mécanisation à outrance, la quantité de choses qui reposent sur la technologie et la nécessité de ne pas en être trop dépendant...
Lien : http://dviolante5.canalblog...
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2052, une panne d'électricité plonge soudainement Paris dans le néant, plus d'eau, plus d'électricité, c'est la panique !
François, accompagne un groupe de survivants dans le midi dans le but de construire un nouveau monde.

J'ai été séduite par l'écriture et l'imagination de Barjavel quand on pense qu'il a écrit ce livre en 1943.
J'ai trouvé la deuxième partie assez glaçante et parfois assez drôle comme les voitures qui circulent dans les airs. Par contre, je n'ai pas aimé ce que devient François, une espèce de gourou... Dommage.
Cela reste une bonne lecture, moi qui n'aime pas trop le SF Barjavel à réussi à m'y intéresser.
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