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EAN : 9782283030271
352 pages
Buchet-Chastel (03/01/2017)
2.95/5   10 notes
Résumé :
"L’Œuf de Lennon" imagine le voyage incognito du célèbre Beatles, en 1978, sur l’île qu’il a achetée au large de la côte ouest irlandaise quelques années plus tôt.

En pleine crise existentielle, John décide d’aller s’isoler là-bas pour y pousser son cri primal et se libérer de ses démons. Mais pour ce faire, il doit d’abord quitter discrètement la côte en compagnie de son chauffeur – à l’occasion guide spirituel – Cornelius O’Grady, sorte de Sancho Pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Mon avis est des plus mitigé... Probablement n'ai-je pas les idées assez claires en ce moment pour comprendre toute la subtilité de la plume (ou des délires?) de Kevin Barry... Pourtant, dans les premières pages, certains passages m'ont semblé délicieusement poétiques, décrivant des landes étranges à l'aide de tournures hypnotiques. Puis d'autres m'ont amusée, tant le trait de crayon pouvait y être acerbe.
Hélas, l'intrigue, très vite, trop vite, tourne en rond, tout comme l'oeuf de Lennon.
Celui-ci donc souhaite se retirer dans l'île de Dorinish, qu'il a achetée pour une poignée de Livres sterling, afin de pratiquer la thérapie par le Cri qui permettra de faire sortir des tourments d'enfance qui l'alourdissent (je rappelle que l'on est en période hippie). Mais, poursuivi par une horde de journalistes qui ne veulent pas le laisser aller crier en paix, il demande de l'aide à Cornelius O'Grady, un Irlandais mal léché, qui va l'emmener de pubs en hôtels côtoyer de rustres bergers nourris au boudin et au whiskey (adieu le régime macrobiotique) avant de le conduire - enfin - sur son île hostile.
L'auteur s'invite à l'occasion d'un chapitre pour expliquer le pourquoi du comment de sa démarche, mais il se perd très vite entre des délires de déplacements temporels et des hallucinations sonores... Que celui qui a compris m'explique!
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Livre étrange, pas complètement fou dans l'idée et l'écriture mais presque. Je ne suis pas spécialement intéressé par la vie de John Lennon, du coup aucune idée de la part biographique, ni de la part autobiographique de cet auteur que je ne connaissais pas et qui parle de lui dans une des parties du livre, notamment pour expliquer l'idée-concept de l'ouvrage...
C'est plein de dialogues parfois un peu crus, trash, pas mal de drogues (indirectement), quelques flash-back aussi...
Fuir c'est difficile, se fuir est impossible. La preuve par Lennon.
Concernant le titre français, je suis un peu énervé, car le titre anglais est "Beatlebone", terme que l'on retrouve à l'intérieur du livre et qui donne tout son sens, nettement plus que l'Oeuf... Je ne comprends pas ce choix. Soit.
Bref, pour ceux qui aiment les ovni et qui sans doute encore plus pour ceux qui aiment John Lennon profondément. Sinon vous vous emmerderez tout aussi profondément.
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Les Beatles s'y connaissaient en images surréalistes et en alliance de mots délirants, de Lucy in the Sky with Diamonds à Strawberry Fields for ever, mais ce n'étaient que de courts morceaux, qui plus est soutenus par de sublimes mélodies. L'oeuf de Lennon part lui aussi dans de grands dérapages sémantiques plus ou moins contrôlés mais de mélodie il n'y a pas, ou si peu. le roman de Kevin Barry imagine John Lennon en 1978 cherchant à s'évader pour 3 jours en séjournant sur la petite île au large de l'Irlande qu'il s'est achetée quelques années plus tôt. Bien entendu, les reporters rôdent et son projet risque de prendre l'eau. Fiction plausible, après tout pourquoi pas ? le Lennon tel qu'il est décrit dans le livre, correspond à l'artiste bloqué et à l'homme déboussolé qu'il est à cette époque là. Il y a pas mal de passages relativement amusants où la répartie du kid de Liverpool fait mouche et le parti pris stylistique de Kevin Barry, sa prose écrite comme un long poème sans rimes, avec des phrases courtes et des dialogues oniriques entre John et son chauffeur Cornelius, irlandais pur malt, peut faire illusion sur une cinquantaine de pages mais pas davantage. D'autant que certaines scènes partent parfois complètement à l'ouest (le dialogue avec le phoque) et que l'abus des Put... et Bor... quasiment dans une phrase sur deux fatiguent grandement. L'intervention de l'auteur lui-même, au beau milieu du livre, qui explique comment il a conçu son ouvrage en s'imprégnant des lieux, offre une petite respiration bienvenue mais c'est pour mieux repartir dans des hallucinations usantes pour la patience du lecteur. Peut-être faudrait-il ressentir le puissant vent d'est qui souffle sur ce coin d'Irlande et qui rend à moitié fou pour prendre un peu de plaisir à cet exercice de style éreintant.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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L'Oeuf de Lennon est un ouvrage tout à fait étonnant. Autant le dire tout de suite, j'ai aimé. Emportée par la déferlante poétique de Kevin Barry dès les premières pages, j'ai parfois été déroutée, voire même – durant certains passages -, j'ai frôlé l'état dubitatif ; mais quelle savoureuse expérience de lecture !

Ce livre n'a rien de banal. Ni la forme typographique de son texte aligné à gauche et non pas justifié ; ni le style du récit en patchwork alternant des passages de prose poétique, des dialogues comme au théâtre, des allers à la ligne sans majuscules avec de grands blancs, et autres monologues intérieurs.

Partant de quelques faits réels, de voix, de lieux et d'une démarche créative qu'il va nous expliquer dans le sixième chapitre, Kevin Barry imagine une sorte d'anti biopic en forme de voyage, où on va suivre John Lennon et son inénarrable guide irlandais Cornelius O'Grady.

Le ton est admirablement lancé dans l'épigramme de ce roman pas comme les autres, avec une citation de l'immense John McGahern : « … la plus insaisissable de toutes les îles, la première personne du singulier ». Tout au long de ce roman, il va être question de quête, de sens, d'île, de soi. L'important, c'est le voyage. Vers Dorinish, vers son Cri primal à la Janov, vers l'origine, l'étincelle.

Si j'osais, je dirais que le génie irlandais se trouve au coeur de ces pages à la poésie jaillissante. le génie de l'absurde à la Beckett, la mise en scène brillante, le souffle épique des épopées celtiques, le terreau d'une poésie séculaire, le cynisme et l'humour noir à la Flann O'Brien… Allez, j'ose.

Cette lecture ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais si vous tentez le voyage, vous y entendrez peut-être murmurer l'ombre de vos pas. Un grand merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chatel.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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L'oeuf de Lennon est clairement à classer dans les ovnis littéraires. En effet, Kevin Barry nous propose un voyage aux côtés de John Lennon et de Cornelius (son chauffeur, guide et parfois maître à penser). Mais c'est un parcours un peu particulier que nous allons suivre entre scènes surréalistes et oniriques à l'ambiance parfois enfumée de drogues et de vapeur d'alcool. Mais ce roman ne s'arrête pas à toute cette débauche. Les sentiments sont exacerbés, les souvenirs refont surface. le récit se déroule en 1978, soit deux ans avant la mort violente de John Lennon. On le découvre fragile pensant à son enfance, ses parents, sa notoriété difficile à gérer ainsi qu'à ses enfants. Il n'a que 38 ans mais c'est comme s'il faisait déjà le point sur sa vie et sur ses actes avant d'arriver à Dorinish pour un repos bien mérité.

C'est d'une écriture instinctive (à l'image de l'ensemble du roman) que Kevin Barry déroule le chemin vers l'île, propriété de John Lennon. A part certains passages vraiment perchés très haut, j'ai l'impression d'avoir réussi à saisir ce que l'auteur a voulu transmettre. En connaissant un peu le personnage de John Lennon ou en faisant preuve de curiosité grâce à quelques recherches, ce roman est tout à fait accessible. Juste après le milieu de son ouvrage, Kevin Barry écrit un passage sur ses investigations. Il s'est rendu sur les traces du musicien à New York mais aussi sur son île. Ce chapitre tombe complétement comme un cheveu sur le soupe. Mais comme le reste du roman, c'est spontané. J'imagine que pour l'auteur, ce passage trouvait sa place à cet endroit et que cela avait un sens.

C'est une véritable lecture hors des sentiers battus et de ma zone de confort. Malgré le côté parfois perché qui peut dépasser le lecteur, John m'a touchée et intéressée tout comme la démarche de l'auteur. Cela peut paraitre étrange mais j'ai ressenti une vraie sincérité dans ce texte.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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critiques presse (1)
LesEchos
10 janvier 2017
La force de cet « OEuf » est sa fantaisie, sa manière singulière de mêler la fiction et le réel pour célébrer la poésie.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Alors [son île] comment va-t-il faire pour la reconnaître ?

Bruissements et mouvements. Il est seul et pourtant non - il entend passer les fantômes de la nuit. C'est la relève du service de nuit. Il cligne trois fois pour les faire disparaître ces connards. Il a ses petits rituels. Il sort une cigarette et écoute. Prend une longue bouffée, la retient, son coeur bat ; il souffle lentement. Il voudrait entrer en lien avec toi à présent. Il a trente-sept ans de route derrière lui de route lente-rapide, lente-rapide - et il vit dans un grande forteresse très haut au-dessus de la plaine où errent les effrayants Peaux-Rouges - ces audacieux Manhattoes - et là s'il le murmure très très doucement - ce mot spécial - et si tu écoutes attentivement - en tendant vraiment l'oreille -

Tu l'entends encore ?
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Tu fuis quoi ? demande Frank.
Tu fuis qui ? demande Sue.
Moi-même, répondit-il. Je serai le premier humain de l'histoire qui a réussi à semer son ombre, bordel.
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Les montagnes gravissent le ciel nocturne. Les étoiles froides voyagent. Ils sont de plus en plus hauts. Pendant ce temps, l'air se transforme. Près de bosquets éparpillés, une odeur médiévale. Autour d'une maison à l'abandon dans un brusque virage, une atmosphère occulte. Comment expliquer ces trucs à la con?
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- jusqu'à ce qu'une averse se mette à tomber en une attaque soudaine lancée par un vieux dieu grincheux, alors ils se sont enfuis tandis que le ciel changeait de couleur aussi vite que l'amour tourne court, ils avaient de la pluie dans les yeux, ils ne savaient plus où ils étaient mais ils défaillaient d'amour.
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Il sent qu'il se fissure peu à peu depuis le début du printemps. Il en reconnait tous les signes. Une minute il est perdu dans le passé, la suivante, il se retrouve propulsé dans le présent. Pas trace du futur. L'année est à un tournant, tout reverdit, tout est à nouveau beaucoup trop vivant, merde.
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Vidéo de Kevin Barry
Kevin Barry. Festival ISLA de Literatura / ISLA Literary Festival. Instituto Cervantes Dublín
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