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EAN : 9781095454039
Louison Editions (14/04/2016)
3.5/5   9 notes
Résumé :

Ce roman retrace les déboires dun jeune saxophoniste qui cherche sa voie, sa vie, en fuyant ses souffrances et ses responsabilités dans lalcool et les excès. Le héros porte le nom de lauteur : où est la part dautobiographie ? Difficile à déterminer, et au fond, cela na pas dimportance : Batov-auteur ou Batov-narrateur captive le lecteur, lentraîne dans les cabarets de Saint-Pétersbourg, les montagnes du Tian Ch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le Tao du saxophoniste est un livre bien singulier , les premières pages m'ont donné l'impression de lire un chef d'oeuvre , la fin du roman également et puis oui il y a quelques pages de déconvenue .
J'hésite entre trois et quatre étoiles , je choisis 4 finalement.
C'est une histoire pleine de vodka , de cuites à la limite du coma éthylique et qui n'engendrent qu'un mal de tête lancinant pour notre héros .
Notre héros justement voilà où le bas blesse , où est la part autobiographique, la part de romanesque , car du romanesque il y en a , en veux-tu en voilà , et par moments on est même carrément dans le rocambolesque.
Mais il y a pour sauver le tout , d'où la note qui penche tout de même pour la quatrième étoile , l'âme russe qui transparaît ici et là , notamment dans la déclaration d'amour de l'auteur à sa ville St Petersbourg .
J'ai frémi pendant le voyage aller vers la Chine , j'ai eu l'impression d'être dans le convoi des camions , j'ai souffert autant que l'auteur dans l'inimaginable voyage retour , on peut dire que l'écriture est très visuelle , les paysages traversés sont splendides ou désolants , la nature humaine n'est pas en reste .
Ce qui m'a le plus étonné c'est le portrait au vitriol de la Chine mais sans doute que les russes ont une autre vision que la notre .
Un récit plein de lyrisme à la russe , à éviter si vous n'aimez pas les sensations fortes .
Un grand merci à Babelio ainsi qu'à l'éditeur pour l'envoi de ce roman lors du dernier Masse Critique.
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Merci à Moustafette dont le billet m'a convaincu de lire ce livre !!!

Voilà un récit bouleversant qui va me poursuivre longtemps, celui d'Andreï, amoureux de sa ville, Saint Pétersbourg, «Péte», qui très vite à seize ans sait qu'il devra fuir, passer à travers la chape de l'étatisme communiste. Il veut vivre, il aime la musique dont il fait l'apprentissage sur un piano que lui offre son père malgré leur pauvreté. Puis c'est le saxo ramené par son frère qui va prendre le relais et devenir sa passion.

«Ma soif insatiable de voyager est née en même temps que moi. Je me sauvais du jardin d'enfants, de l'école, je fuyais les femmes, leurs maris, les problèmes existants réellement ou non»

Andréï a soif de liberté, il n'est jamais tiède ou indifférent. Il veut jouer encore et encore sur son saxo, il souffre, il aime, il hait. Il est un peu comme un chien fou qui suit une piste et qu'une nouvelle odeur détourne, pour lui en faire prendre une autre. C'est un être qui garde une part d' innocence malgré ses excès et se laisse embarquer dans des histoires pas possible par amour, par passion de la liberté et aussi pour sortir de la misère qui est toujours le lot de la majorité des russes malgré la chute du régime communiste.
Suite à la mort de son père, à l'abandon de la femme aimée lassée de pardonner ses frasques, mais aussi pour pouvoir aider financièrement sa mère, il va quitter le cabaret où il joue toutes les nuits pour suivre cinq petits chinois qui l'achète à son patron et lui font signer un contrat mirobolant de six mois. Cet engagement va le mener à Urumchi au coeur du pays Ouîgour où il doit jouer pour une clientèle de riches colonisateurs chinois.

«... si quelqu'un n'a pas encore compris la morale de ce livre, je peux l'aider ; j'ai envie de montrer qu'on peut se sortir d'un quotidien terne et merdique, et aller se jeter dans d'autres galères tout aussi merdiques, mais la vie pour moi, c'est l'espace de liberté suspendu entre ces deux moments.»

Et à partir de là, sa vie va prendre un tour à la fois rocambolesque et dramatique. Une vie violente, d'aventure et d'épreuves extrêmes qui vont le mener au bord de la destruction. Mais quand il croit atteindre la limite, au moment où il pense qu'il va basculer et mourir, il donne comme celui que guette la noyade et qui touche le fond, un coup de pied, se reprend et regagne la surface grâce à sa résistance mais aussi à de profondes amitiés, de belles rencontres généreuses malgré la dureté de la vie.
Et il finira par retrouver, après une absence beaucoup plus longue et douloureuse que prévu, Saint Pétersbourg dont il aura rêvé bien souvent au milieu du chaos.....
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La vie va comme elle peut pour la famille Batov dans la bonne ville de Léningrad, c'est à dire aussi bien qu'il est possible dans l'URSS des années brejnéviennes. Andreï grandit dans une famille unie d'honnêtes travailleurs, se découvre très vite un goût pour la musique, les filles et la vodka et se voit refuser l'entrée aux Jeunesses Communistes, et par la même se fermer les portes des grandes écoles. Enfin un jour la Perestroïka est en marche, puis en 1991 l'Urss se disloque, Elstine succède à Gorbatchev, Léningrad redevient Saint-Pétersbourg, le service militaire appelle Andreï, son frère aîné émigre chez l'ennemi juré à Los Angeles et son père décède.

Déboussolé, une opportunité se présente à lui quand des hommes d'affaires chinois, venus dîner dans le cabaret où il se produit, lui proposent un pont en or sous la forme d'un contrat. Andreï s'engage pour six mois et part égayer les soirées de restaurants chics dans la région automne du Xinjian.

A partir de là, on s'embarque pour un road-movie hallucinant.
Atteindre le pays Ouïghour s'apparente déjà au parcours du combattant, version bataillon de joyeux camionneurs. A côté le salaire de la peur, c'est du gâteau. Nous voilà sur des routes où culminent des cols à 5000 m d'altitude, traversant des paysages grandioses, convois bloqués pendant des semaines entre deux tempêtes de neige et propulsés dans le quotidien du peuple Kirghize loin des sentiers battus des agences de voyages.

Arrivé sain et sauf à Kachgar, ancienne étape de la mythique route de la soie, Andreï se paye du bon temps au frais de la princesse. Puis, direction Urumchi, la capitale régionale, où il attaque sérieusement son boulot et la vie dorée des expats qui va avec. Il devient même une star locale, enregistre un disque et rempile pour un an, fréquente une faune hétéroclite qui mêle mafieux, personnages troubles du contre-espionnage ou simples quidams. Se familiarisant avec les us et coutumes locales, il tente de composer entre son statut de privilégié et une certaine réalité chinoise qui donne rarement bonne conscience. le jour où il tombe amoureux d'une jeune Ouïghoure, il apprendra qu'en Chine, star ou pas, on ne décline pas impunément le mot "liberté" à toutes les sauces. Et celle à laquelle il sera assaisonné sera plus aigre que douce...

Si vous voulez du dépaysement et de l'aventure, jetez-vous sur ce bouquin qui renferme tout cela mais bien plus encore !

L'auteur nous fait partager sa grande connaissance des cultures qui composent ce continent enclavé qu'est l'Asie centrale. Il nous livre un témoignage qui fait le grand écart entre la jeune Russie indépendante balbutiante, le pays Ouïghour écrasé par une Chine expansionniste à l'affût des ressources pétrolières - prétexte à une politique de la table rase (et pas seulement depuis les émeutes médiatisées de juillet 2009) proche de celle mise en oeuvre au Tibet - et enfin les grands espaces sauvages et inhospitaliers situés entre l'ouest de ce Turkistan oriental baillonné et le Kirghiztan indépendant où Andreï terminera son périple dans une fuite éperdue, tour à tour cauchemardesque et magique.

C'est aussi un livre magnifique sur l'amitié qui lie des hommes rudes malmenés par L Histoire. Si le ton est dans son ensemble plutôt léger, genre cigarettes, vodka et p'tites pépées, l'auteur à l'art de nous décocher des coups de poings en pleine face quand on s'y attend le moins, nous assénant de cruelles réalités.

Le narrateur réussira-t-il à rester fidèle à son serment ? En tout cas il tentera de trouver la Voie qui y mène et ne rentrera pas au pays tel qu'il en est parti. J'avoue que la dernière partie m'a secouée. Un sentiment de malaise m'est tombé dessus et, bien que déjà vigilante à limiter tout ce qui est estampillé made in China, je me suis mise à regarder d'un air triste les enceintes de mon ordinateur, sentant s'échapper, en même temps que la musique, le souffle chaud du Taklamatan.

Lisez ce livre, faites-le connaître, réclamez-le à vos libraires, que la voix de ces peuples lointains se fasse entendre haut et fort grâce à cet auteur qui réussit là un joli coup bien peu médiatisé.


Lien : http://moustafette.canalblog..
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Témoignage, voyage, chemin, un magnifique livre qui n'aura bien sûr pas l'honneur de la presse et des média.

“Léningrad-Saint-Pétersbourg-Bichkek-Kachgar-Urumchi-Saint-Pétersbourg”

Bienvenue aux voyageurs, aux curieux et aux éternels étonnés. Ce roman contemporain de la vie brute dans ce monde pour vous inconnu aux marches de la Russie et de la Chine est une promesse réussie de voyage. Carnet de voyage ou roman, vous errerez encore longtemps après la dernière page tournée et penserez à l'émergence d'un "espace-monde".

Eloignez les adeptes du Club Med, les aficionados de l'Ipod, les connectés de Facebook, les accrocs du Blackberry, les enragés des avantages acquis, les consommateurs des droits à … à la retraite, à l'enfant, à la santé, au bonheur. Ce roman pourrait ouvrir des horizons incompréhensibles au petit Français, empêtré dans ses certitudes, ses droits de l'homme et sa bravitude.

Saint Péte, 23 ans en 1996, Andreï Batov est tout à la fois le narrateur et le sujet de ce qui peut être soit une biographie soit une fiction. Ce saxophoniste de talent, porté sur la vodka entre cuites et abstinence, à charge déjà d'une maitresse partie grosse de ses oeuvres pour Simferopol en Crimée, orphelin de “ce grand pays disparu de la carte politique et remplacé par une ribambelle de tous petits états rachitiques et stupides”, nous propose un angle de vue extraordinaire sur sa Russie post-communiste et sur la Chine toujours dirigée d'une main de fer.

Repéré dans son estaminet, il est débauché par un homme d'affaires chinois pour un contrat de 6 mois, direction Urumchi dans la province des Ouïgours. Et voilà notre Andreï parti sur les routes. Avion jusqu'à Almaty, et convoi de camions pour Bichtek, la capitale du Kirghizstan, puis la route de la Soie vers la mythique Kachgar. Des descentes de 15 km en 4 heures, des jours entiers bloqués dans les camions sous la neige !

Et puis la Chine, la région autonome ouïgoure du Xinjiang chinois. “Il faut s'habituer à leurs cigarettes comme à leur vodka, et à leurs femmes aussi. Tu vas vivre un bon moment avec eux.” Il y restera deux ans.
C'est dans cette province à l'histoire complexe, en la ville de Kachgar puis celle d'Urumchi, qu'Andreï, cet étranger simple joueur de saxophone dans un hôtel, rencontre la Chine impériale. “Je le répète une fois de plus, les Russes perçoivent le chinois comme une langue très abrupte, comme les aboiements d'un jeune chien.”

Lisez la version complète sur Quid Hodie Agisti
Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
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A lire les pérégrinations de notre ami Batov, deux sentiments s'entrelacent.
La déception du style (dans certaines pages, il laisse considérablement à désirer) et la déception plus grande encore à l'idée que l'auteur tenait là, la possibilité d'écrire un grand roman.

L'histoire ? La fuite en avant d'un saxophoniste dont la consommation d'alcool semble friser celle d'un Bukowski durant la période du démembrement de l'Union Soviétique. Une fuite qui l'emmène jusqu'au centre du pays Ouïgour.

Les éditions Louison est une maison très jeune et je crois qu'elle va s'affirmer comme une référence dans la littérature russe contemporaine.
Leurs livres en tant qu'objet sont particulièrement agréables à lire. Et très beaux avouons le.
Autant de qualités qui nous font d'ailleurs oublier la mièvrerie dans laquelle baigne la préface de Philippe Besson.

Lisons donc les romans des éditions Louison sans pour autant donner une priorité particulière à celui d'Andrei Batov.




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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je marchais et je me jurais que je ne me marierais jamais, que j'obtiendrais à tout prix mon indépendance matérielle et spirituelle, que je me libérerais des préjugés et des lieux communs ambiants, que je ne laisserais plus jamais personne mener la danse à ma place, et que je ne me soumettrais jamais à l'idée même de dépendance et de manque de liberté.
Mon vingt-troisième anniversaire m'avait apporté une révélation : ma liberté, ma liberté individuelle, était ce que j'avais de plus précieux. Et que ça valait le coup de lutter pour elle et de continuer à vivre, même si on est en prison, même si tout le monde autour porte des fers et ne connaît la liberté que par ouï-dire.

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Les Chinois disent qu'on peut toujours se sortir d'une impasse. Au fond, il suffirait de se retourner et reprendre le chemin inverse, or on est habitué à aller de l'avant uniquement, parce qu'on a les yeux sur la figure, et pas sur le cul. Quand on se trouve dans une impasse, on craque, on s'affole, on perd le moral, alors que les Chinois se dirigent tout simplement vers la sortie. J'ai compris le sens de cet adage au lever du jour, c'est ce qui a été mon satori, mon illumination. Je me suis tout bonnement évanoui. C'était une issue comme une autre, n'est-ce pas ?

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“Et deux heures plus tard nous savourions un véritable riz pilaf à l’ouzbek. A la différence de celui qu’on vous sert sur les marchés en Russie, ici on ajoute de l’opium, ça ressemble à une boule de pâte à modeler, enveloppée dans de la gaze, on le met dans le riz et on laisse tout mijoter ensemble. Il suffit d’une portion et on se sent très bien, la vie est belle, on rigole.”
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“Tu vis dans un pays socialiste, et si tu es un type normal, tu dois boire, sinon, tu vas devenir fou.”

En avance d’un interdit, la France a remplacé le vin par les médicaments...
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“On fabrique des assiettes et des gobelets en plastique, vous en avez certainement chez vous. Tenez et bon appétit, nous, les prisonniers des camps chinois, avons envahi le monde entier avec ses saloperies. Nous sommes 25 millions.”
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