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Pierre Masson (Autre)Pierre Masson (Autre)André Gide (Autre)Marcel Coppet (Autre)
EAN : 9782729712242
220 pages
Presses universitaires de Lyon (29/10/2020)
3/5   3 notes
Résumé :
Cet ouvrage, doté d’une introduction permettant à chacun, selon son degré de connaissance du sujet, de s’approprier les clés de lecture nécessaires, fournit un nouvel éclairage sur la dynamique de la correspondance gidienne, portant ici sur une thématique hautement politique. C’est Roger Martin du Gard qui provoque la rencontre entre André Gide et le diplomate suisse Marcel de Coppet en 1920. Ce dernier est engagé dans l’administration coloniale (Madagascar, Sénégal... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je remercie l'opération masse critique de Babelio et les Presses Universitaires de Lyon de m'avoir adressé ce livre. Cependant, je suis assez réservée après cette découverte d'une centaine de lettres échangées entre André Gide, Marcel de Coppet et Roger Martin du Gard, entre 1924 et 1950. "La question coloniale" n'est pas assez approfondie dans ces lettres, où il est question il est vrai un peu de politique, un peu de littérature, un peu de vie privée et beaucoup d'intrigues visant à bien placer Marcel de Coppet afin qu'il obtienne de l'avancement en sa qualité de haut fonctionnaire dépendant du ministère des colonies.
Je m'attendais à des lettres bien plus fouillées concernant la question coloniale, or ceci est juste un peu survolé. Je suis aussi très déçue quant à la qualité des missives échangées, avec des protagonistes tels que Gide ou Martin du Gard, j'espérais quelque chose de plus consistant et soutenu... L'intérêt de cet ouvrage réside dans son introduction et dans les annexes.
Par ailleurs, il y a beaucoup de notes en bas de pages, beaucoup de personnes citées, cela rend la lecture pesante. Je n'ai pas pris plaisir à lire cette correspondance, car j'espérais tout autre chose, que ce document mêlant des détails administratifs et des relations sans grand intérêt de la vie privée des protagonistes. Déception.
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De 1925 à 1926 André Gide, en compagnie de Marc Allégret, entreprend un long périple en Afrique noire, qu'il relatera dans "Voyage au Congo" paraissant dès 1927 et dans "Retour du Tchad" en 1928.
Il séjournera quelque temps chez Marcel de Coppet, alors administrateur d'une région du Tchad, dont il deviendra plus tard gouverneur.
Gide et de Coppet se sont rencontrés dès 1920 par l'intermédiaire de Roger Martin du Gard, leur ami commun. Ils commencent à correspondre en 1924, moment où André Gide se prépare à embarquer pour l'Afrique ; départ retardé qui n'aura lieu qu'à l'été 1925.
Entreprise au départ pour des raisons pratiques, l'organisation du séjour de Gide au Congo, cette relation épistolaire deviendra de plus en plus chaleureuse et s'étalera sur plus d'une vingtaine d'années.

André Gide et Marcel de Coppet vont y confronter leurs opinions concernant la question coloniale, Gide dénonçant les turpitudes et exactions de certains coloniaux ainsi que les dérives de l'administration coloniale
et Coppet lui contant ses efforts pour améliorer les conditions de vie des "indigènes".
Tout cela est émaillé de moult digressions et anecdotes concernant tant l'oeuvre et les activités de Gide que les problèmes personnels de Coppet et ses démêlés avec l'administration concernant son avancement.

Ce qui est loin d'être sans intérêt mais éloigne considérablement le lecteur du sujet annoncé, à savoir la question coloniale entre les deux guerres. Pour cela, on reste un peu sur sa faim et cet ouvrage me paraît donc être un complément de lecture à faire en parallèle à "Voyage au Congo" et "Retour du Tchad" dans lesquels Gide épingle férocement les pratiques des compagnies commerciales, en général soutenues par les administrateurs coloniaux, ce qui, bien sûr, va lui attirer de solides inimitiés parmi les responsables de ces iniquités.

Ouvrage reçu dans le cadre de la dernière Masse critique pour l'envoi duquel je remercie Babelio et les Presses Universitaires de Lyon.
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Je remercie tout d'abord l'opération Masse critique de Babelio ainsi que les éditions Presses Universitaires de Lyon pour m'avoir fait parvenir cet ouvrage. Mon goût prononcé pour le genre épistolaire m'a conduit à vouloir le découvrir. Je n'étais donc pas passionnée par le thème même si j'ai déjà eu l'occasion de lire des essais sur la question. Je l'ai donc abordé d'un point vue littéraire en premier lieu et non point historique.

Ce recueil de 102 lettres réunit les échanges entre Marcel Croppet fonctionnaire de l'administration coloniale et administrateur d'une région d'Afrique et André Gide. Ils se sont rencontrés dès 1920 mais commencent à échanger au moment u départ de Gide vers l'Afrique. En effet, de 1925 à 1926, il entreprend un voyage en Afrique dont il relatera les différentes étapes dans un journal publié en 1927 « Voyage au Congo ».
Ce qui lie ces deux personnages aux horizons assez différents, outre de gouts commun, c'est la question de l'Afrique et du fait colonial.
J'ai beaucoup aimé l'introduction qui est très bien documentée et très complète Elle permet de situer le contexte historique. Je suis d'ailleurs revenue dessus à de nombreuses reprises pendant la lecture de la correspondance pour comprendre certains éléments politique ou historiques.

Je pense que le nombre et le choix des lettres est assez pertinent et les notes de bas de page permettent de compléter les différents échanges. Cela est très utile.
J'ai eu un réel plaisir à lire cette correspondance dont l'atout principal en dehors des éléments historiques et politiques est le ton très chaleureux qui donne envie de les connaître, de les écouter et de plonger dans leurs quotidiens. C'est tout à fait passionnant.

Je modérerai mon propos en indiquant aux lecteurs passionnés par la question coloniale et qui souhaite lire cet ouvrage pour approfondir le sujet que le sujet est finalement survolé et qu'ils resteront sur leur faim. Mais il reste que cette correspondance nous permet de découvrir le point de vue d'un écrivain sur cette période sombre et de reconnaître pour ceux qui ont lu d'autres de ses oeuvres le combat et l'engagement dont André Gide a toujours fait preuve tout au long de sa vie. Une correspondance inédite à lire absolument.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ainsi que vous l'avez si bien compris la mort de Michaud m'a fait grand-peine. J'avais pour lui de l'attachement et de l'estime. Dans notre corps des Administrateurs il était une "valeur" professionnelle et morale aussi. Michaud pensait que nous devions être aux colonies autre chose que des "épiciers". Mais hélas! l'épicerie, comme il le disait, gagne sans cesse du terrain. Dans mon dernier rapport général du deuxième trimestre 1926 en parlant des cours des monnaies françaises et anglaises j'écrivais : "La déception des indigènes a été très grande et, pour la première fois, je crois, ils ont découvert que nous n'étions pas tout-puissants, qu'une autre race que la nôtre conservait des facultés d'achat que nous avions perdues. Cette impression est d'autant plus forte que, depuis la guerre et surtout l'après-guerre, notre administration coloniale, fascinée semble-t-il, par des doctrines américaines qui confondent la courbe du bonheur des peuples avec celle de la production, a quelque peu négligée son influence morale traditionnelle."
(Marcel de Coppet à André Gide)
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Rares sont, parmi les amis de Gide, ceux qui incarnent à la fois la résistance du fait politique et la puissance d'évasion du rêve, les contraintes de la chose publique et les entrelacs des querelles de famille : Marcel de Coppet est de ceux-là. Né en 1881 dans une famille protestante menacée de déclassement du fait de l'inconduite de son père, Marcel de Coppet rencontre à 21 ans, à la caserne de Rouen, le grand ami de sa vie : Roger Martin du Gard. Il s'engage dans l'administration coloniale et devient en 1905 attaché au cabinet du gouverneur général de Madagascar, puis chef de cercle au Sénégal jusqu'en 1917 et chef de bureau du personnel au cabinet du gouverneur de Guinée jusqu'en 1920. Coppet a le goût de l'aventure, des longs parcours dans la brousse, de la chasse, mais aussi celui des contacts humains avec les "indigènes". Adhérent de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), il affiche très vite des convictions libérales et humanistes, souvent difficiles à concilier avec la réserve imposée par ses fonctions. Tel est l'homme que Gide rencontre à Paris chez Martin du Gard, devenu un ami précieux depuis la fin de la guerre.
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"Tel que je vous connais, vous deviendrez anticolonialiste, tout comme moi, me disait Félicien Challaye à mon retour du Congo. Moi aussi, j'ai longtemps tâché de me maintenir à mi-pente, et gardé cette illusion que le bien puisse triompher. Je pensais : tout dépend d'une administration meilleure. J'ai dû me convaincre que, fatalement et quoi que les meilleurs fassent, les intérêts matériels des cupides (et toujours aux dépens des indigènes) sont et seront toujours triomphants."
Ce ne sont peut-être pas ses paroles, mais je ne crois pas avoir trahi sa pensée. J'étais bien près de lui donner raison, car tout ce que j'avais vu au cours de mon voyage en AEF confirmait tristement ces assertions. "Ils prennent ce pays comme une orange que l'on s'apprête à jeter. Ils traitent la colonie comme s'ils ne devaient pas la garder" me disait là-bas un père missionnaire. Evidemment, je rencontrais en cours de route, bien moins des mises en valeur raisonnables que des exploitations éhontées. D'immenses domaines, des contrées entières, terres et gens, cédées à de "grandes compagnies concessionnaires", étaient soumises à un régime inique, pour le scandaleux profit de quelques magnats.

page 215 - annexe à la correspondance Gide/Coppet - extrait de la préface d'André Gide au Chancre du Niger de Pierre Herbart.
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"A mon retour dans un de vos confortables fauteuils, écrit alors Gide à Martin du Gard, nous parlerons sans doute de votre ami Coppet aussi longuement et avec autant d'amusement que Coppet et moi parlons de vous ici." Mais ce caractère de contrepoint amical n'est sans doute pas l'essentiel ici; au-delà des circonstances qui ont favorisé les relations entre Gide et Coppet, au-delà même de la figure omniprésente de Martin du Gard, c'est bien sûr le voyage en Afrique et la question coloniale qui sont au coeur de cette correspondance.
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Finalement, en mars 1929, Marcel de Coppet finit par revenir en France, non sans amertume : "J'ai le sentiment que beaucoup de choses vont crouler derrière moi que j'avais laborieusement édifiés; que beaucoup de Blancs n'attendent que mon départ pour reprendre leur chicotte et martyriser les indigènes à qui l'on va faire durement payer toute ma bonté", écrit-il le 1er mars...
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