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EAN : 9782226437792
272 pages
Albin Michel (22/08/2018)
3.88/5   462 notes
Résumé :
"Au cœur de la nuit, face au mur qu'elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples."

Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d'une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.
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Critiques, Analyses et Avis (181) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 462 notes
« Il n'avait existé qu'un seul drame dans sa vie, suffisamment fort pour passer à l'acte »

Ce drame est celui qui n'a pas de nom, qui ne peut parfois être nommé par celles ou ceux qui en sont victimes.
Ce drame est celui qui vous atteint dans la pure intimité de votre être, celle de votre corps et de sa sensualité.
Ce drame est un viol.
Celui d'une femme en l'occurrence.

Marie, marié à Laurent.
Ils se connaissent depuis dix ans et occupent chacun, la trentaine à peine passée, une très bonne situation.
Il faut dire qu'ils sont bien nés. Issus tous deux d'un milieu bourgeois bon teint, militant contre le mariage pour tous ou autres petites douceurs réactionnaires.

Rien ne peut les toucher.

Il ne leur manque plus qu'un enfant.

Ils le désirent cet enfant. Ils le décident.
Eux qui sont habitués a décider de tout, à maîtriser leur vie.

Mais aussi puissants qu'ils semblent se penser, ils oublient qu'il existe encore plus puissants qu'eux.

« On ne peut vivre longtemps dans la frénésie. La tension était trop forte en ce monde qui promettait tant, qui ne donnait rien. », Georges Perec dans “Les Choses” (épigraphe du roman).

C'est ce dont Marie va prendre conscience.
Violée par son supérieur hiérarchique, sauvagement. Il ne peut en être autrement.
Marie va cruellement faire l'expérience de la barbarie.

Incapable de se défendre, meurtrie dans son corps, dans sa chair, elle ne trouvera d'autre défense que le silence, face à la honte incommensurable qui la submerge. Jusqu'à la folie.

C'est ce récit implacable auquel nous soumet Inès Bayard. Il n'y a pas de suspense. On connaît les causes, Les conséquences. On connaît la fin dès le début, mais on ne peut le lâcher jusqu'à la dernière page.
Bien sûr, dans cette construction, on pense à “Chanson douce” de Leïla Slimani, mais l'auteur apporte ici un supplément par ses thèmes abordés, par son ton.
Marie, prisonnière de sa condition, jusqu'à l'impensable ?

« Du meurtre à l'amour, du sperme au sang, du désir à la mort, c'est bien la chair qui l'emporte »

Un premier roman parfaitement maîtrisé.

Lu en août 2018.

À prolonger avec mon article sur Fnac.com/Le conseil des libraires :
Lien : https://www.fnac.com/Le-malh..
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Ce roman est une véritable bombe.
Marie bascule du paradis à l'enfer en une soirée.
Je ne veux rien raconter de plus juste dire que ce roman m'a remué les tripes du premier au dernier mot.
je n'oublierai pas ce premier roman.
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Le malheur du bas - Inès Bayard - Éditions le Livre de Poche - Lu en décembre 2020.

Sous le choc, je suis sous le choc.
Quelle sombre et triste histoire.
On connaît la conclusion tout de suite puisque le roman commence par la fin.

Marie et Laurent sont mariés, ils s'aiment et envisagent enfin d'avoir un enfant.
Cet enfant pour Marie ne sera pas l'enfant de l'amour. Elle sera victime d'un drame qui va complètement modifier son psychisme. Elle va connaître la honte, la honte de la honte, la honte de parler, la peur de parler, la haine de son enfant, elle va vivre un véritable cauchemar solitaire jusqu'au jour où elle se sentira menacée par sa soeur qui a tout découvert et qui lui dit que si elle ne parle pas, elle le fera. Et pour ne pas subir cette humiliation ultime, elle va commettre l'irréparable.
Tout le livre est basé sur le quotidien que vit Marie depuis ce jour fatal où sa vie a basculé, elle crache littéralement sa souffrance, sa haine, ses doutes, sa folie, Marie n'a plus d'espoir, Marie n'est plus qu'un pantin livré à ses pensées plus noires que la plus noire des nuits.
On suis pas à pas l'évolution de son esprit dérangé.
Et pourtant, si elle avait parlé, mais la peur du rejet et la honte de ce qu'elle avait subi ont été les plus forts. C'était une victime pourtant, et de victime elle est devenue elle-même bourreau. Marie était déboussolée.
Peut-on la juger ? Non, pas moi en tout cas, qu'aurais-je fait à sa place, je n'en sais strictement rien.
Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire ce premier roman d'Inès Bayard.
qui au travers de Marie est l'immense cri de détresse de toutes les femmes victimes de viol. Et aussi les hommes qui le sont. Toutes ne vont pas jusqu'où a été Marie, mais elles sont de toute façon détruites à vie.
Madame Inès Bayard, je pense que l'écriture de ce roman n'a pas dû être facile pour vous, mais il a le mérite de nous faire savoir qu'il faut absolument parler quand cela arrive, ne pas se taire, ne pas se laisser dominer par tous ces mauvais sentiments qui prennent possession de vous.
Il faut que les responsables de viol, de harcèlement physique ou moral, soient systématiquement dénoncés et punis pour leurs actes vils qui laissent les victimes au bord de la folie.

Voilà, je suis encore secouée par ma lecture, mais elle en vaut vraiment la peine.

A+ mes amis-es babélionautes. prenez soin de vous toujours.

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Roman choc où le noir dégouline comme de la boue nauséabonde. Tout est noir dans le malheur du bas.
Overdose. Asphyxie.

Marie et Laurent, jeune couple à la situation irréprochable rêvent de fonder une famille. C'est dans ce rêve bleu qu'arrive l'impensable, Marie est violée par son directeur.
Elle choisit le silence et d'en payer le prix.
Obsédée par ce drame, elle plonge dans une souffrance insoutenable. le silence dans lequel Marie se terre amplifie ses frustrations et son mal-être. Personne ne devine, n'imagine, ne comprend. Nausées et douleurs physiques s'ajoutent à son désespoir psychique. Laurent devine, elle est enceinte. Marie s'empresse de faire le rapprochement entre le violeur et sa grossesse, cet enfant est une ignominie.
Elle souhaite sa mort, ne l'aime et ne l'aimera jamais.

Ce roman glauque m'a tantôt subjuguée et tantôt agacée. le silence de l'héroïne est incompréhensible. Ses certitudes sont dérangeantes. Son côté hermétique à toute issue déplaisante. Elle reste figée dans l'horreur, le vomi, le degueulasse. Chaque ligne est un marécage à peine supportable dans l'horreur d'une femme mutilée, brisée, pendue, cadavérique.
Elle est déchiquetée de toute part et Inès Bayard décrit parfaitement cette immersion asphyxiante.

A éviter en cas de déprime, la nausée est proche...
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Marie travaille dans une banque. Laurent, son mari, est un avocat en vue dont la carrière est en train de décoller.

Tous les deux vivent une vie de couple parfaite, qui les mène à vouloir un enfant.

Mais un soir, en rentrant du travail, Marie se laisse ramener par son patron, qui la viole dans sa voiture alors que son mari partage un dîner d'affaire de son côté.

Gardant ce drame pour elle, Marie commence alors une longue descente aux enfers.

De tentatives de retour à une vie normale en désespoir, le mal la ronge, la culpabilise, l'angoisse, la détruit.
Il se love même en son sein puisqu'elle tombe enceinte et qu'elle sait que l'enfant n'est pas de Laurent...

A mon avis :
La première force de ce roman, c'est son style impersonnel.

C'est lui qui nous laisse tout au long de la lecture cette impression que Marie est hors de son corps, qu'elle est comme une morte, qu'elle ne contrôle plus sa vie ni ce qu'elle est.

La deuxième force de ce livre, c'est qu'il dérange son lecteur. On le lit avec cette appréhension et cette boule au ventre, comme si on était touché personnellement par ce qui arrive au personnage principal. La douleur est contagieuse et on vit la déliquescence de cette femme avec elle.

Les thèmes abordés sont bien entendus liés au viol, au rapport à l'enfant du viol, à la relation familiale après le drame et à la conservation ou pas d'un secret trop lourd à porter. Ce sont des thèmes assez classiques mais traités au plus près, comme si on les vivait nous-même.

On est littéralement happé par ce récit. Pourtant on en connait la fin, puisque le premier chapitre commence par là. Mais c'est le chemin ou plutôt la pente, voire le ravin, qu'emprunte Marie pour en arriver à l'acte final qui fait l'intérêt du livre.

On le lit facilement, probablement d'une traite car il est assez court et on en ressort bouleversé, hagard.

Ça ne vaut peut-être pas le Goncourt pour lequel il est sélectionné, mais pour un premier roman d'Inès Bayard, c'est un coup de maître.


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critiques presse (5)
LaPresse
12 octobre 2018
Marie et Laurent s'aiment et ont l'avenir devant eux. Jusqu'au jour où Marie est agressée sauvagement dans un stationnement. Un viol qui changera la trajectoire de cette vie remplie de promesses. Avec Le malheur du bas, Inès Bayard signe un roman très dur qui raconte l'impact d'un viol sur la vie d'une femme.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaPresse
19 septembre 2018
L'écriture de Bayard est ciselée, froide, précise et donne froid dans le dos. On lit ce roman le souffle court, en redoutant la fin qu'on connaît déjà depuis la première page.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
07 septembre 2018
Quatre-vingt-quatorze premiers romans paraissent en cette rentrée 2018. Parmi nos dix coups de cœur, celui d'Inès Bayard.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
31 août 2018
Inès Bayard, 26 ans, cache bien son jeu. Certes, le titre de son premier roman, Le Malheur du bas, aurait dû nous alerter. Mais on l'entame presque guillerette comme toujours lorsqu'on s'attelle à une nouvelle lecture, et on le referme, 270 pages plus tard, les tripes serrées et la rage au cœur.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Culturebox
22 août 2018
Inès Bayard, 26 ans, signe "Le malheur du bas" (Albin Michel), un premier roman aussi efficace que dérangeant sur la vie conjugale et familiale d'une jeune femme violée par son directeur. Un scud dans cette rentrée littéraire de septembre 2018.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Hervé, le deuxième conseiller en patrimoine financier, est particulièrement nerveux. Il sait qu'il n'a pas été à la hauteur durant ce premier trimestre. Marie a de la peine pour lui. La petite cinquantaine, en fin de carrière, elle le sent particulièrement désespéré par son travail, par ses clients, par le rythme qu'imposent les nouveaux diktats de l'entreprise. Il voudrait ne plus continuer, mais il n'a pas le choix. Il doit assurer le remboursement de son crédit immobilier, fournir de l'argent de poche à son adolescente ingrate, entretenir sa femme avec laquelle il n'envisage plus aucun avenir amoureux depuis des années et garder un peu d'argent pour sa passion, l’ornithologie.

Pages 27-28, Albin Michel, 2018.
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Laurent n'est pas un homme différent des autres, il ne l'a jamais été. Il n'est qu'un homme qui veut pouvoir prendre sa femme quand il le désire. « Ainsi la femme se tient-elle immobile comme une cuvette de cabinet pour que l'homme puisse y faire ses affaires. » Cette phrase de l'écrivaine Elfriede Jelinek lui revient soudain en mémoire. On lui avait prêté le livre Lust des années avant son viol. Elle se souvient ne pas l'avoir fini. Elle l'avait trouvé choquant, injuste, dégueulasse, cette phrase tout particulièrement. Une connasse de féministe. Les choses sont différentes aujourd'hui.

Page 125, Albin Michel, 2018.
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Il ment, comme sa femme. Le mensonge pour se défendre, pour ne pas exciter les gens, pour les rendre plus maniables, plus flexibles, pour atteindre la sérénité douce et paisible, le temps d’avoir le courage un jour de tout révéler.

Page 235, Albin Michel, 2018.
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Au cœur de la nuit, face au mur qu'elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples.

Page 42 et 4ème de couverture, Albin Michel, 2018.
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Elle avait honte. La honte qui prend les femmes du début à la fin de leur vie. Toujours la même. La honte du corps qui n'est pas parfait, qui n'est pas blanchi, désapprouvé par la vertu collective, le corps qui souffre, gémit, se tord, saigne, change, évolue, grossit et mincit, pénétré toute sa vie, engrossé, ouvert, vidé, refermé, gonflé et dégonflé en fonction des épreuves, bourré de paracétamol et d'ibuprofène pour le contraindre à se calmer.
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