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EAN : 9782874264368
163 pages
Alice (08/10/2020)
4.28/5   66 notes
Résumé :
Lenny, Saphir, Biscotte et Esteban sont quatre jeunes garçons, chacun en prise avec un mal-être qu'ils tentent tant bien que mal de dire ou au contraire de cacher. Un mal commun que chacun extériorisera différemment et dont on mesurera l'ampleur et les conséquences en s'immergeant dans le quotidien et l'intimité de ces quatre jeunes garçons, victimes de violences sexuelles.
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Lenny a tenté de mettre fin à ses jours. Par trois fois. La première fois, il n'avait que 9 ans. Bien qu'il n'en soit pas mort, quelque chose à l'intérieur de lui est pourtant définitivement mort... Pourtant, le petit garçon mène une vie tranquille et heureuse, entouré de parents aimants. Mais le jour où la famille accueille ses deux petites soeurs, des jumelles, ses parents, submergés et épuisés, le laissent volontiers aux bons soins de Gilbert, un voisin devenu ami, qui ne manque pas d'attention aussi bien pour la maman que pour Lenny...
Saphir a toujours aimé nager. Aussi, lorsque ses parents décident de déménager dans le sud de la France, tout près de la mer, il est ravi et heureux, même s'il sait que sa grand-mère va beaucoup lui manquer. Pour lui faire plaisir, ses parents l'inscrivent dans un club de natation. Il progresse si bien qu'il se fait bientôt remarquer par un ancien champion de natation, devenu aujourd'hui l'un des meilleurs entraîneurs...
Biscotte a la rage en lui. Un truc qui le ronge, qui l'étouffe parfois. Alors, pour évacuer tout ça, il court et, à bout de souffle, frappe de ses mains et de ses pieds, jusqu'à ce qu'un cri, presque bestial, s'échappe. Et quand courir ne suffit plus, il écrit sur un cahier. Et se confie, sans jamais nommer les choses. Sans ordre ni chronologie. Comme ça vient. Seul moyen d'évacuer ce qui déborde de partout...
Esteban, âgé aujourd'hui de 35 ans, s'est construit un corps grâce auquel il sait que plus personne ne l'embêtera. Presque 2m, 120 kilos, des bras aux muscles saillants, des jambes comme des poteaux. Et pourtant, malgré cette apparence imposante, il cache au fond de lui une terrible blessure. Parce que son fils a aujourd'hui l'âge qu'il avait quand tout a basculé, il a décidé de venir en aide aux jeunes...

Dès les premières lignes, Sandrine Beau nous saisit, de par les paroles de Lenny, et ne nous lâche plus et ce, jusqu'à la toute fin. Dans ce roman choral, elle donne, à tour de rôle, la voix à Lenny, Saphir, Biscotte et Esteban. L'on découvre ainsi, le coeur serré, les drames qui ont jalonné leur vie au cours de leur enfance/adolescence. Tous les quatre victimes d'un pédophile, qu'il soit un ami de la famille, un entraîneur, une mauvaise rencontre, et pourtant tous se sentent coupables et honteux. Coupables de ne pas avoir dit "non", d'avoir laissé faire. S'ensuivent alors des périodes de désespoir, de douleur mais aussi de silence. L'auteure, avec ses quatre personnages, aborde, intelligemment, la pédophilie sous différents angles et dépeint, avec force et sensibilité, l'engrenage, l'emprise, le mal qui ronge, les ravages, aussi bien physiques que psychologiques. Sans verser dans le sordide, ses mots, d'une grande justesse et subtilité, frappent fort.

Un roman poignant, percutant, que l'on lit d'une traite, le souffle coupé...
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Allez, jouons-un peu.
Sauras-tu retrouver le point commun entre les films Grâce à Dieu, les Chatouilles, la BD Pourquoi j'ai tué Pierre et l'objet de cette critique, le jour où je suis mort, et les suivants.
Un indice, à vous qui êtes chez vous, Joël le Scouarnec, qu'est tout sauf un chouette mec.
La pédophilie !
Cette emprise nauséabonde et viciée de l'adulte sur l'enfant à l'origine de traumas aussi indescriptibles que persistants.

Sandrine Beau s'est emparée de ce thème avec beaucoup de pudeur et de tendresse en évoquant les affres de douleur subis par quatre personnages, Lenny, Saphir, Biscotte et Esteban.
Autant de situations réalistes qui pourraient, allez savoir, pousser tout jeune lecteur potentiel à franchir le pas du silence qui emmure pour enfin trouver le courage d'en parler à une oreille bienveillante, fût-elle hors du cercle familial qui, occasionnellement, préfère se voiler la face plutôt que d'affronter le « problème » avec ses p'tits bras musclés, mais surtout son amour indéfectible en la chair de sa chair, le sang de son sang.
Tout sauf le scandale, ma bonne Marie-Béné.
Trois Pater Noster et au paddock.
Dieu et ses ouailles rapprochées n'ont que faire de ces billevesées, ce qui les arrange bien, vu le nombre d'affaires recensées en son sein et immédiatement placées sous l'éteignoir.
Le miracle de la foi en Jésus qui le crie beaucoup moins sur les toits, pour le coup, j'imagine.
Certainement pas celui prôné à corps et à cri dans le plus juteux best-seller de tous les temps, mais je m'égare...

Il ressort de ce récit un point commun récurrent, la proximité du violeur, à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession, avec une famille parfois plus encline à croire le bourreau que la victime.

L'écriture est évocatrice.
Traitée par le biais de divers supports, elle décrit admirablement l'approche du prédateur, l'emprise qui en découle et les ravages psychologiques inhérents à de telles déviances.

Certains livres jeunesse divertissent.
D'autres éduquent, et pourquoi pas sauvent en offrant des clés à des aliénations qui nous dépassent.
Indéniablement, le jour où je suis mort...est de cette trempe.

Il joue sur le fil du rasoir sans jamais verser dans l'usine lacrymale.
Un très joli numéro d'équilibriste offert par Babelio et les éditions 'ALICE TERTIO que je m'empresse de remercier chaleureusement.
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Trois garçons lycéens évoquent l'abus sexuel dont ils ont été victimes et comment ils s'en sont sortis.

L'un est abusé depuis de nombreuses années par un voisin qui a réussi par ses cadeaux à être accepté comme un membre de la famille, l'autre par un membre de son club de sport, le dernier lors d'une soirée festive.

Comme happés dans un monde parallèle, il va leur en falloir du courage pour oser en parler et sortir de cette spirale !

Les chapitres s'intercalent pour faire entendre ces trois voix différentes. Chacun a son histoire. Aucun n'est responsable de ce qui lui arrive mais tous se noient dans le silence.

J'ai apprécié la manière dont le récit décrit à la fois les événements déclencheurs mais aussi le temps du malaise avant de dessiner des points de résilience.

Il y a de la colère, de la violence mais aussi une immense tristesse et incompréhension. Pourquoi moi ? Pourquoi ça dure depuis si longtemps ? Pourquoi t'as rien dit avant ?

Le témoignage en classe d'une victime de pédophile va leur permettre de s'en sortir... L'autrice de ce roman explique clairement l'engrenage mais aussi la loi et la nécessité d'en parler.

À lire et à partager,
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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C'est un roman éprouvant, bouleversant que propose Sandrine Beau.

Cette auteure n'a pas peur de se frotter aux sujets difficiles, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle parvient à en tirer des romans puissants. Qui sont aussi d'excellentes occasion de sensibiliser les publics directement concernés.
Ainsi, ce n'est pas un hasard si tous les narrateurs de ce roman choral ont été victimes de violences sexuelles sensiblement au même âge.
Elle explique parfaitement, et le plus délicatement possible, l'approche du prédateur, la toile qu'il tend pour passer à l'acte en toute impunité et empêcher la parole. Car, comble ! L'enfant se sent coupable. Ces passages-là sont d'une grande justesse et répondent de manière implacable au fameux "pourquoi tu ne nous l'a pas dit ?" qui alimente le sentiment des victimes d'avoir une certaine responsabilité dans ces viols.
Le rôle, essentiel, du témoignage pour libérer la parole, est lui aussi à l'origine d'un moment poignant du roman.

Seul petit regret : si je comprends bien pourquoi Sandrine Beau n'a choisi pour narrateurs que des garçons (contrepoint nécessaire au viol des fillettes, tout aussi atroce mais plus médiatisé), dans le même ordre d'idée il aurait pu y avoir une prédatrice. Car elles détruisent des enfances tout aussi efficacement que les hommes.
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ouh la la la claque !

Récit à quatre voix, celles de Lenny, Saphir et Biscotte, trois jeunes ados terrorisés, et Esteban, 35 ans et jeune papa, mais qui a été un de ces trois ados là, voire un peu des trois.
Ces quatre voix sont des voix brisées par les violences sexuelles qu'ils ont subies d'un proche de la famille, d'un entraineur sportif ou d'une mauvaise rencontre. le personnage de Lenny extrêmement bouleversant déconstruit tout le mécanisme de l'emprise et de l'enferment sur soi jusqu'à l'envie de mourir.

J'ai beaucoup aimé aussi le personnage d'Esteban (j'avais vu le témoignage de Sébastien Boueilh justement il y a peu) car il montre les ravages d'un tel secret enfoui et qui resurgit forcément. Et aussi, car il est le pivot de chacune des histoires au fond, il est Lenny, il est Saphir et il est aussi Biscotte, il est celui qui libère la parole.
Sandrine Beau a choisi des personnages masculin et c'est très malin, car comme le dit Biscotte "ça n'arrive pas aux garçons ce genre de choses. Et ça m'est arrivé », cela les autorise à se poser des questions, souvent tabous, sur leur future sexualité.

Sandrine Beau a le talent de donner vie à ses personnages, à les animer sous nos yeux, à nous faire ressentir leurs peines et leurs peurs. La tension est présente tout au long du livre, à tel point que l'on lit presque en apnée.

Un roman certes utile mais surtout puissant et terriblement bouleversant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Celui qui est atteint d’eczéma est quelqu’un qui a beaucoup de choses à dire, qui n’y parvient pas. Il parle alors avec sa peau ».
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Ça n'arrive pas aux garçons ce genre de choses.
Et ça m'est arrivé.
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« Je suis un garçon. Ça n’arrive pas aux garçons ce genre de choses. Et ça m’est arrivé ».
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