Le déclin du jour

J'aime beaucoup la méconnue Germaine Beaumont, fille d'une amie de Colette, qui a été journaliste, auteure et traductrice. Elle était en outre spécialiste de romans policiers anglais. Aussi, quand j'ai aperçu une oeuvre d'elle dans une boîte à livres, il y a quelques semaines, je me suis précipitée.

J'avais bien apprécié " Des maisons, des mystères " ainsi que " Des familles, des secrets", qui regroupent plusieurs histoires. Elle écrit avec acuité, subtilité, sait observer les failles, les soubresauts intérieurs de chacun. Son univers peut paraître aujourd'hui un peu suranné, mais il l'est délicieusement et les touches de mystère, presque gothiques parfois, sont attirantes.

J'ai été moins enthousiaste cette fois. Le style est toujours aussi plaisant, acéré et précis. Cependant, même si ce roman à obtenu le 1er prix du roman d'amour en 1954, je n'ai pas été emballée par l'histoire. Cela tient sans doute à ce que je n'ai pas tellement aimé le personnage principal, Maria, peintre connu avant la guerre, et qui, à quarante -cinq ans, se laisse maintenant dériver, solitaire, n'ayant pour compagnie qu'une vieille paysanne et un chien. Son comportement désabusé m'a agacée, et ses atermoiements quand elle tombe amoureuse d'un homme plus jeune aussi... La fin est en tout cas inattendue...

Mais pour autant, je tiens toujours à ce que d'autres lecteurs découvrent cette auteure, car elle le mérite! Lisez, par exemple, " Des maisons, des mystères", c'est très bien écrit, frissonnant d'angoisse, psychologiquement très intense... Celui-ci, à mon avis, on peut s'en passer. A vous de voir...